Hift. de *Lerr. t. 2. A dement du Comte de Grancey, affiégeant Le nom de Lindre, vient apparemment Et Linterna palus, pigerque faveo. Sur le marais Linterme, étoit fituée la Ville de Linternum, autrefois Epifcopale, aujourd'hui réduite à un petit Village de Campanie. Silius Italicus de bello punico. l. 6. Stagiufque Paluftra. Lintermen. LISLE-EN-BARROIS. avec fa femme Helvide, & fes enfans, con- Elle fut enfin transferée au lieu où elle L'Eglife du Monaftere de Lisle fut fondée & commencée en 1162. & dédiée à la Vierge en 1202. Reinier d'Apremont & Mathilde fon époufe, en furent les principaux Bienfaiteurs. Le premier Abbé qui nous foit connu,eft Jean, établi en 1154. Le deux éme, Hugues, qui obtint la premiere confirma. tion des biens de l'Abbaye, du Pape Alexandre III. en 1 168. En 1507. la veille de Noël, l'Abbaye de Lisle fut totalement brûlée & faccagée par les Huguenots de France. Antoine de Séve, fut le premier Commendataire, nominé par le Roi Louis XIII. mort en 1643. CCCCLXIE En 1602. ou 1603. le Duc de Lorraine, tit. de Charles III. ayant érigé à Nancy, une Egli- Lorraine, LISLE-EN-BARROIS, Abbaye de Cî-fe Primatiale › Y donna pour former la men-t. .page fe du Primat, la menfe Abbatiale de Gorze. Mais la France s'étant oppofée à cette union, d'autant que Gorze étant de Fondation royale, on ne pouvoit difpofer de la mense Abbatiale de ce Monaftere, à son préjudice. teaux, fituée près de Vaubecourt, à une lieuë de Rambercourt-aux-pots, à trois lieues de Bar-le-Duc, vers le nord. Cette Abbaye fut peg 22. d'abord commencée aux Anglecourt, & enfuite transferée à l'endroit, où on la voit aujourd'hui. Elle eft nommée Lisle, non qu'elle foit fituée dans une Isle; il n'y a ni riviere ni Isle en cet endroit, mais elle tire fon nom d'un Seigneur nommé Ulric de Lisle, lequel avec fon épouse Mathilde, donna fa Terre d'Anglecourt, & cent journaux de terre fitués à Julvécourt, au vénérable Euftache, Abbé des Chanoines réguliers, qui étoient alors à Montier-en-Argonne, où Eustache commença à bâtir un Monaftere & une Eglife. En 1144. les mêmes Ulric & Mathilde, cédérent encore à ce nouvel établiflement de Montier toute la dixme de ce lieu-là, & Adalberon, Evêque de Verdun, voulant les favorifer, donna à l'Abbé Euftache des lettres de recommandation pour le Pape Luce II. afin d'en obtenir la confirmation de cette donation. Mais les Chanoines réguliers de Montier, ayant été transferés ailleurs, on mit en leur place, vers l'an 1150. des Religieux de Citeaux, à Montier & aux Anglecourt. Quelques tems après Reinier d'Apremont, Le Duc Charles IV. convint avec le Roi Louis XIV. par le traité de Vincennes, du dernier Février 1661. que l'Abbaye de Gorze demeureroit à perpétuité à la difpofition du Roi, & que la menfe Abbatiale de Lisle, feroit à perpétuité affectée à la menfe du Primat de Nancy, en laiflant néanmoins aux Religieux de cette Abbaye, un revenu suffifant pour y entretenir douze ou treize Religieux. Et tel eft l'état actuel de l'Abbaye de Lisle, ce qui fut confirmé par le Pape Clément XII. par fa Bulle dattée du trois des Ides de Janvier 1731. Par ce moyen Mr. le Primat de Nancy, comme Abbé de Lisle, eft Seigneur haut Jufticier, moyen & bas de de cette Abbaye. L'Eglife qui fert de Paroiffe à la baffe. cour, & qu'on appelle la Communauté de Lisle, eft compofée de huit cenfes, dont tous les habitans font le nombre de quarante ou quarante-trois ; cette Eglife eft fous l'invocation de faint Chriftophe, & eft défervie par un Religieux de l'Abbaye. Il y a une Chapelle dans la Ferme dite des Anglecourts. LISLE-E N-R I GA UT. LISLE-EN-RIGAUT, Village fur la riviere de Saulx, Diocèse de Toul, Jurifdiction du Juge-Garde des Dames & Seigneur du lieu; Office, Recette & Bailliage de Bar, Préfidial de Châlons, Parlement de Paris. Les hautes, moyennes & baffes Juftices, font à Madame la Vicomtefie de Nonfard, & à Mr. de Roüin de Rogeville, par moitié & part égale, exercée fix mois de l'année au nom de Madame de Nonfart, & fix mois au nom de Mr. de Rogeville. La Paroiffe a pour Patron S. Hilaire; M. l'Abbé de Jandeure nomme à la Cure, qui eft réguliere de l'Ordre de Prémontré, & dont le Pourveu eft auffi Curé de Ville-furSaulx, où il fait fa réfidence. Mr. l'Abbé de Jandeure eft décimateur; le Curé dixme fur le Ban de S. Hilaire. En 1229. les Abbé & Religieux de Jandeure, affocierent Henri Comte de Bar, à tous leurs bois, fous certaines conditions; & en récompenfe de cette aflociation, ledit Comte donna audit Abbé & Couvent, la moitié des groffes dixmes qu'il avoit à Reffon, excepté celles de vin; les rentes & revenus que les habitans de fainte Hilaire & de Lisle-en-Rigaut, font tenus de payer pour la part qui leur a été affignée pour leur ufage, fe partagera entr'eux par moitié, avec les Abbé & Religieux de Jandeure. Il y a dans Lisle-en-Rigaut, environ trênte-quatre ou trente-cinq habitans; Madame de Nonfart y a un Château flanqué de Tours, entourré de Folles pleins d'eau, & Pont-levis. Mr. de Rogeville y a une fort belle Maifon, un Moulin, une PapeterieFief, & un autre Ficf confiftant en cinquante journaux de terre. Il y a, dans le Château de Madame de Nonfart, une Chapelle fous l'invocation de saint Sébastien, & une autre Chapelle à M. de Rogeville, appellée la Chapelle du Moulin, où les Religieux de Jandeure venoient autrefois dire la Meffe, le jour de faint Sébaf tien, & recevoient fept frans pour leurs pei nes. Voyez Viller-fur-Saulx. LIVER DUN. LIVERDUN, eft un Bourg, chef-lieu d'une Prevôté & Chatellenie appartenante au Temporel de l'Evêque de Toul. Il eft fitué fur la rive gauche de la Mofelle, entre la Ville de Toul & le Pont à Mouffon. Son nom latin cft Liberum-dunum, ou Liberdunum. Ce lieu eft très ancien, & on cite un titre du Roi Dagobert, qui accorde à l'E Hift.de vêque de Tou!, le Privilége, que nul ne pourroit bâtir aucune Fortereffe à quatre lieuës de diftance de la Ville de Toul, au préjudice de Liverdun, qui eft comme le boulevard de la Ville Epifcopale, & un lieu de franchife & de paix, où le Martyr saint Eucaire eft honoré, & qui le garantit de la violence des Vandales, qui l'avoient afliege. Ut infra quatuor Leucas, ab urbe Tullenfi nulla munitio caftellaris ædificata maneat, exceptâ Lorr. t. 1. immunitate Liberdunis, quod proprium lutamen civitatis eft, & locus pacis, in quo fanc- preuves. tus Eucarius Martyr veneratur, & obfeffus à vandalis remanfit indeftructus, &c. Ce paflage eft tiré d'un diplome du Roi Arnoû, de l'an 894. le titre de Dagobert ne se trouve plus; mais il eft rappelle,dans les anciens monumens de l'Eglife de Toul. pag. 325. Il eft certain que Liverdun a toujours été confidéré comme une Fortereffe importante, par fa fituation fur une éminence, & fur une espece de Rocher efcarpé, fitué fur la Mofelle, & très propre à arrêter les ennemis de ce côté-là. Le Bourg eft fitué plus bas que le Château qui eft aujourd'hui en ruine. Ce Château fut brûlé & rafé durant la guerre que l'Evêque de Toul, Antoine de NeuBenois chatel, attira dans fon Diocèse, étant entré hist. de trop vivement dans la paffion de fon Toul, pere , pag. Thiebaut de Neu-chatel, qui déclara la guer- 961. 561, re à Jean de Calabre, Duc de Lorraine, à l'occation de la Ville d'Epinal, que le Roi Louis XI. avoit donnée au Duc Jean, à l'exclufion de Thiébaut, à qui elle avoit d'abord été promife. L'Evêque Antoine de Neuchatel avoit reçu garnifon Bourguignonne à Liverdun de même qu'à Brixci & à Maifiere, qui lui appartenoient. Le Duc de Lorraine, Jean de Calabre, envoya le Prince Nicolas fon fils, pour s'oppofer aux ravages que les Bourguigrons faifoient dans la Lorraine. La garnifon de Liverdun qui défoloit tout le pays d'alentour, fut afliégée & obligée de fe rendre au Seigneur de Fénétranges, Marêchal de Lorraine, que le Duc Jean de Calabre, avoit envoyé contre elle. qui Le Château de Liverdun étoit bien fortifié, & bien muni de toutes fortes de provifions l'armée Lorraine demeura fix femaines devant la place, & le Chatelain de Chate, qui le défendoit, ne le rendit qu'à la dernière extrémité. La garnifon de Liverdun, étoit de quatre cens homines, fut taite Prifonniere de guerre ; les habitans furent chaf fes, les murailles renversées, les fortifications rafees. Les Soldats Lorrains irrités ne mirent point de bornes à leurs vengeances; Liverdun fut pillé, le Château brûlé, les Archi PPPP Longueruë de la Fran ves de l'Evêché furent confumées en partie. Le Maréchal de Fénétranges accourut pour réprimer la licence du Soldat; il ne put fauver qu'un tiers des papiers, qu'il mit en dépôt dans l'Eglife Collégiale de faint George de Nancy. Mr. l'Abbé de Longueruë dit que Liverdefcription dun doit fon origine à Pierre de Brixci, Evêee, some que de Toul, qui y fit bâtir un Château, 2. p. 213. & y fonda une Eglife Collégiale, avec un Chapitre, vers l'an 1170. mais nous avons vû que la Fortereffe de Liverdun eft beaucoup plus ancienne, puifque Dagobert, Roi d'Auftrafie, la reconnoit comme le boulevard de la Ville de Toul. Il est vrai que Pierre de Brixei, fit répa rer ce Château au douzième Siècle, y fit creufer un puit, y fonda une Collégiale en 1188. On prouve encore l'antiquité de Liverdun, par la translation du corps de faint Eucaire, premier Martyr du pays Leuquois, qui y étoit déja du tems de l'irruption des Vandales, qui arriva fur la fin du quatrième, ou au commencement du cinquième Siècle, Lorr. t. I. puifqu'on attribuoit, à la protection de ce pug. 254. 25 faint Martyr, la confervation de la Ville & é'dition. de la Fortereffe de Liverdun. Hitoire de nouvelle Verdun 268. 2 Nous lifons que Pierre de Brixei, Evêque Hift. de de Toul, ayant entrepris de rebâtir fa Forp. terefle de Liverdun, qui avoit été ruinée pendant les guerres, parce qu'elle fervoit de retraite aux bandits, & profcrits de l'Evêché de Verdun, il voulut là rebâtir à cent pas plus loin, dans un lieu plus avantageux que le rocher fur lequel elle étoit placée, & moins expofée aux furprifes des ennemis; Simon II. Duc de Lorraine, & Arnoû Evêque de Verdun, s'y oppoferent; le premier craignant que cette Forterefle ne fût préjudiciable à fa Ville de Nancy, & le fecond de peur qu'elle ne nuifit à fon Château de Dieuleward, qui n'en eft pas éloigné. Arnoû y confentit, néanmoins à condition que Pierre de Brixei jureroit qu'il n'y donneroit aucune retraite aux bandits & aux profcrits de Verdun. Ceci ariva vers l'an 1180. Le Château fut rétabli en 1182. Ce fut donc apparemment après cet accord, que le même Pierre de Brixci, ayant entrepris le voyage de Jerufalem, laifla une groffe fomme d'argent à quelques uns des fiens, afin qu'ils l'employallent à fortifier le Bourg de Liverdun, les ménaçant de la malédiction de Dieu & de la fienne, s'ils divertifioient cet argent à d'autres ufages: fes intentions ne furent pas exécutées, & l'argent fut diffipé. Mais après fon retour il rebâtit Liverdun, comme nous l'avons vû plus haut. On dit que faint Gauzelin, Evêque de Toul, qui a vêcu au dixième Siècle, depuis l'an 922. jufqu'en 962. tira les reliques du. Martyr faint Eucaire de fon premier tombeau, & les expofa à la vénération publique, dans l'Eglife paroifliale de saint Pierre de Liverdun. Mais je ne trouve pas cette particularité bien prouvée. Il y a apparence que long-tems avant faint Gauzelin, le corps de faint Eucaire repofoit à Liverdun. Benoit 210. Giles de Sorcy, un des Succeffeurs de Pierre de Brixei, fit faire une chaffe prétieule, Hiftore Toul, pape où il enferma les Reliques du Saint, & cette chafle fut prife en 1587. par l'armée protef tante, qui ayant arraché les plaques d'argent qui la couvroicnt, la brûla avec les reliques qu'elle renfermoit. Le Bourg de Liverdun eft divifé en deux portions, l'une haute, aux environs du Chateau, & l'autre bafle, plus près de la Moselle. Le Château de Liverdun n'a point été rétabli depuis fa ruine au quinzième Siècle, fous l'Evêque Antoine de Neuf-chatel. Le Roi Louis XIII. avoit ordonné qu'on fortifiât ce lieu; mais on n'a ni achevé, ni entretenu ces fortifications. Lorraine, On lit dans l'abregé de la vie des Evêques de Toul, que l'Evêque Henri de Ville-furIllon, qui fut Evêque depuis 1409. jufqu'en Hift. de 1436. fit réparer les Forterefles de Liverdun, de Brixei, de Blenod & de Maiziere, t. 1. pag. & les mit dans tel'état, qu'on les tenoit pour 187. 138. imprenables. Louis d'Haraucourt, Evêque de presves, la même Eglife, depuis 1437. jufqu'en 1456. PremieTE répara auffi à grands frais Liverdun & Brixei, & y ajouta de nouveaux ouvrages. Guillaume Fillatre, qui fut Evêque de Toul, depuis 1456. jusqu'en 1461. bâtit à Liverdun un lieu propre pour garder les chartres de la menfe Epifcopale, ce qui lui couta cinq cens florins. Hector d'Ailli, qui gouverna l'Eglife de Toul, depuis 1525. jusqu'en 1532. mit la Fortereffe de Liverdun entre les mains du Duc Antoine, pendant les guerres de l'Empereur Charles V. & du Roi François I. édition. Hift. da miere d Sous l'Evêque Thomas de Bourlémont qui fiégea depuis l'an 1330. jufqu'en 1353. fabelle d'Autriche, Régente de Lorraine, fous la minorité du Duc Raoul fon fils, pour Lorr. 1. 2 fe venger des ravages que les troupes de l'E- P. 14. p. vêque de Toul avoient faits dans la Lorrai- 515. przne, s'étoit emparée du Château de Liverdun, & l'avoit fait ruiner. L'Evêque Thomas de Bourlémont, quelques tems après fit un traité avec Henri IV. Comte de bar, par lequel il lui cédoit certe Fortereffe, à charge d'en réparer les Fortifications; le Comte y fit auffitôt entrer les troupes, qui y travaillerent avec tant de diligence, qu'en fix femaines la place fe trouva en état de défense, & dès lors 1 la garnifon Barifienne commença à faire des Hift.de Le Roi Louis XIII. étant entré en LorraiLørr. t. 3. ne en 1632. vint d'abord à St. Mihiel, puis pag. 221. au Pont-à-Mouffon, où le Duc Charles IV. premiere le vint trouver. Du Pont-à-Mouffon le Roi edition. P. s'avança vers Liverdun, apparemment pour D. preuves. y paffer la Mofelle, car il n'y avoit alors Hift.de Ce fut auffi à Liverdun que les Gentils- La Paroiffe de Liverdun eft dédiée à l'Apôtre faint Pierre ; le corps de faint Eucaire p. ccccxI. y ayant été transferé avant le cinquième Sié- LIXIN, ou LUXIM, ou LUXHEIM. LIXIN, OU LUXIM, petite Ville de Lor- Ce lieu étoit autrefois confidérable, puif- Le Prélat ayant fait venir les Abbés de faint Vincent & de faint Arnoù, leur dit de faire favoir aux Religieux de faint Clement de découvrir le corps de faint Legome Evêque de Metz, qui repofoit dans leur Eglife, & que lui Etienne, viendroit au premier jour pour le lever de terre, & en faire la translation, fans leur déclarer qu'il avoit deffein d'en faire préfent aux Religieux de Luxin. Mais ceux de faint Clement ayant cu connoiffance de fa refolution, tirerent de terre les corps des deux faints Victor & Legome, & des deux faintes Spere & Aprince, Vierges, & les mirent feparément dans une Chaffe, CCCLVII. chacun avee fon infcription; tout cela fe pafla l'an 1142. au mois de Juin, Indiction 5. Ainfi le Prieur de Lixim n'obtint pas ce qu'il demandoit. Par un titre de l'an 1260. on voit que Léopold, Prieur du Monaftere de Lukefance, Ordre de faint Benoît, Diocèle de Metz, étoit dans la dépendance de Dietmar Abbé de S. George de la Forêt noire, même Ordre, Diocèle de Conftance, qu'il nomme fon pere. En 1504. le Prieur de Notre-Dame de Luxheim, & le Prieur de faint Quirin font députés pour reconnoître l'état du temporel de l'Abbaye de Hefle. Henriette de Lorraine fille du Duc François II. & fœur du Duc Charles IV. Princefle céléb dans l'hiftoire par les avanturcs, & par fes mariages fucceffifs, 1°. avec Louis de Guife, Baron d'Ancerville, Prince de Phalsbourg; 2o. avec Carlo Guafco, Gentilhomme Efpagnol; puis 3°. avec M. de Grimaldi, Gentilhomme Genois; cette Princelle ayant eu pour appanagc la terre de Lixin, dépendante de la Principauté de Phalsbourg, dont Louis de Guife fon premier époux, avoit la Seigneurie, mit tous fesfoins à illuftrer la Ville de Lixim; elle y fit frapper des monnoyes, dont on voit encore un affez bon nombre; l'une frappée en 1633. porte d'un côté les armes pleines de Lorraine, avec la couronne ducale, & ces mots autour: MONETA NOVA LIXHENSIS. & au revers une croix fleuronnée, avec un Alérion au centre, & autour cette légende: SIT NOMEN DOMINI BENEDICTUM. 1633. elle eft d'argent & peut valoir trente fols de notre monnoye. J'en ai fait graver quatre autres dans le fecond tome de l'hiftoire de Lorraine, dont trois font avec l'effigie de la Princefle Henriette, & deux de l'an 1634. l'une de cuivre avec cette légende: HENR. A. LOT. PRIN. PHAL. ET LIX. Et fur le revers, des Acurs de Lys fans nombre avec le lambel à trois pendans, & cette infcription: DOVBLE TOVRNOIS. 1634. La feconde d'argent avec ces mots : HENR. A LOTH. PRIN. PHAL. ET LIX. au revers les armes pleines de Lorraine avec ces mots autour. 1634. MONETA NOVA LIXEI CVSA. La troisième auffi d'Argent avec la même effigie & la même infcription, & fur le revers un Alérion couronné, avec ces mots : MONETA NOVA LISEI CVSA, La quatrième où l'effigie de la Princeffe ne fe voit pas, porte l'Ecuffon chargé de fleurs de Lys fans nombre, avec deux H. à côté, & cette infcription: 1633. HENR. A LOTH. PRIN. PHAL. ET LIX. & fur le revers une croix avec deux couronnes, & les deux fleurs de Lys entre les croisons, & cette infcription : SIT NOMEN DOMINI BENEDICTV M. Ces fleurs de Lys fans nombre, font les armes du Royaume de Naples & de Sicile, fur lequel la Maison de Lorraine a des prétentions. En 1720. le Duc Léopold dans le deffein de procurer à M. le Marquis de Craon, la qualité de Prince d'Empire, voulut faire un échange de la Terre de Lixim, s'en réservant la Souveraineté & les impofitions, contre d'autres Terres dudit M. de Craon, de pareille valeur. On évaluoit alors le revenu de Lixim à onze mille livres. M. de Craon offroit des Terres d'un revenu à peu près égal. Mais on fit remarquer au Duc qu'il y avoit un fils pofthume de feu M. de Grimaldi, à qui la Princefle Henriette, Dame de Lixim, avoit vendu cette Terre pour la fomme de 8050. frans, le 4. Septembre 1658. Grimaldi après en avoir joui 30. ans, fon fils en fut évincé par pure authorité en 1706. Il y avoit à craindre que ce fils ne formât oppofition à cet échange; auffi ne se fit-il pas. On voit dans la Ville de Lixim un Couvent du Tiers Ordre de faint François, qui y font les fonctions de Curés. Voici un Mémoire quim'a été envoyé de Lixhim, &que je donne ici mot pour mot. Lixheim, petite Ville de Lorraine entre Sarbourg & Phalsbourg vers le nord; elle eft affez réguliere, les rues font larges & tirées au cordeau; il y a une fontaine dont l'eau eft des plus légére, & un Couvent du Tiers-Ordre de faint François; elle a titre de Bailliage compofé de 25. Villages ou Hameaux: elle eft à préfent du Diocèle de Metz, & fe regit par la coûtume de Lorraine ; c'étoit autrefois une Abbaye de Bénédictins fituée dans la Weftiche contrée d'Allemagne. Les Guerres & d'autres événemens la firent abandonner en 1553. Jules III. alors fur la Chaire de faint Pierre, ayant fait informer de commodo & incommodo, fur la repréfentation des Religieux, & trouvé qu'ils ne pouvoient plus fubfifter leur permit de fe retirer dans des Couvens de leur ordre, la plûpart fe rendirent à Filing, où on croit qu'ils porterent leurs ar chives. L'Abbaye étant ainfi reftée déferte, le Pape s'en empara comme d'un bien ecclefiaftique tombé en déshérence. On n'a point de connoiffance des dévotes que l'on croit y avoir été autrefois, à moins que ce n'eût été des femmes & filles d'une confrairie ou fraternité établic à Sar bourg |