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Annal Prémontr. 7.1.p.832.

en tout cas qu'elles étoient conftituées pour la dotte de Madame Claude de Lorraine fon épouse, pour une fomme de douze cens mille frans; d'ailleurs qu'il avoit eu lefdites Villes pour appanage, & préfentoit des créanciers qui affuroient qu'elles leur avoient été hypothéquées pour quinze cens mille livres.

On répliqua que les Cadets de Lorraine n'avoient jamais joui d'aucune Terre pour appanage, mais feulement de quelques fommes de deniers; que quand même ces Villes. auroient été affectées pour la dotte de Mada. me la Princeffe Claude,& qu'il y auroit eû hypothéque pour dettes contractées, ces raisons ne pourroient empêcher la vérification du don fait par le Roi, à Mr. le Prince de Condé, que les Créanciers pouvoient se pourvoir au fond, fur d'autres Terres de Lorraine, que les places cédées par le traité de Paris, étoient de foi franches, & non fujettes à la loi. Ainfi Arrêt fut rendu conforme à ces raifons, fans avoir égard auxdites oppofitions du Prince Nicolas-François.

JANDURE, ou JENDEURE. JANDURE, Abbaye de Prémontrés, fituée fur la riviere de Saulx, à une distance ํา peu près égale de Bar & de Ligni, fut fon'dée vers l'an 1126. elle eft fille de l'Abbaye de Riéval proche Commercy. En 1147. nous trouvons Thiebaut, Abbé de Jandure. L'Eglife de l'Abbaye fert de Paroifle à la bassecour & à la vielle forge. Cette balle-cour & la vielle forge contiennent neuf ou dix habitans. Diocèfe de Toul; Office, Recette, Prevôté & Bailliage de Bar; Préfidial de Châlons-fur-Marne, Parlement de Paris. Le Roi en eft Seigneur.

Les Annales des Prémontrés portent que Valfride,Chatelain de Bar-le-Duc,avoit donné à l'Abbaye de Beaulieu-en-Argonne, Ordre de faint Benoit, une partie du terrain où eft fituée l'Abbaye de Jandure, & que Thierri imitateur de la liberalité de fon pere Valfride, fit donation du refte de ce terrain; à Amauri Abbé de faint Leon de Toul; celui-ci rétrocéde ce même endroit par les mains de Henri Evêque de Toul, à Herbert Abbé de Riéval, Ordre de Prémontré, proche Void & Commercy, en 1140. & à fon 'exemple, Gervais Abbé de Beaulieu-en-Argonne, céda de même ce qui lui appartenoit au même endroit, à Thiebaut premier Abbé de Jandure, qui y introduifit les R. P. Prémontrés en 1143. leur établissement fut confirmé en 1147. par le Pape Euge

ne III.

Telles furent les origines de ce Monaste

re, qui eft très bien fitué & très bien bâti, fur la riviere de Saulx, qui l'environne de toutes parts, comme une Isle & une Forterefle. On peut voir la lifte des Abbés de Jandure, dans le premier tome des Annales des Prémontrés. Jandure a reçu la réforme de l'Ordre de Prémontré, établie en Lorraine par le R. P. Servais Lairuelz, l'an 16...

L'Abbé Nicolas-François fit rebâtir cette Maison en 1723. & forma la Bibliothéque.

Les Religieux ont la Jurifdiction fur leurs

bois.

J A R N Y.

JARNY, Village d'environ foixante feux; qui donne fon nom à un canton où eft fitué Conflans-en-Jarnifi ; Jarni eft à une demie lieuë de Conflans, fur la droite de l'Iron du Diocèle de Metz, Bailliage de Briey, Office de Conflans-en-Jarnifi, Recette de Briey, Cour Souveraine de Nancy. Le Roi en eft fcul Seigneur ; la Paroifle a pour Patron faint Maximin. L'Abbé de Gorze nomme à la Cure, & eft gros décimateur ; le Chapitre de Gorze a la menuë dixme. L'enceinte de l'Eglife forme une espéce de Fort, & les Maifons qui y font bâties payent au Roi, huit livres douze onces de cire.

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IGEL eft un Village fitué à deux lieuës de Tréves, vers le couchant, & à fept lieuës de Luxembourg vers l'orient; ce Village en lui-même n'a rien de confidérable; mais il eft célébre par un monument antique, un des plus beaux de l'Europe. Il eft furmonté d'un aigle éployé, ce qui a fait donner le nom d'Igel ou Egel, aigle, au Village prochain, & même à tout ce vénérable monument. Il est placé fur le confluent de la Sâre à l'orient, & de la Sure à l'occident. Il est compofe de pierres, qui ont été pofées avant que d'être taillées, de même que celles de la porte noire à Tréves; ce qui fe prouve par les joints de différentes pierres, où l'on voit divers membres de la même figure fe réunir comme naturellement ; ce qui n'a pû se faire quen travaillant ces figures après coup, & fur le monument déja erige.

Le monument eft haut d'environ foixante & quatorze pieds, s'élevant toujours en diminuant; fa bafe eft de douze pieds en quarré. Il y a quatre faces chargées de diverfes figures de genies & de divinités payennes, demi relief,& entourrées de différens dégrés. Vers la bafe, on voit une infcription dont les plus grandes lettres font encore bien lifibles. Ffff

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Premiere Fats.

On fupplée les autres par le Sens. La voici après avoir employé trois jours à examiner
telle que le Pere Vilthem l'a rapportée, ce monument.

D. M.

T. SECVNDINO. SECVRO ET VOCATIÆ
CONIVGI. EIVS. ET SECVNDINO AVENTINO. FILIIS.
SECVNDINI, SECVRI. ET. PVBLIAE. PACATAE.
CONIVGI. SECVNDINI AVENTINI ET

L. SACCIO. MODESTO. ET MODESTIO. MACEDONI.
FILIO. EIVS.

IVLIVS. SECVNDINVS. AVENTINVS.
ET. SECVNDINVS. SECVRVS. PARENTIBVS.
DEFVNCTIS. ET SIBI.

VIVI. HAEREDES. POSVERVNT.

'On voit par cette infcription, que ce monument a été érigé par les Secondins, à leurs Parens défunts. Le globe qui couronne le Maufolée eft de fer, creux, & a fervi d'urne aux cendres dés Secondins, Aufone l'appelle Cône, ou Pomme de pin, ou de Cyprès; quadro cui in fafligia Cono: la pome de Cyprès s'employoit dans les Funérailles, & le même Aufone, v. 315. fait allufion à Arfinoë, fufpendë par une pierre d'aiman, à la voûte d'un Temple d'Egypte,

L'aigle qui fe voit au-deffus, marque l'immortalité de l'ame, qu'ils croyoient s'envoler au Ciel. Les lettres D. M. qu'on voit à la tête de l'inscription, fignifient Diis manibus, aux Dieux manes, ou aux ames des défunts, que les payens regardoient comme des efpeces de divinités, & tenoient leurs fepulcres comme facrés, & en puniffoient les violateurs comme facriléges.

Les Secondins étoient une famille confidérable à Tréves, & dans le pays de Luxembourg. Leur emploi étoit d'Agens dans les affaires de l'Empire. On ignore l'année précife où ce monument a été élevé.

1. On voit au deffous du faîte fous le fronton, le dieu Pluton, ayant à fes deux côtés comme deux ames profternées à fes pieds, & lui demandant mifericorde.

2. L'étage de deffous repréfente fix Agens, qui doivent fournir la pourpre à la Cour; à la Cour, au-devant d'eux on voit comme un pan, ou de pourpre.

un morceau

3. Après ces figures, on remarque dans le cartouche de deffous, quatre perfonnes à table, & quatre épulons, ou valets qui les

fervent.

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6. La bordure de ce cartouche eft chargée de huit figures, dont on ignore les própriétés.

7. Au-deffous de ce grand cartouche, on lit l'infcription que nous avons rapportée tout entiere.

8. Au-deffous de cette infcription, on remarque cinq ou fix perfonnes auprès d'une table, & autant qui les écoutent. C'eft peutêtre une affemblée des Agens des affaires.

9. La feconde face repréfente au-deffous Deuxieme du fronton, un dieu Mars, qui 'terrafse Face. Adonis.

10. Au-deffous de la Niche, on voit un chariot attellé de deux mulets, un cocher qui les frappe, & un homme qui les fuit. On voit à côté une colomne avec ces chiffres CLIII. ce qui marque le nombre de ftades, que les armées faifoient chaque jour; c'eft-à-dire, vingt mille pas geométriques > ou quatre mille d'Italie, & environ quatre lieuës romaines.

11. Le cartouche qui fuit, repréfente un facrifice offert par des ouvriers deftinés à conduire des voitures, qui ont rapport à l'office des Secondins, qui étoit de fournir les provifions à la Cour ou à l'armée.

12. Les figures du cartouche fuivant, font prefque toutes effacées & mangées par le tems: on croit y remarquer Efculape, & un grand ferpent, Minerve & Hercule.

13. Au-deffous l'on remarque un chariot à quatre rouës, rouës, tiré par deux chevaux. 14. La troifiéme face préfente d'abord Treifi:me Phébus, ou le foleil fous le fronton. Face. 1

15. Au-deffous font deux griffons bridés, dont un géant tient les rénes.

16. Plus bas on voit deux chevaux chargés, dont l'un monte & l'autre defcend.

17. Au centre on voit les douze figures du Zodiaque, au milieu du quel eft le foleil monté fur fon char..

18. Le dernier cartouche eft fort gâté

IV. Face.

on conjecture qu'il représente l'entreprise té méraire des Géans qui voulurent s'élever au Ciel.

19. La quatrième face nous montre fous le fronton, la lune à demie voilée, & portée fur un char à deux chevaux.

20. Au-dessous on diftingue un Juge, qui fait rendre compte aux Agens.

21. Dans le cartouche fuivant, on voit cinq ouvriers occupés à la teinture de la pourpre.

22. Le principal cartouche repréfente, à ce qu'on dit, Minerve, déeffe des manufactures, & une autre déeffe tenant une pomme à la main; le refte eft effacé.

23. Les degrés de cette pyramide, font ornés de dauphins, badinans avec des enfans, des tritons, des néreïdes, &c. on y voit encore un navire chargé de tonneaux. La Mofelle couchce fur fon urne, comme on représente ordinairement les grands fleuves. Bertholet, Ceux qui ont le mieux examiné ce fameux Hift. de monument, conjecturent qu'il n'a été conftruit qu'au commencement du quatrième fiècle, l'office des Agens des affaires n'ayant été créé que fous le régne de Diocletien, comme le marque Aurelius Victor. Le Poëte Anon. de Aufone qui vivoit en 380. parle clairement fell. v. de cette fameufe pyramide.

de Luxemb.t.1. P. 383. 384.

311.

car. in

Amian, Marcel. I.

22.

Quadro cinis in faftigia cono

Surgit, & ipfa fuas confumit pyramis um

bras.

Ceft une hardieffe poëtique, & une éxagération outrée, de dire que cette pyramide eft fi élevée, qu'elle confume fon ombre: 'on dit bien d'un oifeau, qu'il s'élève fi haut dans l'air, qu'on ne voit plus fon ombre fur la terre il n'y a dans cela, rien que de naturel, mais plus une pyramide, un obelifque, une tour eft élevée, plus fon ombre eft grande, finon lorsque le foleil donne à plomb fur fa pointe.

·Solin, polyIl est vrai que quelques anciens comme biftor. Lu Solin, Lucain & Ammien Marcellin, ont avancé que les pyramides d'Egypte par leur 70xandr. extrême élévation, confumoient leurs ombres. Menfuram umbrarum egressa nullas ha bent umbras, dit Solin, peut-être parce que les dégrés dont elles font composées, confument petit à petit les ombres de ces pyramides; mais il est certain par d'autres Auteurs, comme Pline & Diogenes de Laërce, que Thalès de Milet, mefura les pyramides d'Egypte, en prenant leurs dimenfions, lorsque l'ombre de fon propre corps étoit égale à fa ftature, ce que j'ai encore peine à concevoir; car les pyramides ayant une très grande hauteur, & une bafe très large, & proportionnée à leur hauteur, l'ombre s'en perd fur les dégrés dont elle eft

598 composée, & ne peut donner d'ombre de fa hauteur, qu'au lever & au coucher du foleil; & alors l'ombre de Thalès étoit bien plus grande que fon corps, & ne pouvoit lui fervir à mesurer la hauteur de la pyramide, que par la proportion que l'ombre de fon corps avoit au lever ou au coucher du foleil, avec fa grandeur naturelle.

On peut voir la defcription en taille douce du monument d'Igel, dans les Annales de Brouverus, & dans la nouvelle hiftoire de Luxembourg.

IGNY on IGNE I.

IGNY on IGNEI, Village à une lieuë de Chatel-fur-Mofelle, & deux lieues d'Epinals du Diocèse de Toul; Bailliage d'Epinal; l'Eglife paroiffiale a pour Patrons, faint Benoit & la fainte Vierge. Collateurs les Seigneurs de l'Aitre, & de la petite Seigneurie d'Ignei, décimateurs, le Curé pour la moitié des groffes & la totalité des menuës dixmes; le Seigneur de l'Aître, le Prieur do Neuviller & l'Abbaye de Chaumoufey, pour l'autre moitié.

La Maison d'Ignei eft originaire de Bourgogne, & établie en Lorraine depuis longtems: elle y a fait d'illuftres alliances avec les plus grandes Maisons du pays. Elle portoit burelle d'argent & de gueule, de huit piéces.

Il y a un autre Ignei à une lieuë de Blamont; Bailliage de Blamont.

I'N

pag. siss

5220

INS MING. INSMING, (ou Amange) en latin Af- Hiftoire de mingia, Prieuré dépendant de l'Abbaye de Lorr. t. 1. faint Mihiel. Cette Eglife fut poffedée origi- Preuves. nairement par une Communauté de Clercs, qui étant tombés dans de grands dérangemens, & n'ayant pas voulu profiter des avertiffemens qui leur avoient été donnés de la part de Thierri Comte de Bar, ce Scigneur réfolut de la donner à l'Abbaye de faint Mihiel; mais étant tombé malade à Alt-kitck, & craignant d'être furpris de la mort, & de ne pouvoir effectuer la résolution, il en fit fa donation en présence de plufieurs témoins, & comme il avoit enlevé un Calice de cette Eglife, & pris divers autres biens, il donna en indemnité la Terre de Sucelinge, qui étoit de fon Domaine. Le tout palle à Alt-kirck, en présence de plufieurs Seigneurs. Indiction 7. an. 1099. Le Comte prie l'Abbé de faint Mihiel de mettre fur l'Autel, l'acte de cette donation, & de le fcêler du fceau de faint Michel.

Le Pape Pascal II. en 1106, confirmant les biens de l'Abbaye de faint Mihiel, y com

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Toid. t. 2. p. CCCXLI.

prend nomément. Cellam qua dicitur afmingia, cum appenditiis fuis. Et en r152. Etienne de Bar, Evêque de Metz, confirme l'accord fait à la follicitation du Pape Eugene III. enV. le lettre tre Henri Comte de Salm, & les Religieux d'Engene de faint Mihiel, au fujet du Prieuré d'InfIII. Mar- ming, que ledit Comte s'étoit approprié. Le tenne, am- Comte reftitue à l'Abbaye, Infiming & fes plif. colappartenances, dont il s'étoit empare, à conlect. t. 1.pdition néanmoins que les Religieux de l'Abbaye, ne percevroient que les deux parts, ou la moitié des dixmes de la Paroiffe d'Infming, hors les dixmes du Parvis, ou du Cimetiere, & le dot de l'Autel, se rêfervant le refte pour lui. Il leur promet qu'après ion décès, ils rentreront en poffeffion du refte des dixmes d'un certain canton qu'il s'étoit -réservé.

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Mémoires

communiqués par

de R. P. D. Joseph

Brulant

Infining ou Amange, étoit autrefois une petite Ville entourrée de murailles, avec des foffes affez larges, qui exiftent encore en partie, les murs font abfolument détruits depuis environ une trentaine d'années. On difoit autrefois la Maire-Cour d'Amanges, comme on le remarque dans tous les titres d'Infming. Voici ce que c'étoit que cette MaireCour; il y avoit fept Maires, & dix-fept ou & dix-fept ou dix-huit Echevins, qui s'assembloient dans la cour du Prieuré, au-tour d'un gazon, & jugeoient definitivement & fans appel, les affaires dépendantes de cette Maire-Gour. Le Maire du Cloître ou du Prieur, préfidoit toujours dans cette affemblée : ce qui prouve qu'il avoit le Domaine d'Infming, comme les titres le difent; mais on ignore pour quoi le Maire du Prince ne préfidoit qu'un jour dans toute l'année.

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Il y avoit autrefois une Chapelle hors de l'endroit, détruite abfolument par le palla ́ge des Suedois, qui brûlerent & ruinerent entiérement toute là Ville d'Amange, à l'exception de la Tour, qui fe défendit contre ees troupes étrangeres. Ce fut le Sieur Bruland pour lors Juge & Officier du Duc Charles IV. qui fe renferma dans cette Tour, avec les papiers de la Ville & des environs. Il avoit fait murer tout le bas de la Tour, dont les murs au rez-de chauffée, ont douze à quinze pieds d'épaiffeur; il y avoit dans cette Tour, une espèce de puit fec, dans le quel defcendoient les gens de la Tour, pour gagner un chemin fouterrain, par lequel ils fortoient la nuit pour chercher les provifions néceffaires. Ĉette Tour fut fi bien défenduë, que malgré diverses tentatives des Suédois, qui vouloient y mettre le feu pour obliger l'Officier de l'abbandonner, ils furent contraints eux-mêmes de quitter prife. Charles IV. content de la belle défense

de fon Officier, l'en loua dans deux lettres qu'il lui écrivit.

A l'endroit de la Chapelle dont on a parlé, il y avoit une Croix de pierre, qui fut pofée par Dom Claude de Villiers, comme le marque l'infcription gravée fur la Croix, où font les armes, fur les côtés on voit S. Clément & S. Nicolas; au bas font repréfentés de jeunes Bénédictins, le tout en relief.

La Paroifle eft fous l'invocation de faint Clément, de faint Nicolas & de fainte Barbe collateur, le Prieur, qui eft en même tems Curé primitif, la Cure étant unie au Prieuré par Bulles. Le Curé eft à pension congrue. Il y a à Infming une primicerie, ou premiere Mefle, fondée par la Paroifle, afin d'y avoir les Fêtes & Dimanches une Meffe matutinale, pour les Villages dépendants de la Paroifle.

Le Prieuré d'Infming étoit en régle, & poffédé par un Religieux réformé de la Congrégation de faint Vanne. Mais depuis peu d'années par le crédit de Mr. Chaumont de la Galaifiere, Chancelier de Lorraine le Prieuré d'Infming & fes revenus ont été réunis par Bulles Apoftoliques du vingt-cinq Août 1749. & du confentement du Prieur titulaire à l'Abbaye de faint Mihiel, & le titre prieural éteint à perpétuité.

Quant à l'Eglife paroiffiale du Village d'Infming, elle a été rebâtie tout à neuf par le R. P. Dom François Chastel, Prieur d'Inf ming, Il y a environ quinze ou dix-huit ans; elle est du Diocèfe de Metz, & déservie par un Curé feculier.

JORCEY, on JORXEI.

JORCEY, Village de Vôge, Chef d'un Doyenné de l'Evêché de Toul, ayant fept ou huit lieues de longueur, fur trois & demie de largeur. Il confine aux Doyennés d'Epinal au levant, de Remiremont au midi, de Porfas au couchant, de Saintois au nord. On compte dans ce Doyennê vingt-fix Cures, treize Annéxes, une Abbaye qui eft celle de Chaumoufey, une Commanderie de Malthe, qui eft Xugney, qua rante cinq Chapelles, fept Oratoires, deux Hôpitaux, cinq Hermitages, trois Couvents d'hommes, & autant de Monasteres de Filles.

Jorcey eft un Village fitué entre Mirecourt & Chatel-fur-Mofelle.

L'Eglife paroiffiale eft dédiée à faint Evre. Le Chapitre de Remiremont nomme à la Cure; décimateurs, le même Chapitre dans les lieux de Jorcey, de Rapé & de Vaube xei, pour les deux tiers de la dixme; le Curé pour l'autre tiers. Il y a encore d'autres

détails

détails fur les dixmes, qu'on peut voir dans
le Pouillé de Toul; Seigneur, le Sr. de Til-
ly; Cour Souveraine de Lorraine.

De la Paroifle de Jorcey dépendent, Ra-
pé, Vaubexey, où il y avoit autrefois un
Château, avec une Chapelle fous l'invoca
tion de fainte Barbe. Bouxereules, qui eft en
partie de la Paroifle de Jorcey, en partie de
celle de Savigni. Il y a une Eglife fous l'invo-
cation de faint Maur. Aviller, qui eft en par-
tie de la Paroiffe de Jorcey, & en partie de
'celle de Rabiémont.

par Lorr. t. I.

pat.56.

à Jouï, ardont Joï& vagnont les Arches de
Joi. Ils s'emparerent des Arches, apparem-
ment du paffage, pour rançonner les paf-
fans, car Jouï n'a jamais été fortifié.

Il paroit par la généalogie de la Maison
de Gournay, qu'ils étoient Seigneurs, au
moins en partie, de Jouï aux Arches.

En 1560. la Maréchauffée de Metz ayant Archives
arrêté un nommé Guillaume de la Maille, de Lorr.
qui avoit tué un homme de Joui, les Offi-
ciers du Duc de Lorraine prétendirent que
'c'étoit à eux d'en faire juftice, Jouï, Cor-
ni, Marli & Louvigni étant de la fouverai-
neté de Lorraine.

JOUI-SOUS-LES-COSTES.

JOUI-AUX-ARCHES. Joui-AUX-ARCHES, Gaudiacum, furnommé aux Arches, à caufe des Arches, fameux reftes du Pont, ou plutôt de l'Aqueduc, qui JouÏ-SOUS-LES-CÔTES, eft fort différent dè conduifoit les eaux des fources de Gorze Jour-aux-Arches, village près l'Abbaye de dans la Ville de Metz. La tradition du pays Rengeval, du Diocèle de Toul, Office & eft que ces Arches ou cet Aqueduc fut bati Prevôté de Foug, Recette & Bailliage de Hiftoire de Drufus fils de Germanicus; d'autres les Commercy, Cour Souveraine de Nancy. attribuent à l'Empereur Auguftespeut être ne Les Seigneurs font le Roi, & M. le Comte font-clles bâtics que du tems de l'Empereur de la Pierre ; la Paroille a pour patron faint Conftantin ou de fes enfans.Les vieilles chro- Etienne. L'Abbé de Rengeval nomme à la niques de Merz les font bien plus anciennes, Cure, qui eft régulière de l'Ordre de Pré& tiennent qu'elles ont été fondées par les montrés le Cure tire le tiers dans la groffe petits-fils de Noë. Les monumens de Gorze & menue dixme, & a toutes les novales. Il en font autheur l'Empereur Augufte. Il eft y a 80. ou 85. habitans à jouï, & un Her'certain qu'elles étoient déja renversées au dixième fiècle, du tems de Sigibert de Gen-mitage fur le finage, dit de faint Hubert. Les dixième fiecle, du tems de Sigibert de Gemblours, qui a écrit la vie de Thierri Evêque 'de Metz, fondateur de l'Abbaye de faint Vin'cent dans la même Ville; voyez ce que nous 'difons fur la Ville de Metz.

Jouï cft à deux lieues de Metz au midi, fur la Mofelle; le grand chemin de Metz au Pont-à-Mouffon pafle fous une de ces Arches. Elles peuvent avoir en cet endroit environ foixante pieds de haut, fans ce qui eft caché fous la terre, & douze pieds de large. L'Aquéduc étoit bien moins large par haut où paffoient les eaux d'une montagne à l'autre, & la hauteur de ces mêmes arcades étoit de beaucoup plus élevée dans le lit de la riviere, au milieu de leur longueur, 'qu'aux deux extrémités.

le

Hift. de Jour-aux-Arches fut donné à l'Abbaye de Lorr. t. 1. Gorze en 770. par Angelramne Evêque de pag. 570. Metz. Villam fitam in pago Vabrince cognoPreuves. minatam Gaudiaco.

P. 176.

Ibid. p.

502. 503. Preuves.

Meuriffe, En 1096. Godefroi de Bouillon & Baudouin fon frere, reftituent à l'Abbaye de Gorze le Prieuré de faint Dagobert de Stenay, pour rétablir l'observance audit Pricuré, qui auparavant avoit été comme abandonné, & Vernier Abbé de Gorze cède aux mêmes Seigneurs Jouï fur Mofelle & toutes fes dépendances.

Ibid. t. 2.

En 1443. Quelques avanturiers s'étant rép.CCXLIV. pandus dans le Val de Metz, mirent le feu

Jefuites du Pont-à-Moufion font feuls déci-
mateurs dans une contrée de douze jours
de terre, & dans deux cantons plus confi-
dérables, qui font prefque le quart du fina-
ge; ; mais ils n'ont rien dans les rapportages

des bans voifins.

Cette partie des dixmes de Jouï vient apparemment aux Peres Jefuites de Pont-àMouffon, à caufe de leur Prieuré d'Apre

mont.

JOUI

74. 84. &p. CLVI.

XXX.

LXXX.

Il y a encore un autre Jour au Diocèle de Hiftoire de
Verdun, fitué entre la Ville de Verdun & Verdun,
Beaulieu. Ce Jouï eft remarquable par une P.
ancienne proceflion, qui s'y faifoit le 25.
d'Avril. On en attribue l'inftitution à faint
Airy Evêque de Verdun, qui la fit, dit-on,
à la tête de fon Clergé & de fon peuple,
pour prier Dieu de donner de la pluie au pays.
Le faint Evêque fit ce voyage couvert d'un
Cilice & nuds pieds. Cette proceffion fe
continuoit encore au feizième fiecle; depuis
ce tems elle fe fait à l'Abbaye de ̃saint Airy
de Verdun. Les reliques de faint Rodingue
ou Rouin, fe portoient fous l'Evêque Da-
don au dixième fiécle, avec celles de faint
Vanne & de faint Airy, au Mont Jouï à trois
lieuës de Verdun, & il y refte encɔre aujour
d'hui quatre Croix & quatre Autels, où l'on
dépofoit les quatre Chaflès qu'on y portoit
Gggg

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