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rut vers l'an 1240. On peut voir dans le der nier tome de l'histoire de Lorraine, la fucceffion des Abbefles de fainte Houd. Cette Abbaye fubfiftoit déja un peu auparavant dans le Château de Putil, à cent pas du lieu où elle est aujourd'hui.

La Cenfe feigneuriale de gros - terme auprès de l'Abbaye de fainte Houd, dans la Paroiffe de Laimont, Bailliage de Bar, eft remarquable par une fource d'eau minérale, appellée les Eaux du blanc chêne; elles font ferrugineufes, froides, & fortent d'une efpece de Mârre.

SAINT-HUBERT, Abbaye.

La fondation de l'Abbaye de faint Hu bert en Ardennes a quelque chofe de fi extraordinaire, qu'on aura peine à croire ce qu'on en raconte. On dit que le Roi Pepin, & la Reine Plectrude fon épouse, paflant par un endroit nommé Andain dans les Ardennes, au pays de Luxembourg; Diocèfe de Liége, la Reine accablée de fatigue s'endormit, & à fon réveil vit tomber du ciel un billet, qui portoit que Dieu vouloit être honoré en ce lieu là, qu'il l'avoit choifi pour procurer le falut de plufieurs. La Reine montra ce billet à Pepin, qui le communiqua à un bon Prêtre nommé Beregile, qui ne defiroit rien tant que de quitter le monde, * pour fe confacrer à Dieu.

que

Pepin & Plectrude lui donnerent le terrain d'Andain, où il commença de bâtir un Monaftere, qui fubfifte encore aujourd'hui avec beaucoup de régularité, fous l'invocation de faint Hubert Evêque de Tongres, dont on y poffede les reliques. On y mit d'abord des Clercs feculiers, qui y fubfifterent jusqu'en 724. que Valcand Evêque de Tongres, y mit des Religieux Bénédictins. On fixe la fondation de cé Monaftere en 697. Ce fut feulement en 825. que l'on y transfera le corps de faint Hubert. Valcand Evêde Tongres, touché de l'état miferable où ce Monaftere étoit tombé par le dérangement & la mauvaise économie des Clercs qui l'habitoient, résolut de le réparer & commença en 814. par rebâtir l'Eglife & les lieux réguliers, puis du confentement du Pape Leon III. & de l'Empereur ; il en chafla les Clercs qui deshonoroient la fainteté de leur état, & y mit des Bénédictins, aufquels il donna pour Abbé un faint homme nommé Alveus. Ce changement fe fit en 824. & pour l'affermir de plus en plus, & donner aux Religieux un puiffant protecteur auprès de Dieu, Valcand leur accorda les Reliques de faint Hubert mort en 727. ou 730. & la translation s'en fit de Tongres au Monaftete d'Andain, nommé aujourd'hui de faint

Hubert, le trente Septembre de l'an 815. On affure que e corps du Saint n'étoit nullement corrompu & qu'il fe trouva dans fon cercueil auffi entier que le jour de fa mort. Dieu continua les miracles au Monaftere, comme il avoit fait à fon tombeau à Tongres; on l'invoque principalement contre la morfure des chiens ou des loups enragés, & on y accourt de tous les environs; de la Lorraine & des pays voifins. On n'aflure pas que tous ceux qui vont à faint Hubert recouvrent la fanté, mais on a l'expérience 'qu'il n'y en a prefque aucun qui n'y recouvre la fanté, ou du moins qui ne reçoi've les Sacremens avant la mort.

Il y a plus de neuf cens ans qu'on l'invo que contre les morfures des animaux enragés, de même que contre les maléfices ; & on a une très longue & très certaine expérience de fon pouvoir, en faveur de ceux à qui ce malheur eft arrivé. Voici comme on traite ces Perfonnes: dès qu'elles font arrivées à faint Hubert, on leur fait fur le front une legere incifion, dans laquelle on met une petite partie que l'on coupe de l'Etôle du Saint, qu'on dit avoir été tirée de fon tombeau, lorfqu'on le leva de Terre; on referme la cicatrice, & on met un bandeau au-tour de la tête de la Perfonne morduës elle porte ce bandeau pendant dix jours, puis le fait ôter par un Prêtre, qui le jette au feu.

Nous avons manié & confideré cette Etôde, qui eft un ruban long & affez large, mais qui ne paroit pas être auffi ancien que faint Hubert. Autrefois on avoit foin de marquer au bout de l'année, combien on avoit couppé de parcelles de cette Etôle. Aujourd'hui on ne prend plus cette précaution, & on ne prétend pas que l'Etôle ne diminuë point en longueur. Il eft même très probable que l'Etôle d'aujourd'hui n'eft plus l'ancienne & primitive de faint Hubert. L'incifion qu'on fait au front de la Perfonne, fait à peu près fur elle, le même effet, que fait dans les autres pays, le fer chaud dont on marque les animaux fur le front. Cela caufe une révolution dans les humeurs, qui fait diverfion au poifon de la morfure de l'animal enragé, & empêche qu'il n'infecte davantage la maffe du fang.

On oblige les Pélerins à faire une neuvaine, qui confiste à fe confeffer & communier, à coucher feuls, & dans des draps nouvellement lavés, ou dans fes habits; ne boire pas dans le verre d'un autre, éviter de boire, & même de confidérer l'eau des ruiffeaux ou des rivieres. L'idrophobie, où l'horreur de l'eau, a toujours été un fymptome de la rage;) mêler son vin, ou ne boire que de l'eau pures ne pas manger de viande

d'un

d'un animal, qui n'ait au moins un an ; s'abftenir des poiffons qui n'ont point d'écailles; manger froid tout ce qu'on mange, ne peigner fes cheveux qu'après quarante jours. On traitera tout cela de fuperftition, fi l'on veut, mais il peut y avoir auffi du naturel; toutes ces obfervances fervant à prévenir la fermentation des humeurs, & le trop grand mouvement du fang, dans ceux qui ont été mordus d'animaux enragés car il faut convenir que ces animaux répandent dans la mafle du fang, un venin à peu près femblable à celui des ferpens & des autres bêtes venimeuses.

Ceux qui ont été ainfi guéris doivent fêter tous les ans la fête de faint Hubert, au trois de Novembre ; ils peuvent donner le répis de quarante jours, à ceux à qui le même malheur eft arrivé. On affure que certaines perfonnes, qui fe difent defcendus de la race de faint Hubert, par Floribert fon fils, & fon Succefleur dans l'Episcopat, peuvent auffi donner répis de quarante jours. On peut voir le R. P. Roberti Jefuite, dans fon hiftoire de faint Hubert.

On prétend poffeder un doigt de ce Saint dans l'Abbaye d'Autrey, Diocèse de Toul, proche la Ville de Remberviller. Les Religieux de l'Abbaye du Grand S. Hubert leur conteftent la poffeffion de cette Relique, foutenants qu'ils ont eux-mêmes feuls, le corps entier de faint Hubert, & ils produifent une Bulle du Pape Leon X. de l'an 1515. qui défend à tous autres Religieux de s'attribuer aucunes reliques de faint Hubert, & aflurent que le Corps de ce faint Evêque eft confervé dans fon Monaftere, fans avoir fouffert aucune altération dans aucuns de fes membres, ainsi qu'il confte par la foi de témoins oculaires. Malgré ce témoignage fi décifif du Souverain Pontife, les Religieux d'Autrey foutiennent toujours la vérité de leurs Reliques; & dès l'an 1495. les Peres de faint Hubert les ayant attaqué par-devant la Cour Spirituelle de l'Evêque de Basle, ceux d'Autrey furent maintenus dans leur poffeffion. La même caufe fut agitée en 1573. par-devant la Cour de l'Evêque de Toul, qui attira les parties à un accommodement. En 1515. la Bulle du Pape Léon X. ayant été fignifiée à ceux d'Autrey, ils fe pourvûrent à Rome, qui députa Nicolas Aretia, pour juger ce différent. Il prononça fa Sentence en 1521. & condamna les parties à reprendre l'accord de 1513. lequel s'observe encore aujourd'hui.

Le Pélerinage de faint Hubert à Autrey, eft toujours fort fréquenté, & on fait obferver à ceux qui ont été mordus par des chiens enragés, à peu près le même régime,

que celui que nous avons vû ordonné par ceux de faint Hubert.

Il y a plufieurs Siècles que faint Hubert eft honoré comme Patron des Challeurs, & on nous a montré étant dans l'Abbayequi porte fon nom, l'équipage de chaffe qu'on prétend être de l'Empereur Charlemagne, c'eft une espéce de houffe, ou de caparaffon d'un tiflu d'une toile d'argent, ou plutôt de fils d'argent fort mince fans tiffu, croifés l'un fur l'autre, & appliqués fur du velours rouge. Le tiflu de cette toile eft fort ancien, mais le velours eft nouveau; dans le Cantatorium de faint Hubert écrit vers l'an 1054. on lit que alors, & long-tems auparavant, c'étoit un ufage établi dans toutes les Ardennes, d'offrir à l'Autel de faint Hubert les prémices de ce qu'on prenoit à la chaffe dans ces forêts.

La coutume de regarder faint Hubert,. comme Patron des Chaffeurs, vient apparemment, de ce que ce Saint étant à la chaffe, fut converti, à la vue d'un Crucifix placé entre les cornes d'un grand cerf qu'il pourfuivoit ainfi qu'on repréfente ordinairement faint Hubert avant fon Epifcopat; de là auffi la confiance dans le cornet de chaffe de faint Hubert, que tant de Perfonnes portent à la boutonniere pour se garantir des chiens enragés.

On conferve à l'Abbaye de faint Hubert, un Pfautier ancien écrit en lettres d'or, qui a fervi au Roi Lothaire, ainsi qu'il paroit par quelques vers qu'on lit à la tête de ce manuscrit. C'eft apparemment ce même manufcrit qui ayant été acheté pour le jeune Brunon, qui fut depuis Pape fous le nom de Léon IX. fut enfuite rendu à cette Abbaye par la Comtefle Helvide fa mere, parce que le jeune Brunon n'y pouvoit rien entendre, quoiqu'il lût aifement dans toute autre forte de livres.

On montre au même Monastere un ancien livre des Evangiles, qu'on tient y avoir été donné par l'Empereur Louis le pieux.

On pourra donner en un autre lieu, la lifte des Abbés de faint Hubert. Cette Abbaye jouït des droits régaliens fur fon territoire, & fur feize Villages de fa dépendance. Il y a ordinairement dans le Bourg de faint Hubert, quelques Soldats Autrichiens, pour y maintenir le bon ordre. Pour le conferver fous la protection de la France, elle envoye tous les ans deux faucons au Roi, & autant à l'Empereur. L'Abbé de fa'nt Hubert ne frappe pas monnoye, mais il donne le prix à celle qui a cours dans fon territoire.

Cette Abbaye a reçu la réforme, à l'inf tar de celle de faint Vanne, en 1618. fuivant les Conftitutions imprimées à Verdun Eeee

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1022.

Baccarat.

en 1610. par Jean Vapi; elle eft (ituée au
Comté de Chini, fur le ruifleau d'Homme,
રે lieuës de Roche-fort, & à pareille
quatre
diftance de Bastogne, à quatorze licuës de
Liege.

Nous avons remarqué que le Monaftere
de faint Hubert étoit fitué en un lieu nom-
mé anciennement Andenne. On connoit une
autre Abbaye de Dames Chanoinefles, nom-
mée auffi Andenne, fituée entre Huy, &
Namur, fur le bord de la Meufe, cette Ab-
baye a pour
Fondatrice fainte Begge, four
de fainte Gertrude, Bifaycule de Charle-
magne.

HUNSRUCH, on HUNDSRUCH.

Vide de LE HUNSRUCH eft dérivé, felon la plus Fontium commune opinion, des Hans ou Sarmates, hift. Trev. qui ayant été vaincus par le Grand Conftans. 3. pag tin, furent transferés dans un pays fauvage & montueux, entre la Mofelle, le Rhin, le Nab. La Sâre, auquel on donna le nom de Pays des Huns, à la lettre, l'Echine des Huns, apparemment à caufe des rochers dont ce pays étoit parfemé; d'autres le dérivent du nom de Honds, un chien, & Ruch, ou l'Echine du chien. Aufone dans fa defcription de la Mofelle, parle de ces contrées incultes & fauvages, où Conftantin avoit depuis peu transferé les Sarmates, que l'on difoit avoir été challès de leur pays, par leurs Efclaves, vers l'an 334.

Unde iter ingrediens numerofa per avia,
folum.

Et nulla humani fpectans vestigia cultûs,
Arvaque Sauromatum nuper metata colonis.
Le Hunfruch fut donc originairement ha-
bité
par les Huns, ou les Sarmates, du tems
du Grand Constantin. Ce Pays eft dans le
bas Palatinat. La partie feptentrionale eft à
l'Electeur de Tréves, & la partie méridio-
nale comprend le Comté antérieur de Span-
heim, & le Duché de Simeren, qui font à
'Orient, & appartiennent à l'Electeur Pa-
latin, partie du bas Comté de Catzenelle
bogen, qui eft au Lant-grave de Hefle Rhin-
feld; & le Comté de Spanheim, ultérieur,
fitué à l'occident qui appartient au Prince
Palatin de Birkenfeld, & au Marquis de Ba-
de, felon Baudrand.

Les Villes & places remarquables de
Hunfruch, font:

Coblens.

Boppart, à l'Electeur de Tréves.
Obervefel.

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diani Men.ft.pag.

376.377.

HURBACHE, Village à une demie lieuë de l'Abbaye de Moyenmoutier, & dépen- Hift. Medant de fa Jurifdiction fpirituelle. L'Eglife eft dédiée à faint Etienne, ou à faint Gengoul, car il y a deux Eglifes; la plus ancienne où eft le Cimetiere, eft dédiée à faint Gengoul. Collateur l'Abbé de Moyenmoutier, qui fait défervir la Paroifle par un de fes Religieux décimateurs les Religieux de Moyenmoutier.

En 1516. la Cure d'Hurbache & fes Annéxes, qui avoient été auparavant incorporées au Chapitre de faint Dicy, furent reunies au Monaftere de Moyenmoutier, pour toujours. Le Pape Leon X. qui fait cette réunion, remarque que dès le commencement, l'huile des infirmes fe conferve dans cette Abbaye, & que la correction & même la dépofition, le cas échéant, du Vicaire dudit Hurbache, appartient à l'Abbé de Moyenmoutier, en vertu d'un Privilege à lui accordé par le faint Siége, & qu'à lui appartient auffi l'abfolution des Paroiffiens dudit lieu, dans les cas particuliers; enfin pour terminer les difficultés prefque continuelles, qui furvenoient entre le Chapitre de faint Diey, & le Monaftere de Moyenmoutier, fur le partage des fruits de la Cure, & fur l'exercice de la Jurifdiction fpiritucile fur les Paroiffiens, le Pape informé de l'invalidité de l'union faite au Chapitre de faint Diey, unit de nouveau, & incorpore ladice Paroifle au Monaftere de Moyenmoutier, avec tous fes fiuits & revenus, avec pouvoir de la faire défervir par un Religieux, ou par un Prêtre feculier amovible à volonté.

Le lieu d'Hurbache eft connu dès le
feptième Siècle, & eft dénommé dans le ti-
tre primordial de l'Abbaye de Senones, don-
né en 661. ou 662, fous le nom de Hurini
fontana, de même que le Village de faint
Jean d'Ormont fon Annéxe, y eft désigné
fous le nom de Hurini-mons; mais alors il n'y
avoit ni Village ni habitation dans ces deux
lieux; feulement on défigne les limites du
terrain donné à faint Gondebert, Fondateur
de Senones, par les fontaines & les inonta-

S. Gouver, au Lantgrave de Heffe-Rhin- gnes qui le bornoient. Ce terrain ayant
Cu S.Goar.feld.

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cédé à faint Hidulphe, Fondateur de Moyen

Hiftoire de

Lorraine, t.1.p.455. 458. 310.

ε 317. Preuves.

Hift. de Lorraine,

moutier, on y a depuis défriché & bâti des Villages.

Le Pape Innocent II. en 1140. dans la confirmation des biens de l'Abbaye de Moyenmoutier, exprime la Chapelle de St. Etienne & de fainte Croix, aujourd'hui de faint Gengoul, & celle de fainte Marie c'est l'Eglife de la Voivre, Annexe d'Hurbache, & la Chapelle de faint Jean d'Or mont, autre Annexe d'Hurbache.

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état de la

France,

p.

Seigneurs de Jametz portoient d'azur à trois Longuerne fafces d'argent, au franc quartier de gucules. Huflon l'Ecoffois dans ton crayon de la Noblefle de Lorraine, dit que Hugues de Partie 2. Jametz, Chevalier, vivoit en 1220. & fut l. 203. Pere d'Alexandre de Jametz. L'an 1271. Huet de Fromeréville, reprit de Raimbaut de Jametz Chevalier, ce qu'il avoit de Fief à Fromeréville. Geoffroi de Jametz Chevalier, vivoit en 1334. & cut pour fils Robert de Jametz, qui épousa Alix de Villone, appellée à préfent Villaines; & reprit en 1347. la Grangegné de Recicourt, de Henti d'Apremont, Evêque de Verdun. Hüet de Jainetz, vivant en 1411. époufa Clemence de la Tour, fille de Giles de la Tour. Ces Seigneurs fe rendirent enfin Souverains.

La Terre d'Hurbache a été autrefois poffedée par des Seigneurs de la Maifon de Parroye, qui avoient auffi leur Château à côté de la haute Pierre, au Nord de l'Abbaye de Moyenmoutier. Ce Château fut Albert de Parroye, & fut affiégé & pris par le Duc Mathieu en 1210. ou plutôt en 1224. ou 1225. Voyez l'Hiftoire de Moyenmoutier. Depuis ce tems la Maison de Parroye échangea ce qu'elle avoit à Moyenmoutier & à Spiffemberg, contre d'autres Terres avec le Duc de Lorraine. Voyez Spiffemberg.

a

J

JAILLON.

AILLON, nommé Gavillo, dans un titre de l'an 1065. en faveur de faint Gengoul de Toul. Il eft encore parlé de Gavolingis & Gavolonigis, dans deux titres de l'Abbaye de faint Evre, l'un de l'an 836. & l'autre de l'an 884.

Jaillon eft un petit Village fitué fur le chemin de Toul à Pont-à-Mouilon, Seigneur, Mr. l'Evêque de Toul; Prevôté de Liverdun; Parlement de Metz. L'Eglife a pour Patron faint Gorgon Collateur le Chapitre de St. Gergoul, auquel cette Cure eft unie, & à qui la dixme appartient.

On croit qu'il y eut autrefois un camp Romain à Jaillon ; on y en voit encore quelques veftiges, & on y trouve de tems en tems des Médailles Romaines. La plupart font des pofthumes.

On voit près de là l'Hermitage de faint Jean-Baptifte, qui appartient au Comman

deur de Libdo.

JA MET Z. JAMETZ, en latin Gemmatium, ou Gemmacum, ainfi nommé dans l'Hiftoire des Evê1.1.7.211. ques de Verdun, où il eft dit que Godefroi de Bouillon, furnommé le Boflu, mari de la Comteffe Mathilde, donna Jametz à l'Eglife de Verdun, où il fut enterré.

Preuves.

Les Evêques de Verdun, cédérent en Fief, Jametz, à des Seigneurs particuliers. Ces

Marguerite héritiere de ces Seigneurs, donna cette petite Souveraineté à la Niéce Marguerite de Morinonville, par laquelle elle vint à la Maifort de la Mark. Elle échût en partage au Cardinal Erard de la Mark, Evêque de Liege, qui la donna à Catheri ne de Croui, femme de fon frere Robert, Seigneur de Sedan. Cette Souveraineté demeura dans la Maifon de la Mark, jufqu'à Guillaume Robert de la Mark, qui avoit par fon teftament, fubftitué fon Coufin le Duc de Montpenfier, pour Jametz, à sa four Charlotte, laquelle mourut fans enfans.

Les Seigneurs de Jametz de la Maifon de Hiftoire de la Mark, étant tombes dans l'hérétie, & s'é- Verdun, tant ligués avec plufieurs Seigneurs des pre- pag. 437. miers Vallaux de l'Evêché de Verdun, fe dé- & 445· clarerent ennemis de l'Evêque Pfeaume, en 1549. & commencérent à demander aux Sujets de l'Evêché, des corvées & de grof fes contributions. L'Evêque en avertit le Cardinal de Guife, qui lui repondit que la Cour avoit donné de fi bons ordres au Seigneur de Jametz, qu'il ne molesteroit plus à l'avenir les Sujets de l'Evêché de Verdun.

Le Duc de Montpenfier vendit cette Sou- Longuerue veraineté à Henri Duc de Lorraine, qui la defcription laiffa à fes filles & à fes héritiers. C'est ce que de la Frandit Mr. l'Abbé de Longueruë. ce, partie 2. p. 203.

"Mais nous favons qu'en 1588. au mois de Février, les Chefs de la ligue s'étant affembles à Nancy, délibérerent fur les moyens de conferver la Religion catholique en France. On y réfolut deux chofes : la premiere, de fommer le Roi Henri III. de prendre les moyens efficaces pour la deftruction de l'heréfie dans fon Royaume. La feconde dont le Duc de Lorraine fe chargea, fut de s'emparer des Etats du Duc de Bouillon.

Ce Prince étoit mort à Genéves, l'onze Janvier 1588. inftituant fon héritiere univertelle Charlotte de la Mark, fa fœur.

orr.. 1. Hiftoire de

p.1396.

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commença au treize Avril 1589. & le Prince Henri de Lorraine, fils aîné du Duc Charles III. y arriva vers le vingt-trois Juillet. Le Château fe rendit le vingt-quatre du même mois 1589. par composition.

La Ducheffe de Bouillon qui avoit été recherchée par les fils des Ducs de Lorraine, de Montpenfier & de Nevers, ne fut pour aucuns d'eux. Le Roi Henri IV. voulant récompenfer les fervices & la fidélité du Vicomte de Turenne, qui l'avoit fuivi dans toutes fes adverfités, lui offrit de la lui faire époufer. D'abord il témoigna aflez d'indifference; enfuite il accepta ce parti. Le Contrat de mariage fut paffe le dix-neuf Novembre 1589. & Turenne prit par efcalade la Ville & le Château de Stenay, le propre jour de fes nôces. L'année fuivante 1592. le Duc Charles affiégea Stenay, comme nous l'avons dit ailleurs.

En exécution de ce projet, le Duc Charles III. réfolut de faire le fiége de Jametz. Le motif de cette guerre étoit que Jametz étant un Fief dépendant de la Lorraine, il étoit commis & foumis à fa Couronne par la felonie du Duc de Bouillon, qui avoit conduit l'armée protestante à travers la Lorraine, où elle avoit commis plufieurs actes d'hostilité, & brûlé plufieurs Villages. Jametz étoit bloquée depuis aflez longtems par les troupes de l'Evêque de Verdun; il y avoit déja eu quelques tréves entre les troupes des deux partiess la derniere étoit fixée au commencement de Janvier 15-88. L'armée Lorraine inveftit Jametz au mois de Décembre 1587. Le Baron d'Hauflonville fut chargé de la conduite du Siége. Les Lorrains logerent leurs troupes aux Villages voifins de la Place, à Loupy & à Armoiville. Le Sicur de Schalandre étoit Gouver neur de Jametz, c'étoit un homme de cœur & d'expérience, qui manquant d'argent, fit frapper de la monnoye de cuivre & d'étain, avec promeffe qu'à la fin de la guerre, on échangeroit cette monnoye, contre d'autres pièces de meilleur alloy.

On n'apprit la mort du Duc de Bouillon, arrivée à Genève, le onze Janvier 1588. que le cinq de Février fuivant, pendant qu'on poufloit ce fiége. Le Roi auroit fouhaité qu'on lui remit Sedan & Jametz, pour y mettre tel Gouverneur qu'il jugeroit à propos. Il envoya à Nancy pour ménager cette

affaire avec le Duc Charles III.

En même tems on parloit encore du mariage de Mademoiselle de la Mark, avec un Prince de Lorraine ou de Guife. Je n'entre pas ici dans le détail de ce ce qui fe paffa au fiége de Jametz. On le peut voir dans Hiftoire de Lorraine. Le jour du famedy faint, feize Avril, on donna l'affaut à Jametz, mais on fut obligé de fe retirer, & d'interrompre le fiége.

y

On y retourna le cinq May 1588. & on fit diverses escarmouches affez vives. On parloit toujours du mariage de Mademoiselle de la Mark, avec le Comte de Vaudemont, à quoi travailloit Madame d'Arcmberg, de la Maison de la Mark. D'un autre côte Mr. le Due de Montpenfier, oncle, tuteur, & fubftitué de la Princeffe, agiffoit auprès du Roi pour le porter à la prendre fous fa protection. Ne pouvant rien obtenir de ce côté là, on alla à Heidelberg, auprès du Prince Cafimir, qui promit d'y envoyer du fecours, mais ce fecours n'arriva point; & enfin la Ville de Jametz, fe rendit au Duc de Lorraine, par compofition, le vingt-neuf Décembre 1588.

Reftoit le Château à réduire, le fiége

Pour Jametz, elle fut rendue au Duc Henti de Lorraine, & fon Gendre Charles IV. la céda à Louis XIII. par le traité de 1641. confirmé par ceux des Pyrenées & de Vincennes. Mais le Roi Louis XIV. donna Jametz avec Stenay & Clermont-en-Argonne, au Prince de Condé, auquel ces Villes furent confirmées par le traitédes Pyrenées, & dont les héritiers la poffedent encore aujourd'hui,aux mêmes condicions que Stenay.

Sous la minorité du Roi Louis XIV. & pendant les troubles excités à l'occafion du gouvernement du Cardinal Mazarin, les Princes appellerent le Duc Charles IV. à leur fecours, lui promettant de lui faire rendre Clermont, Jametz, & Stenay, dont la Reine avoit donné le domaine au Prince de Condé, qui y avoit mit garnifon. Les mêmes promeffes lui furent faites de la part de la Reine mere. Mais on furprit des inftructions du Cardinal Mazarin, qui firent juger qu'il n'y avoit ni fûreté ni folidité dans ces promeffes. Ainfi le Duc vint à Paris, où le Roi d'Angleterre lui fit les mêmes promeffes, & plufieurs autres encore plus avantageuses. Mais voyant bien qu'on ne cherchoit qu'à fe fervir de lui pour en tirer avantage, fans aucune envie de lui tenir parole, il fe retira en Lorraine.

Lorraine,

Après le traité de Paris paffe en 1661. par Le R. P. lequel le Roi avoit cédé au Prince de Con- Donat, dé, les Villes & Comtés de Clermont, Ste- Tiercelin. nay, Jametz & Dun, le Duc Nicolas-Fran- Hiftoire de çois, frere du Duc Charles IV. forma op- fous Charpofition à l'enregistrement de cette dona- Les IV. tion; la caufe fut plaidée à la grande Chambre du Palais. François foutenoit qu'il n'avoit pas été au pouvoir de fon frère de difpofer deldites Villes, en faveur du Roi, & de les detacher de la Couronne de Lorraine;

en

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