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gothique. Il y a dans l'Abbaye peu de livres antiques, mais des livres nouveaux en affez grand nombre.

Outre la Paroiffe du lieu, dont les Religieux ont l'administration, ils ont auffi celle d'une Abbaye de Bénédictines, fituée à deux lieues de là, dans la Montagne. Le Monaftere des Religieufes fe nomme faint Jean des choux.

Les deux Châteaux de Gerolfech font fitués dans la montagne au-deffus de Maurmoutier. Nous avons fait un article. fous le nom de Geroifech. Les Seigneurs de ces Châteaux fe difoient auffi Seigneurs en partie de la Ville de Maurmoutier.

MA UV AGE.

MAUVAGE, en latin Malvagia, ainfi nommé, apparemment à caufe de la plante Malva, Mauve, qui y abonde. Mauvage eft un village du Barrois, Diocèle de Toul, miMaillet, parti avec la France, fitué à fix lieues de Bar, Pellé, deux de Gondrecourt, de Void & de val? couleurs. Il y a quatre Seigneuries, dont trois font du Barrois. Le Roi eft Seigneur de deux de l'une comme Duc de Bar, qui eft de l'Office & Prevôté de Gondrecourt, & de l'autre comme Comte de Ligni, qui eft de l'Office & Comté de Ligni.

$89.

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Madame de Monteval eft Dame des deux dont l'une eft de l'Office de Toul, autres, & l'autre, de Gondrecourt, & ne fait qu'une même Communauté, avec celle du même Office, de laquelle le Roi cft Seigneur.

La Paroifle a pour Patron S. Pantaleon; l'Abbé de Gorze nomme à la Cure. Les décimateurs font le Cure du lieu, & les Jéfuites du Pont-à-Mouffon, comme Pricurs du Prieuré de Notre-Dame d'Apremont, dependant autrefois de l'Abbaye de Gorze, & dont nous avons eu les titres en main.

La premiere Communauté formée des deux Seigneuries de la dépendance de Gondrecourt, cft composée de 55. à 60. habitans. Celle de l'Office de Ligni de 65. à 70. & la troifiéme de 45. à 50. Madame de Monteval y a un Château dans lequel elle demeure.

François de Lorrainé comme Gouverneur du Barrois, érigea un marché toutes les femaines à Mauvage au jour de mardi, & deux foires, l'une au jour de faint Nicolas de Mai, & l'autre au jour de faint Jean, à la fin du mois de Juin.

MAXEI-SUR-VOISE.

MAXEI-SUR-VOISE, village à une lieuë de Vaucouleurs, répondant à Gondrecourt, nommé en latin Marceium fuprà Vefiam, pour

le diftinguer d'un autre Maxei fitué fur la Meufe, où la Verre fe joint à la Meufe fous Brixei, Prevôté de Ruppes, répondant à Neuf-château, & dont nous parlerons ciaprès.

Maxei, ou Macei fur-Voife, eft du Diocèle de Toul, Office & Prevôté de Gondrecourt, pour la partie dont le Roi eft Seigneur, & jurisdiction des Juges gardes des Seigneurs pour leur part. Bailliage de faint Thiebaut, Recette de Bourmont, Préfidial de la Marche, Parlement de Paris.

La Paroifle a pour patron faint Pierre, M. l'Evêque de Toul nomme à la Cure. Décimateurs, le Curé pour un tiers, & les héritiers de M. Courcelles pour les deux

autres.

Le Pouillé de Toul 'dit que le Collateur de la Cure eft le Chapitre de Liverdun. Décimateur, le même Chapitre pour un tiers des groffes & menuës dixmes; le fieur de Vigneules pour un tiers, & le fieur de Chatroyer pour l'autre. Ces deux tiers font infcodés depuis la fuppreffion du Chapitre de Liverdun. Les Peres du Séminaire de Toul font au droit de ce Chapitre. On peut voir dans le même pouille d'autres details fur les novales & les dixmes en vin.

Il y avoit autrefois un Hopital à Maxeifur-Voife, on voit dans l'Eglife la Chapelle de fainte Croix; patron le fieur de Vigneu

les.

MAXEI-S U R-M E USE.

MAXEI, ou Macei-fur-Meufe, Marceium ad Mofam, village où le Verre fe joint à la Meule, Prevôté de Ruppes, répondant au Bailliage de Neuf-château. La Paroifle a pour patron, la Ste.Vierge en fon Affomption. Collateur, l'Abbé de S. Manfui de Toul, Décimateur, le Curé pour un tiers des groffes & menucs dixmes, & les Religieux de faint Manfui les deux autres, excepté un pour neuvième, qui appartient au Roi en qualité de Seigneur de Ruppes. Intendance de Champagne, Officialite de Vaucouleurs.

La Chapelle de faint Jean-Baptifte, fondée en l'Eglife de Maxci, par Humbert Renaud, Pretre, le 7. Avril 1513. doit être deflervie par un Prêtre ou un Clerc de la famille du fondateur. Charges, deux mefies par femaine.

La Chapelle de Notre-Dame de Pitié fondée par le lieur Chriftophe d'Epinal, Cha

noine de Brixei, l'an 1623. Patron, le Chapitre de Brixei; revenu deux cens frans; charge, une messe par femaine. Le Chapitre n'est patron que pendant fix mois, le Curé en a quatre, qui font Mars, Juin, Septembre & Décembre.

Beauregard, Hermitage, patron, le Curé & les Paroiffiens.

Hift. de Il est parlé d'un Marcci, comme apparLorr. t. 1. tenant à l'Abbaye de Juvigni au Diocèfe de pag. 508. Verdun, fous l'an 1096. In Merecio tres manfi cum Ecclefia.

Preuves.

Et encore d'un autre Marcei appartenant à l'Abbaye de faint Maur de Verdun, dans une Bulle de Léon IX. de l'an 1049. Villam Marfeium, & quidquid ad illam pertinet. Hift. de Dans un titre de l'Abbaye de Longeville Verdun, p. de l'an 1121. il eft fait mention de deux 9. Preuve. villages de Marcei.

Il y a un Château nommé Marcei proche Longwy, entre Verdun & Luxembourg, duquel dépendoit les terres d'Ottenge & de Cutri. La Maison de Marcei a produit Albert, Evêque de Verdun, en 1556. & divers autres Seigneurs de réputation. Voyez l'hift. de Verdun, p 259.

Il y a apparence que les lieux nommés Marcei ou Maxei, derivent de Mercatum, qui dans la bafle latinité fignifie un Marché, ou de Marchefium, qui fignifie un Marais, un lieu boueux & marécageux, ou Marchefia, du marfage, des grains qui fe fement au mois de Mars, pour les diftinguer du froment qui fe feme en l'arriere faison. SAINT MAXIMIN, , Abbaye près la ville de Tréves. L'Abbaye de faint Maximin près la porte de Tréves, eft certainement ou le premier ou un des premiers Monafteres de l'Europe. On ignore le tems précis & l'auteur de fa fondation. Les uns l'attribuent à faint Agrece, Archevêque de Tréves, qui vivoit en 314. & qui amena à Tréves un moine d'Antioche, nommé Jean; on dit que Felicius, ou Fibicius, Archevêque de Tréves avoit gouverné ce Monaftere dès l'an 340. La plupart en attribuent la fondation à l'Empereur Conftantin & à fa mere fainte Heleine; d'autres croyent qu'il doit fon origine à faint Athanafe, qui ayant été exilé à Tréves, par l'Empereur Conftance, en l'an 336. y apporta la connoiffance du grand S. Antoine, pere de la vie monaftique, & des moines d'orient, & inspira à plusieurs perfonnes le défir de les imiter.

Ce fameux monaftere fut d'abord confacré à Dieu fous l'invocation de faint Jean l'Evangelifte. On ne lui donna le nom de faint Maximin, que depuis que le corps de ce faint Evêque y fut rapporté du Poitou, où il étoit mort vers l'an 347. Il fut rapporté par faint Paulin fon fucceffeur en 347. ou 348. Je trouve que le même monaftere étoit aufli nommé de faint Hilaire. Voycz T'histoire de Lorraine tome 3. p. 5. & 157.

preuves, apparemment à cause que faint Andolin qui donnoit le nom de faint Hilaire au monaftere qu'il réformoit, y mit la réforme.

que

On affure que faint Hidulphe, Archevêde Tréves, raflembla dans l'Abbaye de faint Maximin jufqu'à cent Religieux, après quoi il fe retira dans les montagnes de Vôge, où il fonda l'Abbaye de Moyenmoutier. Je n'entreprend pas de donner ici l'histoire complette de l'Abbaye de faint Maximin. Je remarquerai feulement qu'elle a efluyé, dans une fi longue fuite d'années, une infinité de viciffitudes; que les Archevêques de Tréves ont fait diverfes tentatives pour la foumettre à leur jurifdiction, & même pour faire unir fes revenus à leur crofle archiepifcopale; mais que les Abbés de faint Maximin fe font toujours maintenus dans leur indépendance, & que l'obfervance de la regle de faint Benoît s'y eft confervée dans fa pureté jufqu'aujourd'hui. On peut voir notre hiftoire de Lorraine, & celle du Luxembourg, du R. P. Bertholet.

Nous avons donné à la tête du troifiéme tome de l'histoire de Lorraine, la lifte chronologique des Abbés de faint Maximin.

Depuis affez long-tems les Abbés de faint De Hon Maximin font Chapelains de l'Impératrice, tem,t.1.p. & l'Impératrice en cette qualité, recevoit 293. 381. l'inveftiture de cette Abbaye.

412.482.

412.

De Honthem. hift. Trevir.t.

Nous lifons qu'en 1115. l'Empereur Hen- Idem, p. ri V. ordonna à Brunon, Archevêque de 381. 399. Tréves, d'inveftir Berengofe, Abbé de faint Maximin, de l'Abbaye de faint Arnoû de Metz, de laquelle Berengole avoit été dépouillé. On ignore les circonftances de cette 1. p. 497. affaire, pourquoi & comment Berengofe Brouver. avoit été dépouillé de l'Abbaye de faint Ar- Hift. Trenou, on doute même qu'elle lui ait été ref- vir.t. 2.p. tituée. On trouve néanmoins qu'en 1115. 10. Berengofe s'intéreffa pour l'Abbaye de faint Arnou, & il y a beaucoup d'apparence que l'Archevêque Brunon lui-même en avoit envahi les biens, comme de plufieurs autres Eglifes. Voyez gesta Trevirorum, apud Marẻ, tenne ampliffima collectio, t. 4. p. 191.

MAZIR OT

MAZIROT, village répondant à Mirecourt, Diocèse de Toul, Patron, S. Pierreaux-liens. Le Chapitre de Remiremont nomme à la Cure, & à les deux tiers des dixmes, le Curé l'autre. Seigneur, M. Mauleon de la Baftide, & le fieur Prudhomme. Bailliage de Mirecourt, Cour Souveraine de Lorraine. La Maifon de Mazirot porte de gueule à l'Ecu d'argent mis en abyme.

Dépend Chauffecourt ou Chauvecourt.
Il y a dans le Château une Chapelle caf-

trale,

trale, fous l'invocation de faint Pierre, & dans la Paroiffe là Chapelle de Notre-Dame & de faint Jean Baptiste.

MÉCRAIGNE, ou MÉCRIN.

MECRAIGNE, ou ME'CRIN, village fitué fur le chemin de Commercy à S. Mihiel, fur la rive orientale de la Meufe, Diocèfe de Verdun, Doyenné d'Hatton-chatel, une lieuë au-deffous de S. Mihiel, Barrois nonmouvant, Cure réguliere deffervie par un Chanoine Régulier, de la nomination de l'Abbé de S. Nicolas des Prez de Verdun. Patron S. Evre, Evêque de Toul. Il y a dans ce lieu un Château avec foffes & pont-levis, bâti par Robert, Duc de Bar en 1390.

Il déchargea en même tems les habitans de Mécrin du fervice qu'ils devoient auparavant au Château de S. Mihiel, & les obligea à la garde, jour & nuit, du nouveau Châ. teau de Mécrin, & leur remet d'autres cens & redevances qu'ils lui devoient.

L'Eglife a l'air antique: on la croit du dixième ou douzième fiécle. Dans l'intérieur du Château fe voyent plufieurs maifons habitées par des gens du lieu. On y remarque en particulier la maifon curiale, mais le Curé ne l'occupe pas à présent.

Brafleite, Eglife fuccurfale, dépendante de la Cure de Mécrin; patron S. Leonard. Les Curés de Mécraigne fe font feparés depuis peu du Doyenné de Hatton-chatel, pour le rendre aux aflemblées de celui de S. Mihiel. Il y a dans ce lieu environ 80. habitans. M. Paris en eft Seigneur haut, moyen & bas jufticier. Il y a un moulin à l'Ordre de Malthe, apparemment à caufe de la Com

manderie de Marbotte.

MEINFELD, on MUNSTER-MEINFELD. MEINFELD eft une ville fituée dans le pays de Tréves, fur la Mofelle, près du lieu ou S. Nicetius, Archevêque de Tréves, bâtit un Château fur la rive gauche de la Mofelle, en un lieu nommé en allemand Bifchofftein, ou la roche de l'Evêque. Venance Venant. Fortunat dit que ce Château étoit environné de la Mofelle, & de la petite riviere de Rhon. Quem mufella tumens Rhodanus quoque parvulus ambit. Près de là fe voit la campagne de Meinfeld, qui eft d'une fertilité extraordinaire. Brouverus croit que Venance a voulu exprimer Meinfeld fous le nom de Mediolanus.

Fortunat.

de Caftello

Nicetii Carmine.

Diripiunt dulces alihivaga flumina fruges.

Has tibi parturiat, mediolana dapes. Si la conjecture n'eft pas vraie, elle eft au moins ingénieufe. Meinfeld eft une petite ville où l'on voit une Collégiale très an

cienne. La ville de Meinfeld eft un ancien fond appartenant aux Archevêques de Tréves. Le Roi Pepin en 761. confirma à Viomare, Archevêque de Tréves, l'Eglife de S. Martin, & Charlemagne dans un diplome de l'an 773. la nomme Ecclefia fanċti Martini in pago Meginenfe.

En 1332. l'Empereur Louis VI. en fait De Honmention parmi les biens de cet Archevêché; tem. hist. & en 1340. Rodolphe, Comte Palatin du Trevir.t. Rhin, reconnoit tenir en Fief de Baudouin, 2. p. 1218 Archevêque de Tréves, tout ce qu'il poffe.1.p. de à Meinfeld; ce lieu eft fitué environ à deux licues de Coverne ou Cobern, fur la Mofelle. En 1272. & 1277. le Seigneur de Coverne avoit partie de l'Avocatic de Munf ter-Meinfeld.

793.

1. 2. c. 20.

On trouve divers actes publics paffés en cet endroit. L'Eglife Collégiale eft dédiée à faint Martin. Le R. P. Malenius dit qu'il en Mafen: eft fait mention fous le regne de Clovis & Archid. de fes petits fils. M. de Honthem n'en trou- Trevir.ms. ve rien avant l'an 764. & 777. En 1277. Frideric, Seigneur de Neucaftre, ou Neucaftel, engagea à Henri, Archevêque de Tréves, une partie de l'Avocatie de Meinfeld, pour la fomme de cinq cens marcs d'Aix-la-Chapelle, comme ils ont cours à Coblentz, à 12. fols le marc.

apud Honthem. hift.

Trevir. t.

1. p. 31.

En 1197. le Comté de Meinfeld fut en- Corp. di gagé, par Henri, Duc & Comte Palatin du plomatic. Rhin, à Henri, Albert & Godefroi, Comtes Jupplem. t. de Spanheim, pour la fomme de treize cens 1.parte marcs, par actes pafles à Stalka le 6. des ca- primâ, p. lendes de Juin 1177.

MELIG NI

MELIGNI le grand, & Meligni le petit, tous deux villages du Diocèfe de Toul; le premier à deux lieues de Commercy, le fecond à une demi lieue du précédent, principauté & Office de Commercy, Cour Souveraine de Nancy. Meligni le grand a titre de Baronie, dont M. le Baron Olivier de Meligni, Commandant à Luxembourg, est Seigneur. La Paroifle a pour patron S. Evre; le Roi nomme à la Cure, & eft décimateur avec le Curé du lieu, qui partagent avec les Chapitres de Briey & de Ligny, l'Abbaye de Riéval, le Prince de Commercy, le Pro cureur de S. Evre de Toul & les héritiers de Nicolas Ménil. La Cure de Meligni le grand étoit autrefois unie à celle de Meligni le pe tit, à préfent elles font défunies.

Meligni le petit, village du Diocèfe de Toul dans le Barrois, Office & Prevôté de Ligni, Recette & Bailliage de Bar, Préfidial de Chalons, Parlement de Paris. Le Roi en eft feul Seigneur, la Paroifle a pour Patron S. Etienne en fon Invention. Le Roi comme Fffff

70.7

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Hift. de

Lorr, t. 1. pag. 273. 284.

Prince de Commercy nomme à la Cure. le Pouillé dit qu'il femble que le Chapitre de Commercy nomme à la Cure alternativement avec le Prince, puifqu'en 1536. le Chapitre nomma le Cure, & en 1537. Philippe de Sarbruche y nomma, & qu'en 1541. le Chapitre donna la Cure.

La dixme fe partage entre pluficurs décimateurs, que l'on peut voir dans le Pouillé de Toul, tome 2. pp. 306. 307.

La Maison de Me'igni porte d'Azur à deux bandes entrepotencées d'or.

SAINTE

MENHOUD.

SAINTE-MENHOUD n'entre dans mon deffein de la Notice de Lorraine, que comme ville frontiere du Diocèfe de Verdun, & ayant eu beaucoup de relation avec ce pays. Cette ville tire fon nom de fainte Menhoud, en latin Menechildis, vierge chalonoife, fœur des faintes Lutrude, Ame, Houd, ou Hoïlde, Menna & Pufinne, qui vivoient au milieu du cinquième fiecle, du tems de faint Alpin, Evêque de Chalons, vers l'an 460. Elles étoient filles de Sigmar & de Liutrude, perfonnes de qualité, qui vivoient dans le Perthois, & dont les filles se confacrerent à Dieu entre les mains de S. Alpin, Evêque de Châlons fur marne.

Sainte Menhoud eft honorée dans l'Eglife au 14. d'Octobre. Après fa mort fon corps fut porté en l'Abbaye de faint Urbain en Champagne, où il demeura aflez longtems, jufqu'à ce qu'en 1 379. un gentilhomme nommé de Cernon, pria Archembaut, ou Erchranrane, Evêque de Châlons de transporter du Monaftere de faint Urbain, un bras & une côte de fainte Menhoud, dans l'Eglife d'Auxuene, fituée au confluent des rivieres d'Aune & d'Aifne; ce lieu porte aujourd'hui le nom de fainte Menhoud, fur le chemin de Reims à Châlons & à Verdun. D'autres difent qu'en 1174. Henri premier du nom, Comte de Champagne, fit porter quelques reliques de fainte Menhoud, dans l'Eglife du Château d'Auxuene, qui étoit auparavant dédiée à Notre-Dame, & qui dans la fuite prit le nom de fainte Menhoud. Il paroit que d'abord ce n'étoit qu'un Château & un lieu aflez peu confidérable: Hiftoire de mais que dans la fuite il devint une ville de Lorr t. 1. réputation, principalement à caufe de fa fipag. 212. tuation fur une grande route.

Ce Château étoit toutefois un lieu de résistance, puifque vers l'an 1066. Thierri, Evêque de Verdun fut obligé de mener fon armée pour l'affiéger. Il appartenoit alors à Manafles, Comte de Rhetel, & la garnifon de cette forterefle faifoit des courfes & de grands ravages dans le Verdunois. Les gens

de cette garnison voyant l'armée de l'Evêque Thierri s'approcher, vinrent lui apporter les clefs de la Fortereffe, lui demandant la paix aux conditions qu'il voudroit leur impofer.

La ville de fainte Menhoud a été plufieurs fois affiégée & prife. Nous venons de voir que dès le onzième fiècle, elle avoit pour Seigneur Manaffes, Comte de Rhetel. Les Chatelains de Vitri étant devenus Comtes de Rhétel, furent auffi Seigneurs de fainte Menhoud. Le tout a été réuni à la Champagne. Valeran, Seigneur de fainte Menhoud fonda vers l'an 1128. le monaftere de la Chalade, & s'y fit Religieux.

Vers le même tems & environ l'an 1152. Albert, Seigneur de fainte Menhoud, & Robert de Conflans commirent de grandes hoftilités fur les terres de l'Evêché de Ver. dun. Alberon de Chini, Evêque de cettè Eglife, leva des troupes, les attaqua & les defit. Albert fut fait prifonnier, & obligé de rendre tout ce qu'il avoit pris. Robert de Conflans après avoir été battu dans pluficurs occafions, fut auffi obligé de demander la paix.

Ibid.).

Albert Pichot, bâtard de Thiébaut Comte de Champagne, demeuroit dans le Château 168.169. de fainte Menhoud avec une troupe de bandits, dont il fe fervoit pour défoler les terres des Evêchés de Verdun & de Châlons.: Arnoud, fils d'Albert Comte de Chini, étoit alors Evêque de Verdun. Il fit des préparatifs pour alliéger le Château de fainte Menhoud, & avec le fecours des troupes de Simon II. Duc de Lorraine, & de Gui, Evê que de Châlons, il alla affieger Pichot dans fa forterefle. Sa fituation en rendoit l'accès difficile, & avant qu'on eût pu l'attaquer dans les formes, Arnou de Chini, Evêque de Verdun, fut tué d'un coup de fléche tiré de deflus les murs du Château: Sa mort jetta le trouble & la confternation dans l'armée; les Princes qui étoient venus à son secours fe retirerent, & on fut obligé de le ver le fiége & d'abandonner l'Entreprise. L'Evêque Arnou mourut en 1181.

Le Roi Louis XI. avoit cédé fainte Men

Hift. de houd & quelques autres places au Duc Ni- Lorr. t. 3. colas de Lorraine, en confidération du ma- p. DCLXX. riage qu'il difoit vouloir faire de ce Prince DccxvII.& avec la Princeffe Anne fa fille, mais dont il 1430. n'avoit nulle envie.

Sous le Duc Charles III. en 1592. ily eut un cartel entre le Duc & le Roi Henri IV. paffe à fainte Menhoud, par M. de Luxembourg, Duc d'Épiney, député de la part du Roi Henri IV. & M. d'Hauflonville, Maréchal du Barrois, de la part du Duc Charles IIL pour prévenir la ruine entiere des

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pays de Champagne & de Baffigni, de Lorraine & de Barrois, &c. par lequel il fut arrêté que l'on accorderoit la liberté aux Laboureurs, Marchands, Vignerons, Fermiers & Officiers des Eaux & Forêts de faire leurs trafiques, ouvrages & fonctions, fans pouvoir être arrêtés par les foldats. Que nul ne feroit fait prifonnier de guerre, à moins qu'il ne fût pris les armes à la main. Que l'on accorderoit la franchise aux Eglifes, Monafteres & lieux confacrés.

Dans les dernieres guerres de la France contre la Lorraine en 1652. le Prince de Condé envoya le Comte de Pas pour faire le fiége de fainte Menhoud. Il y vint lui même après avoir pris Rhetel. La ville de fainte Menhoud ne tint pas long-tems, mais le Château fe fit battre pendant dix jours, & ne fe rendit qu'à l'extrémité..

L'année fuivante 1653. le Vicomte de Turehne envoya le Maréchal du Pleffis Prain pour alliéger fainte Menhoud. Montal qui en étoit gouverneur, s'y defendit avec une valeur extraordinaire, & donna au Prin'ce de Condé tout le loifir de venir au fecours; mais retenu par la fiévre, il ne put s'y rendre. Charles IV. Duc de Lorraine, fe mit auffi en marche pour la fecourir, mais la place fe rendit avant fon arrivée, après trente-trois jours de fiiége.

Pour le fpirituel, fainte Menhoud eft du Diocèle de Châlons fur Marne, & a pour principale patrone, fainte Menhoud. La premiere patrone du licu étoit la fainte Vierge. MENIL-LA-HORGNE. MINILLA HORGNE. Il y a dans la Lorraine un grand nombre de villages & ha. meaux du nom de Mefnil, dérivé de Manco, d'où vient Manfile, ou Manile, une demeure, une habitation. Menil-la Horgne dont nous parlons ici, eft un village du Diocèse de Toul, Terre & Principauté de Commercy, fur la grande route de Paris, entre Void & faint Aubin,à une lieue au couchant de Commercy; il eft nommé Ménil-la-Horgne de Villebois, dans une patente du Duc Henri III. du vingt-cinq Février 1586. La Paroiffe a pour Patron faint Benigne, Martyr ; elle eft à un quart de lieue au bas du Village, où fe voit encore le Cimetiere; l'on n'y fait plus l'Office, mais dans une nouvelle Eglife qu'on a bâtie dans le Village. Patron, le Chapitre de Commercy, qui y perçoit toute la dixme; le Curé a un preciput fur la dixme de quatre muids de bled mélé, & autant d'avoine, mesure de Commercy, & le tiers de la menue dixme, avec une fauchée & demie de prez. Bailliage de Vitti; Parlement de Paris. Dépend le Villey.

Ce terme la Horgne, ajouté au Ménil vient du latin horna, qui fignifie proprement de l'année, Palea horna, de la paille fraiche; on connoit dans la Lorraine plufieurs lieux du nom de Horne, ou de Horgne : comme la Horgne du Sablon de l'Isle de Metz; le fief de la Horgne, dans le village de Goin; la Horgne, ferme dans le Cuneci, hameau du Saulcy; la Horgne, cenfe comprise dans Peltre. Tous ces lieux viennent de la même racine du latin horna, comme qui diroit une ferme du revenu de l'année, qui produit à fon maître fon revenu annuel, payable au bout de l'année, à la diftinction du village qui produit au Seigneur dans chaque faifon des revenus, des fervices, des prétations de chaque efpéce.

Le terme hornus & horna, fe trouve dans les auteurs de la plus pure latinité, pour fignifier une chofe annuelle, une chofe qui eft de l'année; Nonius: hornum quod eft hujus anni. Vinum hornum, Horat. Epod. 2. 10. & horna dulci vina promens dolio. Et le même paleâ porrectus in hornâ, étendu fur la paille de l'année ; & encore, fruge horna placare manes 3. Carm. Ode 13. 1. & de même hornotinum frumentum. Hornotina nuceo, &c. Voyez Dictionarium Roberti Stephani, an 1544.

MENIL-LA-TOUR,

L'on trouve aujourd'hui en Lorraine un fi grand nombre de lieux nommés Ménil qu'il n'eft pas ailé de terminer qui étoit cclui qui portoit autrefois le nom de Ménil-laTour, n'y en ayant aucun à préfent en Lorraine qui porte ce nom. Je conjecture que ce pourroit être Menil en Saintois, village répondant à Nancy ou à Chatenoy, où l'on voit un Château ruiné, avec une Maison feigneuriale, un moulin & une tuillerie fur le ban.

Quoiqu'il en foit, la Maifon de Menil-laTour portoit d'argent à trois chevrons de gueule, accompagnés de neuf hermines, cinq entre la premiere & le fecond chevron, & une en pointe.

LE MENI L, proche Lunéville.

LE MENIL, proche Lunéville, eft une efpéce de Faubourg de cette Ville, vers le midi, il y a une Chapelle dépendante de la Paroifle de la Ville, & deffervie par les révérend Peres Chanoines réguliers, Curés de Lunéville. Dans le même Faubourg tirant vers l'Orient, on voit aujourd'hui un Monaftere de Bénédictins de la Congrégation de faint Vanne.

Le Duc Leopold I. de glorieufe mémoire, ayant témoigné plufieurs fois le défis

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