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KAMTCHATKA, péninfule qui fe trouve à trois mille tributaires, & qu'en moins d'un densi

l'extrémité orientale du continent de l'Afie, & qui appartient aux ruffes. Cette péninfule fe prolonge à-peu-près au nord & au fud depuis le 52 jufqu'au 61 degré de latitude. On évalue à 236 milles fa plus grande largeur, qui eft entre l'embouchure de la rivière Tigil & celle de la Kamichatka. De-là elle fe retrécit peu-à-peu vers chacune des extrémités.

On y diftingue aujourd'hui trois fortes d'habitans, les naturels du pays, les ruffes & les cofa ques, & les individus qu'a produit le mêlange de ces trois races.

M. Steller qui y a réfidé quelque temps, & qui femble avoir étudié avec beaucoup de foin l'origine des kamtchadales, croit qu'ils habitent cette péninfule depuis un grand nombre de fiècles, & qu'ils defcendent originairement des mungales, & non pas des tartares tungufes, comme quelques auteurs l'ont dit, ou des japonois, ainfi d'autres l'ont imaginé.

que

Les ruffes ayant étendu leurs conquêtes & établi des poftes & des colonies, le long de la vafte côte de la mer Glaciale, depuis le Jeniffei jufqu'à l'Anadir, leurs commiffaires allèrent reconnoître & fubjuguer les pays fitués plus loin à l'eft. Els ne tardèrent pas à arriver parmi les hordes errantes des koriaques, qui habitent la côte feptentrionale & la côte nord-eft de la mer d'Okotsk, & ils les affujettirent fans peine à des tributs. Les koriaques fe trouvoient les voifins immédiats des kamtchadales, avec lefquels ils faifoient une forte de commerce; ils acquirent cette connoiffance vers le milieu du dix-feptième fiècle, & à la fin du même fiècle les ruffes commencèrent leurs premiers établissemens au Kamtchatka.

Cet établiffement fut troublé par la révolte des cofaques qu'on y avoit laiffé, & par la haine des naturels du pays; & depuis 1706 jusqu'à 1731, époque de la grande rebellion des kamtchadales, on vit, d'une extrémité de la péninfule à l'autre, une fuite de maffacres, de révoltes & de rixes cruelles & fanguinaires.

Il fallut détruire un grand nombre d'habitans pour étouffer la rebellion de 1731. Un petit nombre de ruffes périrent en 1740 dans une émeute qui n'eut pas d'autre fuite; &, exceptée l'infurrection arrivée en 1770 à Bolcheretsk, la colonie a été tranquille depuis cette époque.

La petite-vérole y fut apportée en 1767 par un foldat, & elle enleva vingt mille habitans: il paroît qu'on n'y compte pas aujourd'hui plus de

fiècle la race des indigènes fera anéantie.

La Ruffie y entretient quatre ou cinq cens foldats ruffes ou cofaques. L'adminiftration eft trèsdouce & très-modérée pour une administration militaire: on permet aux naturels du pays de choifir leurs magiftrats parmi eux; ces magiftrats ont toute l'autorité dont ils jouiffoient avant la conquête. L'un d'eux préfide à chaque oftrog : il est l'arbitre des différends: il impofe des amendes, il inflige des peines; mais il renvoie au gouverneur la connoiffance des délits compliqués & atroces qu'il ne veut pas juger lui-même.

Le tribut qu'exige la Ruffie, ne paroît être qu'une reconnoiffance de la fouveraineté de la czarine; c'est en quelques districts une peau de renard, en d'autres une zibeline, & aux ifles Kouriles, dont quelques-unes dépendent du Kamtchatka, une loutre du mer.

Le commerce d'exportation eft borné à des fourrures, & il fe fait fur-tout par une compagnie de négocians que l'impératrice actuelle a éta

blie.

Les articles d'importation arrivent en grande quantité de l'Europe; mais ils ne fe bornent pas de la Ruffie; ilyen a qui viennent d'Angleterre, aux ouvrages des manufactures, ou aux productions de Hollande, de la Sibérie, de la Bucharie, du pays des calmouques & de la Chine.

chatka par la mer d'Okotsk, payent dix pour cent Toutes les fourrures qu'on exporte du Kamtdouze. Les marchandifes, de quelque efpèce qu'elà la douane, & le droit fur les zibelines eft de les foient, exportées d'Okotsk, acquittent à la douane un droit d'une demi-rouble par poude.

Les droits fur les exportations & les importations font évalués annuellement à dix mille roubles.

Si le lecteur defire de plus grands détails fur la colonie du Kamtchatka, fur fon commerce & fon

rapport, il peut confulter le troifième voyage de Cook. Voyez auffi l'article RUSSIE.

KARIKAL. Voyez PONDICHERY.

KATZENELNBOGEN. Voyez RHINFELSHESSE OU HESSE-RHINFELS.

KAUFFBEUREN, ville impériale d'Allemagne au cercle de Suabe: fon territoire eft fitué dans l'Algau fur la rivière de Werthac, dans la vallée qui en prend fon nom, entre l'évêché d'Augsbourg & les abbayes de Kempten & d'Yrfée. En 1336 elle fe nommoit encore Buren ou Burun. La bourgeoifie eft partie luthérienne, partie catholique, & le magiftrat eft compofé de douze

membres, dont quatre catholiques. La cour de juftice & le grand confeil ont de même deux affeffeurs catholiques, & les autres font de la confeffion d'Augsbourg. C'eft dans la ville ou dans fon voifinage, qu'il y avoit autrefois un château de même nom, qui, felon quelques auteurs, a donné le furnom à Frédéric de Buren, père de Frédéric de Stauffen, premier duc de Suabe; mais Sattler, dans fon hiftoire du duché de Wurtemberg, prouve que Wafchaubeuren eft l'endroit d'où Frédéric de Buren ou Beuren prit fon nom. A l'extinction des ducs de Suabe de la maifon d'Hohenftauffen, la ville fut dévolue à l'Empire, & les empereurs Charles IV & Wenceflas lui ont promis la confervation de fon immediateté. Son rang à la diète eft le vingt-deuxième parmi les villes impériales de Suabe, & elle remplit le dix-feptième dans les affemblées du cercle. Sa taxe matriculaire, autrefois de 160 florins, a été réduite en 1683 á 53 & demi florins, outre 44 rixdales 65 kr. qu'elle paye pour l'entretien de la chambre impériale. Voyez l'article SUABE.

KAYSERSHEIM, abbaye princière d'Allemagne, dans le cercle de Suabe.

s'engagèrent à la protéger, fans toutefois s'arroger aucune jurifdiction, ni la charger d'aucune taxe; fauf aux deux parties de renoncer à la protection quand bon leur fembleroit. Un nouveau traité, conclu en 1534 & confirmé par l'empereur Charles Quint en 1541, ftipula que l'abbaye, en qualité de feigneur du comté de Grayspach, reconnoîtroit les comtes palatins pour fes protecteurs perpétuels, & qu'en reconnoiffance de cette protection elle leur paieroit annuellement 600 florins; qu'en outre les comtes palatins exerceroient la juftice criminelle dans les terres de l'abbaye; mais qu'au refte ils n'établiroient aucune taxe, & qu'ils ne s'attribueroient aucune jurifdiction, ni fur elle, ni fur fes fujets. Tous ces traités n'ont pas empêché les comtes palatins d'attaquer dans la fuite, & à plufieurs reprifes, l'immédiateté de cette abbaye; & d'ailleurs les cercles de Suabe & de Bavière vouloient fe l'attacher, l'abbaye s'étant jointe tantôt à l'un, tantôt à l'autre de ces cercles, & n'ayant fouvent fuivi aucun d'eux. Enfin le cercle de Suabe la reçut en 1557 dans le collège de fes prélats, malgré les protef tations de celui de Bavière, & lui affigna fon rang entre les abbés d'Urfperg & deRoggenbourg, place qu'elle occupe de même à la diète de l'Empire. Sa taxe matriculaire étoit autrefois de 282 florins. En 1701, elle promit volontairement une contribution annuelle de 3co florins, payables à la caiffe: elle promit de la porter jufqu'à 400,

Cette abbaye eft de l'ordre de Citeaux; elle porte indifféremment le nom de Kayfersheim ou Keyfsheim; elle eft fituée près de la ville de Donawerth, dans le comté de Graispach, incorporé au duché de Neubourg. Le comte Henri de Lechsgemund, fondateur de ce couvent en 1135 déclara qu'il n'auroit d'autre vidame & protec-fi l'état des impofitions étoit augmenté. Dans la teur que le fils de la fainte Vierge. Néanmoins guerre de 1757, le cercle de Bavière lui ayant T'abbaie rechercha & obtint en 1274 la protection demandé un contingent de 216 hommes, elle judu roi Rodolphe; en 1346, celle de l'empereur gea à propos de fe déclarer membre du cercle de Louis de Bavière, & en 1349 celle d'Etienne, Suabe. Sa contribution pour l'entretien de la chamcomte palatin du Rhin & duc de Bavière; mais bre impériale eft de 338 rixdales 23 kr. L'abbé les ducs ayant ufurpé la fupériorité territoriale fur prend le titre de très-révérend prélat du faint Eml'abbaye, l'empereur Charles l'en affranchit en pire romain, feigneur-abbé régnant de la fonda1370, & lui permit de fe choifir, indépendam- tion immédiate & libre de Kayfersheim & Pillenment du chef de l'Empire, le gouverneur qu'elle hofen, confeiller-né & chapelain héréditaire de voudroit. Cette exemption ayant été confirmée fa majefté impériale, vicaire & vifiteur du faint par l'empereur Wenceslas & Sigifmond, l'abbaye, ordre de Citeaux dans le Tyrol & la Suabe. L'abdès-lors cenfée membre immédiat du corps ger-baye de Pillenhofen, incorporée à celle de Kaymanique, fut mife fur le tableau en 1445, 1459, fersheim est fituée dans la principauté de Neu1460 & 1475; appellée à la diète de Worms en bourg. 1521, & inférée dans la matricule auffi-bien que dans le recès de l'Empire, pour un contingent de 4 cavaliers & 67 fantaffins. Ce monastère conclut avec Frédéric, comte palatin du Rhin & duc de Bavière, alors tuteur des princes mineurs de cette maifon, un traité d'accommodement, par lequel l'abbaye s'engagea à payer 750 florins en place de la contribution exigée par le duc, qui de fon côté promit, tant pour lui que pour fes defcendans, pupilles & leurs héritiers, de ne jamais impofer aucune taxe fur l'abbaye ni fur fes fujets, & de n'attenter en rien à fes anciens privilèges, droits, jurifdi&tions, coutumes, &c. Elle accorda en 1527 cent autres florins payables annuellement aux comtes palatins, qui dérechef

KEMPTEN, ville impériale d'Allemagne, au cercle de Suabe, en latin Campidona; elle eft fituée dans l'Algau-fur-l'ller, qui fépare la ville de fon fauxbourg: on la croit bâtie fur l'emplacement de l'ancien Campadunum ou Campidunum. La ville, ainfi que le magiftrat, profeffent la religion luthérienne. Elle prétend être plus ancienne que l'abbaye impériale qui en eft voifine. Celle-ci foutient au contraire que ce font les abbés qui ont fermé la ville de murailles, & lui ont donné fa conftitution municipale; que la ville leur avoit été foumife dans fon origine, & elle la défie de donner des preuves de fon immédiateté avant le treizième fiècle. La ville, de fon côté, avoue que les anciens abbés y ont acquis peu-à-peu différens

droits

droits régaliens & diverfes prérogatives; mais elle nie qu'ils aient jamais acquis fur elle la fupériorité territoriale, attendu qu'elle avoit toujours été une ville impériale de l'Empire. Quoi qu'il en foit, il est inconteftable que l'empereur Rodolphe I, dans une charte de 1289, fe qualifia de legitimus advocatus de la ville; il ordonna que les bourgeois ne feroient ni troublés, ni moleftés en aucune façon de la part de l'abbaye. Cette charte fut renouvellée & confirmée par l'empereur Albert I en 1304, & par Charles IV en 1354. Ce dernier confirma de nouveau fon immédiateté en_1348, 1355 & 1361; ce que fit auffi Wenceflas en 1370 & 1377; enfin l'empereur Frédéric III la reçut encore fous fa protection & celle de l'Empire, déclarant qu'elle en avoit toujours dépendu, & il confirma fes anciens droits & privilè ges. Au refte, la ville acheta pour 30,000 florins d'or tous les droits, prérogatives, rentes & revenus, nommément tous les péages que l'abbaye avoit poffédés,, tant au-dehors qu'au- dedans de Les murs; & ce contrat de vente fut ratifié par l'empereur Charles-Quint & tous fes fucceffeurs, & par la cour de Rome. En vertu du même contrat, l'abbaye ne pourra faire élever fur fon propre territoire qu'autant d'édifices qu'il lui en faudra pour fon ufage néceffaire, fans fortifier fon Couvent de manière quelconque : elle s'abftiendra de même de tenir ou faire tenir des marchés publics ou clandeftins, un mille à la ronde de la ville de Kempten. En 1633, la ville fut prife d'affaut par les impériaux, qui maffacrèrent les deux tiers de la bourgeoifie. Elle a la vingtième place parmi les villes impériales de Suabe affemblées à la diète générale, & la feizième dans celle du cercle. Sa taxe matriculaire qui étoit autrefois de 156 florins, fut réduite en 1683 à 52. Sa contribution pour l'entretien de la chambre im périale, eft de 40 rixdales 54 kr. Elle ne poffede point de villages; mais en revanche beaucoup de biens fonds, rentes, cens, dixies &

autres revenus.

KEMPTEN, abbaye princière d'Allemagne, au cercle de Suabe. Le territoire de cette abbaye eft fitué fur les deux rives de l'Iler, à l'endroit où cette rivière ceffe de borner l'évêché d'Augsbourg & le comté de Koenigfeck-Rothenfels, pour traverfer enfuite le comté de Waldbourg. Ses domaines confiftent principalement dans le comté princier de Kempten, auquel ont été ajoutés quelques diftricts. Il fait partie de l'Algau, de l'Ilergau, & de quelques autres arrondiffemens connus fous le nom de Gau.

Ce fut vers l'an 773 qu'Hildegard, époufe de l'empereur Charlemagne, fonda ou du moins re nouvella le monaftère de Kempten, ordre de faint Benoit. Elle lui fit donation de fon héritage maternel; ce qui engagea le couvent à prendre le portrait de cette princeffe pour fes armes. L'ab baye prétend auffi que cette donation de HildeEcon. polit. & diplomatique. Tom. III.

gard comprenoit fon territoire actuel, dont elle prouve qu'elle étoit en poffeffion dès le neuvième ou dixième fiècle. Quoiqu'elle ait acquis dans la fuite plufieurs terres & feigneuries, elle foutient que ces acquifitions n'ont regardé que le domaine & la baffe jurifdi&tion, attendu qu'à l'exception de la feigneurie de Teiffelberg, ces terres avoient déja fait partie des domaines de l'abbaye, & étoient foumises à fa haute jurifdiction & fupériorité territoriale. On ne fauroit déterminer l'époque où cette abbaye fut déclarée princière. Quelques auteurs prétendent que Charlemagne lui-même revêtit de la dignité de prince le premier abbé, nommé Andegaire; d'autres foutiennent que l'empereur Charles IV la conféra, en 1360, à l'abbé Henri de Mittelberg. Mais on trouve, dans les annales de Schaten, un acte de l'empereur Conrad III de l'année 1150, dans lequel l'abbé de Kempten eft compté parmi les princes eccléfiaftiques.

Le prince - abbé de Kempten eft archi-maréchal de l'impératrice romaine; &, dans cette qualité, il affifte à fon couronnement pour recevoir de fes mains le fceptre qu'on préfente à cette princeffe, & pour le lui rendre felon l'étiquète de cette cérémonie. Il occupe dans le confeil des princes de l'Empire, & nommément fur le banc eccléfiaftique, une place entre l'évêque de Fulde & le prévôt d'Elwangen: mais, dans les diètes du cercle de Suabe, il obferve avec ce dernier une alternative journalière pour le rang. Sa taxe matriculaire eft de fix cavaliers & vingt fantaffins ou 152 florins, & fa contribution pour l'entretien de la chambre impériale eft fixée à 182 rixdales 16 kr.; quant au fpirituel, elle eft immédiatement foumife au faint-fiège.

Cette abbaye princière a fes grands officiers héréditaires; l'électeur de Bavière s'en reconnoît le grand - maitre; l'électeur de Saxe le grandéchanfon; le comte de Montfort le grand-maréchal, & le landgrave de Nellenbourg le grandchambellan: mais ces grands officiers ont leurs vicaires chargés de leurs fonctions: ainfi les nobles de Roth ont l'emploi de vice-grand-maîtres; ceux de Bodmann font vice-échanfons; ceux de Prafperg vice-maréchaux, & ceux de Werdenftein vice-chambellans. Au reste, ces grands offices font plutôt une alliance de protection que des engagemens de fervice.

Les dicaftères du prince-abbé font la régence, le confiftoire & la chambre des finances. Il y a une espèce de corps des états, compofé d'une députation du pays, en préfence de laquelle les adminiftrateurs des deniers publics rendent compte de leur geftion.

Le préfidial libre & impérial du comté de Kemptèn, cédé à l'abbaye, à fubfifté depuis nombre de fiècles, fans que fa jurifdiction fe foit étendue au-delà des bornes du comté. D'après une convention faite en 1522, entre ce tribunal & celui de la Leutkircher-heyde & de la Purfe, les fujets

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de l'abbaye, cités devant ce tribunal & réclamés par le mariage du comte Rodolphe, fils du comte par leur juge naturel, doivent être renvoyés de- Hermann, avec Urfule, fille de Jean, dernier comte de Habsbourg de la branche de Lauffenvant celui-ci à fa première requifition. Mais par bourg: cette héritière eut pour dot le landgraviat un nouveau traité conclu en 1545, & qui s'obferve encore aujourd'hui, on a accordé au pré- de Klettgau avec les feigneuries de Rothenbourg & de Krenkingen; & en 14c8, fa mère Agnès fidial de Leutkircher-heyde & de la Purfe dix exceptions ou cas réservés, dans lefquels la ré-paffa en faveur de ce mariage un acte, par lequel clamation du juge provincial de Kempten ne doit pas avoir lieu.

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KERPEN & LOMMERSUM, comté d'Allemagne, au cercle de Weftphalie. Il eft compofé des deux feigneuries dont il porte le nom, fituées toutes deux dans l'enceinte du duché de Juliers celle de Kerpen-fur-l'Erft & celle de Lommerfum ou Lommersheim entre les villes d'Euskirchen & Bonn, fur les confins de l'archevêché de Cologne. Après avoir appartenu à plufieurs feigneurs différens, l'empereur Charles VI, en fa qualité de duc de Brabant, les donna enfin en 1711 avec toute jurifdiction & fupériorité territoriale à Guillaume, électeur palatin, qui les céda peu de temps après à Jean Frédéric, comte de Schoesberg, en faveur duquel le même empereur les érigea, dès 1712, en comté de l'Empire. Celui qui les poffède, a rang parmi les comtes de la Weftphalie, avec voix & féance aux diètes du cercle. Sa taxe eft de 12 florins, de contribuer & il n'est pas dans l'ufage de contribuer aux frais de la chambre impériale. L'immédiareté de ce comté fut attaquée, il y a quelque temps, par le duché de Brabant ; &, malgré les griefs détaillés en 1757 & portés à la diète du cercle par le comte de Schoesberg, la maifon d'Autriche mit cette terre en féquestre, où elle la tenoit encore en 1764 fur le refus que faifoit le comte de reconnoître fa fupériorité territoriale.

KLETTENBERG. Voyez HOHNSTEIN. KLETTGAU, principauté ou landgraviat d'Allemagne, au cercle de Suabe. Le Klettgau ou Kl trgow, en latin pagus latobrigicus, eft un diftrict borné au midi par le Rhin; à l'eft & au nord par les cantons fuiffes de Schaffhoufe & de Zurich; au nord-oueft par le landgraviat de Stuhlingen, & à l'oueft par les quatre villes foreftières. Il doit le nom de pays & même de comté de Soulz aux comtes de Zoulz, fes anciens maîtres; mais c'eft mal-à-propos qu'il le porte, fon vrai nom ayant toujours été landgraviat de Klettgau, auquel l'empereur Léopold ajouta le titre de principauté. Il abonde en bled, en gibier & en vin; le vin rouge eft fur-tout eftimé.

Les comtes de Soulz, anciens poffeffeurs de ce Landgraviat, tenoient ce nom de la ville de Soulz, qui leur appartenoit & qui eft fituée fur le Necker dans le duché de Wurtemberg. Dès l'année 1085, il est fait mention d'un comte de Soulz, nommé Alwig, lequel app iremment eft aufli celui qui concourut à la fondation du couvent d'Alpirfpach. Cette famille, déchue de fa fplendeur, fe releva

tous les biens provenant de la fucceffion de fon
époux Jean, ou acquis à d'autres titres quelcon-
ques, tombèrent au comte Rodolphe & à fon
père. L'empereur Sigifmond confirma cet acte en
1430, à condition que le landgraviat du Klettgau
releveroit de la maifon archiducale d'Autriche.
Cette maifon s'agrandit encore davantage par les
feigneuries de Schellenberg, de Vaduz & de Blu-
meneck que Verene, fille d'Ulric, baron de
Brandis, y apporta par fon mariage avec Alwig,
fils du comte Rodolphe. Son petit - fils Charles-
Louis eut par fon époufe Dorothée Catherine, fille
d'Adolphe, comte de Sayn, les feigneuries de
Monklar & de Mainzbourg ou Mauzenberg, lef-
quelles paffèrent enfuite à d'autres maisons. La
tige mâle des comtes de Soulz s'éteignit en 1687
en la perfonne de Jean-Louis ; & l'empereur Léo-
pold ayant déclaré Marie - Anne, fille aînée du
défunt, époufe de Ferdinand-Guillaume Eusebe,
prince de Schwarzenberg, habile à fuccéder aux
états, biens, droits & prérogatives de fon père
& à les tranfmettre à fes enfans, fon fils Adam-
François-Charles eut le landgraviat de Klettgau.

Le prince de Schwarzenberg prend le titre de prince & landgrave du Klettgau, comte de Soulz & prévôt héréditaire de l'hôtel impérial à Rothweil. Pour exercer cette dernière charge, il nomme un vice-prévôt, qui cependant doit être né comte ou baron. Ce fut en 1360 que l'empereur conféra cette prévôté au comte Rodolphe de Soulz.

Depuis 1696, les princes de Schwarzenberg ont obtenu, du chef de la principauté de Klettgau, voix & féance parmi les princes féculiers du cercle de Suabe. Il n'en eft pas de même des diètes de l'Empire, où ils font encore exclus du confeil des princes & demeurent agrégés aux comtes de Suabe. Leur contingent pour le Klettgau eft de deux cavaliers & de neuf fantaffins, évalués à 60 florins par mois, avec 37 rixdales 79 kr. qu'ils payent par quartier pour l'entretien de la chambre impériale. Voyez SCHWARZENBERG.

On trouve dans ce landgraviat un préfidial de l'Empire, qui fiège ordinairement à Rhinow-furl'Halder ou au Langeftein.

KIRCHBERG. Voyez l'article SAYN.

KNIPHAUSEN, feigneurie d'Allemagne. La feigneurie de Jever la borde du côté de la terre ferme, & la Jahde au nord-eft. On n'a pas encore décidé de quel cercle la feigneurie de Jever fait partie, & le même doute a lieu pour celle de Kniphaufen. Le cercle de Weftphalie, vu fa fituation, paroît avoir le droit le plus apparent de la réclamer; 12 directoire de ce cercle a fait va

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loir cette raison en 1749 & même encore poftérieurement. Le terrein y eft en général fertile ; il est propre à l'éducation des bêtes à cornes & des chevaux. On en exporte annuellement une quantité confidérable de bled pour la Hollande, pour Breme & pour Hambourg. On en exporte du porc falé, du fromage & du beurre ; car l'on y compte communément 40co vaches, lorfqu'il ne règne point de maladie contagieufe dans la ferme. On croit qu'il en fort auffi chaque année plus de 400 chevaux. Cette feigneurie étoit autrefois poffédée par des barons qui, ainfi que les nobles d'Inhaufen, dépendoient du canton d'Oftringen, & faifoient par conféquent partie de celle de Jever. Les uns & les autres s'en détachèrent pendant quelque temps; mais cette féparation ceffa d'avoir lieu, lorfque le baron Frédéric-Guillaume céda en 1623 tous les droits qu'il avoit fur cette feigneurie, à Antoine Gunther, feigneur de Jever & comte d'Oldenbourg & de Delmenhorft, ceffion que la cour impériale agréa & ratifia enfuite. Antoine Gunther difpofa de cette feigneurie en faveur d'Antoine, comte d'Aldenbourg, fon fils naturel, duquel elle paffa à Antoine II. Celui-ci n'eut qu'une fille, nommée Charlotte-Sophie, comteffe de Bentink, qui la pofféda jufqu'en 1757, époque où cette même feigneurie fut abandonnée au comte de Bentink fon époux, pour la tranfmettre aux enfans mâles qu'ils avoient procréés. Elle forme une feigneurie libre, à laquelle eft attachée l'immédiateté & la fupériorité territoriale; elle forme auffi un fief de Bourgogne, dont la reprise se fait à Bruxelles. On s'eft chargé de payer pour elle les taxes matriculaires & la contribution pour l'entretien de la chambre impériale. Cette feigneurie contient trois paroiffes. KÖNIGSEGG, terres que les comtes de Kanigsegg poffedent dans le cercle de Suabe.

La branche des comtes de Koenigsegg-Aulendorf poffède le comté de Koenigsegg, fitué entre celui de Heiligenberg, la feigneurie de Scheer, la commanderie d'Alschhaufen, & la préfecture d'Altorf.

La baronie d'Aulendorf, fituée entre la commanderie d'Alschhaufen, la préfecture d'Altorf & l'abbaye de Schufsenried.

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KOENIGSTEIN, comté d'Allemagne ; il eft fitué dans la Wettéravie le long d'une chaîne de montagne-, appellée die Hahe: c'est une ancienne dépendance du comté de Nuringes, qui passa aux feigneurs de Munzenberg. Les mâles de cette famille s'éteignirent au treizième fiècle, & il en refta cinq foeurs mariées aux maifons de Hanau Falkenftein, Weinsberg, Schoenberg & Pappenheim, qui héritèrent de toutes les terres de Munzenberg, & les gouvernèrent d'abord en commun; puis les cédèrent par accommodement au comte de Falkenftein, à l'exception d'un fixième que la maifon de Hanau fe réferva. A l'extinction de cette maifon de Falkenftein, la fucceffion échut à cinq foeurs mariées dans les maifons de Solms, Sayn, Virnebourg, Ifenbourg & Epftein, entre lefquelles elle fut partagée de façon que cette dernière en eut le tiers; & en particulier le château de Konigstein où unfeigneur d'Epftein fixa faréfidence La famille des feigneurs de Kanigsegg eft une en ajoutant à ses titres celui de comte de Kanigsdes plus anciennes de l'Empire. Elle obtint la di- tein. Everard, dernier comte d'Epftein, mort en gnité de comte fous l'empereur Ferdinand II; & 1535 fans poftérité, fit, du confentement de fa les deux fils de George, feigneur de Kanigsegg, foeur Anne, époufe de Bothon, comte de Stolappellés Hugues & Jean-George, en prirent le ti- berg, un teftament confirmé par l'empereur Chartre. Le premier fonda la branche de Rothenfels, les-Quint, & inftitua pour fon héritier universel le fecond celle d'Aulendorf, l'un & l'autre ont Louis, troifième fils de cette foeur; & en cas de le titre de comtes du faint-Empire à Koenigsegg le cinquième nommé Philippe, ou à fon & Rothenbourg, barons d'Aulendorf & de Tauf- défaut, le huitième appellé Chriftophe mais fans fen; celle d'Aulendorf fe qualifie en outre de préjudice du droit de fucceffion que la mère fe feigneur d'Ebenweiler & de Walde en Suabe.réferva pour elle & fes autres enfans, fi le teftaIls n'ont ensemble qu'une voix dans le collège des comtes de Suabe à la diète de l'Empire; mais chaque branche en a une à celle du cercle: ils alternent pour la préféance entre eux & avec les diverfes branches des Truchfefs de Waldbourg. Leur taxe matriculaire eft de 20 florirs pour la montagne de Kanigsegg, de 24 pour Aulendorf, & de 40 pour Rothenfels & Stauffen; ils payent d'ailleurs 28 rixdales 38 & demi kr. pour Aulendorf, & 30 rixdales 59 & demi kr. pour Ro

mort

teur venoit à changer fes difpofitions en faveur de quelque étranger, ou fi fes trois fils défignés héritiers mouroient fans fucceffeurs mâles. A l'échéance de cette hérédité, Louis en prit poffeffion, & il en jouit jufqu'en 1574, époque où il mourut fans poftérité mâle; il la laiffa à fon frère Chriftophe, qui ne lui furvécut que fept ans environ, & mourut auffi fans enfans en 1581. Son feptième frère Albert-George, comte de Stolberg, comptoit lui fuccéder dans le comté de Kanigficin

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