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paffages & entretien des gens de guerre. Voyez qui meurent dans la première année; mais M. Simp. les articles BOHEME, AUTRICHE, &C. fon en compte trente deux, & le major Graunt trente-fix.

MORTALITÉ : le fens que nous donnons ici Dans l'abrégé des Mémoires de l'Académie de à ce mot, regarde le calcul des morts relative- Stockholm, qui forme le tome 11 de la Collecment aux naiffances, d'où réfulte une apprécia- tion académique, on trouve des tables de mortation de la population totale d'un état : cette quef-lité, faites par M. Wargentin, d'après les états tion d'arithmétique politique eft intéreffante, & des naiffances & des morts, qu'on dreffe tous nous croyons devoir la traiter. les ans. Les nombres varient d'ure année à l'autre; mais la même proportion fe conferve dans chaque période. Il meurt annuellement un quart ou un cinquième des enfans en bas âge. On retrouve tous les ans la même proportion dans les deux fexes, tant à Stockholm que dans toute la Suède. Quoique les femmes n'aient pas autant de force de corps que les hommes, elles vivent plus long-temps. On avoit cru qu'il en mouroit moins parce qu'en général leur vie eft plus réglée, & qu'elles font affujetties à des travaux moins pénibles; mais les tables de M. Wargentin attef tent que c'eft une loi naturelle qui agit depuis la plus tendre enfance jufqu'au terme de notre vie; & que, fur un nombre égal d'hommes & de femmes, il meurt en hommes un dixième ou un onzième de plus.

M. Meffance, dans fes Recherches fur la population, imprimées à Paris en 1766, croit que, dans les grandes villes, le nombre des enfans qui naiffent chaque année, eft la 24 partie du nombre total des habitans, & que dans les provinces il eft feulement la vingt-troifième partie. Il trouve que les naiffances font aux morts comme 67 à 55 dans les provinces ainfi il ment, fuivant lui, la trentième partie des habitans d'une province; & il fuffit de multiplier par 30 le nombre des fépultures, pour avoir le nombre des habitans des provinces, & par 35 pour les gran

des villes.

La différence de mortalité eft beaucoup plus confidérable entre les villes & les campagnes, fuivant M. Wargentin, qui pour avoir le nombre des habitans, multiplie les morts par 20 dans les villes, & par 35 dans les campagnes.

La certiude de la vie augmente rapidement dans les dix premières années; elle eft à fon plus haut point durant les dix années fuivantes : elle diminue après la vingtième, d'abord avec rapidité, enfuite lentement. Si on prend les individus, tant máles que femelles, morts dans neuf années, on trouve que, dans les années où il a régné beaucoup de maladies, il en eft mort un fur vingt-neuf; dans les années faines, un fur 39; & en adoptant un terme moyen, qu'il en meurt un fur trente-fix. On voit auffi conftamment, dans les regiftres de Suède, la population & la mortalité croître ou décroitre, fuivant que les années font abandantes ou ftériles.

Dans les Efais de calcul politique, publiés à la Haye en 1748 par M. Guillaume Kerfeboom, en hollandois, on multiplie par 35 pour les villes de Hollande. Suivant les calculs de Kerfeboom, il y dans la ville & le territoire de la Haye 41 mille foo habirans, & on y compte chaque année 1170 morts & 1200 naiffances: il y a à Harlem so,sco habitans & 1450 nailfances; à Leyde, 63,000 habitans, 1800 naiffances & 1920 morts; à Rotterdam, 56,000 habitans & 1600 naiffances. A Amfterdam, le nombre des naiffances eft de 7000, d'après un terme moyen pris fur plus de 40 années, non compris les juifs qui peuvent augmenter de cinq à fix cents le nombre des naiffances; Kerfeboom y compte 241, 000 habitans, 43,000 mariages subfiftans & 2300 mariages qui fé Années ftér. 1757. 18,799 81,878 68,054 torment chaque année.

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M. Maitland, dans les Tranfactions philofophiques, no. 450, a écrit contre M. Kerfeboom; Années abo. M. Simpfon, dans fon Traité fur les annuités, a auffi donné des calculs fort différens. Il, reproche, par exemple, à M. Kerfeboom de fuppofer qu'il y a plus d'habitans à Paris qu'à Londres; mais c'eft ce qui réfulte également de l'ouvrage du major Graunt, où il y a une comparaifon de Londres & de Paris, qui donne le rapport de 25 à 32 entre ces deux villes. Le rapport de la population de ces deux capitales ett une queftion incidente, & nous ne chercherons pas ici à l'établir d'une manière plus précise.

M. Kerfeboom dit que, fur cent enfans qui naiffent, il s'en trouve cinq de morts-nés; & que, fur cent enfans nés vivans, il y en a environ vingt

mariag. naiffan.

morts.

1758. 19,484 83,299 74,370 S1759. 23,210 85,579 62,662

1760. 23,383 96,635 60,083

Dans les années auffi malheureufes que l'ont été 1756, 1757, 1762 & 1763, la mortalité étoit à Stockholm d'un fur vingt, tandis que dans les plus grandes villes, telles que Londres, Amf terdam, Rome, Berlin, il en meurt un fur vingtquatre & vingt-fix. Cette différence peut venir en partie de ce que les regiftres de Stockholm ne comptent pas au nombre des vivans les étrangers & les voyageurs, quoique l'on porte au nombre des morts ceux d'entr'eux qui meurent dans cette ville.

Suivant l'opinion commune, l'homme eft éga

lement porté à la propagation dans toutes les fai- | jufqu'à la fin de cette faifon, & diminue enfuite fons, & quelques auteurs ont penfé que la conf-jufqu'à la fin de l'automne; les accroiffemens de tance de fes defirs à cet égard eft l'effet de l'é- mortalité paroiffent venir des changemens fubits galité d'abondance & de bonté de fa nourriture. de température, foit naturelle, foit artificielle. Mais les regiftres de toute la Suède préfentent L'air intérieur des maifons eft très-chaud, tanune grande différence dans le nombre des enfans dis que l'air extérieur eft froid depuis la fin de nés à différentes époques de l'année. mars jufqu'à celle de mai. On a des alternatives continuelles de froid & de chaud, & les vapeurs dont l'air eft chargé lorsqu'il dégele, occafionnent beaucoup de maladies dans l'automne : en été, la température eft plus égale. La même obfervation a donné en Angleterre le même réfultat; quant à Stockholm en particulier, on y trouve quelque différence.

Le mois de feptembre y paroît le plus fertile, celui de juin le plus ftérile; la différence dans ces deux mois eft de près d'un quart. I eft né en janvier, février & mars 308,284 enfans; en mai, juin & juillet 250,581; ces deux nombres font entr'eux comme 6 à 5. Le nombre des naiffances a été plus grand en septembre, mars, février & janvier; médiocre en décembre, octobre, avril & novembre; foible en août, mai, juillet & juin. Cet ordre a été conftant dans les treize années calculées par M. Wargentin, à quelques légères différences près, & il n'est pas vraisemblable que ce foit l'effet du hafard. Si nous remontons au temps de la conception, nous verrons que le mois le plus fécond eft celui de décembre, enfuite avril, mai, juin ; & que les plus ftériles font août, feptembre & octobre.

Les années où l'on récolte le plus de fruits, font auffi les plus fertiles en enfans; mais il ne paroît pas que cette richeffe contribue à l'époque de leur naiffance. La claffe des payfans eft la plus nombreuse : c'eft en automne qu'ils ont la meilleure & la plus abondante nourriture; c'est alors qu'ils tuent des beftiaux, & donnent leurs repas de fêtes & de noc.s. Vers le printemps leurs celliers font vuides ; il y en a peu qui foient affez ailés ou affez économes pour faire une dépenfe toujours égale ; cependant il y a beaucoup plus d'enfans conçus au printemps qu'en automne. On pourroit croire que les travaux, plus ou moins grands dans les différentes faifons, devroient diminuer ou augmenter la fécondité; mais les travaux du printems font plus grands que ceux de l'automne. Il paroît donc que le printems, excite qui met en mouvement toute la nature, auffi l'homme à fe reproduire; & qu'en automne au contraire, où le mouvement de la nature fe ralentit, la fécondité diminue; la feule exception à cette loi eft la fertilité de décembre, caufée peut-être par le repos & les longues nuits de ce

mois.

La mortalité des différens mois de l'année eft repréfentée dans la table ci-deffous, tirée des regiftres de la Suède pour treize années, en prenant fur chaque mois le même nombre de jours. Le mois d'avril eft le plus funefte, enfuite mai, mars, février & juin. Il en périt moins en janvier, juillet, août, novembre, encore moins en décembre, feptembre & octobre. Le nombre des mor's eft moindre d'un tiers en octobre qu'en avril; il eft auffi moindre d'un tiers dans les fix derniers mois de l'année que dans les fix premiers; il augmente depuis le commencement de l'hiver

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Le calcul des mortalités conduit à celui des probabilités de la vie ou de l'efpérance qui refte pour chaque âge. Cette espérance eft le nombre d'années, après lequel on trouve morts plus de la d'années, après lequel moitiédes hommes qui avoient le même âge.

L'hiftoire naturelle de M. le comte de Buffon offre une table de calculs faits fur le relevé des regiftres de douze paroiffes de la campagne, & de trois de Paris. Cette table, à laquelle nous. renvoyons pour l'objet principal, eft fufceptible d'applications particulières que nous allons faire ici. Il réfulte de cette table qu'on peut espérer raifonnablement, c'eft-à-dire, parier un contre un, qu'un enfant qui vient de naître, ou qui a zéro. d'âge, vivra huit ans ; qu'un enfant qui a vécu un an, vivra encore trente-trois ans ; qu'un enfant de deux ans révolus vivra encore trente-huit ans ; qu'un homme de vingt ans révolus vivra encore trente-trois ans cinq mois; qu'un homme de trente ans vivra encore vingt-huit ans, & ainfi de tous les autres âges. L'âge auquel on peut espérer une plus longue durée de vie, eft l'âge de fept ans, puifqu'on peut parier un contre un, qu'un enfant de cet âge vivra encore 42 ans trois mois. A l'âge de 12 ou 13 ans on a déja vécu le quart de fa vie, puifqu'on ne peut légitimêment efpérer que 38 ou 39 ans de plus; de même qu'à l'âge de 28 ou 29 ans, on a vécu la moitié de fa vie, puifqu'on n'a plus que 28 ans à vivre. Enfin, avant

50 ans, on a vécu les trois quarts de fa vie, puifqu'on n'a plus que 16 à 17 ans à espérer. Mais ces vérités phyfiques fi mortifiantes en elles-mêmes, dit M. de Buffon, peuvent fe compenfer par des confidérations morales: un homme doit regarder comme nulles les quinze premières années de fa vie; tout ce qui lui eft arrivé, tout ce qui s'eft paffé dans ce long intervalle de temps, elt effacé de fa mémoire, ou du moins a fi peu de rapport avec les objets & les chofes qui l'ont occupé depuis, qu'il ne s'y intéreffe en aucune façon ce n'eft pas le même fouvenir d'idées, ni même la même vie; nous ne commençons à vivre moralement que quand nous commençons à ordonner nos penfées, à les tourner vers un certain avenir, à prendre une certaine confiftance, un état relatif à ce que nous devons être dans la fuite. En confidérant la durée de la vie fous ce point de vue, qui eft le plus réel, nous trouverons dans la table qu'à l'âge de 25 ans on n'a vécu que le quart de fa vie; qu'à l'âge de 38 ans on n'a vécu que la moitié, & que ce n'eft qu'à l'âge de 56 ans qu'on a vécu les trois quarts de fa vie.

M. de Parcieux, dans fon Efai fur les probabilités de la vie humaine, & dans le fupplément qu'il a publié quelques années après, a donné des tables pareilles. Mais fes tables & celles de meffieurs Kerfoboom, Halley, Graunt, Simpson ne fuffifent pas pour réfoudre la queftion, parce qu'on n'a point encore eu de dénombrement bien com plet, &, tête par tête, des habitans d'une pro. vince ou d'une ville, ni de regitres où l'âge des morts foit marqué avec exactitude. Ce travail feroit digne de l'attention & du zèle des curés intelligens, qui ont la facilité & le loifir néceffaires pour de femblables opérations. Ce font les feuls qui ne foient point fufpe&ts aux peuples en faifant un dénombrement; tout autre calculateur l'inquiète, & on le trompe. Cependant ces tables de mortalité feroient bien utiles à la fociété, pour juger des progrès de l'efpèce humaine, des influences du climat, des faifons, des alimens extin de tout ce qui eft favorable ou nuifible à l'humanité.

On a reconnu en Angleterre, par des obfervations exactes, que de cent perfonnes nées le même jour ou la même femaine, il en meurt trente-fix jufqu'à l'âge de fix ans, & qu'ainfi il en refte feulement 64 à cette époque.

Des 64 jufqu'à 16 ans, il en meurt 24, & il n'en refte que 40.

Des 40 jufqu'à 26 ans, il en meurt 14, & il n'en refte que 26.

Des 26 jufqu'à 36 ans, il en meurt 10, & il n'en refte que 16.

Des 16 jufqu'à 46, il en meurt 6, & il n'en refte que dix.

Des dix jufqu'à 56 ans, il en meurt 4, & il n'en rette que 6.

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Des 6 jufqu'à 66 ans, il en en meurt 3, & il n'en refte que 3.

Des 3 jufqu'à 76 ans, il en meurt 2, & il n'en refte qu'un.

Et cette feule perfonne ne paffe guère 80 ou cent ans. Voyez l'article POPULATION.

MULHAUSEN, ville impériale d'Allemagne, au cercle de baffe-Saxe : elle eft fituée dans la Thuringe & arrofée par la rivière d'Unftrut.

On ignore l'époque de fa fondation on ne la connoît, non plus que fon territoire, que depuis l'onzième fiècle Henri le lion, duc de Saxe & de Bavière, la réduifit en cendres en 1180. Conrad, empereur d'Allemagne, lui accorda des privilèges en 1251, & lui promit de ne jamais l'aliéner. L'empereur Guillaume lui donna de pareilles affurances en 1255, & cependant l'empereur Rodolphe l'engagea en 1278 à Albert, margrave de Mifnie, quoique la ville foutienne de fon côté, que cette aliénation n'ait jamais eu fon entière exécution. Quoi qu'il en foit, cette ville fut mife au ban en 1334 par le tribunal provincial de la Thuringe; des incendies la dévastèrent en 1422 & 1487; elle fouffrit beaucoup durant elle fut toujours fiddle aux empereurs. Enfuite les brouilleries des empereurs avec les papes, & elle fe vit expofee à la tyrannie des landgraves, des avoués & des préfets d'Alface. Enfin, craignant pour fa liberté, elle s'allia avec Berne & Soleure en 1466, & avec Bále en 1506. En vertu de cette alliance avec le corps helvétique, elle a toujours joui de l'avantage de la neutralité & de la paix au milieu des guerres perpétuelles de l'Allemagne.

En 1733 l'empereur, mécontent de cette ville, envoya des troupes de l'électeur & du duc de l'empereur Louis qu'elle acquit, en 1332 & 37, Brunswick, qui y vécurent à difcrétion. Ce fut de la charge de prévôt impérial, qu'elle fait exercer dans la ville & dans l'étendue de fon territoire. Elle occupe la neuvième place aux d.ètes fur le banc du Rhin parmi les vilies d'Empire, & la troifième aux affemblées du cercle de la baffeSaxe dans le même collège. Sa taxe matriculaire, pour un mois romain, eft fixée à 160 florins, & fon contingent pour l'entretien de la chambre à 135 rixdales & 23 kr. Son territoire eft de vingt villages.

MUNSTER, évêché fouverain d'Allemagne, au cercle de Weftphalie.

Il eft borné au couchont par les ProvincesUnies, & notamment par le comté de Zutphen & les provinces d'Overyffel & Groningue, & par le comté de Bentheim; au feptentrion, par la principauté d'Oft Frife, le comté d'Oldenbourg & le bailliage de Wildeshaufen, qui dépend de l'electorat de Haneyre; au levant, par le comté i de Diepholz, l'évêché d'Ofnabruck, & les com

tés de Teklenbourg, Lingen & Ravensberg; au | Maximilien Frédéric, né comte de Koenigfeck. midi, par une petite partie du duché de Weft- Rothenfels, élu en 1763. phalie, le comté de la Marck, le comté de Recklinghaufen qui appartient à Cologne, & le duché de Clèves. C'eft le plus grand évêché compris dans le cercle de Weftphalie.

Sol.

Le pays eft généralement plat & uni, à l'exception de quelques hauteurs que l'on rencontre çà & là. On dit qu'il contient 200 milles, dont près des deux tiers font des landes: ces lan des fervent aux pâturages. Il y a des diftricts trèsfertiles.

Population.

Outre la capitale, cet évêché renferme douze villes, qui afiftent aux affemblées provinciales, douze autres villes & douze bourgs appellés fuivant l'ancienne dénomination, Weichbilde, & dans le langage du pays, Wigbolde; ils n'ont point de jurifdiction mun cipale: on évalue la population à 350,0co ames. Les états provinciaux font compofés du clergé, de la nobleffe, & des douze villes dont nous parlions tout à-l'heure. Les états fe tiennent ordinairement à Munfter.

Religion.

Le lutheranisme eut dans fes commencemens beaucoup de fectateurs en Weftphalie; mais cette communion y fut opprimée, & l'exercice public qui avoit été accordé dans le district d'Embsland, fut aboli en 1613 & 1614. Plufieurs gentilshommes néanmoins fuivent aujourd'hui la religion luthérienne ou la prétendue réformée, & Pune & l'autre ont des églifes publiques à Weerdt. Du refte, tous les habitans profeffent la religion catholique romaine.

Précis de l'hiftoire politique.

Charlemagne nomma en 802 Ludgier, frifon, premier évêque de Minicgernford: ce nom fut dans la fuite changé en celui de Munfter. L'évêque Louis I affranchit cet évêché de l'avocatie des comtes de Tecklenbourg; Herman II qui régna dans le douzième siècle, fut élevé à la dignité de prince de l'Empire par l'empereur Otton IV.

L'évêque Otton de la maifon de Bentheim paroît avoir été le premier évêque élu par fon chapitre, & du confentement de l'empereur Frédéric II. L'évêque Louis II, landgrave de Heffe, eft le premier qui ait été confirmé par le pape. Christophe Bernard, baron de Galan, mort en 1678, fut remuant & guerrier. Clément Augufte, duc de Bavière & électeur de Cologne, fut le 62 évêque de Munster; il eut pour fucceffeur

Prérogatives de l'évêché.

L'évêque eft prince de l'Empire, & a voix & féance à la diète; il alterne avec l'évêque de Liège, de manière cependant que celui d'Ofnabruck eft toujours placé entre deux. Son contingent eft de 30 hommes d'infanterie & 118 de cavalerie, ou de 832 florins par mois, & fa taxe matricu laire pour l'entretien de la chambre impériale eft de 434 écus d'empire, 17 & demi kr. par terme. L'évêque eft prince convoquant &'directeur du cercle. Il eft fuffragant de l'archevêché de Cologne. Le chapitre eft compofé de 40 chanoines qui doivent faire preuve d'ancienne nobleffe; & bour, les armes du dernier chanoine, peintes fur l'on promène tous les ans une fois, au fon du tamune banière, afin que chacun puiffe les examiner. Les domaines de l'evêché de Munfter font plus confidérables que ceux d'Ofnabruck.

Ancienement on divifoit l'évêché en méridional

ou évêché haut, & feptentrional ou évêché bas. Aujourd'hui il eft partagé en quatre quartiers.

Revenus, dettes, troupes.

On dit que les revenus annuels montent à 360,000 rixdales; que les dettes du pays, pour lefquelles les états ont répondu, forment encore un objet de 2 millions. Le prince évêque entretient actuellement quatre régimens d'infanterie, un de cavalerie, une garde à cheval & quelques compagnies d'artillerie.

MUNSTERS. CORNELYS ou S. CORNELYSMUNSTER, abbaye princière d'Allemagne.

Le territoire de l'abbaye de S. Cornelys ou Cornelii-Munfter eit entouré par les duchés de Berg & de Limbourg, & par le territoire de la ville d'Aix-la-Chapelle.

La fondation de cette abbaye remonte au tems des empereurs Carlovingiens. A la diète de l'Einpire, la place de l'abbé eit fur le banc du Rhin entre les abbés de Saint-George & de Saint Emmeran; & aux affemblées du cercle de Weftphalie, il fe trouve fur le banc des princes, & a voix & féance entre Werden & Effen. La taxe

matriculaire de l'abbaye eft de 12 fantalins ou 48 florins par mois, & il paye pour l'entretien de la chambre impériale 126 rixdales 21 kr. par terme. Le pape adjugea en 1758 à l'archevêque de Cologne la jurifdiction fpirituelle fur cette abbaye, laquelle d'ailleurs eft fous la protection des ducs de Juliers.

MUNSTER traité de); il fe trouve à l'article TRAITÉ, & nous avons fait à l'article WESTPHALIE des observations générales fur ce traité.

MUNSTERBERG. Voyez l'article SILESIE | d'Anholt, dont le fils Jean-Jacques ne laiffa pour

PRUSSIENNE.

ou

MUNZFELDEN, MINSFELDEN, MENSFELDEN, cháteau & village immédiat d'Empire il eft fitué entre Dietz & Kirchberg, & il appartient à l'électeur de Trèves pour deux tiers & au prince de Naffau-Ufingue pour le refte. La portion de l'électeur faifoit ci-devant partie de la feigneurie de Schadeck, & dépendoit des comtes de Linange - Wefterbourg, qui, fous la réserve du retrait lignager & du bénéfice de la contribution, la cédèrent aux nobles de Wal decker, d'où elle eft paffée à l'électorat de Trè ves, fans que les comtes de Linange - Wefterbourg en aient confervé la contribution. Ce do maine rend fes poffeffeurs membres du cercle du haut-Rhin, & les affujettit à une taxe de 54 kr. Voyez les articles TREVES & NASSAU.

MYLENDONK ou MILLENDONK, feigneurie princière d'Allemagne, au cercle de Weftphalie: elle eft voifine des feigneurie de Schwanenberg & de Wickerad. Gertrude, fille & héritière du dernier feigneur de Mylendonk & Dra chenfels, l'apporta en dot au feixième fiècle à Jacques de Bronkhorft & Batenbourg, baron

héritière qu'une fille, qui la tranfinit au comte Philippe de Croy fon mari, créé duc par l'empereur. Son fucceffeur la vendit en 1701 à la comteffe douairière de Berlepích, qui obtint la même année voix & féance aux états du cercle de Weftphalie à la fuite de Wickerad : elle fe chargea alors d'une taxe de 4 cavaliers ou de 16 florins. Marie Caroline, fa fille & héritière, l'apporta en mariage à Jean François Henri-Charles, comte d'Oftein, dont la maison fut également aggrégée en 1766 au collège des comtes & à l'affemblée de l'Empire, d'après la recommandation de l'empereur à la diète de Ratisbonne, & après que Maximilien d'Oftein eut promis de fatisfaire aux charges accoutumées. En conféquence, cette feigneurie fut inférée en 1769 dans la matricule de l'Empire pour une taxe de 5 pr. 20 kr. qui lui fut remife au rette pour les quinze premières années, & fon contingent à l'entretien de la chambre impériale eft de 4 rixdales. Elle renfe me le château de Mylendonk, le gros village de Corfenbroich, & quelques maifons ifolées.

MYSORE : c'est ainfi que les anglois écrivent le nom du pays, dont nous avons parlé à l'article MAISSOUR.

NABAB

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