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Il y a à Marf-la-tour une Collégiale dédiée à la fainte Vierge dans le Diocéfe de Metz, qui avoit la prefentation à l'Eglife d'Immonville, & à celles de Savonieres & Varvinet. Je ne fai ni quand, ni par qui le Chapitre de Marf-la-tour a été fondé. Ce licu eft environ à fix lieues de Verdun, & à quatre de Metz, & eft chef-lieu d'un territoire dont l'étendue eft fort petite, & qui confine avec celui de Gorze.

Le Pouillé de Metz attribue au Chapitre de faint Thiebaut de cette Ville; le Patronage de l'Eglife de Marf-la tour; & le Pouillé de Verdun donne au Chapitre de Marf-latour la collation de la Cure d'Immonville, & de celles de Savonieres & de Varvinet.

Il y a affez d'apparence que le Chapitre de Marf-la-tour a été fondé par les Seigneurs du lieu, pour leur fervir comme de Chapelle caftrale.

Puxieux cft Annexe de Marf-la-tour; fon nom latin cft Puteoti, perit puit, ou Puxels, ainfi nommé dans un tire de l'an 1051. en faveur de l'Abbaye de Pouflay. Il eft parlé des troupes de Marf-la-tour & de Puxieux, qui viurent faire le dégat dans le Val de Metz en 1443. Puxieux eft du Diocèle de Metz, Office & Prevôté de Thiaucourt, Recette de St. Mihiel, Bailliage de Pont-àMouflon, Cour Souveraine de Nancy. Le Roi en eft feul Seigneur; le Chapitre de S. Thiebaut de Metz & celui de Gorze font décimateurs. Il y a trente-deux ou trentetrois habitans, une maison-fief & fes dépendances à M. le Comte de la Tour de Buxerules. A quelque diftance de Puxieux font deux maifons fiets, avec leurs dépendances, appellées le Sauley, à M. Grancler.

MARTIGNI-EN-LORRAINE, ou MARTIGNI-SAINT-LEGER. MARTIGNI-EN-LORRAINE, ou lez. Gerbonvalle; l'Eglife a pour Patron faint Leger; l'Archidiacre de Vitcl nomme à la Cure; décimateurs, le Curé pour un quart dans les groffes dixmes, & pour un tiers dans les menuës, l'Hôpital de Gerbonvalle pour la moitié de la grofle, & un tiers dans la menue; le refte appartient au Seigneur du lieu. Bailliage de Neuf château; Cour Souveraine de Lorraine.

L'Hôpital de Gerbonvalle fút fondé vers le milieu du treiziéme ficcle, par Pierre de Bourlémont, qui en donne d'abord l'adminiftration à l'Evêque de Toul & l'Abbé de Sept-fontaines, Ordre de Prémontré; cette difpofition fubfifta affez long-tems; mais les guerres & les troubles du pays en ayant caufé la deftruction, on en confia l'adminiftration au Chapelain, qui en fait la deflerte.

Enfin François de Lorraine, Comte de Salm & Seigneur de Ruppes, & François de Baffompierre, Marêchal de France, & Africain de Baflompierre, Seigneur de Removille, donnerent en qualité de Patrons laïques, cet Hôpital aux Peres de l'Oratoire de Nancy, ce qui fut confirmé par l'Evêque de Toul, le vingt-deux Février 1633. fon revenu eft de fept à huit cens livres.

Nous connoillons encore un autre Martigni, dont étoit Seigneur Hue de Lorraine fils du Duc Thiebaut II. & d'Ifabelle de Rumigai, & neven du Duc Raoul, epoux de Margueurite de Beaumay, dénommé dans des titres des années 1326. 1336. 1338. 1339. il fe dit frere du Duc Ferri IV. & fait fon accord avec lui le dernier jour de Juillet 1 3 26. fur certaines fommes qu'il prétendoit lui être redues. En 1336. 1337. 1338. il tranfigea avec le Duc Raoul fon oncle, & lui ceda tout ce qu'il avoit à Martigni & à Florines, & renonça à tout ce qu'il pouvoit pretendre à la fucceffion du Duché de Lorraine; Raoul de fon côté lui abandonna ce qui lui appartenoit à Aubenton & à Rumigni.

Ce Huë de Lorraine, Seigneur de Martigni, eft different d'un autre Huë de Lorraine, qui le noya dans un Etang en 1 328. & ce Martigni dont il étoit Seigneur eft fans doute Martigni en Tierache, près Aubenton, different des Martigni dont nous ve nons de parler, fitués en Lorraine.

MARTIGNI

MARTIGNI. Nous connoiffons quatré Martigni du Diocèfe de Toul, favoir: Martigni faint Remi, Martigni faint-Pierre, Martigni faint Leger, & un autre Martigni du Diocèle de Tréves, Annexe de Longuyon.

Ce dernier eft un Village avec titre de
Comté & de Prevôté, Annéxe de Longuyon,
Recette & Bailliage d'Estain, Cour Souve-
raine de Nancy, fitué fur la riviere de Che-
re; avant fon érection en Comté, en faveur
de M. de Martigni, qui eft feul Seigneur du
licu, le Village s'appelloit Colmy. Le Chapi-
tre de Longuyon y eft décimateur, à l'ex-
ception de la dixme dite d'Autemont, qui
appartient au Curé de Flabéville, & à M.
le Comte de Martigni. Il y a dans ce Villa-
ge cinquante ou cinquante-cinq habitans.

MARTIGNI-SAINT-REMI.
MARTIGNI-SAINT-REMI, aiufi nom-
mé parce que faint Remi cft Patron de la
Paroifle, Diocèse de Toul. Patron, l'Abbé
de faint Evre; décimateurs, le Curé
un tiers de la groffe dixme du Ban de Mar-
tigni-faint-Remi, l'autre quart eft au Curé
de Martigni-Dom Pierre, ou faint Pierre
ccccc

pour

1

rois.

l'Abbé y prend les deux tiers de la groffe & menue dixme; le Curé le tiers de la menuë. Seigneur, le Roi ; Bailliage de la Marche, Parlement de Paris. Il eft croyable que c'eft de Martigni- faint - Remi, dont il eft parlé dans un titre de l'Abbaye de faint Evre, de l'an 1211. il eft encore parlé de Martigni, dans le titre de fondation du Prieuré de Deüilli en 1044. Je ne fai fi c'eft le même que le précédent, ou le même que le fuivant. L'Abbé de faint Evre poffède la moitié des revenus du Prieuré de Deuilli.

MARTIGNI S. PIERRE. MARTIGNI S. PIERRE, ou DomPierre, a pour Patron, faint Pierre; l'Abbé de faint Evre nomme à la Cure, & eft décimateur pour les deux tiers des groffes dixmes; le Curé de Martigni S. Pierre prend un quart dans un tiers de la groffe dixme; le Curé de Martigni-faint Remi prend les trois autres quarts dudit tiers. L'Abbé de faint Evre & les deux Curés, ont chacuns un tiers dans la menuë; cependant le Curé de Dompierre prend toute la menuë dixme.

M. Mail. Ileft bien à remarquer que Martigni-faintlet,memai- Remi eft partie Barrois & partie Lorraine. res duBar- Le Roi cft fcul Seigneur de la partie du Barrois, qui eft de l'Office & de la Prevôté de la Marche, Recette de Bourmont, Bailliage de S. Thiébaut, Préfidial de Langres, Parlement de Paris. Cette partie a fa Paroiffe particuliere, dont le Patron eft faint Remi.

Il y a foixante-cinq à foixante & dix habitans dans la partie du Barrois.

SAINT MARTIN,

Abbaye près la ville de Tréves.

S. MARTIN, Archevêque de Tours, a fait jusqu'à trois fois le voyage de Tréves, la premiere fois au commencement de fon Epifcopat en 373. fous l'Empereur Valentinien, qui l'ayant d'abord rebutté, lui accorda enfuite tout ce qu'il lui demandoit. Le fecond voyage qu'il y fit, fut en 385. auquel il obtint la grace de plufieurs perfonnes, pour lequelles il venoit intercéder. Enfin le troifiéme voyage fut en 386. pour détourner l'Empereur de la réfolution où il étoit, d'ôter la vie & les biens aux hérétiques Prif

cillianiftes.

Ce fut dans ce dernier voyage, qu'un homme de condition nommé Tedrade, le pria de délivrer un de fes domeftiques poffedé du démon: faint Martin le refufa d'abord, difant qu'il ne vouloit pas entrer dans la maifon d'un profane & d'un gentil. Tedrade lui promit de fe faire Chrétien, s'il guériffoit fon ferviteur. Martin se rendit dans la maifon de Tedrade, & guerit le ferviteur.

On croit que c'eft dans la maifon de Tetrade que l'on bâtit depuis le Monaftere qui porte aujourd'hui le nom de faint Martin; il eft fitué fur la Mofelle à quelque distance de la Ville de Tréves; il fut d'abord confacré fous le nom de la fainte Croix. Magneric Archevêque de Tréves, y établit vers l'an 580. une Communauté de Religieux Bénédictins, & y nomma peur Abbe, Ifangue.

Le Monaftere ayant été entièrement ruiné par les Normans au neuvième siècle, l'Archevêque Ratbode le fit réparer, & y nommapour Abbé, Reginon, vers l'an 888. les Hongrois l'ayant de nouveau faccagé quelques années après, l'Archevêque Henri y introduifit une Communauté de Chanoines; enfin l'Archevêque Theodoric y établit l'ordre monaftique, & y donna pour Abbé, Egilbert, en 975. Depuis ce tems l'Abbaye de faint Martin s'eft toujours maintenuë dans l'obfervance de la régle de faint Benoit, & en 1461. elle embrafla la réforme de Burf feld.

On peut voir la lifte des Abbés au commencement du troifiéme Tome de l'Hiftoire de Lorraine, premiere édition.

Le fameux Albert de Brandebourg, en 1552. épargna l'Abbaye de faint Martin au moyen de quelques mefures de bon vin dont l'Abbé du licu lui fit préfent.

S. MARTIN-DEVANT-METZ, Abbaye de Bénédictins aujourd'hui ruinée. L'Abbaye de faint Martin-devant-Metz, fituée au-delà & au couchant de la Mofelle, entre naturellement dans notre deffein de la Notice de Lorraine, comme étant fous la protection particuliere de nos Ducs, l'Abbé recevant de lui l'inveftiture par la Croffe, le livre des Evangiles & le Calice; enfin comme ayant été transferée à Nancy dans le Prieuré de Nôtre-Dame cn 1553. & étant aujourd'hui unie à la Primatiale de Nancy.

Le Monaftere de faint Martin, fitué devant la Ville de Metz, eft fort ancien : dès l'an 617. il y avoit hors des murs de Metz, une Eglife dédiée à faint Martin, où faint Romaric alla faire fa priere après avoir été rebuté par Aredius, Evêque de Lion. C'eft apparemment au même endroit que fut fonde vers l'an 648. par le Roi faint Sigisbert, l'Abbaye dont nous parlons, & où ce faint Roi choifit fa fepulture, & où fon corps a été longtems révéré, jufqu'à fa translation premierement au Prieuré de Nôtre-Dame de Nancy, puis à la Primatiale de la même Ville.

Richer, Abbé de faint Martin près la Ville de Metz, mort en 1163. parle de fon Abbaye & de fon Eglife, comme d'une des

de S. Thié

plus belles Eglifes qu'on connut alors. Il n'y avoit rien, dit-il, à Rome, ni à Jerufalem ni dans les Gaules, qui l'égalât; en effet les belles Eglifes Cathédrales qu'on voit en France, à Rome & ailleurs, n'ont été bâties que depuis ce tems là. J'en parle plus au long, cy-après dans les antiquités faintes de la Ville

de Metz.

La caufe, ou l'occafion de la fuppreffion & de la deftruction totale du Bourg & de l'Abbaye de faint Martin devant Metz, eft un événement des plus finguliers. Le Bourg & l'Abbaye étoient de la Souveraineté des Ducs de Lorraine, qui prétendoient même être Fondateurs de l'Abbaye, ce qui eft certain, c'eft qu'ils en étoient avoués & défenfeurs, & en poffeffion immémoriale d'en donner l'inveftiture aux Abbés nouvellement élus, prétendant même qu'ils n'étoient pas obligés de demander la confirmation de leur élection, ni au Pape, ni à aucun autre Supérieur laïque, ni Ecclefiaftique; mais ils leurs donnoient l'inveftiture par la Crofle, le livre des Evangiles & le Calice; en un il les inveftilloient abfolument du temporel & du fpirituel. L'abus étoit manifefte, mais on le diffimuloit.

L'an 1427. Nicolas Chaillot ayant obteChronique nu l'Abbaye de faint Martin, par la démifdu Doyen, hon d'André du Frefne, qui fut faite entre les mains du Duc Charles II. comme Fon1427.hift. dateur & Patron de l'Abbaye, les Religieux de Lorr. t. de faint Martin fe préfenterent au Duc, par 2. p. 31. leur Procureur, tenant le bâton paftoral &

baut, an

&686.

le Calice du Monaftere, & les ayant mis en mains de S. A. le fupplierent au nom de toute la Communauté, d'en vouloir inveftir le frere Nicolas Chaillot. Le Duc répondit qu'il avoit appris que l'Abbé élu s'étoit pourvû à Rome pour avoir fes Bulles. Ils répondirent qu'ils n'y envoyeroient point, & qu'ils renonceroient à toutes lettres qui en reviendroient. Chaillot ne laiffa pas de folliciter fes Bulles, apparemment pour fe તે couvert des poutfuites d'un de fes Religieux nominé Perrin d'Hauffonville, qui avoit entrepris de le dépouiller de fon Abbaye.

Ainfi le vingt-deux Août 1432. ayant obtenu de Rome la confirmation de fon élection, & enfuite ayant reçu la bénédiction abbatiale, il vint fe préfenter au Duc, & reçut de lui l'inveftiture de la maniere que nous avons dit, déclarant qu'il recevoit de lui l'Abbaye en chef & en membres, & en toutes dépendances, tant dans la Ville que hors la Ville de Metz, au fpirituel & au temporel, comme étant cette Abbaye de fondation des Ducs de Lorraine, fondée de leur propre alœuf & héritage.

Mais avant cela, le même Abbé en 1427. au mois de Septembre, ayant fait cueillir dans le jardin de l'Abbaye une hottée de pommes, la fit porter dans la maison où il réfidoit dans la Ville de Metz. Les Religieux mécontens de leur Abbé, donnerent avis aux Officiers du Duc de Lorraine, que ces fruits avoient été tranfportés hors du Bourg de faint Martin, fans payer les droits de fortie, comme c'étoit l'ufage; ces Officiers demanderent plufieurs fois au nom de leur maître, qu'on leur payât le droit de fortie. Les Echevins & Magiftrats de Metz, défendirent aux gens de l'Abbé de rien donner. La chofe étoit de très petite confequence; mais ou s'opiniatra ce; mais ou s'opiniatra de part & d'autre, & l'on en vint à une guerre déclarée; on fit des prifes de la part des Meffins & des Lorrains, & tout cela abboutit à la ruine totale & de l'Abbaye & du Bourg de S. Martin, dont il ne refte pas même aujourd'hui de veftiges: mais cela ne fe fit que par dégrés, comme on le peut voir dans l'hiftoire de Lorraine. On y remarque que le Bourg étoit composé d'environ 8o. maifons qui furent détruites en 14.... on épargna l'Eglife de l'Abbaye & celle du Bourg: mais en 1430. elles furent détruites comme le refte.

SAINT MARTIN-SUR-MEUSE,

Bourg & Abbaye.

S. MARTIN, Bourg du Diocèfe de Toul; fitué fur la riviere de Meuse, environ à cent pas du Bourg de Sorcy, ne forme aujourd'hui qu'une Communauté avec celle de Sorcy, Office de Foug, Recette & Bailliage de Commercy, Cour Souveraine de Nancy. La Paroiffè a pour patron S. Martin, & la Paroille de Sorcy a pour patron S. Remi; le Chapitre de la Cathédrale de Toul nomme aux deux Paroiffes: Celle de S. Martin Hift. dé comprend tout le village de faint Martin & Lorr, t. 1. une partie du Bourg de Sorcy; favoir, la pag. 313. moitié de la grande rue, les Hacmatels & 314. la rue deffous, fuivant le partage fait par M. de Biffy, Evêque de Toul en 1688.

Il y avoit autrefois à S. Martin une Abbaye de Bénédictins, dont il eft parlé dans les Lettres des Rois de la feconde race; on n'en fait pas diftinctement l'origine : mais dès l'an 878. l'Empereur Louis le Begue, reftitue à Arnalde, Evêque de Toul, les Abbayes de S. Evre, de S. Martin & de S. Germain fur Meu c.

380.Press,

ves.

Benoit

En 893. le Roi Arnou ayant confifqué les Abbayes de S. Evre & de S. Martin fur Hiftoire de Arnalde, Evêque de Toul, en punition de 7oul, p. x. ce qu'il s'étoit fouftrait à son obéissance, ce premvest

Prince les lui rendit après qu'Arnalde eut reconnu fa faute, & fait de nouveau fon ferment de fidélité au Roi. En 968. S. Gerard, Evêque de Toul, reftitue au Chapitre de fa Cathédrale, l'Abbaye de S. Martia fur Meufe, qui avoit été donnée autrefois à ce ChaHift. de pitre par Drogon, Evêque de Toul, mort Lorraine, en 921. ou 922. Cette Abbaye cft aujourt.1.p.313. d'hui fupprimée, mais l'Eglife qui eft grande & belle, eft apparemment l'ancienne Eglife de l'Abbaye, qui fubfifte en fon entier. Ileft très probable que ce Monaftere ayant été uni à la Menfe conventuelle du Chapitre de Toul, dès avant l'an 968. & cette union ayant été confirmée en 1499. par le Pape Alexandre VI. les Chanoines en fup. primerent le titre, & en confondirent les revenus avec ceux de leur menfe canoniale. Ces mêmes Chanoines font encore aujour d'hui patrons & collateurs de cette Paroifle, & de celle de S. Remi de Sorcy, & décimateurs pour le tout, excepté une onzième partie.

Hiftoire de

Il y avoit ci-devant dans l'Eglife de S. Martin une Chapelle de la Conception, fondée en 1382. qui a été transférée en l'Eglife des Clariftes de Sorcy. M. le Marquis de Meufe en eft collateur.

2. La Chapelle de fainte Barbe, fondée par M. du Ferron, Seigneur en partie de Sorcy & de faint Martin, elle fut unic à la Chapelle caftrale par M. de Camilli, Evêque de Toul, le 13. Avril 1708. Elle eft auffi à la nomination de M. le Marquis de Meufe.

3. La Chapelle de faint Eloy, fondée par Jean Chretien en 1461. elle est à la nomination du Roi.

Le Bourg de Sorcy & le Village de faint Martin, contiennent environ trois cens cinquante habitans.

Pour la Seigneurie temporelle, ces deux lieux ont appartenus d'abord à des Seigneurs particuliers fous le nom de Sorcy, dont la Maison a donné deux Evêques à l'Eglife de Toul, enfuite elle a pafle à la Maifon de Baudricourt & à celle de Volzir, puis à celle de Défarmoifes, à celle du Chatelet, & enfin à celle de Choifeul à qui elle appartient aujourdhui. Voyez l'Article de Sorcy.

MARTIN VELLE. MARTINVELLE, village à deux lieues Lorr.t.2.p. de Darney, de la Baronie de Paflavant, BailCCCCXLVI. liage de Darney, Diocèfe de Befançon. Nous trouvons en 1232. une reprise de Simon, Ecuyer, Seigneur de Paflavant, qui reprend de Mathieu II. Duc de Lorraine, les villes de Paffavant, Reneyville & Moigneromont avec leurs dépendances, que le

dit Simon tient en arriere fief dudit Duc Mathieu, & reconnoit que fi ledit Seigneur de Paflavant lui porte fes plaintes dans l'an & jour, dans fon Hôtel, contre les Seigneurs de Bourbonne & de Choifeul, defquels ledit Fief releve, & que ledit Duc Mathieu ne lui fafle pas juftice, il pourra reprendre ladite Terre de tout autre Seigneur qu'il jugera à propos, fans que ledit Seigneur Duc, ni lefdits autres Seigneurs puiflent s'en plaindre.

Martinvelle ne nous intéreffe, que parce que notre hiftorien Richer, nous apprend que les Huns ayant fait irruption dans la Bourgogne & dans la Lorraine en 888. mirent à mort & percerent de Fleches à Martinvelle, Gibard, Abbé de Luxeuil, fes Religieux & fes Domeftiques, qui refuferent conftamment de renoncer à Jefus-Chrift. On les honore comme Martyrs dans l'Abbayc de Luxeuil le 14. de Février.

Voici les paroles de Richerius.

Nota quod Hunni fuerunt quidam Pagani de Saxonia, qui interfecerunt Gibardum Abbatem Luxovienfem, qui & fepultus eft cum fervis fuis in Ecclefia Martini-villa à fratribus Luxovienfibus, & Monafterium cum omnibus adificiis fuis combufferunt, & ita fuit locus ifte defolatus per triginta quinque annos, & etiam deflruct& fuerunt Ecclefia Abbatia & Prioratus, & ferè omnes habitationes virorum religioforum in Burgundia, Alfatiâ & Lotharingia; ita quod milites & alii malefactores invaferunt Ducatus, Civitates, Caftella, Aulas, Burgos, Abbatias, Prioratus, homines liberos & fervos, & terras, & omnes reditus, & omnia bona que fanctis Patribus & Monachis conceffa fuerant pro animabus, à fidelibus & aliis, ablata fuerunt.

On fait la fete de S. Gibert à Luxeuil, le 14. Février, & on dit qu'il fut percé de fileches près le village de Martinvelle, par les payens, n'ayant pas voulu renoncer JesusChrift. On met fa mort en 888. Mabill. Annal. t. 3. p. 267. & Act. Renel. t. 3. p. 457•

MARVILLE.

MARVILLE, Martis-villa, eft connue fous ce nom dans les anciens, apparemment parce qu'on y adoroit le Dieu Mars. Marville eft une petite ville fituée dans le Barrois non mouvant, frontiere du Luxem bourg, fur la petite riviere d'Ottain, qui tombe dans la Cher, proche Montunedy, à fix lieues de Verdun, à quatre de Longwi, à quatre de Stenay, & à une de Jametz vers le levant, Diocèfe de Tréves: elle n'eft entourée que d'une vieille muraille flanquée de quelques tours, les quatre portes fubiiftent encore. On trouve dans les Actes des Archevêques

Archevêques de Tréves, que l'Archevêque Bertulphe, qui a gouverné cette Eglife de puis 869. jufqu'en 883. acquit Marville de la main du Roi Lothaire.

L'Empereur Henri III. en 1039. donna à Poppon, Archevêque de Tréves, le Comté de Marville dans le pays d'Einrik. Je ne fai fi ce pays d'Einrik s'etendoit jufqu'à Marville. Vid. de Hontem t. 1. p. 73.

En 1198. Thiébaut, Comte de Bar, donne à l'Abbaye de Rebais, Diocèle de Meaux, toute la dixme de Marville, avec le labeur d'une charue, à condition qu'ils n'y acquerront rien au-delà fans fon agrément.

Et en 1242. Henri, Comte de Luxembourg, promet à tous les bourgeois de Marville qui viendront fous lui, de les régler felon les loix de Beaumont.

On connoit auffi Villa-martis, fituée dans

le pays arrosé par la Moselle, la Mofelle, in pago Mofellenfi, qui fut donnée à l'Abbaye de S. Arnou de Metz par le Roi Daniel, ou Childeric, Roi des François, qui a régné en Auftrafie depuis l'an 716. jufqu'en 720. mais il n'eft pas certain fi c'est le même Marville dont nous venons de parler.

On m'écrit de Marville qu'en l'an 1099. Louis, Comte de Montjoie, pofledoit la terre de Marville. Il avoit pour femme une Dame vertueuse, nommée Itabelle, dont il eut deux fils, Louis & Jean.

Le Comte Louis de Montjoie fuivit Godefroi de Bouillon en la Terre Sainte, & fut tué dans la bataille contre les Turcs devant Nicée, où les infidèles furent battus & perdirent quarante mille hommes. En l'abfence du Comte Louis, la Comteffe Ifabelle envoya fes deux fils à Paris pour y faire leurs études. Is y reçurent la nouvelle de la mort de leur pere; Jean en conçut tant de douleur, qu'il en tomba dangereufement malade. Les Médecins lui confcillerent de retourner en fon pays pour y prendre l'air natal. Sur la route il entra dans l'Abbaye de Rebais, à fix lieuës de la ville de Meaux, vers l'orient méridional, près la riviere de Morin. Il y fut reçu comme hôte par l'Abbé Rainalde ou Rainard; qui ayant appris qu'il étoit de la Maison de Montjoie; le traita avec beaucoup de bonté, & le retint jufqu'à ce que fa fanté fut bien rétablie. Les bons traitemens & les careffes dont on l'y combla, lui firent prendre la résolution de s'y faire Religieux. L'Abbé Rainalde ne fe hâta pas de lui accorder fa demande. Il en écrivit à la Comtelle Ifabelle fa mere. Elle n'eut pas de peine à confentir au pieux deffein de fon fils, & le jeune poftulant fut reçu Religieux à Rebais.

La Comteffe pour témoigner fa recon

noiffance à l'Abbé, lui donna une Chapelle qu'elle bâtic & fonda libéralement à Marvil le, fous l'invocation de faint Pierre, Patron du Monaftere de Rebais. C'eft aujourd'hui la principale Eglife de Marville. Elle y ajouta un Oratoire fous l'invocation de faint Nicolas, auquel le fcû Comte fon mari avoit eu une dévotion particuliere.

Le jeune Jean de Montjoie avant de faire fa profeffion, demanda à fon Abbe la permiffion de venir à Marville pour y difpofer du bien qui lui étoit échu par la mort de fon pere. Il le donna au Prieuré de faint Nicolas bâti par fa mere, à condition que le Prieuré & fes biens demeureroient en la difpofition de l'Abbé de Rebais, qui y envoyeroit un Religieux pour le deffervir. Ce qui fut agréé & confirmé par une Bulle du Pape Honoré II.

Après cela le jeune Jean retourna à Rebais, y fit profeflion, & s'y conduifit avec tant de fagefle, que quelque tems après il en fut choii Abbe, & y finit heureusement fa vie. (On ne connoit point cet Abbé à Rebais.)

Son frere Louis fut Comte de Montjoie, & Seigneur de Marville & d'Arancy. Il fe maria, mais n'ayant point eu d'enfans, sà four Elizabeth fuccéda à fes grands biens. Elle époufa Valeran, Comte de Montfaucon, ou plutôt de Fauquemont, & en eut un fils nommé auffi Valeran. Celui-ci, Seigneur de Marville & d'Arancy, épousa Elizabeth, une des filles de Valeran, Comte de Luxembourg, & lui donna en dot les terres de Marville & d'Arancy.

Quelque tems après le même Valeran, Seigneur de Marville, fut obligé d'emprunter de Henri de Luxembourg fon beau-frore, une grofle fomme d'argent, & n'ayant pas été en état de la rendre, il fut obligé de lui engager les terres de Marville & d'Arancy; & le Comte Henri fon beau-frere, lui donna en Ficf S. Vite & Neidorf.

Long-tems après, la guerre étant muë entre Thiebaut Comte de Bar, & Henri de Luxembourg, à l'occafion du Comté de Namur, que ces deux Princes fe difputoient, ils en vinrent à un accommodement qui fut tel, que le Comte Henri de Luxembourg céderoit à Thiébaut Comte de Bar,fon beaufrere, la moitié du Domaine utile, qu'il avoit autrefois acquis de Valeran de Montjoie, fe réservant le Domaine direct, & qu'il reprendroit ladite moitié du Cointe de Luxembourg.

Dans ces entrefaites mourut Valeran, Comte de Fauquemont, & Henri Comte de Luxembourg, touché de compaffion pour fa fccur, veuve de Valeran, lui rendit la moi Ddddd

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