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> hardis de vous opposer à de si belles actions. » lls se rctirèrent marqués de quelques coups d'épée.

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« Comment! messieurs, poursuit Molière, que vous ai» je fait pour former un si beau projet sans m'en faire >> part! Quoi! vous voulez vous noyer sans moi? Je vous » croyois plus de mes amis. — Il a, parbleu, raison, dit >> Chapelle; voilà une injustice que nous lui faisions. Viens >> donc te noyer avec nous. Oh! doucement, répondit » Molière; ce n'est point ici une affaire à entreprendre » mal à propos : c'est la dernière action de notre vie, il » n'en faut pas manquer le mérite. On seroit assez malin » pour lui donner un mauvais jour, si nous nous noyions à > l'heure qu'il est; on diroit à coup sûr que nous l'aurions >> fait la nuit, comme des désespérés, ou comme des gens >> ivres. Saisissons le moment qui nous fasse le plus d'hòn>> neur, et qui réponde à notre conduite. Demain, sur les >> huit à neuf heures du matin, bien à jeun et devant tout >> le monde, nous irons nous jeter, la tête devant, dans la » rivière. — J'approuve fort ses raisons, dit N..., et il n'y >> pas le petit mot à dire. — Morbleu, j'enrage, dit L....; » Molière a toujours cent fois plus d'esprit que nous. Voilà >> qui est fait, remettons la partie à demain, et allons nous » coucher, car je m'endors. » Sans la présence d'esprit de Molière, il seroit infailliblement arrivé du malheur, tant ces messieurs étoient ivres et animés contre ceux qui les avoient empêchés de se noyer. Mais rien ne le désoloit plus que d'avoir affaire à de pareilles gens, et c'étoit cela qui bien souvent le dégoûtoit de Chapelle; cependant leur ancienne amitié prenoit toujours le dessus '.

On sait que les premiers actes de la comédie du Tartuffe de Molière furent représentés à Versailles dès le mois de mai de l'année 1664, et qu'au mois de septembre de la même année, ces trois actes furent joués pour la seconde fois à Villers-Coterets, avec applaudissement. La pièce entière parut la première et la seconde fois au Raincy, au mois de novembre suivant, et en 1665; mais Paris ne l'avoit point encore vue en 1667. Molière sentoit la difficulté de la faire passer dans le public. 11 le prévint par des lectures; mais il n'en lisoit que jusqu'au quatrième acte 2: de sorte que

'Voltaire a voulu jeter quelques doutes sur ce fait. Il est facile cependant de l'appuyer d'un témoignage irrécusable, puisque Racine le fils qui le rapporte dans ses Mémoires, d'après Grimarest, ajoute que Boileau « racontoit souvent cette folie de sa jeu» nesse, et que ce souper, quoique peu croyable, est très-véri» table. » (Voyez OEuvres de Jean Racine, édition de Lefèvre t. 1, p, 67; voyez aussi l'excellente Notice de Saint-Marc à la tête des Œuvres de Chapelle.)

'On trouve dans un auteur contemporain une anecdote fort piquante sur une lecture du Tartuffe faite chez la célèbre Ninon de Lenclos. « Je me rappelle, dit l'auteur, une particularité que » je tiens de Molière lui-même, qui nous la raconta peu de jours << avant la première représentation du Tartuffe. On parloit du > pouvoir de l'imitation. Nous lui demandâmes pourquoi le » même ridicule qui nous échappe souvent dans l'original nous > frappe à coup sûr dans la copie il nous répondit que c'est » parce que nous le voyons alors par les yeux de l'imitateur qui » sont meilleurs que les nôtres; car, ajouta-t-il, le talent de l'a» percevoir par soi-même n'est pas donné à tout le monde. Là> dessus il nous cita Léontium (Ninon), comme la personne » qu'il connoissoit sur qui le ridicule faisoit une plus prompte impression; et il nous apprit qu'ayant été la veille lui lire son

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tout le monde étoit fort embarrassé comment il tireroit Orgon de dessous la table. Quand il crut avoir suffisamment préparé les esprits, le 5 août 1667, il fait afficher le Tartuffe. Mais il n'eut pas été représenté une fois, que les gens austères se révoltèrent contre cette pièce. On représenta au roi qu'il étoit de conséquence que le ridicule de l'hypocrisie ne parût point sur le théâtre. Molière, disoiton, n'étoit pas préposé pour reprendre les personnes qui se couvrent du manteau de la dévotion, pour enfreindre les lois les plus saintes, et pour troubler la tranquillité domestique des familles. Enfin ceux qui faisoient ces représentations au roi donnèrent de bonnes raisons, puisque sa majesté jugea à propos de défendre le Tartuffe '. Cet ordre fut un coup de foudre pour les comédiens et pour l'auteur. Ceux-là attendoient avec justice un gain considérable de cette pièce, et Molière croyoit donner par cet ouvrage une dernière main à sa réputation. Il avoit marqué le caractère de l'hypocrisie de traits si vifs et si délicats, qu'il s'étoit imaginé que, bien loin qu'on dût attaquer sa pièce, on lui sauroit gré d'avoir donné de l'horreur pour un vice si odieux. Il le dit lui-même dans sa préface à la tête de cette pièce : mais il se trompa, et il devoit savoir par sa propre expérience que le public n'est pas docile. Cependant Molière rendit compte au roi des bonnes intentions qu'il avoit eues en travaillant à cette pièce. De sorte que sa majesté ayant vu par elle-même qu'il n'y avoit rien dont les personnes de piété et de probité pussent se scandaliser, et

Tartuffe (selon sa coutume de la consulter sur tout ce qu'il » faisoit), elle le paya en même monnoie par le récit d'une » aventure qui lui étoit arrivée avec un scélérat à peu près de » cette espèce, dont elle lui fit le portrait avec des couleurs si » vives et si naturelles, que, si sa pièce n'eût pas été faite, nous » disoit-il, il ne l'auroit jamais entreprise, tant il se seroit cru > incapable de rien mettre sur le théâtre d'aussi parfait que le > Tartuffe de Léontium (Ninon). Vous savez si Molière étoit un » bon juge en ces sortes de matières. Puisque Léontium (Ninon) » est frappée plus que personne du ridicule, il ne faut pas s'éton»ner qu'elle le rende si bien. » (Dialogue sur la musique des anciens, par l'abbé Châteauneuf, un vol. in-12, 1725,)

'On a lu dans vingt écrits, et entre autres dans ceux de Voltaire, que Molière, recevant la défense au moment même où on alloit commencer la seconde représentation, dit aux nombreux spectateurs qu'elle avoit attirés : « Messieurs, nous allions vous » donner le Tartuffe,mais monsieur le premier président ne veut > pas qu'on le joue.»Le fait n'est ni vrai ni vraisemblable. Molière, quel que fût son dépit, respectoit trop les bienséances et la vérité, il se respectoit trop lui-même pour se permettre publiquement un quolibet si offensant et si calomnicux. Le premier président de Lamoignon, l'ami de Racine et de Boileau, l'Ariste du Lutrin, ne pouvoit en aucune manière être comparé à Tartuffe. Il étoit d'une piété sincère que nul ne révoquoit en doute; mais, si l'on refuse de croire à ses vertus, on ajoutera foi aux faits et aux dates. La troupe de Molière ne jouoit que trois fois par semaine, le mercredi, le vendredi et le dimanche. Le Tartuffe fut représenté pour la première fois le vendredi 5. La défense arriva le lendemain 6, et c'est le dimanche 7 que devoit se donner la seconde représentation. Il est donc faux que la défense ait été notifiée aux comédiens à l'instant où ils se disposoient à entrer en scène. L'annonce de Molière ne put se faire non plus le lendemain, puisqu'à dater du jour de la défense le théâtre fut fermé pendant cinquante jours, interruption qui ne fut point commandée par l'autorité, ét qui eut pour cause le départ subit de La Grange et de La Thorillière. (A.)

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qu'au contraire on y combattoit un vice qu'elle a toujours en soin elle-même de détruire par d'autres voies, elle permit apparemment à Molière de remettre sa pièce sur le

théâtre.

Tous les connoisseurs en jugeoient favorablement; et je rapporterai ici une remarque de M. Ménage, pour justifier ce que j'avance. « Je lisois hier le Tartuffe de Molière. Je >> lui en avois autrefois entendu lire trois actes chez M. de » Montmort, où se trouvèrent aussi M. Chapelain, > M. l'abbé de Marolles, et quelques autres personnes. Je » dis à M..., lorsqu'il empêcha qu'on ne le jouât, que c'étoit une pièce dont la morale étoit excellente, et qu'il » n'y avoit rien qui ne pût être utile au public. >>

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Molière laissa passer quelque temps avant que de hasarder une seconde fois la représentation du Tartuffe ; et l'on donna pendant ce temps-là Scaramouche ermite, qui passa dans le public, sans que personne s'en plaignît. Louis XIV ayant vu cette pièce dit, en parlant au prince de Condé «Je voudrois bien savoir pourquoi les gens qui se scandalisent si fort de la comédie de Molière ne disent pas un » mot de celle de Scaramouche. C'est, répondit le prince, que la comédie de Scaramouche joue le ciel et ⚫ la religion, dont ces messieurs ne se soucient guère, tan> dis que celle de Molière les joue eux-mêmes; et c'est ce qu'ils ne peuvent souffrir. »

Molière ne laissoit point languir le public sans nouveauté; toujours heureux dans le choix de ses caractères, il avoit travaillé sur celui du Misanthrope, il le donna au public; mais il sentit, dès la première représentation, que le peuple de Paris vouloit plus rire qu'admirer, et que pour vingt personnes qui sont susceptibles de sentir des traits délicats et élevés, il y en a cent qui les rebutent faute de les connoître. Il ne fut pas plus tôt rentré dans son cabinet qu'il travailla au Médecin malgré lui, pour soutenir le Misanthrope, dont la seconde représentation fut encore plus foible que la première, ce qui l'obligea de se dépê

'Ce Montmort n'étoit point le fameux parasite, mais Habert, seigneur de Montmort, conseiller au parlement, et membre de l'académie françoise, qui donna une édition des Œuvres de Gassendi, avec une préface latine très-bien écrite. Ce magistrat étoit lié avec Chapelain et avec les hommes les plus célèbres de son temps: il mourut en 1679.

'Nous rétablissons ici cette anecdote telle qu'elle se trouve dans Je Ménagiana, tom. IV, pag. 174. Le grand Condé avoit pour Molière une amitié toute particulière : souvent il l'envoyoit chercher pour s'entretenir avec lui. Un jour lui dit, en présence de personnes qui me l'ont rapporté: « Molière, je vous fais venir peut-être trop souvent, je crains de vous distraire de votre travail; ainsi je ne vous enverrai plus chercher, mais je vous prie, à toutes vos heures vides, de me venir trouver; faites-vous annoncer par un valet-de-chambre, je quitterai tout pour être avec vous. Lorsque Molière venoit, le prince congédioit ceux qui étoient avec lui, et il étoit souvent des trois et quatre beures avec Molière. On a entendu ce grand prince, en sortant de ces conversations, dire publiquement : Je ne m'ennuie jamais avec Molière, c'est un homme qui fournit de tout, son érudition et son jugement ne s'épuisent jamais. (GRIMAREST, Réponse à la critique de la Vie de M. de Molière.) On trouve dans les Anecdotes littéraires qu'un abbé ayant cru faire sa cour au grand Condé en lui.présentant une épitaphe de Molière: Ah! lui dit ce prince, que celui dont tu me présentes l'épitaphe n'est-il en état de faire la tienne? (Tome II, page 48.)

cher de fabriquer son Fagotier; en quoi il n'eut pas beaucoup de peine, puisque c'étoit une de ces petites pièces, ou approchant, que sa troupe avoit représentées sur-le-champ dans les commencements; il n'avoit qu'à transcrire. La troisième représentation du Misanthrope fut encore moins heureuse que les précédentes. On n'aimoit point tout ce sérieux qui est répandu dans cette pièce. D'ailleurs le marquis étoit la copie de plusieurs originaux de conséquence, qui décrioient l'ouvrage de toute leur force. « Je n'ai pu pourtant faire mieux, et sûrement je ne >> ferai pas mieux, » disoit Molière à tout le monde.

M. de Visé crut se faire un mérite auprès de Molière de défendre le Misanthrope; il fit une longue lettre qu'il donna à Ribou pour mettre à la tête de cette pièce. Molière, qui en fut irrité, envoya chercher son libraire, le gronda de ce qu'il avoit imprimé cette rapsodie sans sa participation, et lui défendit de vendre aucun exemplaire de sa pièce où elle fût; et il brûla tout ce qui en restoit; mais, après sa mort, on l'a réimprimée 2. M. de Visé, qui aimoit fort à voir la Molière, vint souper chez elle le même jour. Molière le traita cavalièrement sur le sujet de sa lettrc, en lui donnant de bonnes raisons pour souhaiter qu'il ne se fût point avisé de défendre sa pièce.

Les hypocrites avoient été tellement irrités par le Tartuffe, que l'on fit courir dans Paris un livre terrible, que l'on

'Ce fait est singulier, piquant: il plait à notre malice, en nous offrant une preuve signalée de la vanité et de l'inconséquence des jugements publics; il tend même à rehausser la gloire de Molière, en nous le montrant supérieur à son siècle : enfin, il peut servir, au besoin, à consoler la vanité de quelque auteur dont l'ouvrage n'aura pas été accueilli au gré de ses espérances. Mais, le dirai-je ici? le fait est faux, entièrement faux. Je sais que j'attaque ici une centaine de recueils d'anecdotes, et autant d'ouvrages de critique littéraire.Je n'ai qu'une arme,mais elle est sûre: c'est le registre même de la comédie, tenu jour par jour avec une exactitude qui ne fait grace d'aucun détail. Le Misanthrope fut joué dans les mois de juin et de juillet; c'est-à-dire dans la saison la plus défavorable aux spectacles, et il eut vingt-une représentations consécutives dont il fit seul tous les frais, aucune petite pièce, ni ancienne, ni nouvelle, n'ayant été donnée à la suite. De ces représentations, dont le nombre suffisoit alors pour constater un plein succès, quatre des dernières seulement n'alteignirent pas tout-à-fait à la somme qui étoit considérée comme bonne et satisfaisante recette. Loin que le Misanthrope ait été soutenu par le Médecin malgré lui, celte dernière pièce, jouée six jours après qu'on eut cessé de jouer la première, le fut onze fois de suite avec d'autres ouvrages; après quoi les deux pièces furent données ensemble, et ne le furent que cinq fois. Ainsi croule de tous côtés la petite fable bâtie sur la destinée du Misanthrope à sa naissance. (A.) - Un passage des Mémoires de Dangeau appuie les observations précédentes sur le succès qu'oblint le Misanthrope; puisqu'on y lit que « Cette pièce fit grand bruit, > eut un grand succès à Paris avant d'être jouée à la cour.»(Mémoires de Dangeau, 10 mai 1690.)

Elle ne fut réimprimée qu'en 1682, et on ne la trouve pas dans la seconde édition du Misanthrope publiée chez Claude Barbin, un peu plus d'un an après la mort de Molière. Cette circonstance suffiroit pour prouver la vérité de l'anecdote racontée par Grimarest, lorsqu'on ne sauroit pas que jusqu'alors de visé avoit été un des plus acharnés détracteurs de Molière, et que plus tard il se fit l'apologiste de l'abbé Cotin dans le compte qu'il rendit des Femmes savantes. (Voyez le Mercure galant, année 1672.)

mettoit sur le compte de Molière pour le perdre. C'est à cette occasion qu'il mit dans le Misanthrope les vers suivants :

Et, non content encor du tort que l'on me fait, Il court parmi le monde un livre abominable", Et de qui la lecture est même condamnable; Un livre à mériter la dernière rigueur, Dont le fourbe a le front de me faire l'auteur. Et là-dessus on voit Oronte qui murmure, Et tâche méchamment d'appuyer l'imposture; Lui, qui d'un honnête homme à la cour tient le rang. On voit par cette remarque que le Tartuffe fut joué avant le Misanthrope, et avant le Médecin malgré lui, et qu'ainsi la date de la première représentation de ces deux dernières pièces, que l'on a mise dans les OEuvres de Molière, n'est pas véritable, puisque l'on marque qu'elles ont été jouées dès les mois de mars et de juin de l'année 1666. Molière avoit lu son Misanthrope à toute la cour, avant que de le faire représenter 3; chacun lui en disoit son sentiment, mais il ne suivoit que le sien ordinairement, parce qu'il auroit été souvent obligé de refondre ses pièces, s'il avoit suivi tous les avis qu'on lui donnoit; et d'ailleurs il arrivoit quelquefois que ces avis étoient intéressés. Molière ne traitoit point de caractères, il ne plaçoit aucun trait qu'il n'eût des vues fixes. C'est pourquoi il ne voulut point ôter du Misanthrope, « Ce grand flandrin qui cra>> choit dans un puits pour faire des ronds, » que Madame Henriette d'Angleterre lui avoit dit de supprimer lorsqu'il eut l'honneur de lire sa pièce à cette princesse. Elle regardoit cet endroit comme un trait indigne d'un si bon ouvrage; mais Molière avoit son original, il vouloit le mettre sur le théâtre 4.

'On ignore le titre de ce livre,

Les trois premiers actes du Tartuffe furent joués le 12 mai 1664, à la sixième journée des Plaisirs de l'Isle enchantée; mais la représentation de la pièce entière n'eût lieu que le 5 août 1667. Ainsi Grimarest se trompe lorsqu'il dit que le Tartuffe parut avant le Misanthrope et le Médecin malgré lui, qui furent représentés dans l'été de 1666. (DESP.)

'On sait que les ennemis de Molière voulurent persuader au duc de Montausier, fameux par sa vertu sauvage, que c'étoit lui que Molière jouoit dans le Misanthrope. Le duc de Montausier alla voir la pièce, et dit en sortant: Je n'ai garde d'en vouloir du mal à Molière; il faut que l'original soit bon, puisque la copie est si helle! Et, comme on insistoit pour l'irriter, il ajouta « Je voudrois bien ressembler au Misanthrope; c'est un honnête » homme!» (Vie du duc de Montausier, tome 11, page 129.) Dangeau rapporte cette anecdote avec des circonstances qui dénaturent également le caractère de M. de Monlausier et celui de Molière. Il mérite d'autant moins de foi, qu'il n'a consigné ce récit dans ses Mémoires qu'en 1690, à l'époque de la mort du duc de Montausier, c'est-à-dire plus de vingt-quatre ans après la première représentation du Misanthrope.

Molière ne se rendoit pas toujours aux conseils qu'on lui donnoit, et il avoit raison. Cependant il étoit loin de croire à la

perfection de ses ouvrages. Un jour, à la lecture de ce vers de

Boileau parlant de lui:

Il plaît à tout le monde, et ne sauroit se plaire.

il s'écria, serrant la main du satirique : « Voilà la plus grande » vérité que vous ayez jamais dite; je ne suis pas du nombre de >>> ces esprits sublimes dont vous parlez; mais, tel que je suis, je » n'ai jamais rien fait dont je sois véritablement content. » (OEuvres de Boileau, par Saint-Marc, tome 1, page 49.) Ce qui doit faire admirer encore plus la modestie dè Molière, c'est qu'il tint

D

Au mois de décembre de la même année, il donna au roi le divertissement des deux premiers actes d'une pastorale qu'il avoit faite, c'est Mélicerte. Mais il ne jugea pas à propos, avec raison, d'en faire le troisième acte, ni de faire imprimer les deux premiers, qui n'ont vu le jour qu'après sa mort.

Le Sicilien fut trouvé une agréable petite pièce à la cour et à la ville, en 1667: et l'Amphitryon passa tout d'une voix au mois de janvier 1668. Cependant un savantasse n'en voulut point tenir compte à Molière. « Com» ment! disoit-il, il a tout pris sur Rotrou, et Rotrou >> sur Plaute. Je ne vois pas pourquoi on applaudit à des >> plagiaires. C'a toujours élé, ajoutoit-il, le carac» tère de Molière ; j'ai fait mes études avec lui, et un jour >> qu'il apporta des vers à son régent, celui-ci reconnut >> qu'il les avoit pillés, l'autre assura fortement qu'ils >> étoient de sa façon; mais après que le régent lui eut » reproché son mensonge, et qu'il lui eut dit qu'il les >> avoit pris dans Théophile, Molière le lui avoua, et lui >> dit qu'il les y avoit pris avec d'autant plus d'assurance, » qu'il ne croyoit pas qu'un jésuite pût lire Théophile. >> Ainsi, disoit ce pédant à mon ami, si l'on examinoit bien >> les ouvrages de Molière, on les trouveroit tous pillés de >> cette force-là ; et même quand il ne sait où prendre, il se >> répète sans précaution. » De semblables critiques n'empêchèrent pas le cours de l'Amphitryon, que tout Paris vit avec beaucoup de plaisir, comme un spectacle bien rendu en notre langue, et à notre goût”.

Après que Molière eut repris avec succès son Avare, au mois de janvier 1668, comme je l'ai déja dit, il projeta de donner son Georges Dandin. Mais un de ses amis lui fit entendre qu'il y avoit dans le monde un Dandin qui pourroit bien se reconnoître dans sa pièce, et qui étoit en état par sa famille non-seulement de la décrier, mais encore de

ce discours dans la même année où les trois premiers actes du Tartuffe furent joués à la cour (B.)

'Les ennemis de Molière confondoient à dessein le plagiat avec l'imitation. Imiter, ce n'est pas copier, c'est ajouter à son modèle ; c'est lutter avec lui d'invention et de génie : et voilà ce que Molière a fait avec un rare bonheur dans Amphitryon. Aussi a-t-on dit de lui qu'il étoit original lorsqu'il imitoit. Les ouvrages de Virgile et de Vida suffisent pour établir la différence qui existe entre l'imitateur et le plagiaire: Virgile imite Homère, el ne le pille pas; il est quelquefois son égal. Vida copie Virgile; il dénature ses vers pour les voler, et dans ses larcins même il reste toujours au-dessous du poète qu'il dépouille. Nous avons cru nécessaire d'établir ici les véritables principes, afin de repousser une fois pour toutes les reproches de ce genre qui se trouvent répétés plusieurs fois dans le cours de cet ouvrage. 2 Madame Dacier fit une dissertation pour prouver que l'Amphitryon de Plaute étoit fort au-dessus du moderne; mais,

ayant ouï dire que Molière vouloit faire une comédie des femmes savantes, elle supprima sa dissertation (V.) Ceci est une erreur

qui a passée comme beaucoup d'autres, à la faveur du nom de

Voltaire. Ce fut seulement dix ans après la mort de Molière, en 1683, que madame Dacier publia sa traduction de trois comédies de Plaute, avec une dissertation de son Amphitryon, où elle déclare qu'elle avoit résolu d'examiner la pièce de Molière; mais qu'elle croit la chose inutile après l'examen de la comédie latine. Mademoiselle Lefebvre (depuis madame Dacier), n'avoit que dix-sept ans à l'époque où l'Amphitryon de Molière fut représenté pour la première fois.

le faire repentir d'y avoir travaillé. « Vous avez raison, dit » Molière à son ami; mais je sais un sûr moyen de me › concilier l'homme dont vous me parlez : j'irai lui lire » ma pièce. » Au spectacle, où il étoit assidu, Molière lui demanda une de ses heures perdues pour lui faire une lecture. L'homme en question se trouva si fort honoré de ce compliment, que, toutes affaires cessantes, il donna parole pour le lendemain; et il courut tout Paris pour tirer vanité de la lecture de cette pièce. Molière, disoit-il à tout le monde, me lit ce soir une comédie: voulez-vous en être? Molière trouva une nombreuse assemblée, et son homme qui présidoit. La pièce fut trouvée excellente; et lorsqu'elle fut jouée, personne ne la faisoit mieux valoir que celui dont je viens de parler, et qui pourtant auroit pu s'en fåcher; une partie des scènes que Molière avoit traitées dans sa pièce étant arrivées à cette personne. Ce secret de faire passer sur le théâtre un caractère à son original a été trouvé si bon, que plusieurs auteurs l'ont mis en usage depuis avec succès. Le Georges Dandin fut donc bien reçu à la cour au mois de juillet 1668, et à Paris au mois de novembre suivant.

Quand Molière vit que les hypocrites, qui s'étoient si fort offensés de son Imposteur, étoient calmés, il se prépara à le faire paroître une seconde fois. Il demanda à sa troupe, plus par conversation que par intérêt, ce qu'elle lui donneroit, s'il faisoit renaître cette pièce. Les comédiens voulurent absolument qu'il y eût double part, sa vie durant, toutes les fois qu'on la joueroit; ce qui a toujours été depuis très-régulièrement exécuté. On affiche le Tartuffe : les hypocrites se réveillent; ils courent de tous côtés pour aviser aux moyens d'éviter le ridicule que Molière alloit leur donner sur le théâtre, malgré les défenses du roi. Rien ne leur paroissoit plus effronté, rien plus criminel que l'entreprise de cet auteur; et, accoutumés à incommoder tout le monde et à n'être jamais incommodés, ils portèrent de toutes parts leurs plaintes importunes pour faire réprimer l'insolence de Molière, si son annonce avoit son effet. L'assemblée fut si nombreuse, que les personnes les plus distinguées furent heureuses d'avoir place aux troisièmes loges. On allume les lustres; et l'on étoit près de commencer la pièce, quand il arrive de nouvelles défenses de la représenter, de la part des personnes préposées pour faire exécuter les ordres du roi. Les comédiens firent aussitôt éteindre les lumières, et rendre l'argent à tout le monde. Cette défense étoit judi- | cieuse, parce que le roi étoit alors en Flandre, et l'on devoit présumer que, sa majesté ayant défendu la première fois qu'on jouât cette pièce, Molière vouloit profiter de son absence pour la faire passer. Tout cela ne se fit pourtant pas sans un peu de rumeur de la part des spectateurs, et sans beaucoup de chagrin du côté des comédiens. La permission que Molière disoit avoir de sa majesté pour jouer sa pièce n'étoit point par écrit; on n'étoit pas obligé de s'en rapporter à lui. Au contraire, après les défenses du roi on pouvoit prendre pour une témérité la hardiesse que Molière avoit eue de remettre le Tartuffe sur le théâtre, et peu s'en fallut que cette affaire n'eût encore de plus mauvaises suites pour lui; on le menaçoit de tous côtés. Il en vit dans le moment les conséquences; c'est pourquoi il dépecha en poste sur-le-champ La Thorillière et La Grange

pour aller demander au roi la protection de sa majesté dans une si fâcheuse conjoncture. Les hypocrites triomphoient; mais leur joie ne dura qu'autant de temps qu'il en fallut aux deux comédiens pour apporter l'ordre du roi, qui vouloit qu'on jouât le Tartuffe.

Le lecteur jugera bien, sans que je lui en fasse la description, quel plaisir l'ordre du roi apporta dans la troupe, et parmi les personnes de spectacles, mais surtout dans le cœur de Molière, qui se vit justifié de ce qu'il avoit avancé. Si on avoit connu sa droiture et sa soumission, on auroit été persuadé qu'il ne se seroit point hasardé de représenter le Tartuffe une seconde fois, sans en avoir auparavant pris l'ordre de sa majesté. A dater de cette époque, les reprcsentations se succédèrent sans interruption.

Molière n'étoit pas seulement bon acteur et excellent auteur, il avoit toujours soin de cultiver la philosophie. Chapelle et lui ne se passoient rien sur cet article-là : celuilà pour Gassendi; celui-ci pour Descartes. En revenant d'Auteuil un jour, dans le bateau de Molière, ils ne furent pas long-temps sans faire naître une dispute. Ils prirent un sujet grave pour se faire valoir devant un minime qu'ils trouvèrent dans leur bateau, et qui s'y étoit mis pour gagner les Bons-Hommes. « J'en fais juge le bon père, si le » système de Descartes n'est pas cent fois mieux imaginé » que tout ce que M. de Gassendi nous a ajusté au théâtre » pour nous faire passer les rêveries d'Epicure. Passe >> pour sa morale; mais le reste ne vaut pas la peinc que » l'on y fasse attention. N'est-il pas vrai, mon père? » ajouta Molière au minime. Le religieux répondit par un hom! hom! qui faisoit entendre aux philosophes qu'il étoit connoisseur dans cette matière ; mais il eut la prudence de ne se point mêler dans une conversation si échauffée, surtout avec des gens qui ne paroissoient pas ménager leur adversaire. « Oh! parbleu, mon père, dit Chapelle, qui » se crut affoibli par l'apparente approbation du minime, >> il faut que Molière convienne que Descartes n'a formé >> son système que comme un mécanicien qui imagine une » belle machine sans faire attention à l'exécution : le sys>> tème de ce philosophe est contraire à une infinité de » phénomènes de la nature, que le bon homme n'avoit pas >> prévus. » Le minime sembla se ranger du côté de Chapelle par un second hom! hom! Molière, outré de ce qu'il triomphoit, redouble ses efforts avec une chaleur de philosophe, pour détruire Gassendi par de si bonnes raisons, que le religieux fut obligé de s'y rendre par un troisième hom! hom! obligeant, qui sembloit décider la question en sa faveur. Chapelle s'échauffe, et criant du haut de la tête pour convertir son juge, il ébranla son équité par la force de son raisonnement. « Je conviens que c'est l'homme du » monde qui a le mieux rêvé, ajouta Chapelle; mais mor» bleu ! il a pillé ses rêveries partout; et cela n'est pas bien, » n'est-il pas vrai, mon père? » dit-il au minime. Le moine, qui convenoit de tout obligeamment, donna aussitôt un signe d'approbation, sans proférer une seule parole. Molière, sans songer qu'il étoit au lait, saisit avec fureur le moment de rétorquer les arguments de Cha

'La Grange publia, en 1682, une édition des Œuvres de Molière, et il se permit d'altérer le texte de plusieurs pièces; entre autres celui de l'Avare, du Tartuffe et des Fourberies de Scapin.

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pelle. Les deux philosophes en étoient aux convulsions et | vrage à Molière, celui-ci, après la première lecture, lc
presque aux invectives d'une dispute philosophique, quand rendit à Chapelle. Il n'y avoit aucun goût de théâtre; rien
ils arrivèrent devant les Bons-Hommes. Le religieux les n'y étoit dans la nature : c'étoit plutôt un recueil de bons
pria qu'on le mît à terre. Il les remercia gracieusement, mots que des scènes suivies. Cet ouvrage de M. Chapelle
et applaudit fort à leur profond savoir sans intéresser son ne seroit-il point l'original du Tartuffe, qu'une famille de
mérite: mais avant que de sortir du bateau, il alla pren- Paris, jalouse avec justice de la réputation de Chapelle, se
dre sous les pieds du batelier sa besace, qu'il y avoit mise vante de posséder écrit et raturé de sa main? Mais, à en
en entrant; c'étoit un frère-lai. Les deux philosophes n'a- venir à l'examen, on y trouveroit sûrement de la diffé-
voient point vu son enseigne; et, honteux d'avoir perdu rence avec celui de Molière'.
le fruit de leur dispute devant un homme qui n'y enten-
doit rien, ils se regardèrent l'un l'autre sans se rien dire.
Molière, revenu de son abattement, dit à Baron, qui étoit
de la compagnie, mais d'un âge à négliger une pareille
conversation: << Voyez, petit garçon, ce que fait le silence,
» quand il est observé avec conduite. Voilà comme vous
>> faites toujours, Molière, dit Chapelle, vous me com-
>> mettez sans cesse avec des ânes qui ne peuvent savoir si
>> j'ai raison, Il y a une heure que j'use mes poumons, et
» je n'en suis pas plus avancé. »

Chapelle reprochoit toujours à Molière son humeur rèveuse; il vouloit qu'il fût d'une société aussi agréable que la sienne; ille vouloit en tout assujétir à son caractère, et que sans s'embarrasser de rien il fût toujours préparé à la joie. « Oh! monsieur! lui répondit Molière, vous êtes » bien plaisant. Il vous est aisé de vous faire ce système de » vivre; vous êtes isolé de tout, et vous pouvez penser » quinze jours durant un bon mot, sans que personne >> vous trouble; et aller après, toujours chaud de vin, le » débiter partout aux dépens de vos amis; vous n'avez que » ccla à faire. Mais si vous étiez, comme moi, occupé de >> plaire au roi, et si vous aviez quarante ou cinquante per>> sonnes qui n'entendent point raison, à faire vivre et à » conduire, un théâtre à soutenir, et des ouvrages à faire » pour ménager votre réputation, vous n'auriez pas envie » de rire, sur ma parole; et vous n'auriez point tant d'at>> tention à votre bel esprit et à vos bons mots, qui ne lais» sent pas de vous faire bien des ennemis. Mon pauvre » Molière, répondit Chapelle, tous ces ennemis seront mes >> amis dès que je voudrai les estimer, parce que je suis >> d'humeur et en état de ne les point craindre; et si j'avois >> des ouvrages à faire, j'y travaillerois avec tranquillité, et >> peut-être seroient-ils moins remplis que les vôtres de >> choses basses et triviales; car, vous avez beau faire, vous >> ne sauriez quitter le goût de la farce. Si je travaillois » pour l'honneur, répondit Molière, mes ouvrages seroient >> tournés tout autrement: mais il faut que je parle à une >> foule de peuple, et à peu de gens d'esprit, pour soutenir > ma troupe; ces gens-là ne s'accommoderoient nullement » de votre élévation dans le style et dans les sentiments; et, » vous l'avez vu vous-même, quand j'ai hasardé quelque » chose d'un peu passable, avec quelle peine il m'a fallu >> en arracher le succès! Je suis sûr que vous, qui me blå» mez aujourd'hui, vous me louerez quand je serai mort. >> Mais vous, qui faites si fort l'habile homme, et qui pas» sez, à cause de votre bel esprit, pour avoir beaucoup de >> part à mes pièces, je voudrois bien vous voir à l'ouvrage : >> je travaille présentement sur un caractère où j'ai besoin » de telles scènes; faites-les, vous m'obligerez, et je me >> ferai honneur d'avouer un secours comme le vôtre. »> Chapelle accepta le défi; mais lorsqu'il apporta son ou

Voici une scène très-comique qui se passa entre Mo-
lière et un de ces courtisans qui marquent par la singula-
rité. Celui-ci, sur le rapport de quelqu'un qui vouloit
apparemment se moquer de lui, fut trouver l'autre en
grand seigneur. « Il m'est revenu, monsieur de Molière,
>> dit-il avec hauteur dès la porte, qu'il vous prend fantai-
» sie de m'ajuster au théâtre, sous le titre d'Extravagant:
>>> seroit-il bien vrai? - Moi, monsieur! lui répondit Mo-
» lière, je n'ai jamais eu dessein de travailler sur ce carac-
» tère, j'attaquerois trop de monde; mais si j'avois à le
>> faire, je vous avoue, monsieur, que je ne pourrois mieux
>> faire que de prendre dans votre personne le contraste
>> que j'ai accoutumé de donner au ridicule, pour le faire
» sentir davantage. — Ah! je suis bien aise que vous me
» connoissiez un peu, lui dit le comte; et j'étois étonné
» que vous m'cussiez si mal observé. Je venois arrêter votre
» travail, car je ne crois pas que vous eussiez passé outre..
– Mais, monsieur, lui répartit Molière, qu'aviez-vous à
>> craindre ? Vous eût-on reconnu dans un caractère si
» opposé au vôtre? — Tubleu! répondit le comte, il ne
>> faut qu'un geste qui me ressemble pour me désigner, et
>> c'en seroit assez pour amener tout Paris à votre pièce : je
>> sais l'attention que l'on a sur moi. - Non, monsieur,
» dit Molière; le respect que je dois à une personne de vo-
>> tre rang doit vous être garant de mon silence. — Ah!
>> bon! répondit le comte, je suis bien aise que vous soyez
» de mes amis; je vous estime de tout mon cœur, et je
>> vous ferai plaisir dans les occasions. Je vous prie, ajouta-
» t-il, mettez-moi en contraste dans quelque pièce; je vous
>> donnerai un Mémoire de mes bons endroits.
Ils se

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» présentent à la première vue, lui répliqua Molière; mais
» pourquoi voulez-vous faire briller vos vertus sur le théa-
>> tre? elles paroissent assez dans le monde, personne ne
>> vous ignore. Cela est vrai, lui répondit le comte;
>> mais je serois ravi que vous les rapprochassiez toutes
>>> dans leur point de vue; on parleroit encore plus de moi.
>> Ecoutez, ajouta-t-il, je tranche fort avec N....; mettez-
>> nous ensemble, cela fera une bonne pièce : quel titre lui
» donneriez-vous? - Mais je ne pourrois, lui dit Molière,
» lui en donner d'autre que celui d'Extravagant. — Il se-
» roit excellent, par ma foi, lui répartit le comte, car le
>> pauvre homme n'extravague pas mal : faites cela, je vous
>> en prie; je vous verrai souvent pour suivre votre travail.

'Cette conversation de Molière et l'histoire du Tartuffe de

Chapelle sont d'une absurdité inconcevable. L'anecdote si con

nue de la scène des Fácheux, confiée à la plume de Chapelle,
et dont il se tira si mal, est sans doute l'origine de ce dernier
conte. Le reste ne mérite pas que nous nous y arrêtions. Heu-
reusement il n'en est pas de même des scènes suivantes, qui ne
manquent ni de naturel ni de vraisemblance.

R

Π

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