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LUTZVEILLER. LUTZVEILLER, Village entre la Horne & la Schvelde, à trois lieues & demie de Bitche, une lieuë d'Hornbach, Diocèfe de Metz, Bailliage de Bitche, appartenant autrefois à l'Abbaye de Bouzonville, tout proche & joignant le Duché des DeuxPonts, à deux journées de chemin de l'Abbaye de Bouzonville, engagé cy-devant pour la fomme de huit cens florins d'or, & depuis racheté & remis à l'Abbaye. Par le feCours du Duc Charles de Lorraine, la Religion catholique y fut rétablie à l'exclufion de la luthérienne, qui s'y étoit gliflée. Ce Village de Lutzveiller tut échangé du confentement dudit Duc Charles,avec le Village de Medtaltorf & le bois de Bochartrolz, titué près le Monaftere de Bouzonville, où l'on avoit érigé un Village. Ceci arriva au feizième Siècle fous l'Abbé Jean Sellin.

LUXEMBOURG. LUXEMBOURG, Ville Capitale du Duché de Luxembourg, nommée dans les anciens monumens Luciliburgum; elle eft fituée fur la petite riviere d'Elz, ou d'Olzet, en latin Alizuntia; elle eft auffi connue dans les histoires du moyen âge, fous le nom de Lucelebore, ou Luzelembourg, c'est-à-dire, le petit Bourg, ou Lucilibourg, Lucebourg, Lucembourg, aujourd'hui communément Luxembourg, & pafle pour une des meilleures forterefies de l'Europe. On la divife en haute & baffe Ville; la haute Ville cft un heptagone, fitué en partie fur des rechers, & en partie dans une plaine. La Ville bafle eft dans une profonde vallée, & comprend le Grunth & le Pfaffenthal; la riviere d'Elz ou Alzet, en latin Alizuntia, y coule du midi au nord, & y forme deux peninfules, l'une à la montagne appellée la Rame, & l'autre à la porte du Château, baigne à l'orient ces rocs efcarpés, de même que la Petrense au midi, & va fe décharger par les prairies de Merfch, à Ertellbruche, où elle fe perd dans la Sâre.

Il y a d'aflez fortes conjectures que la montagne voisine de Luxembourg, nommée la Rame, étoit autrefois fortifiée, & que les Romains y avoient un camp; on y a trouvé quantité de médailles de Diocletien, de Maximien & de Constance Chlore, & d'autres Empereurs du bas Empire, mais aucune des Empereurs du haut Empire; & ce fut apparemment l'Empereur Gallien, qui pour arrêter les courfes des Allemans, garnit de Châteaux & de Forts, toute cette Frontiere. Il auroit pû faire la même chose à Luxembourg, & il y a quelque apparence qu'il l'a fait, & que ce fut un Romain nommé

Lucilius, qui lui donna le nom de Lucilibur. gum; mais encore qu'on n'y trouve ni médailles, ni autres antiquités romaines, on fait qu'il étoit défigné fous le nom de Châtean, lorsque Vikere, Abbé de faint Maximin de Tréves, mort en 966. le vendit à Conrade, premier Comte de Luxembourg, en 963.

Long-tems auparavant, Luxembourg étoit déja connue comme une Fortereffe importante, du tems du fameux Gerbert, qui d'Archevêque de Reims, devint Pape fous le nom de Silveftre II. il vivoit avant l'an 675. il écrivit à Adalberon, Archevêque de Reims, que Godefroi Comte de Verdun, & l'Evêque de Verdun, s'étoient emparés de ce Château, ou de la Fortereffe de Luxembourg. Memento fortis Guifridi, & Virdunenfis Epifcopi, ob pervafionem Castri Luciliturgi.

On dit que Charles Martel ayant obtenu Anonins fa guérifon d'une longue & fâcheufe mala- S. Maxidie, par le mérite de faint Maximin de Tré- mini apud ves, donna à l'Abbaye de ce Saint, la Terre Bolland. de Vermerskirchen, dont Luxembourg étoit Annéxe, & en même tems le Château de Luxembourg, qui jufqu'alors avoit appartenu aux Empereurs Romains, ou aux Rois d'Auftrafic. Depuis ce tems, c'est-à-dire, de. puis le commencement du huitième Siècle, l'Abbaye de faint Maximin poffèda l'Eglife de Vermerskirchen & le Château de Luxembourg, jufqu'à ce que l'Abbé le vendit au Comte Sigefroi.

Les Seigneurs de Luxembourg ne porterent le titre de Comtes que jufqu'en 1354 que cette Ville fut érigée en Duché par l'Empereur Charles IV. qui étoit de la Maison de Luxembourg, & qui voulut la décorer du titre de Duché, en faveur de Venceslas, fon frere.

Sigefroi, premier Comte de Luxembourg, étoit, dit-on, frere puîné de Godefroi Comte de Verdun ; il avoit auffi pour freres, Guerric & Gislibert, & pour four, Jutte ou Judithe, épouse d'Adalbert d'Alface, Fonda. teur de l'Abbaye de Bouzonville, tige indubitable de la Maifon de Lorraine. On trouve le nom du Comte Sigefroi dans des titres des années 948. 963. 964. 965. 967.974. 981. 982. On ignore l'année précise de la mort, on la place ordinairement vers l'an 994. il fut enterré dans l'Abbaye de faint Maximin de Tréves, dont il étoit défenfeur, ou Avoüé. On ouvrit fon tombeau en 1608. on trouva deux cercueils, dont l'un étoit un homme avec les cheveux & la barbe tirant fur le roux, la poignée d'une épée travaillée & embellie à l'antique, le baudrier & un refte dépée. Le baudrier étoit garni de plaques

de

cuivre, on y trouva auffi deux clefs de même grandeur; ces deux clefs pouvoient marquer l'Avocatie de faint Maximin & d'Epternach, dont Sigefroi étoit Avoué, de plus deux curedents, un colier d'or, enrichi de quelques pierres préticufes.

Dans le fecond cercueil que l'on croit être celui de la Comtefle Helvide, épouse du Comte Sigefroi, on remarqua des grains ou boulettes de couleur noire & blanche, qu'on crut avoir fervi au collier de cette Dame. On peut voir la fuite de la généalogie des Comtes & Ducs de Luxembourg dans notre Hif toire de Lorraine, Tome I. de la premiere Edition, pag. CCXXVI. & fuivantes.

Sigefroi I. Comte de Luxembourg, laiffa de fa femme Hadvide, 10. Sigefroi fecond du nom, Comte de Luxembourg, tous dénommés dans des titres des années 996. &

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10. Henri qui fut Duc de Baviere. 2. Frideric, Duc de la baffe Lorraine. 3. Gislibert, Comte de Luxembourg & de Salm, qui fuccéda dans le Comté de Luxembourg, au Comte Sigefroi II. fon perc. 4. Adalberon III. Evêque de Metz, depuis 1047. jufqu'en 1072.

Thierri, Duc de Limbourg.

6. Ogive, femme de Baudouin IV. dit le Barbu, Comte de Flandres ; une chronique de Flandre, la fait fille de Gislibert, Comte de Luxembourg, & mere de Baudouin le pieux.

7. Jutte ou Judithe, époufe de Gliphe ou Welphe, Comte d'Altorf.

8. Gifelle qui épousa Gerard d'Alface, différent du Duc de Lorraine.

9. Uda, feconde Abbeffe de Lunéville. Gislibert Comte de Luxembourg, mourut vers l'an 1056. & lailla ce Comté à fon fils.

Henri qui fut élevé à l'Empire en 1081. & mourut en 1087. Il eut pour fils

Conrade I. Conte de Luxembourg, qui époufa Gifelle, ou Clemence, dont il eut Guillaume qui lui fuccéda au Comté de Luxembourg. Il eut encore d'autres enfans qui ne font rien à notre fujet. Guillaume Comte de Luxembourg, mourut en 1131. & laiffa un fils unique nommé Conrade II. qui lui. fuccéda dans le Comté de Luxembourg.

Conrade II. mourut fans enfans après l'an 1135. & laiffa le Comté de Luxembourg à fa tante & à Godefroi Cointe de Namur. Après la mort de Henri I. du nom, Comte de Luxembourg, l'Empereur Henri VI. donna le Comté de Namur à Baudouin Comte de Hainaut, & le Comté de Luxembourg à Othon, Comte de Bourgogne, prétendant que ces deux Comtés étoient Fiefs mafculins, & cela au préjudice d'Ermenfon, épouse de Henri, Comte de Luxembourg, comme nous l'avons dit, & fille de Godefroi, Comte de Namur.

Henri I. Comte de Luxembourg, époux d'Ermenfon de Namur, époufa Agnès 'de Gueldres, dont il eut une fille nommée Ermenfon II. du nom, née en 1186. qui épou fa Thiebaut Comte de Bar.

Thiebaut fit la guerre à Baudouin Comte de Hainaut & de Namur, & Baudouin fut obligé de lui céder le Comté de Namur moyennant certaine fomme que Thiebaut doit lui rendre en 1193.

Le même Thiebaut racheta auffi le Com té de Luxembourg du Comte Othon de Bourgogne, & prit le titre de Comte de Bar & de Luxembourg; Thiebaut mourut en 1214. & laiffa une fille nommée Isabelle, qui époufa Valeran le Long, Comte de Limbourg, & 2. Valeran de Limbourg, dont elle eut plufieurs enfans.

1. Henrill. du nom furnommé le blond, qui fuccéda au Comté de Luxembourg. 2. Gerard, Seigneur de Durbux.

3. Catherine, Mariée à Mathieu II. Duc de Lorraine.

Ermenfinde, Comteffe de Luxembourg, au mois d'Août 1243. affranchit les Bourgeois de la ville de Luxembourg, & leur permit d'établir un Jufticier qu'ils préfenteront au Seigneur, pour leur rendre la juftice, & conferver leurs droits & ceux du Seigneur. Il ne fera en charge qu'un an, à moins qu'on ne juge à propos de proroger fon adminiftration. On établira de même des Echevins. Chaque Bourgeois payera par an au Seigneur quatre deniers, monnoye de Luxembourg. On donnera auffi certaines redevances pour chaque chofe que l'on vendra dans la Ville, & on ne vendra que fez

1

Hift. de Luxomb. 8.7.p.471.

& jurv.

lon la mesure de la Ville. Lorsqu'ils feront
commandés par le Seigneur pour quelque
expédition militaire, ils vivront à leurs dé-
pens les huits premiers jours; les fept jours
fuivans ils vivront aux dépens de l'ennemi.
S'ils manquent d'obéir aux ordres du Sei-
gneur, ils payeront, le Cavalier dix fols, &
le fantaflin cinq fols d'amande. Chacun fe-
ra armé felon ses facultés, à pied ou à che-
ou à che

val.

Lorfque le Comte fera créer fon fils Chevalier, les Bourgeois donneront deux cens livres au Comte, & autant à la Comteffe quand elle fe mariera. Nul Bourgeois ne chaffera avec des chiens, des filets ou des Lacs, mais ils pourront aller à la chafle avec des Faucons ou d'autres oifeaux de proye.

de ce Duché à Philippe le Bon, Duc de Bourgogne, & fon fils Charles le Hardi, pere de Marie de Bourgogne, qui épousa Maximilien d'Autriche.

La Ville de Luxembourg eft capitale de l'une des dix-fept Provinces des Pays bas. L'ancienne Ville eft fituée fur une hauteur, la Ville neuve s'étend dans la plaine, le Fauxbourg & l'Abbaye de Notre-Dame de Luxembourg font fitués dans le vallon qui environne la Ville d'un de fes côtés.

Louis XIV. ayant pris Luxembourg en 1684. en augmenta fi confidérablement les fortifications, qu'il la rendit une des meilleures places de l'Europe. Elle fut renduë au Roi d'Espagne Charles II. par le traité de Rifvich conclu en 1697.

C'est dans cette Ville qu'eft le Conseil Henri le Blond s'étant croisé pour la Ter- Provincial, dont il y a appel au Confeil Soure-Sainte, mourut dans ce voyage en 1270. verain de Malincs: mais ce tribunal de Lu-fes enfans gouvernerent le Comté de Luxembourg, n'a pas à préfent une jurisdiction xembourg jufqu'à ce qu'Elizabeth, niéce de auffi étendue qu'autrefois, depuis qu'une l'Empereur Sigifmond, appella à fon fecours partie de ce Duché a été cedée à la France Philippe le Bon, Duc de Bourgogne, qui par le traité des Pirenées en 1659. ayant chaflé les ennemis d'Elizabeth, cette Princelle lui céda la propriété du Duché de Luxembourg, qu'il unit à fes autres grands Etats. Le Duc Charles le Hardi fon fils, laifpar fa mort ce Duché à Marie de Bourgogne fa fille, qui époufa Maximilien d'Autriche, depuis Empereur, & par ce moyen le Duché de Luxembourg eft venu à la Maifon d'Autriche, qui le poflede encore aujourd'hui.

fa

L'an 1458. & 1459. Guillaume de Saxe,
& Anne fon époufe (a) fe prétendant heri-
tiers du Duché de Luxembourg & du Com-
té de Chini, après la mort de Venceslas,
réfolurent de vendre l'un & l'autre au Roi
de France Charles VII. On en fit la propo-
Lition,
& on en drefia les conditions. Mais
la mort du Roi arrivée à Melun le 22. Juil-
let 1461. empêcha la parfaite exécution de
cet achat. Le Roi Louis XI. fon fucceffeur
à la Couronne, renonça en faveur du Duc
de Bourgogne, à l'achat que le Roi fon pe-
re en avoit fait.

Le Duché de Luxembourg eft borné au
nord par l'Evêché de Liège & par le terri-
toire de Stavelo, à l'orient par Leiffel &
par l'Electorat de Treves. Au midi il a la
Lorraine. Vers l'occident il s'étend jufqu'à
la Meufe. Ce pays fut occupé des premiers
par les François, & depuis Thierri fils de
Clovis, il a toujours été du Royaume d'Auf-
trafie ou de Lorraine. Il a eu des Comtes
particuliers, qui fe font fuccédés l'un à l'au
tre, depuis Sigefroi I. jufqu'à la ceffion faite

Les Ducs de Luxembourg avoient leurs monnoyes particulieres, qu'ils frappoient ordinairement à Luxembourg ou à Damvillers. Les premieres monnoyes de Luxembourg que nous connoillons font de Henti II. du nom, mort dans fon voyage de Palef tine en 1270. Voyez le P. Bertholet hist. de Luxemb. Tom. VI. Tebul. 16. & notre Supplément aux Monnoyes de Lorraine, nouvelle Edition, Tome V

Les Bourgeois de Luxembourg s'étant beaucoup multiplics, & fe trouvant tellement rellerrés dans l'enceinte de la Ville, qu'il n'y avoit prefque plus de terrain vuide, un riche bourgeois noinmé Hezelon, y bâtit vers l'an 1118. une Chapelle fous l'invocation de S. Nicolas. Ce même Hezelon en 1120. demanda à Henri Comte de Luxembourg, la permiflion de l'unir à l'Abbaye de faint Pierre, ou Notre-Dame de Luxembourg, ce qu'il obtint aisément du Comte, avec le confentement du Curé de Veimerskirchen, Curé de la Ville, & fans que perfonne y eût formé d'oppofition. Cette union fut confirmée en 1235 par Thierri, Archevêque de Treves, qui confirma auffi en même tems aux Religieux de Munfter le privilege de tenir les Ecoles à l'exclufion de tous autres, en forte que perfonne ne pût y enfeigner fans l'approbation de l'Abbé & des Religieux de ce Monaftere.

L'Abbaye de Notre-Dame de Luxembourg a été fondée vers l'an 1083. par Conrade premier du nom, Comte de Luxem

(*) Elle étoit fille aînée d'Albert d'Autriche, & d'Elizabeth, fille de l'Empereur Sigifmond le Ladislas.

par an,

bourg, & confirmée vers l'an 123. par le Comte Villaume fon fils. Elle eft foumile immédiatement au S. Siege fous la redevance d'un ... d'or elle étoit dès fon origine en poffeffion d'avoir des Ecoles publiques. Nous donnerons ailleurs la lifte des Abbés de cette Abbaye. Bertholet Beatrix, Comtelle de Luxembourg & de Hifiore de la Roche, & Henri ton fils aîné, fonderent Luxera's. à Luxembourg un Couvent de Religieux 1.5.p.236. Dominicains en 1292. On leur affecta pour leur demeure, un terrain fur lequel Sigefroi premier, Comte de Luxembourg, avoit autrefois báti une Chapelle en l'honneur de la fainte Vierge, à l'Occident du Château près l'Abbaye de Notre-Dame de Luxembourg; on y bátit donc un Couvent & une Eglite en laquelle on pouvoit entrer par une porte du Château. Cette Eglife ne fut dédiée qu'en 1340. par Baudouin Archevêque de Treves, fils de la Comteflè Beatrix. Ce premier Cou vent ayant été brûlé en 1543. l'Empereur Charles V. donna aux Dominicains un autre emplacement dans la Ville, où il y avoit une Chapelle dédiée à la Sainte Trinité. Ils le quitterent en 1626. & le vendirent aux Religieufes de la Congregation, & s'établirent en 1627. à l'endroit où ils font aujourd'hui, qui étoit une paroifle dédiée à S. Michel.

Hiftoire de En 1671. la Ville de Luxembourg fut Luxem confidérablement augmentée par les ordres bourg,t. 8. du Roi d'Efpagne Charles II. qui fit ruiner pag. 81. 52. mailons au Grunds, & 43. au Pfaffen

81.

Ibid.p.

thal, avec plufieurs jardins, & on obligea les bourgeois à bâtir des Maifons dans la ville haute, en leur affignant pour cela des terrains convenables; c'eft ce qui a occafionne les rues de Monterey, de Chimay & de Louvignics.

Le même Roi vendit la haute juftice de Luxembourg aux Magiftrats de ladite Ville, pour la fomme de quatre mille livres, à 40. gros la livre, monnoye de Flandres.

En 1682. l'Armée de France fous les Ordres du Maréchal de Crequi, vint bloquer la Ville de Luxembourg, & ce blocus dura jufqu'au mois de Mars 1683. puis on la bombarda d'une maniere terribles après le blocus la ville fut afficgée dans les formes le 24. Avril 1684. & elle fe rendit le 4. Juin de la même année. Le Prince de Chimay la défendit avec beaucoup de vigueur. Enfin par le traité de Rifvik de 1697. Luxembourg & le Comté de Chini,furent rendus aux Efpagnols.

Abbaye du St. Efprit, près la Ville de
Luxembourg.

On connoit près la Ville de Luxembourg une Abbaye nommée le vieux S. Efprit, ou

Bertoles

1.4.p.432.

433. 434.

le réduit du St Efprit, fondée, dit-on, vers l'an 1234. par Ermenfinde, Ducheffe de Lu- Hift. du xembourg. Ce Monaftere fut d'abord bâti Luxenb. fur une roche escarpée aux portes de Luxembourg. Il y fubfifta jufqu'en 1684. que 435. le Roi Louis XIV. ayant pris Luxembourg, deftina ce lieu & ce Couvent à y bâtir des Cafernes; & quatre ans après, il en tranfporta les Religieufes à Pfaffenthal, où elles font encore aujourd'hui. On les nomma d'aBord Filles pénitentes de fainte Marie-Madelaine. Elles changerent d'Inftitut en 1264. & embrailerent la Régle de fainte Claire, comme il paroit par une Bulle du Pape Urbain IV. adreflée au Provincial des Freres Mineurs de Cologne. Il y dit que ces filles ayant de leur propre mouvement choifi l'Ordre de fainte Claire, qu'on nommoit alors de faint Damien avoient fait venir de Metz une Religieufe du même ordre qu'el les avoient établie leur Abbefle; qu'elles avoient prié le Provincial des Freres Mineurs de leur obtenir le confentement de l'Evêque diocefain: mais n'y ayant pas réufli, elles s'adrefferent au Pape Urbain IV. qui leur accorda ce qu'elles défiroient. Elles fubfiftent encore à prefent à Pfaffenthal près Luxembourg, & on voit dans leur Eglife, le Maufolée & la figure du Général Verduga, mort en 1595. le 20. Septembre.

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M

MACHEREN ou MAKEREN.

ACHEREN. Il y a dans le Luxembourg deux Bourgs aflez confiderables de ce nom, fitués tous deux fur la Mofelle; l'un entre Thionville & Sierk, & l'autre pref

qu'à l'embouchure de la Sare. Il y a encore d'autres lieux du nom de Macheren, comme Roden-Macheren, ou Rodemach. Nous avons parlé de chacun en particulier, fous leurs Articles que l'on peut confulter. Macheren en Allemand, vaut autant que Maceria en Latin, & Maizieres en François, d'où viennent tant de licux nommés Maizieres. Voyez Greven ou GravenMacheren, & Kenig-Macheren, & Rodemack.

MADIERES, ou MADEIRES,

ou MAIDIERE S. MADIERES, Maderia, a la même fignification que Maceria, Muraille, ou Madera, matiere propre à bâtir.

Madieres, Village à un quart de lieuë du Pont à Mouffon à l'occident. Ce Village ap partenoit anciennement à l'Evêque de Licge, qui en avoit la Seigneurie & nommoit

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Alberic.ad

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à la Cure. Hugues, Evêque de Liège en 1227. échangea le village & l'Eglife de an. 1227: Maidieres, excepté les dixies & les fonda& Meurif fe hift. de tions faites dans l'Eglife, avec Jean d'ApreMetz, pag. mont Evêque de Metz, contre l'Abbaye de 453. S. Tron, l'Abbaye de Vauflor, & le Prieuré de Haftieres, qui appartenoient à l'Eglife deMetz,le tout agréé par le Chapitre de Metz Henri, Comte de Bar, y forma oppofition pendant affez long-tems, parce qu'il étoit, par droit héréditaire, Voue de Madicres. Il failit donc ce village, & le retint pendant plus d'un an, jufqu'à ce que l'Evêque de Metz, Jean d'Apremont, par la médiation de bien, s'accommoda avec le Comte de Bar qui céda à l'Evêque de Metz le Château de Fribourg en Vôge, & l'Evêque de Metz lui affura une terre de vingtcinq livres Provinoises de rente, à l'eftimation de Geoffroi de Nonfart & de Guerin, Chatelain de Moufon. L'Acte eft du mois d'Août 1228.

des

gens

Aujourd'hui Madieres eft du Diocèfe de Toul, Office, Recerte & Bailliage du Pontà-Mouflon, Cour Souveraine de Lorraine. Les Seigneurs font, le Roi, haut & moyen jufticier; M. le Comte Defarmoifes, & M. Milet, Maître des Comptes de Lorraine, Seigneurs fonciers.

Il y a deux Paroiffes à Madieres; l'une qui a pour patron S. Pierre-aux-liens, & l'autre S. Remi. Cette derniere eft unie à la collégiale de fainte Croix, fur le Pont du Pont-à Mouflon, qui la fait deffervir.

L'Abbesse de faint Pierre de Metz perçoit les deux tiers de la dixme fur l'une & l'autre des deux Paroifles. Le Curé de faint Pierre a le tiers fur fa Paroifle, & le Chapitre de fainte Croix du Pont-à-Mouffon auffi le tiers fur la Paroiffe de faint Remi. Le P. Benoît Picart dans fon Pouillé de Toul, dit Paille de que le Chapitre du Pont-à-Mouflon eft feul Toul fur le décimateur fur la Paroiffe de S. Remi de

Pont-à

Madieres. Dépend de la Paroifle de S. Pierre, Monon. Montauville, où il y a une Chapelle. Il y a à Madieres environ 5 3. habitans, & un Château à M. Milet.

MAGNÉ VILLE MAGNEVILLE, village fitué dans le ban de la riviere, fur la Vezouze; la Paroiffe eft dédiée fous l'invocation de S. George; Patron,l'Abbé de Senones; Décimateurs,les Religieux de Senones pour la moitié des groffes & menuës dixmes, contre le Curé pour l'autre moitié, Seigneurs,ceux d'HerbévillerLaunoy Bailliage de Vic, parlement de Metz, Souveraineté de France. Annexes, Ogéviller & Freménil.

Il eft fait mention de Magnéville dans la

712 Bulle d'Eugene III. de l'an 1152. & dans un accord fait en 1269. par la médiation du Duc Ferri III. entre Henri, Comte de Blamont d'une part, & l'Abbé & le Couvent de Senones d'autre, au fujet des dommages que ledit Comte de Blamont reconnoit avoir fait à ladite Abbaye, dans les Bans de Domptaille, Buriville, Hablainville, Bethonville, Magnéville, Anferviller,Remoncourt & Lintrey, dans lefquels il a pris, blés, cens, gagnages, Dixmes, paixonages, moulins, Amendes, pêcherie, foires, &c. & promet de fatisfaire en tout à ladite Abbaye, & de lui fournir pour affurance des lettres de l'Evêque de Metz, qui étoit le protecteur de l'Abbaye, & donne pour caution de fes Promeffes, Philippe & Jacques de Bayon freres, & en outre, de payer fix vingt livres de provenefiens forts, moitié dans la Fête de S.Remi prochain, & l'autre moité à Pâques fuivant; de plus, il leur a promis cent quar tes de vin à la mesure de Deneuvre, & les a remis en poffeffion de tout ce qu'ils poffedoient dans les Bans cy-deffus nommés, en terres, bois, eaux, & toutes justices, dont les Abbé & Couvent fufdit étoient autrefois en poffeffion, &c.

C'est le premier Acte où je trouve que les Seigneurs de Blamont ont poffedé quelque chofe dans le ban de la riviere, & je conjecture avec fondement, que ce n'eft que depuis ce tems là qu'ils y ont conftruit le Château d'Ogéviller, dont il eft important de connoître l'origine. Nous en parlerons ciaprès dans l'article d'Ogéviller.

Ogéviller cft Annexe de Magnéville, j'en ai parlé dans un article particulier.. Fouménil, ou Frémenil, Fratrum manfile, autre Annexe de Frémenil, eft un petit village fitué près Ogéviller.L'Eglife a pour Patron St. Pierre-aux-liens. Elle fut unie à la Paroifle de Benarmenil par feû M. de Billy, Evêque de Toul, le 22. Octobre 1696. Le Vicaire qui réfide à Frémenil, reçoit fa penfion de l'Abbaye de Senones, qui posséde la moitié des dixmes : ce qui fait contre l'union de Frémenil à Bénarmenil, dont le Curé devroit payer la penfion du Vicaire.

MAGNIENVILLE.

MAGNIENVILLE, Verrerie très confidérable, érigée d'abord en Fief, enfuite en haute-Juftice, le 10. Février 1722, étoit auffi dans la forêt de Terne, à une lieuë de Chatel, fur le ruiffeau de Villers, & de la Vastalaus Communauté de Mariville. Magnienville a rivus. changé d'emplacement; les deux Verteries fontraprochées actuellement, & confidérées comme n'en faifant qu'une, fur le ruilleau qui pafie à Belval. MAGNIÉRES.

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