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Le pape S. Léon, qui avoit eu le malheur de

fe laiffer prévenir par Chélidoine, ne reçut pas d'abord notre faint comme il le méritoit. Le pape affembla un concile dans Rome. S. Hilaire y parut; &, malgré tous fes efforts, il ne put obtenir la dépofition de fon adverfaire au contraire, il s'attira l'inimitié de S. Léon, qui, peut-être trop prévenu en faveur de Chélidoine, maltraita injuftement notre faint. Il quitta donc l'Italie, & retourna dans fon diocèfe, où il fut reçu avec de grandes démonftrations de joie. Ily mourut épuisé de fatigues & de travaux, l'an 449. L'Eglife honore fa mémoire le 5 de Mai. HILAIRE. (Saint) Nous ne fçavons autre chofe de fa vie, finon qu'il fut évêque de Mende, & qu'il vivoit en 534. On honore fa mémoire le 5 d'Octobre.

HILARIA, (Sainte) mere de fainte Afre. Voyez DIGNE, martyre.

HILARION, (faint) enfant, martyr. Voyez EMERITUS, martyr.

HILARION, (Saint) folitaire, naquit vers l'an 291, dans un bourg nommé Tabathe, à cinq milles de Gaze. Sa famille étoit payenne; mais Dieu le prévint de bonne heure de fes bénédictions, & il étoit Chrétien dès l'âge de dix ou douze ans. On l'envoya, dès fa premiere jeuneffe, à Alexandrie, pour y étudier la grammaire, & il y apprit le grec & le fyriaque, ce qui lui fut d'un grand fecours dans les divers voyages qu'il entreprit dans la fuite. Ayant ouï parler de S. Antoine, dont le nom étoit célèbre dans toute l'Egypte, l'alla voir au défert, & demeura près de lui

il

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665 dans l'étude de l'éloquence & des belles-lettres; & il acquit une parfaite connoiffance de la philofophie. Le monde fut long-tems l'objet de fes complaifances; & il paroît qu'il fut élevé aux premieres dignités, & qu'il ne fut point infenfible à fes plaifirs & à fes honneurs. S. Honorat, qui avoit quitté fon pays pour se retirer dans la folitude de Lerins, fut l'inftrument dont Dieu fe fervit pour le convertir, Ce faint homme avoit toujours aimé Hilaire, qui étoit fon parent. Ayant donc appris qu'il étoit élevé aux dignités du fiécle & que fon cœur fe laiffoit prendre aux honneurs qui les accompagnent, il quitta fa folitude pour un tems, alla trouver Hilaire, tâcha de le toucher par fes exhortations, & en vint heureusement à bout.

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Saint Honorat ayant été obligé, en 426, d'accepter l'évêché d'Arles, Hilaire le fuivit dans cette ville; mais, dès qu'il fe vit établi dans fa dignité, l'amour de la folitude le fit retourner à Lerins. Il y fut reçu avec joie; mais Dieu, qui le deftinoit à gouverner les autres, ne le laiffa pas jouir long-tems des douceurs de la folitude. S. Honorat le pria de revenir auprès de lui; &, voyant qu'il ne cédoit point à fes inftances, il alla lui-même le chercher à Lerins, & l'emmena à Arles, Peu de tems après, Hilaire eut la douleur de fe voir privé des inftructions & du bon exemple que lui donnoit S. Honorat, que la mort lui enleva en 428. Il fe mit auffi-tôt en chemin pour retourner dans fa folitude; mais, dès qu'on fçut qu'il étoit forti, on fit courir après lui, & on l'obligea de venir, pour le

fe trouva au concile de Séleucie, où il fou tint la Foi catholique avec un zêle & une prudence admirables. De-là il vint à Conftantinople, où, voyant la vérité opprimée par le grand nombre & le crédit de fes ennemis, il demanda à l'empereur une conférence publique où il lui fût permis de difputer contre les Ariens. Mais les hérétiques détournerent le coup; &, pour éviter d'entrer en lice avec lui, ils le firent renvoyer à fon églife, Hilaire ne fut pas plutôt rétabli fur fon fiége qu'il fongea à profiter de l'état des affaires de l'empire, pour remédier, autant qu'il pouvoit, aux maux de l'Eglife. Il fit affembler plufieurs conciles, où la plupart des évêques qui, par foibleffe & par furprife, avoient foufcrit le Formulaire des Ariens au concile de Rimini, reconnurent humblement leur faute, & en réparerent le fcandale. Après avoir établi dans les Gaules la pureté de la foi, il paffa en Italie, pour aller au fecours de l'églife de Milan, alors opprimée par un évêque ufurpateur, nommé Auxence, l'un des chefs de l'Arianifme. Hilaire effaya, par toutes fortes de moyens, de faire connoître à l'e 'empereur la fourberie de cet hérétique ; mais notre faint fut renvoyé dans fon diocèfe. Il y mourut en paix, l'an 368, le 13 de Janvier, jour auquel l'Eglife honore fa mémoire,

HILAIRE, (faint) martyr en Bourgogne, Voyez FLORENTIN.

HILAIRE, (faint) évêque d'Arles, naquit, l'an 401, de parens également diftingués par leur nobleffe & par leurs richeffes. Il fut élevé, conformément à fa naissance

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avance la grace du facerdoce auquel la providence le deftinoit. Le peuple de Poitiers touché de fa vertu & de fon rare mérite, le choifit pour évêque, & le contraignit, malgré la répugnance, de fe foumettre à l'ordination. Dès qu'il fe vit dans ce poste éminent, il renonça plus que jamais aux douceurs de la vie & aux efpérances du fiécle, pour ne s'occuper que de la conduite de fon troupeau & de la défense de la vérité.

Dans ce tems, l'héréfie d'Arius, foutenue par l'empereur Conftance, faifoit de grands ravages dans l'Eglife. Notre faint réfolut de s'expofer à tout fouffrir pour la défense de la vérité. Il adreffa d'abord une requête à l'empereur, dans laquelle il le conjuroit d'arrêter les perfécutions injuftes que fouffroient plufieurs églifes, par la tyrannie des Ariens. Peu de tems après, Hilaire fe fépara de la communion de Saturnin d'Arles, prélat décrié pour fes vices, mais foutenu de toute la puiffance des Ariens, dont il favorifoit l'héréfie. La plupart des évêques de France le feconderent dans cette entreprise. Saturnin, pour repouffer l'affront qu'il avoit reçu, fit affembler un concile à Béziers. S. Hilaire y parut, & fe rendit luimême le dénonciateur contre les protecteurs de l'héréfie; mais les hérétiques, qui s'étoient rendus les maîtres du concile, empêcherent qu'il ne fût écouté. Ils envoyerent même à l'empereur au nom de l'affemblée fauffe relation de ce qui s'y paffoit, fur laquelle ce prince exila notre faint en Phrygie, avec Rodane, évêque de Toulouse.

une

La quatrieme année de fon exil, S. Hilaire

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dans les déferts

du pays de

Vofge,

où il У

avoit déja un grand nombre de ferviteurs de Dieu, qui y vivoient loin du commerce &

de la

fociété des hommes. Il n'y fut pas longtems fans fe voir environné d'une foule de gens que fa vertu attira auprès de lui. La peine

qu'il

eut de les renvoyer, l'obligea de pourvoir aux moyens de les mettre à couvert des injures de l'air & des infultes des bêtes. C'est ce qui a donné l'origine au monaftere de

Moyen-Moûtier, qui fubfifte encore aujourd'hui. Hidulphe étoit très-uni avec S. Dié, fondateur de Jumiéges. Ils vécurent enfemble dans une étroite liaison, fe vifitant & s'édifiant mutuellement. Notre faint vécut toujours dans les exercices de la plus auftere pénitence. Il mourut l'an 707. On honore fa mémoire le 13 de Juillet.

HILAIRE, (faint) évêque de Poitiers. naquit dans cette ville, d'une famille des plus diftinguées. Il étudia les fciences profanes, dans fa jeuneffe, & s'appliqua particuliérement à l'éloquence. Il demeura long-tems dans les ténèbres du paganifme; & il étoit déja dans un âge mûr, lorfqu'il fe conver tit à la foi de Jefus-Chrift. Il reçut le baptême; & la grace de ce facrement fit un fi grand changement en lui, qu'il parut dès-lors auffi rempli de l'efprit de Dieu, que les plus parfaits Chrétiens. Il vivoit dans un recueillement & une attention continuelle fur luimême, plein de zèle pour la pureté & la fainteté de notre religion; de forte que, tant que laïque, & même engagé dans les liens du mariage, il paroiffoit pofféder pa

n'é

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