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qui a eu pour fuccefleur, M. Mefni, actuellement Curé.

Voici ce qui a donné occafion de bâtir cette belle Eglife, & d'y fonder une Collégiale. Un Seigneur nommé Wilhem, Comte de Torfchviller, d' Archicourt, d'Arcourt & de Gircourt dit Hampalle, fe voyant affiégé dans fon Château de Torfcheviller, & extrémement prefsé, fe jetta dans l'Etang qui étoit à la Porte de fon Château, dans l'efpérance de le paffer à l'aide d'un bon cheval; mais au milieu de l'Etang, le cheval perdit haleine & s'abbarit fous lui; un chien qui l'avoit suivi, n'abandonna pas fon maître, mais le prenant par la genouilliere de la botte, lui aida à gagner le rivage. Au milicu de ce péril, le Comte fit vœu de bâtir une Eglife en l'honneur de faint Nicolas, & étant heureusement forti de l'Etang, il exécuta fon væu, au lieu même où fon cheval s'arrêta au fortir de l'eau, à une licue du lac, qu'il avoit passé fi heureusement.

Cependant la Comteffe fon époufe, qui étoit demeurée dans le Château, voyant fon mari hors de danger, demanda à capituler; on lui permit de fortir feule avec fa Femme de Chambre ; pendant qu'on par lementoit fur les conditions de la reddition du Château, la Dame fit tuer fon petit chien, & l'ayant éventré, elle lui mit dans le ventre, ce qu'elle avoit de plus précieux, puis le recoufit proprement & mit le chien comme vivant, entre les mains de fa fuivante. Ainfi elle fortit heureufement & alla rejoindre le Comte fon mari.

Bien-tôt après, ils commencerent à bâtir l'Eglife dont nous parlons, & avec le fecours de l'Archevêque de Cologne leur oncle, ou leur frere, & par la libéralité des Ducs de Lorraine, & avec leurs biens, qui étoient très grands, ils exécuterent ce qu'ils avoient promis à Dieu. On voit encore aujourd'hui en-dehors fur un arcboutant de cette Eglife, à côté de la Porte du côté du midi, une infcription qui porte м. CCCXXVII. On ignore fi cette datte marque l'année du commencement ou celle de la fin de cet édifice; ce qui peut faire croire que c'eft plutôt le commencement de l'entreprise que la fin, c'est qu'en 1327. l'Eglife du grand faint Nicolas n'étoit pas encore commencée. Elle ne le fut qu'en 1494. & fut achevée feulement en 1544. ainfi de quelle maniere qu'on le prenne, on ne peut pas dire que l'Eglife de Munfter foit faite fur le modele de celle de faint Nicolas. Il faudra convenir au contraire que celle de faint Nicolas de Port,

eft faite fur le modèle de celle de Munster.
Celle-ci furpaffe l'autre en délicateffe & en
hardieffe, & eft fort vafte & fort élevée. ( 4 )
Le maufolée du Comte & de la Com-
tefle, fondateur & fondatrice, cft auprès
de la Sacriftic, en relief, avec le chien qui
eft attaché à la botte du Seigneur, avec
cette infcription: Hic jacet Wilhelm, Do-
minus de Torfchvillenfis, & miles, Anno
M. CCCXXXV.

La Maison de Torfchviller eft très an-
eienne, & étoit feudataire de l'Archevêque
de Tréves, dès l'an 1288. Cette Maison
cit aujourd'hui éteinte; le Patronage de la
Paroifle de Munfter eft au Roi de Pologne,
comme Duc de Lorraine.

La Collégiale de faint Nicolas de Muníter fut unie à celle de Vic, au feizième fiécle, par le Cardinal de Lorraine, fils du Duc Charles III.

Le quatorze Janvier 1537. les Doyen & Chapitre de Munfter au Diocèle de Metz, écrivent à Jean, Comte de Salm, de Fénétrange & de Vivier, que leur Collégiale a été fondée & dottée par fes Prédéceffeurs de Fenétrange, & prient ledit Seigneur de les maintenir dans leurs ufages.

Ce que nous avons dit du Chien attaché à la botte du Seigneur de Wilhem, n'est pas vrai, à ce que m'a dit un Religieux, qui a examiné la chofe avec exactitude. Ce pretendu Chien eft un Lion en relief, qui eft au pied de la Statuë de ce Seigneur, comme il s'en voit ordinairement au pied des figures des Seigneurs fur leus tombeaux.

MURAU, Abbaye des Premontrés.

MURAU, en latin Mira Vallis, Abbaye de l'Ordre de Premontré, fille de l'Abbaye de Sept- Fonts, Diocèfe de Toul, fituée Annal. dans le Bailliage de Chaumont, à deux lieuës Pramonft. de Neuf-chateau, dars un vallon étroit, en- tom. 2. p. tre deux montagnes couvertes de bois, elle 305. fut fondée en 1157. Son premier Abbé fut Villaume, qui y vint avec quelque compagnons animés du même zèle que lui, pour la retraite & la pénitence.

Villaume prêchant dans le voisinage, s'attira de nouveaux difciples & des perfonnes de piété des environs, qui le comblerent de leurs bienfaits, & le mirent en état de bâtir un ample Monaftere, dont on voit encore quelques ruines; aujourd'hui on en a bâti un moins fpatieux, mais plus commode & plus proportionné au nombre de Religieux qui l'habitent, fur tout depuis les Commendes, qui emportent la plus grande

(4) Elle a cent cinquante pieds de longueur en œuvre, & de largeur cinquante, compris les collatéraux.

partie

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Hift. de Verdun,p.

partie des revenus. L'Eglife ancienne fublifte encore dans fa longueur & dans fa largeur.

Les biens de ce nouveau Monaftere furent confirmés par Henri, Evêque de Toul en 1157. Il y avoit anciennement près de Murau, un Monaftere de filles de même Ordre de Prémontrés, mais cet établiflement, non plus que beaucoup d'autres de même inftitur, n'a pas fubfifté. L'Abbay eft en commande; le Monaftere des Religieufes qui étoit fitué fur la montagne voifine, à la diftance d'un jet de pierre, étoit fort fpatieux, comme il paroit par les ruines qui en reftent, & qui font environnées d'un profond folse.

Le Prieuré de Bonnevalle fitué à deux heures de Lunéville, dépendoit originairement de l'Abbaye de Murau; aujourd'hui il cft uni au Monaftere des Peres Prémontrés de Nancy, & en dépend nuëment.

On peut voir la fuite des Abbés de Murau dans le fecond tomé des Annales des Prémontrés › par le Révérend Pere Louis Hugo, Abbé d'Etival & Evêque de Ptolemaïde.

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MUSSEY, ou MUSSY,
près Longuyon.

MUSSEY, on Mufly, près Longuyon, Fief de l'Evêché de Verdun, eft un Châ161. Arrét teau à neuf lieues ou environ de cette Ville, de réunion vers le nord-eft. Il fut cédé en 1159. à Aldu 28.No- bert de Marcey, Evêque de Verdun, par Hillin, Archevêque de Tréves. Comme la Garnifon de Mufley faifoit des courses dans le pays Verdunois, Hillin céda ce Château à l'Evêque Albert, pour l'indemnité de fes pertes, à charge de lui en faire hom

vembre

1680. p.

194.

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las de Neuville, Evêque de Verdun, engagea ce Château à Pierre de Bar, Seigneur de Pierre-fort, à charge de le fecourir contre les ennemis de fon Eglife. Mais les Bourgeois de Verdun s'étant mis en même tems fous la garde & protection d'Errard de Bar, Ibid. pas. frere de Pierre; ces deux freres ne voulurent 325. 327. point agir l'un contre l'autre, ni fournir des troupes à l'Evêque ; ainfi l'engagement de Mulley ne lui fervit de rien. Mufley paffa au Domaine des Comtes de Bar, fans que les Evêques de Verdun en tiraffent aucun autre avantage, finon que les Comtes de Bar, en firent pendant long-tems leurs reprifes des Evêques de Verdun.

En effet Edouard, Comte de Bar en 1322. en fit hommage à Henri, Evêque de Verdun, & en 1397. Robert, Duc de Bar fit auffi fes reprites de Liébaut de Cufance Evêque de Verdun, pour les Terres de Muffey, Clermont, Varennes, Trognon & autres Fiefs qu'il tenoit dudit Evêché. Et en 1436. René d'Anjou, Duc de Lorraine & de Bar, fit pareil hommage pour les mêmes Seigneuries, à Louis d'Haraucourt, Evêque de Verdun, ce qui fe fit avec grand appareil devant le Grand Autel de la Cathédrale, en présence des Chanoines, de l'Evêque de Metz, & de plufieurs Seigneurs. Il y a apparence que c'eft la derniere reprife, qui fut faite de ces Fiefs par les Ducs de Bar, puifque depuis ce tems, on ne trouve plus aucun acte d'hommage rendu ces Princes aux Evêques de Verdun.

par

Mufley étoit Chef d'une Chatellenie, & membre du Bailliage de St. Mihiel. Le Duc Charles IV. fe maintint dans cette Forterefle malgré les François, pendant les guerres avec la France. Mais en 1670. ayant été forcé d'abandonner les Etats, les François prirent Mufley, & le raferent. Il n'a pas été rétabli depuis.

!

Fin de la Lettre M.

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te Gondrecourt.

SUPPLÉMENT

AU PREMIER TOME DE LA NOTICE DE LORRAINE.

A

A.

ABAINVILLE.

BAINVILLE ou ABIENVILLE, Abani-Villa, village à droite de l'Ornain, une demi-lieue au deffous de Gondrecourt-le-Château, diocefe de Toul, bailliage de la Marche, préfidial de Chalons, parlement de Paris. Le Roi en eft feul feigneur. La paroiffe a pour patron faint Martin. Le Chapitre de la cathédrale de Toul nomme à la cure. Décimateur, le même Chapitre pour le tout, en payant la pension du Curé. On compte en ce lieu environ foixante habitans. Archives Il est fait mention d'Abainville dans de Lorrai-un acte paffé en 1318. par lequel Gaune. Layet-thier de Briey écuyer, feigneur de Domange, & Mahaut fa femme vendent Edouard comte de Bar tout ce qu'ils ont en ban & finage, pour une fomme de trois cens vingt livres de bons petits tournois. Abienville eft encore rappellé dans un dénombrement donné par Robert duc de Bar en 1397. le premier avril, au Roi de France, à caufe de fon comté de Champagne. La même année, le 17 février, Alix d'Abienville donna fon dénombrement à Robert duc de Bar, de tout ce qu'elle poffédoit au même lieu, mouvant du Duc de Bar, à cause de fa châtellenie & prevôté de Gondrecourt. Rauxin de Void écuyer en fit de même le 4 mars même année. L'acte eft fcellé du fceau d'André abbé de l'Ifle en Barrois.

Un nommé Pierre de Toul, dit Jobart, écuyer, feigneur en partie d'Abienville, fit fes reprises le 3 feptembre 1456. de ce qu'il avoit audit lieu, auprès de René roi de Jérufalem, duc de Bar.

En 1487. & 1510. Jean-Antoine de Biliftein écuyer, demeurant à Abienville, reprit du Duc de Bar ce qu'il avoit au même lieu. Je trouve encore le dénombrement donné par François de Biliftein feigneur en partie d'Abienville, le 9 février 1564. Claude d'Augy écuyer, feigneur de Bouch en partie, demeurant à Abienville, rend fes foi & hommage en 1574. au Duc de Lorraine, pour maifon & héritages qu'il a audit Abienville au devant du petit pont, pour lefquels il promet faire les fervices & obéiffances, ainfi que le requiert ledit fief.

la

Le duc Charles III. vendit à Charles Coirenot écuyer apoftolique, demeurant en cour de Rome, à charge de réachat, la feigneurie d'Abienville, avec la haute, moyenne & baffe justice, pour la fomme de neuf mille fept cens trois francs Barrois, que ledit Coirenot a remis entre les mains du fieur Jean Vincent tréforier général des finances dudit Seigneur Duc. Ladite vente est du 10 décembre 1588.

Il y a au même licu un fief appartenant aux héritiers de M. de Circourt de Girauvilliers.

Entre le village d'Abainville & la ville de Gondrecourt il y a une forge avec un hameau du même nom d'Abainville, fituée fur l'Ornain. Cette forge appartient aux héritiers de M. le Comte Deffalles.

ABAUCOURT,

ou ABOCOURT SUR SEILLE. ABAUCOURT, ou ABOCOURT SUR SEILLE, village du diocefe de Metz, de l'archiprêtré de Nomeny, dont la

A

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che.

cure eft de la collation du chapitre de Fenetrange, fitué à gauche de la Seille, trois quarts de lieue au deffus de Nomeny. On le diftingue en grand ban, qui eft du marquifat de Nomeny, & ban de Chatemagne, qui dépendoit autrefois d'Amance. Il y avoit dans cette derniere partie une feigneurie, appellée Vintremont, dont il eft parlé dans un titre de l'abbaye de Neuviller en Alface, de l'an 1224. ACHEN.

ACHEN, village, mairie fur l'Eiguel, fitué dans le comté de Bitche, à cinq lieues de Bitche, trois de Sarguemines, de Saralbe & de Bouquenom, diocefe de Metz, bailliage de Sarguemines, parlement de Nanci. Ce lieu eft régi par la coutume générale de Lor

raine.

Archives En 1246. Mathieu duc de Lorraine de Lorr. échangea avec Hugues comte de RiLayette baupierre la ville de Guerfling avec fes cottée Bit-dépendances, de même que les poffédoit Simon comte de Sarrebruche, contre la ville d'Achen, & la forêt & fes dépendances, à condition qu'il lui en feroit hommage-lige après les Evêques de Metz & de Strasbourg, reconnoiffant ledit Duc que ni lui ni fes hoirs ne doivent retenir aucuns des fujets de Guerfling en aucun lieu de fes terres, & que fi cette ville revient au Duc ou à fes fucceffeurs, il rendroit audit Huart celle d'Achen. L'acte eft paffé après la fête de l'Invention de S. Etienne.

Ibidem.

En 1621. le 28 décembre, Jacques Conrard abbé de Sturtzelbronne, du confentement de fes religieux, céda à Henri duc de Lorraine les dîmes du village d'Achen, & en récompense le duc Henri leur affigna fix muids de fel, à prendre fur les falines de Dieuze annuellement, & à condition de célébrer à perpétuité un anniverfaire de trois meffes précédées de vigiles, le 26 mars de chaque année, & d'en donner leurs lettres reverfales & obligatoires.

ACRAIGNES. Pour la page 3 ajoutez : Archives ACRAIGNES eft communément nomde Lorr. mé dans les anciens titres Acregnes. Laye. cot. Vichard d'Acregnes écuyer & Jeanne Chaligny fa femme déclarent avoir engagé à

noble feigneur Henri comte de Vaudémont & à Isabelle fa femme la quatrieme partie du pontenage du pont

Saint Vincent, fauf le droit qui peut leur écheoir de dame Béatrix mere dudit Vichard, après fon décès, pour une fomme de trente livres de bons Toulois. Ledit Vichard s'engage en outre de deffervir le fief & hommage de ladite engagere envers ledit Comte, de même que s'il tenoit ledit héritage. L'acte eft du mercredi après les octaves de la Trinité 1314.

Perrin de Haraucourt feigneur de Chambly, Magnieres, Bayon, Gremilly & Létricourt en partie, baillif de Hatton - Chatel, fit fes reprises en 1568. de ce qui lui appartenoit à caufe de fa femme Eve de Lucy, au village d'Acregnes, à elle échu par le trépas de Vary de Lucy fieur de Dombâle. Ces lettres font fcellées du fceau de Louis de Lucy.

En 1573. le 7 septembre, Jean de Beaufort feigneur de Puligny & Ceintrey, & en partie d'Acraignes, grand veneur de Lorraine & Barrois, recon- Ibidem. noît tenir du Duc de Lorraine une par- Layette tie de la feigneurie d'Acraignes. Le 15 Foug,&c. décembre même année Henri de Joinville écuyer donne fon dénombrement pour la portion du fief qu'il poffede audit Acraignes en 1572. Jean Berman demeurant à S. Nicolas-de-Port, reprend la moitié de la feigneurie, appellée Boulac, au lieu d'Acraignes, partageant avec Jean de Beaufort, à lui échue par la mort de Jacques du Bourg fon beau-pere, & par donation à lui faite par Dame Béatix du Bourg fa femme.

Nicolas de Neuflotte fait fes reprises le 25 octobre 1576. de la portion de feigneurie qu'il tient à Acraignes, dite la feigneurie de Baffompierre, partageable avec les Seigneurs de Baffompierre & de Haraucourt, laquelle portion il avoit acquife de Valentin de Lundres feigneur de Morthon.

En 1612. Alexandre d'Aurillot écuyer rend fes foi & hommage au nom de Claude Berman fa femme pour la part qu'il tient en la feigneurie d'Acraignes.

La même année, le 18 mai, Philippe Otho comte fauvage du Rhin & de Salm, baron de Fénetrange, donne fon dénombrement au nom & comme adminiftrateur de l'hoirie & fucceffion univerfelle de Frideric auffi comte sauvage du Rhin & de Salm, de tout ce qu'il a aux ban & finage d'Acraignes,

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