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Claviger athereus fit & ipfe Dei paranymphus,

Virgineo fponfi thalamo dignata fuperni. Enfin il parle clairement de fainte Gloffinde: Virgo Glodefindis canit epithalamia Regis. Agna minans Agnas ad Ovile falutis agen

das.

Agna étoit apparemment l'Abbeffe de fainte Gloffinde, qui avoit fuccédé à Himiltrude, niéce de l'Evêque Adalberon I.

L'Abbaye de fainte Marie, de même que celle de faint Pierre étoient fort voifines l'une de l'autre ; & lorfqu'en 1560. ou 1561. on commença à bâtir la Citadelle de Metz, les Religieufes de fainte Marie fe retirerent dans une maison qui appartenoit autrefois aux Chevaliers de Rhodes, appellée le petit faint Jean: elles y font encore aujourd'hui & prefque fur le même pied que celles de faint Pierre. Il y a douze prébendes pour autant de Dames, & ces prébendes font à peu près de même valeur que celles de faint Pierre; il y a auffi quatre Chapelains pour les deffervir, dont l'Abbefie difpofe en tout tems & en tous mois. Elles poflèdent le corps de fainte Séréne vierge & martyre.

Philippe de Vigneule dans fa chronique, nique finit dit que l'Abbaye de fainte Marie fut fondée eh 1418. du tems de l'Evêque Thierrill. que plufieurs filles de condition s'étant raflemblées près l'Abbaye de faint Pierre aux Nonains, batirent un petit Oratoire, où l'on voyoit encore du tems de Philippe de Vigneule, un Crucifix devant lequel les Religieufes de sainte Marie faifoient leurs vœux, & que pour cette raifon on appelloit le beni-vau, ou le begni voul. Qu'il n'a rien trouvé d'écrit fur cette fondation, ni fur la dotation de ce Monaftere, finon une chartre de Mathieu, Duc de Lorraine, de l'an 1111. par laquelle il donne plufieurs fonds de terre à fainte Marie fous l'Abbeffe Judithe. Meuriffe, Meurifle a copié ceci de Vigneule mais D. 340. il y ajoute que l'Evêque Adalberon ayant fait rebâtir, & ayant réformé l'Abbaye de faint Pierre, voulant réduire les Religieufes de ce monaftere à un nombre moins confus; & capable d'y maintenir l'ordre qu'il defiroit y établir, fit bâtir le monaftere de fainte Marie tout auprès, pour fervir de retraite à une partie des Religieufes qui étoient à faint Pierre, & pour y recevoir auffi une partie de celles qui viendroient de là en avant embrafler leur profeffion. Ainfi le monaftere de fainte Marie a toujours été depuis ce temslà un Séminaire de Religieufes forties de très bon lièu.

Adalberon commença ce monaftere par un petit Oratoire, auquel il fit mettre l'image de J. C. pendant en croix, & lorfque

les Novices avoient passé les années de leur probation, elles rendoient leurs vœux folemnellement devant ce Crucifix, que pour cette raison on appelloit la rue où étoit ce monaftere, le béni-vau, & le Crucifix fut nommé par les fimples gens faint benit-væu. C'eft ce que dit M. Meuriffe.

Les Abbelles de fainte Marie de Metz, après leur élection faite par les Dames Religicufes de l'Abbaye, recevoient l'inveftiture & la confirmation du Duc de Lorraine, qui les mettoient en poffeffion du fpirituel & du temporel, avec défense de recourir à la puiflance Eccléfiaftique; l'Abbelle élue fe préfentoit au Prince, tenant en main la Crof fe abbatiale, le Calice & le livre des Evangile, & étant à genoux faifoit ferment de fidélité au Duc, & recevoit de lui l'investiture, avec les inftrumens de fa dignité. Cet ufage fut aboli fous le Duc Leopold, à qui l'on en fit reconnoître l'abus. Voyez ci-devant ce qu'on a rapporté de l'Abbesie de S. Pierre.

Abbaye de fainte Gloffinde.

Cette Abbaye fut fondée vers l'an 650. Piff. de par fainte Gloffin de, fille de Vintron, Comte Lorr. s. 1. de Champagne. Nous avons déjà remarqué • 567. que l'Evêque Adalberon I. réforma & rebâtit ce monaftere vers l'an 945. & y établit pour premiere Abbeffe, depuis la réforme; faniéce Himiltrude qui vivoit en 951. Nous croyons qu'Agna ou Agnes dénommée dans la vie de Thierri I. Evêque de Metz, écrite par Sigebert de Gemblours fur la fin du dixieme fiécle, avoit fuccédé à Himiltrude dans le gouvernement de ce monaftere. Autrefois les Dames de fainte Gloffinde avoient droit d'élire leur Abbefle, & vivoient en particulier fans clôture.

La Reine Anne d'Autriche, mere du Roi Louis XIV. ayant réfolu de réformer les monalteres de filles du Royaume, & les ob liger à garder la clôture, fit nommer pour Abbelle à fainte Gloflinde en 1647. Louise de Poix de Candale, qui avoit fait profeffion, fuivant la réforme à Notre-Dame de Xainte, & qui avoit promis d'introduire la clôture & la réforme à fainte Gloffinde ; mais elle n'exécuta rien de ce qu'elle avoit promis, & le Roi fans la confulter ni les Dames de fainte Gloffinde, lui donna pour Coadjutrice en 1680. Marie Tixier de Hautefeuille.

L'Ancienne Abbeffe fe retira à Ligni en Barrois, avec une penfion de trois mille livres. On donna à chacune des autres Dames quatre cens cinquante livres de penfion, & la réforme avec la clôture furent heureufement introduites dans l'Abbaye

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Hiftoire de Lorraine

76.77.78.

où elle fubfifte encore à présent. Cette Maison a eu l'avantage par deffus les autres Abbayes de faint Benoît, de même que celle de faint Vincent, de n'avoir point été déplacée: auffi eft-elle bien bâtie & dans un beau & vafte terrain, qui a encore été augmenté par les additions qu'on vient de faire à la Ville de ce côté-là.

Le petit Clairvaux.

S. Bernard, Abbé de Clairvaux, étant venu à Metz pour pacifier les troubles qui y tom. 2. P. régnoient entre les Magiftrats & les Bourgeois d'une part, & les Seigneurs voisins d'autre part, ce Saint après y avoir retabli la paix, alla visiter certaines filles qu'on appelloit les Scotes, & qui étoient une efpece de capettes, comme celles du Montaigu à Paris, dont la conduite n'étoit pas fort réguliere. Saint Bernard demanda cette maifon à Etienne de Bar, Evêque de Metz, qui n'eut pas de peine à la lui accorder. Le Saint y mit des Religieufes de fon Ordre, & voulut que ce Monaftere portât le nom du petit Clairvaux. Les Lettres de l'établiffement de ces Religieufes font de l'an 1153. qui eft l'année dans laquelle faint Bernard palla par Metz, pour aller en Allemagne reconcilier Conrade avec l'Empereur Lothaire.

La Maison du petit Clairvaux fubfifte encore à Metz; mais l'on n'y obferve plus la régle de faint Benoit. Il y a environ cent cinquante ans que ces Dames ne reçoivent plus perfonne qui ne falle preuve de Nobleffe. Elles font encore les trois vœux; mais ne gardent plus la clôture. Elles reçoivent dans leurs maifons les vifites des honnêtes gens, fortent en ville, portent un habit blanc, mangent en commun & récitent l'office divin dans leur Eglife, L'Abbesse est maitreffe de tout le revenu, & nourrit les Dames, qui logent chacune en leur particulier. M. de St. Simon, Evêque de Metz, à apporté certaine réforme à cette Mailon depuis quelque tems, fur-tout par rapport à la clôture des Religieufes.

Notre-Dame des Champs.

Le Prieuré de Notre-Dame des Champs (a) fitué hors des murs de la ville de Metz, vers la porte faint Thiebaut, fut fondé en 1122. fous le Pontificat d'Etienne de Bar, Evêque de Metz, pour deux Religieux Bénédictins de l'Abbaye de Chezi-fur Marne, à une lieuë de Château-Thieri. Ces Religieux ayant apporté de leur monaftere une image fort dévote de la fainte Vierge, la poferent fur l'Autel de la Chapelle qu'ils y trouve

rent, & l'Evêque de Metz les favorifa, leur donna de grands biens, & fit la dédicace de leur Eglife.

Le Prieur de ce Monaftere, nommé Robert, obtint en 1250. du Pape Adrien IV. des reliques de faint Pierre, de faint Paul, de faint Etienne & de faint Laurent, avec le privilege de pouvoir faire l'office dans leur Eglife, nonobftant tout interdit, finon en présence des perfonnes coupables, comprifes dans ledit interdit, & excepté ceux qui n'auroient point contribué à l'attirer fur leurs têtes.

621.6221

La dévotion des peuples augmenta con- Chronic. S. fidérablement dans cette Eglife, à l'occa- Vincentii fion d'une fainte larme que Notre Sauveur Metenf. répandit à Bethanie à la réfurrection du Lazare, & qu'il donna à Marie-Magdelaine. Cette fainte larme fut confiée par un Che- Hiftoire de valier de la famille des Baudoches, à la Cha- Lorr.1.2.9. pelle de Notre-Dame des Champs; ce Chevalier l'avoit rapportée de la Terre Sainte. Bertrand le Hongre, fondateur des Peres Célestins de Metz, avoit une dévotion particulière pour l'Eglife de Notre-Dame des Champs, où il alloit prefque tous les jours entendre la meffe, qu'il y faifoit dire par fon Chapelain. L'on a vu dans l'histoire de Lorraine qu'il faillit un jour, l'an 1366. d'être enlevé par des avanturiers, qui s'étoient mis en embuscade pour le prendre. Ils le prirent en effet ; mais ils furent obligés par le fecours qui arriva de le relâcher..

9.

Ce Prieuré fubfiftoit encore le 9: Août 1427. qui eft la datte du teftament de Thiébaut de Vic, fils de feu Jehan de Vic, Chevalier, qui donna à Notre-Dame des Champs, hors les murs de la ville de Metz, fon harnois de joûte & tournois, & celui qu'il portoit quand il montoit à cheval, excepté la cotte de fer, pour la mettre en ladite Eglife de Notre-Dame, au lieu de ce qu'on a mis en l'Eglife de Notre-Dame la Ronde en la grande Eglise de Metz.

Ce Prieuré avec fon Eglife fut détruit comme beaucoup d'autres en 1444. lors du fiége de la ville de Metz par le Roi Charles VII. & le Duc René de Lorraine. Alors les Religieux de Notre-Dame des Champs fe retirerent dans leur premier monaftere de Chezi. Les biens qui en dépendoient furent diffipés & envahis par divers particuliers, qui fe les approprierent, & fupprimerent probablement les papiers & monumens qui nous auroient appris quels étoient les fonds & les dépendances dudit Prieuré ; les Peres Antoniftes de Pont-à-Mouflon en ont eu la meilleure partie, ce qui a donné lieu à leur tres de faint Arnoû manufcrits. Voyez auffi Meurifle, paétablissement

(a) Chronique manuferite de Philippe de Vigneule, fol. 206. 197. D. Pierre des Crochets, recueil des Char- | ge 402.

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établiffement dans la ville de Metz, comme nous le dirons ci-après.

On lit dans les archives de faint Symphorien de Metz, qu'en 1187. il y eut tranfaction paffée entre Daniel, Abbé de faint Symphorien, & le Prieur de Notre-Dame des Champs, au fujet des dixmes de la Grange, (apparemment la Grange aux Ormes) appartenantes audit Prieuré. On fait de plus qu'en 1183. quelques Religieux de Notre-Dame des Champs près la ville de Metz, furent 'envoyés en Alface, pour y rétablir le Prieuré de faint Valentin de Roufach, dépendant de l'Abbaye de Chezi en Brie.

Antoniftes à Metz.

Le Prieuré de Notre-Dame des Champs, dont on vient de parler, ayant été détruit & abandonné en 1444. les Peres de faint Antoine qui avoient dès long-tems auparavant un hofpice à Metz, dépendant de la Commanderie du Pont-à-Mouffon, acquirent, on ne fait à quel titre, la place du Prieuré de Notre-Dame des Champs, & la plus grande partie des fonds qui lui appartenoient, & les unirent à leur hofpice de Metz, en forte que le Religieux qui demeuroit dans cette maifon prit le titre de Prieur de Notre-Dame des Champs; leur demeure étoit alors (vers l'an 1457.) dans la rue deffus les moulins: mais cette maison leur fut ôtée en 1552. au tems du fiége de Metz formé par l'armée de l'Empereur Charles V. & les freres Cordeliers obfervantins, nommes frères Baudes, du nom de leur fondateur, furent établis en leur place. Ils n'y demeurerent que quatre ou cinq ans, & en furent challes enfuite des accufations formées contr'eux par l'Abbé de Freiftroff,

En 1561. le Roi ayant fait bâtir la Citadelle de Metz, les Dames Religieufes de S. Pierre qui étoient dans la place qu'occupe ladite Citadelle, furent transferées dans la maison des Peres de faint Antoine, dans la ruë deflus les Moulins: mais il est très croyable qu'elles ne s'y retirerent pas fitôt, puif qu'on trouve un Acte de l'an 1578. où Ulric, Commandeur du Pont-à-Mouilon & Prieur de Notre-Dame des Champs, confent à ce que les Dames de faint Pierre fe retirent dans la maifon des Peres de faint Antoine fituée dans la ruë deflus les Moulins. Cette ceffion fe fit entre les mains & en préfence de Meffire de Thevalle, Gouverneur pour Sa Majefté dans la ville & pays de Metz, en l'absence de M. le Comte de Rez & de M. le Préfident Viart.

Par le même Acte, le même M. de Thévalle, au nom du Roi, donna au Prieur de

Notre-Dame des Champs en indemnité, la
propriété & le fond d'une maison & Cha-
pelle fituée d'une part fur la place Faucáte,
& d'autre part fur la rue des Parmentiers;
cette habitation qui venoit de faint Vincent
de Befançon, fervit de demeure aux Peres
Antoniftes jufqu'en 1670. qu'ils s'établirent
pour la troifiéme fois en la rue Mazelle, où
ils font encore aujourd'hui, dans une mai-
fon qui avoit été aux Dames Urfelines, &
qu'elles ont quittée, parce qu'elles étoient
trop refferrees, & elles fe font placées près
l'Abbaye de faint Vincent.

Les Peres Celeftins à Metz.

Les Peres Céleftins de Metz, (a) furent fondés en 1370. par Bertrand de Hongre, riche Bourgeois, & Aman de Metz.

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Hiff.de Lorr. t. 2.

620.

Deux Celeftins de Paris, Lorrains de naiffance, étant venus à Metz en 1368. fe firent connoître à Bertrand le Hongre, & accepterent une Chapelle qu'il avoit fait bâtir pag.619. dans la ville, & où il faifoit dire la Meffe tous les jours. L'acte de cette ceffion fut paffe à Metz dans les formes en 1370. & dès lors ces bons Religieux commencèrent à célébrer l'Office dans cette Chapelle, & firent leur demeure dans les lieux réguliers que le fondateur leur fit bâtir. L'Evêque Thierri Bayer de Boppart, confacra leur Eglife, & cet établitlement s'eft beaucoup augmenté dans la fuite. Ces Religieux viennent de bâtir une maifon magnifique, ce qui donné un air tout nouveau à leur Monaftere.

Il y a dans leur Eglife une image de la Ste. Vierge, que l'on tient depuis long-tems pout miraculeufe. Nous citons quelquefois une chronique manufcrite des Celeftins, compofee par le R. P. Lutange, Religieux CéIeftin de Metz. Elle finit en 1550.

Francifcains à Metz.

Les Francifcains furent établis à Metz en 1216. leur Eglife fut bâtie aux frais d'u ne Bourgeoife, nommée Odile de Belgrée; au licu même où la maifon étoit fituée, & ne fut achevée ne fut achevée que vers l'an 1236. On tint un Chapitre général de l'Ordre en cette maifon l'an 1249. où l'on dit qu'affista faint Bonavanture. En 1276. leur Eglite fut confacrée par Thierri Bayer de Boppart: on y tint encore un autre Chapitre général en 1518. & un autre en 1554. par le moyen duquel l'Empereur Charles V. faillit de furprendre la ville. Voyez l'Hiftoire de Lorrai ne, Tome II. liv. 32 art. LXIX. pag. 1339.

Cordeliers obfervantins à Metz.

Les Cordeliers Observantins, ou Freres

(4) Philippe de Vigneule, page 338. verfo met leur fondation en 135

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468.

Meuriffe de l'Obfervance, s'établirent à Metz vers hiftoire de l'an 1438. fous l'Evêque Conrade Bayer. Mietz, P. Un Amant de la ville de Metz, nommé Jean Georges, de la famille des Baudes, leur fit bâtir une Eglife, & eft confidéré comme leur fondateur, d'où leur eft venu le nom de Freres Baudes. Leur maifon fut d'abord bâtie en grande Meze, où eft à préfent le retranchement, & fut ruinée au fiége de Metz en 1552. avec la maifon des fœurs Colettes, & l'Eglife paroiffiale de faint Hilaire le grand. Les Frères Baudes furent alors transférés à la Commanderie des Peres de faint Antoine, où font aujourd'hui les Daines de faint Pierre mais ces Freres Baudes s'étant dérangés, furent accufés par un Abbé de Freiftroff, & les accufations s'etant trouvées véritables, ils furent hontcufement chaflés de la ville de Metz.

Dominicains à Metz.

Les Freres Prêcheurs, ou Dominicains, furent reçus à Metz, vers le même tems que les Cordeliers, & fous le même Evêque Conrade, en 1215. felon Philippe de Vigneule, ou felon d'autres, en 1221. ils furent d'abord établis où eft aujourd'hui l'Abbaye de faint Arnoû, & leur Eglife qui eft la méme que poffèdent à préfent les Peres Bénédictins de faint Arnoû, fut bâtie aux frais d'un riche Bourgeois de Metz, nommé Regnier Tigniane, qui avoit été Maître Echevin. La premiere pierre de cet édifice fut pofce l'an

1222.

On a vû ailleurs qu'en 1552. l'Abbaye de faint Arnoû & fon Eglife, qui étoient hors les murs de la ville, ayant été renverfees pour prévenir l'ufage que les affiégeans en auroient pû faire contre la place; on tranfporta les Religieux de faint Arnoû, les Reliques & les corps des Empereurs & des Princes qui repofoient dans leur Eglife, dans celle des Peres Dominicains, qui fe font retirés dans une maison du voifinage, où ils font l'Office & enfeignent la Théologie.

Saurs Colettes à Metz.

Il y a deux cfpéces différentes de Reli. gicufes de fainte Claire; les unes s'appellent Damianiftes, & obfervent leur régle à la lettre, & font nommées de l'Ave Maria. Les autres font nommées Urbanistes, & fuivent les mitigations qui leur ont été accordées par le Pape Urbain IV.

Les Damianiftes s'étant beaucoup relâchées de l'observance de leur régle primiti ve, fainte Colette native de Corbie en Picardie, les réforma au milieu du quinziéme Lécle. Elle mourut en 1447.

Philippe de Vigneule dans fa chronique

manufcrite, dit, qu'en 1258. fut fondé & édifié à Metz, le Couvent de fainte Claire fur les murs.

Mais M. Meuriffe affure qu'elles furent fondées en 1482. par une pieufe Dame nommée Nicole Geoffroi, native de Luxeuil en franche Comté, niéce du Cardinal d'Albi, & femme d'un Echevin de Metz, nommé Viriet. Ces bonnes filles ont jufqu'ici perfifté dans la rigueur de leur obfervance, & leur ferveur loin de diminuer, prend tous les jours de nouveaux accroiflemens: elles ne vivent que d'aumônes, vont toujours nuds pieds, gardant une abftinence perpétuelle, & ne fortent point de leur Cloître. Leur Supérieure eft élective & perpétuelle, & porte le nom d'Abelle. En 1552. au fiége de Metz par l'Empereur Charles V. elles furent tranfferées de leur premiere demeure au lieu où font à préfent les Trinitaires, & après y avoir demeuré douze ans, elles furent placées dans l'Eglife des faints Ferroy & Ferrcole, où elles font encore à préfent.

Les Dames de fainte Claire, nommées Urbaniftes, furent fondées à Metz en 1257. par un Bourgeois nommé Fulcon, comme il paroit par la Bulle & confirmation du Pape Alexandre IV. de l'an 1258. elles reconnoiflent pour fondatrice, Agnès de Vallis, qui s'y fit Religieufe dix ou douze ans avant fa mort. Quelques années après, c'eft-à-dire, en 1264. ou 1265: elles embrafferent la mitigation accordée à leur ordre par Urbain IV. en 1264. elles ont pouvoir d'élire leur Abbeffe, qui n'eft que Triennale.

En 1677. le Roi prétendit être en droit de nommer des Abbesses à ces filles, en vertú de l'Indulte, qui lui accorde la nomination aux Abbayes. En effet il y nomma une Abbelle, qui fe fit mettre en poffeffion par force. Le Pape étant intervenu, & la chofe ayant été plus ferieufement examinée, S. M. fe defifta, & ces Religieufes fe font maintenues en poffeffion de choifir leurs Abbeffes.

Dames Prêcherelles à Metz

Les Religieufes Prêchereffes de St. Dominique, s'établirent à Metz vers l'an 1270. On ne connoit point leur Fondateur dans cette Ville, & peut-être n'en out-elles point cû de particulier. On croit que plufieurs faintes Filles, qui vivoient enfemble au Quartier du Pontifroy, ayant pris la réfolution de former entr'elles une Communauté réguliére, obtinrent de Laurent, Evêque de Metz, la permiffion d'embrafler l'institut de St. Dominique, & de fe cloîtrer.

Philippe de Vigneule met la fondation des Sœurs Prêcherelles à Metz, en l'an 1221. fous le Maîtte Echevin Pierre Graissechait.

1.

LORRAINË. tous les ans aux Dames de fainte Gloffinde une rente annuelle, pour ce que le portail de leur Eglife eft pofe fur le terrain de ces Dames. Ces Religieux fe font aggrandis infenfiblement, & font aujourd'hui fort bien

LA
Quelques filles dévotes fe mirent fous l'Or-
dre de faint Dominique, & leur aggregation
fut confirmée au Chapitre général de l'Or-
dre tenu à Florence l'année 1281. Voici la
copie de l'acte de leur réception.

Noverint Univerfi præfentes litteras inf-
pecturi, quod nos Johannes Magister Ordinis
F. F. Pradicatorum deffinitores Capituli gene-
ralis, anno Domini millefimo ducentefimo oc-
togefimo primo Florentia celebrati, confirma-
vimus quod per Deffinitores generalis, & im-
mediate prateriti Capituli generalis celebrati,
fuper receptione fororum loci Metenfis ad con-
ventum nostri Ordinis extitit approbatum. In
cujus confirmationis teftimonium, Sigillum
noftrum duxi Præfentibus apponendum. Da-
tum Florentia anno Domini 1281. In nostro
Capitulo generali. Chirographo F. Raoul de St.

Michel.

Frere Raoul de faint Mihiel, Religieux de faint Dominique, qui avoit reçu la commiffion de prêcher la croiflade à Metz, en 1293. contribua beaucoup à leur établiffement, par les aumônes des gens de bien qu'il leur procura. En 1281. les P. P. Dominicains aflemblés en Chapitre général, confirmerent l'aggrégation de ces Religieufes à leur Ordte. (a) Elles quitterent en 1278. le voisinage de Pontifroy, & s'établirent au lieu nommé alors la Cour de Vic, où elles font encore aujourd'hui; elles font dirigées par les Peres de leur Ordre.

Auguftins à Metz.

bâtis avec une belle Eglife. Voyez Philippe
de Vigneule, fol. 295. verfo. Il dit qu'ils s'é-
tablirent fur le terrain de faint,Thiébaut.
Carmes à Metz.

manufcrite, dit, que ce fut le Roi S. Louis,
Philippe de Vigncule dans fa chronique
qui le premier aména les Carmes en France
fondé en deça de la Mer.
& que leur Couvent de Metz, eft le second

n'avoir rien trouvé fur l'établiffement de
M. Meurifle, Suffragant de Metz, affûre
qu'il croit qu'ils y furent établis fous le
ces Religieux à Metz, avant l'an 1275. &
gou-
vernement de Jacques de Lorraine, Evêque
de Metz. Ce Prélat a gouverné depuis 1238.
jufqu'en 1260.

En 1275. Laurent Evêque de Metz, accorda permiflion aux Peres Carmes, de faire une quête dans fon Diocèse, pour achever leur Eglife, qui eft grande & belle. En 1 368. Robert Comte de Bar, ayant été fait prifonnier dans une bataille, qui fe donna près la ville de Ligni en Barrois, entre fes gens & les Meffins, fut améné dans la ville de Metz, où il demeura jufqu'à l'entier payement de fa rançon. Pendant ce tems il fit travailler à l'Eglife des Carmes, à l'entrée de laquelle on voit fa Statue, avec celle de la Comteffe Marie, fon épouse.

On met l'établissement des P. P. Auguf En 1370. le Comte de Bar, étant forti tins à Metz, fous le Pontificat de Jacques de fa prifon de Metz, donna par-dessus fa de Lorraine, Evêque de Metz. Meurifle af- rançon, dix huit mille piéces d'or, nommées fûre n'avoir rien trouvé pour les Auguftins riftes, qui furent employées à parachever avant l'an 1266. ni pour les Carmes, avant l'Eglife des Carmes de Metz; en même tems, 1275. apparemment, dit-il, parce que leurs dux riches marchands de cette ville, se piCouvens n'ont été fondés que peu après, par querent d'émulation, & à qui plus, donnele travail & l'induftrie des Religieux, & par rent pour la même Eglife, une chauffe pleiles aumônes des gens de bien, fans qu'aucune d'or & d'argent; & on dit que cet argent ne perfonne puiflante s'en foit déclarée fon- fut employé à faire le portail de l'Eglife des Carmes. Auparavant elle étoit fort petite, & fituée où eft à préfent le Cloître, au milieu duquel étoit un gros arbre qui occupoit la place, où cft maintenant le maître Autel.

datrice.

Philippe de Vigneule dans fa chronique manufcrite, met la fondation des Auguftins à Metz, vers l'an 1300. & dit qu'ils furent établis par l'aumône de plufieurs bonnes gens, fur le territoire de l'Eglife de faint Thiebaut. Ailleurs fol. 286. verfo, il dit qu'ils furent établis à Metz en 1259. qu'il y avoit auparavant au lieu où ils font établis, un petit Oratoire, où demeuroient des efpéces de Religieux nommés Ceflès, qu'on dit avoir été des Templiers ou Hofpitaliers de Jerufalem. Ces Peres Auguftins doivent

Récollets à Metz.

Les Religieux Francifcains s'étant relâchés de leur ancienne ferveur, furent réformés vers l'an 1484. par le vénérable Pere Jean de la Priella, qui avant que d'être Religieux Franciícain, étoit Comte de Bennolcalar en Efpagne. Il prit l'habit de Religieux des mains du Pape Sixte IV. en 1484. & obtint

(a) Meuriffe, hiftoire de Metz, page 479. Mais il paroit qu'il n'étoit pas bien informé. Il faudroit voir les mémoires manufcrits du P. Plainprey, Dominicain, fur le Couvent des Prêchereiles de Metz, Idem pag. 468.

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