Images de page
PDF
ePub
[ocr errors]

On remarquoit dans la nef les maufolées de
plufieurs Ducs & Comtes de Bar, repréfen-
tés en relief, d'une aflez mauvaise foulptu-
re; mais où l'on voyoit leurs anciens ha-
billemens, & d'autres chofes remarquables,
qui feroient aujourd'hui très précieuses aux
perfonnes éclairées, & qui ont du goût
pour l'antiquité. Mais les Maçons ont tout
mis en pieces à leur ordinaire; la faute qu'on
a fait, c'eft de ne les avoir pas fait deffiner
avant qu'on démolit l'ancienne Eglife. On
voyoit de même quelques tombeaux des an-
ciens Abbés, & d'autres perfonnes de la
Ville, mais prefque tout cela a été détruit
par les Ouvriers, qui ont travaillé à l'E-
glife moderne.

[ocr errors]

vers. Ils furent fondés en 1622. par le R. P. Jean Beltems, Jéfuite, fils de Jean Beltems, riche Marchand à St. Mihiel, & de Paquette Longeau.

Les Chanoines Réguliers de la réforme du Bienheureux Pierre Fourrier, furent établis à St Mihiel le huit Octobre 1643. & fondés par Mr. Michel Bourgeois, natif de St. Mihiel, & alors Chanoine de l'Eglife Cathédrale de Verdun, à condition que ces Religieux feroient chargés d'enseigner les jeunes garçons à lire & à écrire, & à leur montrer les premiers élémens de la langue latine. La premiere fondation de ces Religieux, a depuis été confidérablement augmentée, & aujourd'hui ils enfeignent les baffes claffes jufqu'en Réthorique.

Les Carmes déchaufsés s'établirent d'eux

L'on y a confervé une grande partie des
Ouvrages de fculpture de Leger Richier,
excellent Sculpteur en figures, qui font ré-mêmes en cette Ville en 1645.
pandues dans les Autels qu'on a bâti dans
Îa croisée & dans la nef de la nouvelle Egli-
fe. Le grand Crucifix & les figures qui l'ac-
compagnoient, étoient très cftimées; mais
comme elles n'étoient qu'en bois, il n'en
refte guères que la Vierge de pitié, qui fe
voit à l'entrée du chœur du côté du midi,
& le Crucifix qui eft au fond du réfectoire.
La Chaffe de faint Anatole, Evêque de
Cahors, apporté à St. Mihiel, fous le ré-
gne de Charlemagne, eft très ancienne.
Mais elle n'a rien de remarquable pour l'hif
toire, elle eft d'un goût fort gothique, &
les figures qui l'accompagnent & qui lui
fervent d'ornement, fe fentent bien du
peu
d'habilité de l'Orfevre qui les a faites.
L'on conferve dans l'Abbaye de St. Mi-
hiel, la Chapelle du Cardinal de Retz, fa
Croffe épifcopale, fa Bibliothèque très bien
choifie & très bien conditionnée, & quel
ques anciens manufcrits qu'il avoit ramal-

Les Religieufes de la Congrégation n'ont pas été proprement fondées; elles font en quelque forte l'ouvrage de la divine Providence. Elles arriverent à St. Mihiel au nombre de quatre, le fept Mars 1601. Madame Judith d'Apremont, Chanoinefle de Poutlay, leur donna une maison. En 1615. elles furent érigées en Congrégation par Bulles de Paul V, voilées & cloitrées en 1618. par Charles de Lorraine, Evêque de Verdun, qui en fit lui-même la cérémonie. Ce Monaftere eft le premier des Dames de la Congrégation de Nôtre-Dame, de l'Ordre de faint Augustin, en Lorraine.

[blocks in formation]

Les Annonciades céleftes, établies en 1619. fur le feul fond de la Providence, par le moyen de quatre pauvres filles venant de Bourgogne, fous la conduite d'une Religieufe Profeffe, nommée Marie-Gabriele Woirin de Vefoul, qui fut leur premiere Supérieure. Après avoir occupé dans la Ville deux maifons à loyer, elles prirent le cloître le vingt-cinq Octobre 1626. dans celle où elles font aujourd'hui, qu'elles avoient fait bâtir du fond des charités, n'ayant pour toutes provifions, ainfi qu'il eft écrit dans leur hiftoire, que fix boiffeaux de bled, un quart d'orge, autant de pois, une chopine de beure fondu, une demic corde de bois, quatre fagots & trente livres en argent.

Les Carmelites furent auffi reçues à St. Mihiel en 1628. fans autres fonds que ceux

de la Providence.

L'Hôpital fondé, partie des biens de l'ancienne Aumonerie de l'Abbaye, partie des biens qui appartenoient à la maison du Comte Thiebaut de Bar, qui en fit l'union à l'Hôpital, & partie des donnations particulieres des Fideles. Cet Hôpital qui eft attenant à l'enceinte de l'Abbaye, eft dirigé par un Religieux aumonier, à la nomination

[ocr errors]

Hift. de Lorr. t. 2.

Hift. de

Verdun, p

de l'Abbé, & les biens en font adminiftres redes Evêques de Verdun, confirmée à cette
par un Bourgeois, auffi à la nomination de Eglife par Frideric Barberoufle en 1156.
l'Abbé, qui le choifit dans le nombre de Enfin il eft parle fouvent de l'Abbaye de 89.3445.
& Hift.de
fix qui lui font préfentés par l'Hôtel de Ville. Muraut, Ordre de Prémontrés, fondée en
Les comptes font reçus par les Aumoniers 1157. par conséquent beaucoup plus mo-
Religieux de l'Abbaye.
derne que faint Gerard Evêque de Toul,
dans le Diocèfe duquel elle fe trouve.

Il y a dans la même Ville une maifon de Charité, commencée il y a environ cinquante ans, par quelques Dames pieufes de St. Mihiel; on y a uni une maifon de la Providence, fondée pour de pauvres Orphefines , par Madame de Tavanne & Mada

me de Sarrazin.

Il y a à St. Mihiel, Bailliage, Prevôté, Maîtrife, Hôtel de Ville & un Bureau de Recette. A ce Bailliage réfortiffent les Prevôtés de St. Mihiel, d'Apremont, d'Hatton chatel, de Bouconville, de Briey, de Conflans-en-Jarniti, de Foug, de Norroile Sec, de Ruppes, de Sancy & de Sampigni.

Il y a à St. Mihiel environ douze cens cinquante habitans, un Fief auprès de la Ville, nommé Procheville, appartenant aux héritiers de Mr. de Mercy, Lieutenant Général au Bailliage, &c.

La chronique de Phlippe de Vigneule, tom. 3. pag. 358. porte qu'en l'an 1500. fut commencée l'Eglife Paroiffiale de St. Mihiel, celle de Rembercourt & celle de Thienville, qui font à préfent belles & magnifiques.

Le même Vigneule dit que les eaux furent fi grandes, qu'elles renverferent une grande partie du pont de St. Mihiel, bâti depuis peu en pierres à grands frais.

MIRABEL, Mirvault, Miroval, Muraut. Il eft parlé dans notre hiftoire du Château de Mirabel, ou Mirevaut ; Etienne de p. 64.preu- Bar, Evêque de Metz, qui eft mort en 1163. acquit Castrum Mirabel & Falconis montem. St. Gerard, Evêque de Toul, qui Ibid. pag. eft mort en 994. acquit pour fon Eglife le Château de Muroval, qu'il acheta du Comte Varnere, ou Garnier. Ailleurs ce Château eft nommé Miroval.

ves.

149.

Pag. 174.

[blocks in formation]

Ibid. t. 7. pag.44.

5 Ibid. . 8.

[ocr errors]

pag. 6.

1

de la Mark.

Dans l'Hiftoire de Verdun il eft fait mention de Miroalt, ou Muraut, ancienne Ter

Il est donc queftion ici de fixer la fituation de ces Châteaux, car pour celle de l'Abbaye de Muraut, elle eft affez connuë.

On fait auffi que Miralt, ou Muraut, au Diocèfe de Verdun, étoit environ à deux lieues de Dun, vers l'orient.

Lorr. t. 2.

p. CCIE.

Mirabel, ou Mirebaut, au Diocèse de Meurisse, Metz, étoit un ancien fond de cette Eglife. hiftoire de Je n'en connois point aujourd'hui fous ce Metz, p. nom; mais nous trouvons dans ce Diocèse 397. plufieurs lieux du nom de Morville; par exemple, la Paroifle de Morville dans le Doyenné de Nommeni, apparemment Morville fur Seille. Voyez M. Maillet, à la collation de l'Abbé de faint Arnoû; Morville dans l'Archidiaconné de Vic, à la collation du même Abbé. Morville dans le Doyenné de Dieulewart, à la nomination du Chapitre de faint Gengoul de Toul.

&

Annal.

303. 304:

Dans le Diocèle de Toul, nous ne connoiflons à préfent aucun lieu du nom de Pramonft. Miroval, où Muroval, finon l'Abbaye det. 2. pag. Muraut, qui eft du Diocèle de Toul, eft nommée dans les monumens du pays: Mira-vallis, ou Murault, ou Murévaut, & dès fon origine elle fut confirmée par Henri, Evêque de Toul en 1157. ce qui fait conjecturer qu'elle fut bâtie fur un ancien

[ocr errors]

fond de l'Evêché de Toul. En effet dans les lettres de confirmation dont on a parlé, l'Evêque Henri en plus d'un endroit dit ces paroles: & ex noftra conceffione, après avoir exprimé le nom de ceux qui ont fait quelques biens à cette maison. Mais dans la Bulle d'Aléxandre III. de l'an 1180. il eft porté que le lieu de Mirvalde, où le Monastere eft bâsi, a été donné par Henri & & Viard de Roboville, & par leurs héritiers. Et le Pape Lucius III. en 1182. dit exprefsément que Pierre, Evêque de Toul, a accordé à l'Abbé Guillaume, locum ipfum in quo prafata Ecclefia fita est, cum omnibus pertinentiis fuis, locum Moroni vallis cum omnibus pertinentiis fuis, quam Petrus Tullenfis Epifcopus Ecclefia veftra conceffis ad oratorium ibi vobis faciendum.

Ainfi il y a tout lieu de croire que Miroval, ou Muroval, qui avoit été acquis par faint Gerard, eft le même que Mirvant ou Muraut, dont nous parlons ici.

On peut voir en particulier l'article de l'Abbaye de Muraut.

P. CLXXI.

[merged small][ocr errors][merged small]
[ocr errors]

MIRE COURT,

&l'Abbaye de Pouffay.

La Ville de Mirecourt eft fituée dans le Chaumontois, fur la riviere de Madon, elle eft du Diocèse de Toul, à huit lieues de Nanci, neuf de Lunéville, trois, & demie de Vezelize. On croit que fon nom dérive du dieu Mercure, qui y étoit adoré; on l'écrit quelquefois Mirecourt, quelquefois Méricourt, ou Mercorium. On n'en trouve rien dans les anciens Géographes.

Hift. de Dans des titres de l'Abbaye de BouxieLorr. t. 1. res-aux-Dames, il cft parle en deux en P. 371. droits, Murci - curtis, ou Murici - curtis. 377. ann. Ces Dames y avoient un Manfuss un Su965. 966. jet, un ménage. Ne feroit-ce pas Mirecourt? Il paroit qu'autrefois la Seigneurie de Mirecourt appartenoit aux Comtes de hiftoire de Toul; & on trouve un accommodement Toul, pag. fait par Bertholde, Evêque de Toul en 1015. entre le Comte Ulric, ou Odelric, & le Comte Varnere, au fujet de Bouzemont, village au territoire de Mirecourt.

Benoit,

$7.

Nous favons certainement que la Terre de Mirecourt a appartenue long-tems aux Comtes de Toul, & que ces Comtes étoient très puiflans, comme il paroit par les riches fondations d'Abbaycs & de Prieurés qu'ils ont faites, & par les alliances qu'ils ont prifes dans les Maifons de Lorraine, de Vaudémont, de Bar; par les éminentes dignités qu'ont pofsédées les Seigneurs de cette Maifon. On peut voir la Généalogie que nous avons donnée des Comtes de Toul.

En 1234. Frideric Comte de Toul, affranchit les Bourgeois de Mirecourt, & donne pour garant de fes promelles, fon frere, le Seigneur Renard. On remarque dans cette chartre,qu'il parle comme Souverain & Maitre abfolu de fes Sujets; il taxe ce que chacun d'eux lui doit par année, tant pour chaque cheval, pour chaque vache, chaque veau, chaque poulain, chaque chevre; tant pour les Laboureurs, tant pour les fimples Maneuvres; il taxe les amendes champêtres; i un Bourgeois de Mirecourt commandé par fon Seigneur, pour aller hors de la Ville, foit pour faire la petite guerre, propræda facienda, ou pour autre chofe femblable; s'il méprife d'obéir, il payera douze deniers. Il fervira le premier jour à fes dépens, les jours fuivans, le Comte pourvoycra à fa fubfiftance. En cas d'alarmes, où il faudra fortir de la Ville pour repouffer l'ennemi, celui qui négligera de fortir en armes, payera dou

ze deniers d'amende.

Il régle les corvécs ordir aires dues au Seigneur, les gardes dues à la Ville pendant la nuit, au non.bre de quatre chaque nuit.

Quand le Comte viendra à la Ville, les Bour-
geois fourniront le foin à fes chevaux, la
premiere nuit ; les jours fuivans on leur don-
nera pour la nourriture de chaque cheval,
une obole. En tems de guerre,
ils fourni-
ront un plus grand nombre de gardes. Si
l'Envoyé du Seigneur arrivant à la Ville, ne
trouve point de poules à acheter, il en tuera
tant qu'il voudra, en payant pour chaque
poule deux deniers. Il ne permet point à au-
cun de fes gens d'appeller en duel un Bour-
geois de Mirecourt. Si l'on trouve un hom-
me dans le jardin d'un autre, il perdra l'o-
reille, ou payera cinq fols. Un Pêcheur qui
pêche à la grande Naile, doit au Seigneur
chaque femaine un fervice de poiffons. Il
n'eft point permis de vendre du vin pendant
le mois de May, qu'en payant certaine som
me au Seigneur. Il en excepte le Prêtre ou
Cure, les Gentilshommes & les perfonnes
de la famille du Seigneur ; c'est à-dire, fes
Officiers, fes domestiques & fes gens.

Il parle en paflant de la Seigneurie de Sta Pierre, in poteflate fancti Petri, qui étoit apparemment aux Dames de Remiremont, qui font collatrices de la Cure de Mirecourt. Il infinue auffi qu'il étoit Seigneur de Charmes, comme de Mirecourt, en difant qu'il pourra avoir à Mirecourt, un ou deux fours bannaux, dont les Bourgeois de ladite Ville auront le même ufage que ceux de Charmes ont eu cy-devant dans leurs fours ba naux de Charmes.

En effet la même année 1234. le même Frideric, Comte de Toul, donne ou vend à Thirion Camufet, la moitié des fours de Charmes ; & encore la même année il donne à Arnoù, Chevalier de la Brefle, en fief & hommage, les copelles du marché de Charmes.

Et en 1235. il s'engage de ne vendre ni engager le Comté de Toul en d'autres mains, qu'en celles du Duc Mathieu II. & en 1240; il engage ledit Comté de Toul audit Duc, pour la fomme de trois cens livres de Provénéfiens fortes, &c.

Ce Frideric, Comte de Toul, & Seigneur de Mirecourt & de Charmes, eut un fils nommé Ovede, dont on a parlé dans la Généalogie des Comtes de Toul.

Ovede ou Eudes, Comte de Toul & Seigneur de Mirecourt, avoit épousé en premieres nôces Ifabelle, dont il eut une fille nommée fabelle, qui époufa Simonin, fils de Brun de Rofieres, avec lequel elle vendit en 1284. au Duc Ferri III. ce qu'ils Longene avoient à Mirecourt, & voilà par où les Ducs de Lorraine ont acquis la Seigneurie partie p de cette Ville, qui toujours depuis eft de- 149. meurée tous leur domination. Mr. l'Abbé de

état de la

France,

Hift. de

de Longuerue dit que depuis environ deux
cens ans ils y ont joint la Seigneurie de
Montfort, qu'ils tenoient auparavant en fief
des Seigneurs de Champagne. Monfort eft
au voifinage de Mircourt.

Pendant la guerre du Duc Charles de Bourgogne contre la Lorraine, les BourguiLorr. t. 2. gnons s'emparerent de Mircourt,& s'y maintinrent quelque tems, jufqu'à ce que les Lorrains les en chafferent en 1476.

pag. 1037. &t. 3.72. 1.24. preu

ves.

Elle changea auffi plufieurs fois de maître durant la guerre du Due René d'Anjou contre le Comte Antoine de Vaudémont: comme Mircourt n'eft point bien fortifiée, elle n'a jamais été en état de foutenir un fiege dans les formes. En 1438. le Capitaine Fort- d'Epice, qui étoit au fervice du Comte de Vaudémont, fe rendit maître de Mircourt, ce qui obligea le Maréchal de Lorraine d'appeller à fon fecours les Capitaines de France, favoir: Lahire, Pothon, Hift. de Blanche-Fleur & autres, pour venir au feLorr. t. 2. cours de la Lorraine. Ils reprirent Mircourt pag. 816. de tems après le Capitaine Floquet gapreuves p. peu iji. gné par cinq mille falus & un courtier que lui donna l'Evêque de Metz, quitta le parti d'Antoine, Comte de Vaudémont, & re. mit Mircourt aux Lorrains.

verneur de cette Place, Charles fe retira d'a-
bord à Lunévile, & de là à Mircourt, où
il fit venir la Ducheffe Nicole fon époufe,
& la Princeffe Claude fa foeur, dont il fe dé-
fioit à caufe de leurs prétentions à la cou-
ronne de Lorraine. Le Duc Charles paffa
l'hyver à Mircourt, dans toutes fortes de
divertiffemens.

s'exécuta point, comme on le peut voir dans
l'Hiftoire de Lorraine.

609.

Le 20. Août 1641. la Ville de Mircourt fut inveftie par le Sr. de Folleville avec 500. Moufquetaires & 50. chevaux. Les portes lui furent ouvertes, & comme il reftoit une efpèce de Fort à réduire, l'Armée françoise etant arrivée à deux heures après midi, on appliqua le Mineur, & le lendemain à fept heures du matin on capitula. Duhallier y arriva à tems pour figner la capitulation, & la Garnifon Lorraine fe retira à Sierk. Après la paix des Pyrenées en 1663. la Ibid. 1.3 pag.60s. Lorraine ayant été rendue au Duc Charles IV. à condition que Nanci feroit démoli, ce Prince fe retira de nouveau à Mircourt, pendant qu'on travailloit aux démolitions de fa Capitale: Il s'y occupoit aux divertif femens de la chaffe. Comine il alloit affez fouvent à l'Abbaye de Pourfas, ou Poutsai, il y fit connoiffance, & y prit de l'amitié pour la jeune Comtefle Ifabelle de Ludres, Claude de Rinac, Sieur de St. Balmont, connue fous le nom de la belle de Ludres, Montureux, Sandaucourt en partie, && réfolut de l'époufer; mais la chose ne Bailli de Vôge, ayant remarqué pendant le fejour de quelques mois qu'il fit à Mircourt en 1574. divers abus qui s'y commettoient, publia fon ordonnance provifionelle le premier Mars de cette année, portant défenfe de contrevenir aux anciens Réglemens faits par S. A. le Duc de Lorraine, & ordre à fes Officiers de les faire obferver dans la rigueur, fous les peines y portées ; d'empêcher la fréquentation des Cabarets & les depenfes qui s'y faifoient, fouvent au très-grand doinmage des familles; ordre de pourvoir à la netteté & propreté de la Ville, en ôtant chacun en droit-foi les boues & immondices qui fe trouvent devant & derrière les maifons, & les transporter hors de la Ville; de réprimer les blafphêmateurs & jureurs, fous les peines portées par les Ordonnances du Prince; de garder religieufement les Fêtes commandées par l'Eglife; de bannir les brelands & jeux de hazard, le tout fous de grieves peines, qui feront augmentées à mesure que les tranfgreffions deviendront plus fréquentes & plus affiduës.

Mircourt fouffrit à peu près les mêmes viHift. de ciffitudes que les autres Villes du Pays, penLarr.. 3 dant les derniéres guerres de Lorraine fous pag.247. le Duc Charles IV. Ce Prince après la reddition de Nanci au Roi Louis XIII. en 1633. pendant que le Duc de Braffac étoit Gou

248.

Le Duc Charles s'étant de nouveau brouillé avec la France, & étant forti de fes Etats en 1670. le Maréchal de Crequi furprit Mircourt, & en renverfa les murailles. Il en ufa de même au Pont-à-Mouflon & aux autres Villes murrées du pays: depuis ce tems Mircourt eft demeurée au même état, fans murs & fans défenfe.

Cette Ville étoit autrefois Capitale du Bailliage de Vôge; il y a encore un Bailliage qui comprend cinquante-cinq villages ou hameaux dans fa dépendance; les Dames de Remiremont ont la collation de la Cure & les deux tiers aux Dîmes: la Paroiffe eft dédiée fous le titre de la Nativité de NôtreDame, à faint Dizier & à faint Nicolas ; elle eft à Vroville', village éloigné d'une demie licue: il y a une petite Communauté de Prêtres, & on a bâti dans la Ville une Eglife où le fait l'Office Divin,

Il y a à Mircourt Hotel de Ville, Maîtrife des Eaux & Forêts, Recette des Finances, Recette des Bois, une Brigade de Marêchaufsée, un bel Hôpital dans le Faubourg, du côté de Poussai.

Le B. Pierre Fourier, nommé vulgairement le Pere de Mataincourt, parce qu'il étoit Curé de se Lieu, étoit né à Mircourt

Ibid. t. 3

pag. 671:

en 1565. mort en 1640. On fait à Mircourt des violons qui font eftimés, & des dentelles dont il fe fait un commerce confidérable. On y voit un Couvent de Cordeliers, bâti

en I 444.

Un de Capucins établi en 1609. Des Religieufes de la Congrégation, qui y furent reçues le 26. Mai 1620.

Des Récollectes, ou Religieufes de fainte Claire.

Abbaye de Poulay.

L'Abbaye de Pouffai, ou Porfài, en la tin Portus fuavis; n'eft qu'à une demie-lieuë de Mircourt: elle fut commencée par Bertholde, Evêque de Toul, & achevée par Brunon, Evêque de la même Eglife, qui fut depuis Pape fous le nom de Leon IX. Ce Pape confirma cette fondation le premier d'Octobre 1045. l'Eglife eft dédiée à la fainte Vierge & à fainte Menne, fœur de faint Eucaire on y conferve le corps de fainte Menne dans une chaffe précieufe; on y montre un mantelet de foye & un calice d'or, qu'on tient avoir appartenu au Pape faint Leon IX Les Dames de Pouflai ont depuis environ trois cens ans quitté l'habit de faint Benoît & l'obfervance de fa Régle, & font dans l'ufage de ne recevoir dans leur Chapitre que des Filles nobles, qui font preuve de feize quartiers de nobleffe paternelle & maternelle, jurée par trois Chevaliers. Le Chapitre eft composé d'une Abbelle, d'une Doyenne & de quinze Da mes Chanoineffes, défervies par quatre Chanoines ou Chapellains. On peut voir la lifte des Abbeffes de Pouflai au troifiéme tome

de l'Hiftoire de Lorraine:

En 1220. le Duc Matthieu reçut fous fa fauve-garde l'Abbaye de Pouflai: Matthieu, Comte de Toul, en étoit Seigneur voüés il obligea Henri fon fils de fe contenter des mêmes honoraires que lui.

MATAIN COURT.

A côté de Mircourt fe voit le village de Mataincourt, célébre par la demeure du B. Pierre Fourier, qui en a été Curé, & qui a rendu ce Lieu célébre par l'éclat de fes vertus & par fes miracles. Il eft mort Curé de Mataincourt, & y a été enterré. Il eft Réformateur des Chanoines Réguliers de faint Auguftin de la Congrégation de faint Sauveur en Lorraine, & Inftituteur des Reli.. gieufes de la Congrégation de Nôtre-Dame, qui ont une maison à Mataincourt: les Chanoines Réguliers font Administrateurs de la Paroiffe du même Lieu.

Le Corps du B. Pierre Fourier, Cure de Mataincourt, a été levé de terre en grande

cérémonie, & mis dans une chaffe précieufe par M. Jerôme Begon, Evêque de Toul, au mois de Septembre 1732. en présence de Madame Royale, Ducheffe de Lorraine, & de grand nombre de Seigneurs & Dames; & d'une multitude de peuple du pays.

MOGNEVILLE.

Mognéville, ou Moignéville, Moniaca villa, ou peut-être Media villa, village avec titre de Marquifat, à deux lieuës de Bar-leDuc, dans une très-belle fituation fur la tiviere de Saulx, Diocèse de Toul, Jurifdiction du Bailli, Office, Recette & Bailliage de Bar, Préfidial de Châlons fur Marne, Parlement de Paris; Mr. le Marquis de Choifi en eft Seigneur. La Paroiffe a pour Patron faint Remi; le Seigneur nomme à la Cure & y a une Chapelle fous le titre de faint JeanBaptifte; les Décimateurs font le Seigneur & le Curé; le Seigneur a toute la Dîme, hors un fixieme pour le Curê, lequel outre cela à un certain fixe, que l'on peut voir dans le Pouillé de Toul.

La Chapelle de faint Jean-Baptifte eft à la nomination du Seigneur; le Chapelain eft chargé de trois meffes par semaine. La Chapelle de faint Nicolas, fituée dans le Châ teau, Patron, le Seigneur; charges, deux meffes par femaine; revenu, quatre-vingt frans que le Seigneur donne, un douzième dans la groffe & menue Dîme de Villier-leSec, & un dixième dans la groffe & menue Dîme de Pencey.

Item, un Hôpital.

Item, une Ferme nommée Maison-blan“ che, appartenante au Seigneur.

Le nombre des Habitans du village & de la ferme eft d'environ foixante & dix.

Ce fut à l'occafion de Mognéville que furvinrent les difficultés fur les libertés de Bar & du Barrifien, commencées fous le régne du Roi Charles IX. en 1550. & terminées fous le même Roi en 1551. Le16. Octobre 1572. intervint un Arrêt du Confeil du Roi, qui ordonne que tous les Habitans de Mognéville feront contraints à payer la taxe & cotisation imposées, nonobftant toutes appellations & oppofitions faites & à faire, Sa Majefté s'en attenant la connoillance, & l'interdisant à tous autres.

MONCEL.

Nous connoissons en Lorraine, plufieurs lieux nommés Moncel. 1°. Moncel-fur-laMeurthe, à une lieuë de Lunéville vers l'orient. 2°. Moncel fur-la-Verre, Prevôté de Ruppes. 30. Moncel-fur-la-Meurthe, à deux lieues de St. Diey. 4o. Moncel, Château & Annexe de Jarni'; Mr. le Comte de Gour

« PrécédentContinuer »