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re pour l'autre moitié. Il y a encore d'autres 'détails pour la dixme que l'on peut voir dans le Pouillé du Diocefe de Toul. Il y a dans l'Eglife deux Chapelles dont l'une eft érigée en titre de bénéfice; cette derniere Chapelle fut fondée par les Seigneurs du lieu, & fon revenu eft affez confiderable.

Herbéviller-Launoy a titre de Chatellenie, & les lieux qui la compofent, font partie dépendans de Lorraine, & partie de Bla

mont.

Buriville, hameau ; Fremenil, village; Frimenil, hameau, Herbéviller & Launoy, villages, Magnéville, village, Magnéville, hameau, en partie de Blamont.

La Maison d'Herbéviller porte d'azur à la croix d'argent, cantonnée de vingt fleurs de lys d'or, chaque canton chargé de cinq fleurs de lys mifes en fautoir.

On connoit encore Herbeuville ou Herbéville, village du Diocèse de Verdun, Office, Prevôté & Marquifat de Hatton-chatel, Recette & Bailliage de S. Mihiel, Cour Souveraine de Nancy. Le Roi en eft feul Seigneur. L'Eglife a pour patron faint Viton, Hiff. de ou faint Vanne. Collateur l'Abbé de faint Verdun, p. Nicolas des-Prez de Verdun, c'est apparem7. Suppl. ment Herboldi villa en Voivre, dénommé dans les biens de l'Abbaye de faint Vanne de Verdun.

Volzir,

HERBITSHE M. HERBITSHEM, Village ou Bourg du Comté de Sarverden autrement nomme Heribodesheim, fitué fur la Sâre, au nord de Saralbe,à l'extremité feptentrionale du Comté de Sarverden; a été autrefois confiderable, puifqu'on y trouve une infcription Romaine confacrée au Dicu Mercure, la voici:

d'Herboshem, où il auroit été aisé de les détruire, étant encore en aflez petit nombre, mais que la providence permit qu'ils abandonnaflent ce pofte, pour le rendre à Saverne, afin que réunis avec d'autres bandes de la même faction, leur défaite fut plus grande & plus entiere. Je fais perfuadé que cette Abbaye étoit fituée au Village d'Hilbeshem, ou Helbisheim, près le petit Liximy entre Sarbourg & la Petite-pierre.

L'Abbaye d'Herbitshem n'étoit pas encore abandonnée en 1519. En 1302. l'on trouve Avole Abbeffe d'Herbitshem.

HERIMEN I L.

HERIMENIL, Herimanile, annexe de Rchainville, qui eft une Cure régulière dépendante de l'Abbaye de faint Remi de Lunéville, à la collation de l'Abbé de cette Abbaye, qui eft décimateur avec le Curé dudit Rehainville. Patron, faint Laurent. La dixme fe partage entre l'Abbé de Lunéville, le Curé, le Domaine, & M. de Gelnoncourt, Seigneur du lieu, chacuns pour un quart.

Dépend le Château d'Adomenil. Adonifmanile; Seigneur le fieur de Gelnoncourt.

HERIVALLE, Voyez ERIVAL.

HESSE.

HESSE, Abbaye fondée pour des Bénédictines, par les parens du Pape Léon IX. en faveur de Serberge niece de ce faint PaHiftoire'de pe, & premiere Abbelle de ce Monaftere. Lorr. t. 1. On ne fait pas précifément la date de cette pag.430. fondation; mais elle étoit faite avant l'an 1050. ou 1051. Puifque cette année Léon IX. vifita cette Abbaye, en confirma les biens & en augmenta les priviléges ; il dit que l'Abbaye étoit dédiée à la fainte Vierge, à faint Martin, & au Martyr faint Laurent, que Serberge la niéce en étoit Abbeffe ; il y rappelle fes oncles paternels, Matfride & Gerard, & la femme de ce dernier nommée Cunife, & Hugues fon propre frere, décédé, qui étoit en fon vivant la douce confolation de fon cœur ; fa tante Mathilde & fon fils Henri. Il ordonne que nul ne célé bre dans l'Eglife de ce Monaftere, à l'Autel qu'il a confacré lui-même, s'il n'est Evêque ou Archevêque de ce Diocèse, ou Prêtre femainier de l'Abbaye. Il y rappelle fon pere le Comte Hugues à qui il donne le beau nom de Jufte.

IN. H. D. D. MERCVRIO SEX. IV LIV S. C'eft Sextus Julius dont le nom fe trouve dans plufieurs infcriptions antiques, qui a confacré cette infcription à Mercure, divinité particulièrement adorée par les Gaulois. Il y avoit au même lieu une ancienne Abbaye de Bénédictines, fondée apparemment par les Evêques de Metz; on ignore le tems & le nom du fondateur, mais il en eft fait mention fous le nom d'Heribodeshem', dans le partage fait en 870. entre les Rois Charles & Louis. Elle fut détruite en 1525. dans la guerre des Païfans révoltés, qui fupere rent défaits par le Duc Antoine & fes freres à Loupeftein, à Saverne, & à Cherviller en

Alface.

Volzir qui accompagnoit le Duc Antoihift.exped. ne dans cette expédition, dit que les Païfans Antonii revoltés s'étoient emparqués dans le clos

Ducis, L. x.

F. 17.

Dès l'an 1277. le Monaftere de Hefle étoit détruit par le malheur des Guerres. & les Comtes de Linange donnerent aux Religieufes un terrain de fix arpens de terre à Bufange, pour s'y loger & y bâtir, moyen-* nant un cens d'onze deniers par an.

Il eft remarquable que les Comtes de Linanges, comme héritiers & fuccefleurs des Comtes de Dasbourg, fe difoient Fondateurs de cette Abbaye, laquelle avoit en effet été fondée par les parens du Pape Léon IX. originaires de Dasbourg qui eft près de là.

Le 8. Mai 1452. les Abbefle & Religieu fes de Hefle réfignerent leur Monaftere à Emich le vieil, Helle, Ferri, Rodolphe, Emich le jeune, Schagref & Bernard Comtes de Linange, d'Hasbourg & de Rufinge. Ceux-ci s'adrefferent à Conrade Evêque de Merz, & lui expoferent que leurs prédécefleurs avoient fondés dans fon Diocèle, l'Abbaye de Hefle pour des Religieufes de l'Ordre de S. Benoît, & l'avoit dottée amplement, mais que par la fuite des tems ces Religieufes s'étant relâchées de leur régle, par le malheur des guerres, leur Monaftere étoit prefque tombe en ruine; & l'Abbeffe & les Religieufes ayant tout vendu, s'étoient difpersées dans le Diocèfe de Strasbourg. Qu'étant réduites au nombre de fept, y comprife l'Abbefle, elles les avoient fupplies, comme fondateurs, de reprendre ladite Abbaye, & d'y pourvoir de nouveau, leur en faifant une entiere réfignation, le tout en préfence de Notaire. Qu'en conféquence lefdits Seigneurs avoient refolus d'unir l'Abbaye au Chapitre de faint Etienne de Sarbourg, priant ledit Evêque de Metz d'y donner fon confentement, en pourvoyant à la nourriture & fubfiftance des Religieufes qui restoient, afin qu'elles ne fuffent plus obligées d'aller

de

part & d'autre chercher à vivre. Cette union fut agréée par l'Evêque de Metz, & confirmée par l'Abbé de faint Maximin de Tréves, comme député du Cardinal Nicolas du titre de faint Pierre-aux-liens, le 8. Mai 1442. à quoi les habitans de Helle acquiefcerent en 1457. & lefdits Chanoines en conféquence en prirent pofleflion. Mais en 1465. ils la rendirent à George de Bade Evêque de Metz, difant que cette union leur étoit à charge, le priant de la remettre au Chapitre général des Chanoines Réguliers de la Congrégation de Vindeltheim, ce qui fut exécuté le 6. Mars 1482.

Les Chanoines Réguliers de faint AuguAtin fuccéderent donc, dans l'Abbaye de Hef fe,aux Chanoines de Sarbourg vers l'an 1483. & en 1494: le Pape Alexandre les y confirma; on trouve encore des Abbeffes de Heffe en 1419. 1443. & 1458.

En 1503. le Légat Raymond, du titre de fainte Marie la neuve, donna commiffion à l'Abbé de Haute-feille, d'informer de la valeur du temporel de l'Abbaye de Heffe, afin que fi elle n'excéde pas la valeur de dix Florins d'or du Rhin, on uniffe la Cure dudit lieu à l'Abbaye.

En 1504. Henri Evêque de Metz ayant formé quelques difficultés fur cette union, le Prieur & les Religieux de l'Ordre de faint Auguftin, promirent la redevance annuelle de deux marcs d'argent.

En 1519. donation de la moitié du ban de Berviller par le Duc Antoine aux Chanoines Réguliers de l'Abbaye de Hesse, le dernier jour de Janvier.

En 1596. certains Religieux de Hohenford vouloient s'emparer du Monaftere dè Heffe en vertu de certaine Bulle d'union, fans aucune lettre de l'Evêque de Metz, ni des Comtes de Linange & d'Asbourg, comme Voués héréditaires à caufe de leur Comté d'Asbourg; mais ces Seigneurs s'y oppoferent.

Enfin vers l'an 1576. l'Abbaye de Heffe avec tous fes revenus fut unie & incorporée pour toujours à l'Abbaye de Haute-feille, ordre de Cîteaux. La Bulle d'union eft du 26. Juin 1576.

Il ne rette aujourd'hui de l'Abbaye de Heffe que l'Eglife, qui eft paroiffiale, & def fervie par un Religieux de Haute-feille. On y montre le tombeau de Serberge premiere Abbeffe, avec fa figure en relief fur un tombeau affez élevé. Elle eft du Diocèse de Metz, affez près de Lorquin, de Sarbourg & de Haute-feille.

HEUDI COURT. HEUDICOURT, ci-devant Trognon, village à deux licues de Thiaucourt & de faint Mihiel; chef lieu d'une belle terre érigée en Marquifat par le Duc François III. aujourd'hui Empereur, le 5. Février 1737. cn faveur de Gauri Sublet Comte d'Heudicourt. Il y a un Château dans lequel font quatre Chapelains, refte d'une Collégiale fondée par les Ducs de Bar,au quatorziéme fiècle, fur la montagne voisine.

HIERAPLE ou JERAPLE.

HIERAPLE n'eft ni Ville ni Village, mais un lieu célébre dans le pays, parce qu'on croit qu'il y a eu autrefois un camp des Romains. Hicraple eft fitué à une petite lieuë de Forbach, fur une éminence, où il y a une platte forme aflez vaste ; à l'endroit le plus foible, fe voit une terrafle en forme de rempart, & qui forme le Fort. Le furplus eft efcarpé. On y remarque encore des fouterrains, & on y trouve fouvent des médailles antiques, d'or, d'argent & de Bronze. Les troupes qui étoient campées fur cette hauteur, tiroient les eaux pour leur befoin, d'une espece de citerne, où l'on amenoit l'eau par des cors de plomb, que l'on y a découvert fous terre, il y a quelque tems. On remarque auffi un petit chemin qui def

cend du Fort dont on a parlé, à une petite fontaine, dont l'eau étoit reçue dans une grande pierre de taille, creusée d'environ trois pieds de profondeur, fur quatre ou cinq de longueur. Ce lieu eft fitué fur l'ančienne route de Merz à Strasbourg.

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M. Treze Curé de S. Avold, croit que le vrai nom de cet endroit eft Her-aple, comme qui diroit, Seigneur Apollon, ou Dien Apollon; Il dit avoir vu fur cette éminence des reftes d'un ancien Temple, dont les murs étoient encore de la hauteur de cinq à fix pieds, composés de groffes pierres de taille, qu'on en a tirées pour d'autres édifices. Ce Temple étoit octogone, avec un veftibule quarre oblong; le Temple avoit dans œuvre dix-huit pieds de roy, il étoit tourné a l'Orient.

HIMERODE, ou HEMERODE.

HIMERODE, Abbaye de l'Ordre de Citeaux, dans le Diocèfe de Tréves, fut fondée en 11 34. dans un vallon folitaire nommé Vinterbach, près de Cordule, à deux mil

le

pas de Tréves, aflèz près de Paltz, mais 'ce lieu fe trouvant trop referré, & trop expofe à la diffipation, on transfera l'Abbaye dans un lieu plus folitaire dans la forêt de Kilerwald, fur les confins du Duché de Luxembourg, mais dans les Terres de Tréves. Adalberon Archevêque de Tréves, obtint de faint Bernard, une colonie de fept de fes Religieux, pour commencer à peupler ce Monaftere, qui devint célébre dans la fuite. Henri Archevêque de Tréves le favorila & le combla de biens, en forte qu'il en eft confideré comme fecond Fondateur & Bienfaiteur infigne.

Parmi les Religieux qui fe font diftingués leur méritite dans ce Monaftere, on repar marque Gautier de Bisbec, qui étoit d'une nafflance illuftre, & après avoir vêcu long tems dans le fiècle, fe confacra à la pénitence, dans la Maison d'Himerode, fous la qualité de frere convers; il y vêcut d'une maniere fi parfaite, & fur-tout dans une dévotion fi conftante à la fainte Vierge, que Dieu fit éclater fa fainteté par des miracles après la mort.

Le second Religieux d'Himerode qui s'y fit remarquer par fa piété, fut Conon de fa piété, fut Conon de Mailberg, d'une naissance diftinguée, qui après avoir vêcu plufieurs années dans le tumulte des armes, alla fe confiner dans la folitude d'Himcrode, où il vêcut faintement pendant trois ans, & étant au lit de la mort, il dit à son Abbé ; j'ai pris la Croix un vendredy, j'ai paffè la mer un vendredy pour le voyage de Jerufalem, je me fuis donné vous dans ma Chapelle un vendredy, j'ai

reçu l'habit de la Religion un vendredy, que me refte t'il que de mourir un vendredy? fes defirs furent accomplis, il mourut le vendredy fuivant.

Les Papes & les Archevêques de Tréves, ont beaucoup favorife ce Monaftere, & l'ont comblé de leurs bienfaits & de leurs graces.

HINGUESANGE.

HINGUESANGE, Chef-lieu de la Chatellenie de même nom, Bailliage de l'Evêché de Metz, Mairie de Tennequin. Voici les lieux qui répondent à la Mairie de Tennequin. Tennequin-la grande, Rouge métairie, Tinghem, Linftroff, Bertingue. Tennequin, métairie, Mairie de Bistrof, Bistrof, Berich, Bermening, Bonftrof, ou Bixtrof, Obrich, Village; Etcheviller en partie, Beringue, Bicheval, Herftrof, Alte ville, hameau, Furft, cenfe, Levilershoft, Holbach, St. Jean de Vaflet.

HINSENGEN.

HINSINGEN, Village de la Seigneuriè de Puttelange, de la Prevôté d'Holbing> Bailliage de Sarguemines.

M. Bugnon met Hinfinghem, Village de Comté de Sarverden, Prevôté de Bouque

nom.

S. HIPPOLYTE, & le Val de Lieure, & le Château de Bilstein.

c'étoit

S. HIPPOLYTE, ou en allemand S. Bilt, pe tite Ville en Alface, fituée fur le revers des. montagnes de Vôges à l'orient, à une bonne lieue de Scheleftat, Diocèfe de Strasbourg, avec Prevôté royale, dont les appels vont au Bailliage de St. Diey. Cette Ville appartient depuis long-tems aux Ducs de Lorraine. Il y a beaucoup d'apparence que le lieu de la naiflance du fameux Fulrade, natif d'Alface, Abbé de faint Denys en France, Fondateur de plufieurs Monafteres, Chapelain du Palais, & Confeiller du Roi Pepin, Archichapelain ou Grand Aumonier de France, qui avoit la confiance de Charlemagne, lequel l'a employé dans plufieurs négociations importantes.

Denys, p

XXXVIII.

Preuves.

St. Hippolyte portoit autrefois le nom Teftam. at d'Audaldo-villare, ou la Ville d'Audaldus Fulrade, on lui donna le nom de faint Hippolyte, à hift. de St. caufe des Reliques de ce faint Martyr, que Fulrade y dépofa dans un Prieuré qu'il fonda au même lieu. Dans la fuite ces Reliques an. 777. de faint Hippolyte furent rapportées à faint Denys, & encore aujourd'hui la mémoire Bened. f. de faint Hippolyte Martyr, eft en grande 25. 43. vénération dans cette Abbaye.

Fulrade fonda auffi en Alface, le Prieuré de Leberan, qu Lebraha, aujourd'hui Lie

vre

Annal.

Benoit

216.

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vre,

vre, qui a donné fon nom au Val de Lieà l'extrémité du Val de fainte Marieaux-mines. Ce Prieuré eft dédié à St. Aléxandre Martyr, dont Fulrade avoit auffi apporté des Reliques de Rome.

En 853. les Religieux de faint Denys porterent leurs plaintes au Concile de Verberie, contre leur Abbé Louis, qui vouloit donner en Fief ou en bénéfices les Prieurés dépendants de fon Monaftere, & qui en effet, en avoit déja donné à un Comte nommé Conrade. Il vouloit encore donner le Prieuré de S. Alexandre, ou de Lievre; mais les Peres de ce Concile ayant vû le Teftament de l'Abbé Fulrade, qui donne ce Prieuré & quelques autres à fon Abbaye, & le Privilége du Pape Etienne, qui confirme les donations de ce pieux Abbe, defendirent qu'à l'avenir on ne fit aucune alienation, fous quelque titre que ce fut, des biens de l'Abbaye de faint Denys.

Le Prieuré de Liévre, de même que celui de faint Hippolyte, font au Duc de Lorraine, depuis environ l'an 1400.

Au douzième fiécle, fous le Duc Simon taire de I. les Ducs de Lorraine n'étoient encore Lorr. pag. qu'Avoüés du Val de Lievre, ce fut l'Empereur Lothaire II. qui y ajoûta l'avocatie Felibien, de la Ville de faint Hippolyte. Le Duc Sibift. de St. mon I. a gouverné depuis l'an 1115. jufDenys, p. qu'en 1139. Saint Hippolyte appartenoit en273.278. core à l'Abbaye de faint Denys en 1338. & 1354.

Du tems de Richer Hiftorien de l'Abbaye de Senones, qui vivoit en 1215. les Prieurés de faint Hippolyte & du Val de LieHiftoire de vre, étoient encore poffedés par l'Abbaye S. Denys, de St. Denys. Mais en 1404. les Abbés & 6.p.321. Religieux de S. Denys, s'adrefferent au Roi Charles VI. pour fe faire reftituer les domaines & les droits de ces bénéfices, dont le Duc de Lorraine Charles II. s'étoit emparé depuis trois ou quatre ans. Le Roi écrivit au Duc plufieurs fois, à la priere de l'Abbé de faint Denys mais ces plaintes demeurerent fans effet, par le retardement que le Duc apportoit à répondre. Enfin ayant promis de le faire pour le jour des Rois, fix janvier 1405. Le Roi ordonna au Bailli de Vitri, d'envoyer un ou deux de fes Officiers, avec les députés de faint Denys, pour recevoir la réponse du Duc. Ceux-cy s'étant rendus à Nancy au jour marqué, n'y trouverent point le Duc, qui étoit allé en Allemagne.

Ils revinrent donc chacun chez eux, & ne retournerent à Nancy que le treize Mars fuivant ; le Duc ordonna à fon Confeil d'éxaminer l'affaire les députés produifirent leurs titres ; mais ils ne reçurent d'autre réponse, finon que le Duc etoit en poffeffion

de tout ce qu'ils répétoient, depuis la mort du Seigneur d'Echerich.

En 1279. en 1282. Cunon, Conrade & Vaffelaire, Ecuyers, étoient Seigneurs d'Echerich. Hift. Median. Monaft. p. 337. 338.

On répondit que fi ce Seigneur avoit poffédé quelque chofe des Prieurés de faint Hip. polyte & de le Braha, ce n'étoit que par la grace & le confentement des Prieurs, furtout de celui du Val de Lievre. Mais on n'eut nul égard à leurs raifons; ils revinrent fans avoir rien gagné ; ce qui n'empêcha pas qu'au mois de Novembre fuivant, on n'envoyât encore faire une fommation au Duc, de fe départir de ce qu'il avoit ufurpé fur l'Abbaye de faint Denys, depuis quatre ans, avec offre de la part des Religieux de s'en rapporter à l'arbitrage de quels Juges il voudroit, à l'exception de fes Sujets & de fes Vaffaux. Il demeura ferme à ne vouloir fe foumettre qu'à la Juftice de fon pays.

Ainfi il demeura poffeffeur de ces deux Prieurés. Le Prieuré de Lievre a été unis à la Collégiale de faint George de Nancy, en..... & elle en jouit encore aujourd'hui, ou la Primatiale, depuis que cette Collégiale lui eft unic.

Pour la ville de S. Hippolyte elle a fouffert differentes viciffitudes, comme nous l'allons voir:

Hiftoire d'Alface t. 1. l. xxi

En 1286. un Seigneur Alfatien, nommé p. 149. Anfelme, étant entré en guerre contre l'Empereur Rodolphe, attaqua la Ville de S. Hippolyte, l'a prit, y mit le feu, & l'a réduifit en cendres, il n'en épargna pas même l'Eglife,

En 1316. le jour de faint Martin, Ulric Corpus diLandgraf d'Alface, avec fon frere, recon- plomat t.1. noit tenir en Fief, de Frideric, ou Ferri IV. parte 2. p. Duc de Lorraine, la Ville de faint Hippolyte, le Château de Kerregerberg, & la Ville de Lushem; apparemment faint Hippolyte, Kaifersberg & Lixim.

Leopold Duc d'Autriche en 1326. affiégea & prit cette petite Ville, & l'a rafa, en haine du Landgraf Louis d'Oetinguen, qui lui faifoit la guerre.

Ibid. pag.

271.

En 1379. fous l'Epifcopat de Lambert bid. pagi Evêque de Strasbourg, Jean I. du nom, 308. Duc de Lorraine, étant entré en Alface, dans le deffein de fe venger des Seigneurs de la Maison de Mullenheim, qui avoient fait quelque dégat dans les Terres de fon Duché, fe jetta d'abord dans la vallée d'Al- Apparem bershtal, ou s'étant faifis de Cherviller, il ment le ravagea toutes les Terres des Seigneurs de Val de Vil Mullenheim, après quoi il marcha contre faint Hippolyte & Berkem, qui apparemment étoient occupées par lès gens des Seigneurs de Mullenheim.

Saint Hippolyte fe défendit vigoureuse-
Cccc

lers.

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Idid. page

7340.

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En 1444. le Dauphin, fils duRoi Charles VII. étant venu en Alface pour faire la guerre aux Suifles, à l'inftigation de l'Empereur Frideric, fit le fiége de faint Hippolyte, qui fe défendit d'abord avec beaucoup de vigueur, mais bientôt après les Bourgeois fontant bien qu'on ne laifferoit pas leur réfiftance impunie, fe foumirent volontairement, & promirent obéiffance au Roi. Tout le Val de Lievre en fit autant.

Après la retraite du Dauphin en 1445. Ibid. page les troupes du Comte Palatin Louis, celles de l'Evêque & de la Ville de Strasbourg, se jetterent fur ceux qui avoient favorife les François, & ravagerent la Ville de faint Hippolyte, & tout le Val de Lievre, ils défolerent tout ce pays là, & y mirent le feu par-tout.

1143.

que

En 1482. le Vendredy après la Fête de
faint Marc, il y eut une tranfaction paflee
entre les Comtes de Virtemberg Eberard
le jeune, & Henri fon frère, par laquelle
tous leurs différens au fujet de la fucceffion
paternelle, font accomodés; en forte
Henri cede à fon frere Eberard, le Comté
de Montbeliard, avec la Ville de Blamont,
& autres biens, en échange de quoi il doit
avoir une penfion de fix mille florins du
Rhin, avec les Villes de Reichemviller, ap-
paremment Ribauviller, & Bilftein, & la
Seigneurie de Horbourg. L'acte eft palle à
Reichemviller, &c.

Hiftoirede En 1516. les Comtes Gerolzech, & Fran-
Lorraine, cilque,
, ayant déclaré la guerre au Duc An-
8.2 page toine, à l'occafion des mines d'argent de
fainte Marie, fe rendirent maîtres de faint
Hippolyte, la pillerent & la rançonnerent.
Antoine en porta fes plaintes aux Princes
d'Empire, ne voulant point entrer en guer-
re contre ces deux Seigneurs, fans leur agre-
ment. Ils répondirent qu'ils ne prenoient nul-
part à cette affaire. Le Duc affiégea done
faint Hippolyte, & la reprit aifement.

le

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lier, & Magdeleine d'Oria fa mere, du gré
de S. A. de Lorraine, vendirent en 1590.
la Seigneurie de faint Hippolyte, à Gerard
de Reinak, Seigneur de Baffemont, & Ca-
pitaine de la Garde Suifle de S. A.

Malgré ces viciffitudes, la Ville de faint
Hippolyte & tout le Val de Lievre, font
demeurés en toute Souveraineté aux Ducs
de Lorraine. Je ne fai ni quand ni cominent
les Evêques de Strasbourg leur ont aban-
donné faint Hippolyte ; il eft certain que
fous le Duc Antoine en 1525. les Ducs de
Lorraine en étoient en poffeffion. Le nom-
mé Volfang Schouck, Curé de faint Hip-
polyte, convaincu de dogmatifer, fut en-
voyé à Nancy pour lui faire fon procès, il
y fut exécuté à mort.

Volzir de Seronville, dans fon Hiftoire de l'expédition du Duc Antoine, contre les Payfans revoltés, en 1525. 7. 1. c. XVIII. fol. xx. & 2. c. v. parle du Curé de faint Hippolyte, qui s'étoit perverti, & enfcignoit que tous Chrétiens pouvoient dire la Mefle: c'eft apparemment ce Volfang Schouck, dont on vient de parler.

La Ville de faint Hippolyte & celle de Schleftat, avoient été cédées à la France, par le traité de Veftphalie, en 1648. Mais St. Hyppolite fut reftituée à la Lorraine, par le dernier traité de Paris, en 1718.

Outre l'Eglife paroiffiale, il y a un Hồpital, faint Hippolyte eft un vignoble confidérable.

BILSTEIN on BILDESTEIN, Château.

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Richerius,

1.3.0.2.

Entre fainte Marie-aux-mines, & Ribau-
viller, fort près de Horbourg, ou Arbourg,
ou Altril, fe voit le Château de Bilistein, ou
Pag. 329.
Bildeftein, qui depuis long tems appartient hit.
au Duc de Lorraine, il eft en eft parlé dans
Richerius, Hiftorien de Senones, fous le
nom de Berneftein, & dans l'Hiftoire de
Moyenmoutier, fous celui de Beristein. Ri-
cherius dit que ce Château étoit venu au
Duc Thibault, par fon mariage avec la fil-
le du Comte de Dasbourg. Le même Ri-
cherius fpécifie ailleurs d'une maniere plus
précise, la fituation de ce Château, en di-
fant qu'il étoit dans le canton d'Albure. Caf-
triam quod Bileftein in alburiis appellatur;
quod eft Domini de Horbourg, peut-être de
Horbour près de Colmar, ou d'Aubourg ›
tout près de Bilstein.

Le Duc Charles II. donna à fon fils natu-
rel Frideric, ou Ferri, le Château de Bil-
deftein, ou de Bilstein, & il eft connu fous
ce nom dans l'Hiftoire, fans doute à cause
de ce Château
de ce Château que Charles II. lui donna
& dont il prit le nom; nous avons imprimé
Chriftine de Silliere, fille de Jean de Sil- la généalogie de ce Seigneur, dans le deu-

En 1568. la Chatellenie de faint Hippo-
lyte, fut aliénée au fieur de Silliere, Chan-
celier de Christine de Dannemarck, à ra-
chat de cinq mille écus.

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