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couvre et fait disparaître nos nudités et nos ignominies! O déluge sanctifiant qui submerge à jamais toutes nos fautes!...... Ainsi parlent les saints docteurs de l'Église. A leur exemple faisons-nous une idée juste et lumineuse de cette régénération salutaire ; et méditons profondément d'une part sur les titres dont nous fumes alors revêtus, et de l'autre sur les devoirs qui nous furent imposés.

Ire PARTIE. Titres que nous donne le baptême. Enfans malheureux et coupables, on nous arrête à la porte de nos églises. On fait des exorcismes répétés et des prières ferventes pour nous soustraire au diabolique empire; peu à peu le rit sacré s'opère. Nous devenons enfans de Dieu, frères et membres de J.-C., temples de l'Esprit divin.

Enfans de Dieu. Une voix consolante se fait entendre comme autrefois elle retentit sur les bords du Jourdain : « Voici mon Fils; j'ai « mis en lui mes complaisances. » ( Matth. II.) Nous ne sommes plus enfans de colère, mais la famille de Dieu et ses créatures nouvelles. (Matth. 11.) Nous sommes fils par adoption, et nous pouvons dans une familiarité sainte pousser ce cri : O mon Père ! in quo clamamus: Abba, Pater! (Rom. vIII, 15.) Dieu, mon Père! Moi son enfant !

Quelle bonté plus insigne ! quelle hauteur et quelle profondeur de miséricorde!

Frères et membres de J.-C. «Je m'en vais, « disait le Sauveur, à mon Dieu votre Dieu « à mon Père votre Père. » (Joan. xx, 17.) Selon les saintes Écritures, Jésus est le premier né entre plusieurs frères ; il est le cep et nous les branches (Joan. xv); il fait passer en nous la sève, le mouvement et la vie. Pleins de lui, entrant dans la participation de ses mystères, nous sommes, dit saint Paul, ses frères de mort, Christo confixus sum cruci (Gal. 11); ses frères de sépulture, Consepulti ei in-baptismo (Coloss. 11, 12); ses frères de résurrection et de gloire, Si consurrexistis cum Christo.... (Coloss. 111, 1); ita et nos in novitate vitæ ambulemus. (Rom. vi, 4.)

« en nous,

3e Qualité. Nous devenons par le baptême le séjour et le temple d'un Dieu. Écoutons les saintes Écritures : « L'Esprit divin entre habite en nous...... Le temple de <<< Dieu est saint; et c'est nous qui sommes ce << temple...» (1 Cor. vi, 19.) Aussi a-t-on employé pour nous au jour de notre baptême les mêmes cérémonies que l'on usite pour la dédicace de nos églises. Notre consécration est plus parfaite; nous n'avons pas comme les temples et les vases, une sainteté de dehors, une sainteté empruntée, mais une sainteté

intime; mais chacun de nous est un édifice spirituel et animé qui s'acquitte par la reconnaissance et par l'amour.

J'ai parlé de nos titres : parlons de nos devoirs.

Enfans du Père céleste, renonçons à Satan pour nous attacher à Dieu. Membres et frères de J.-C., renonçons au monde son ennemi, et rendons-nous disciples du divin Maître. Sanctuaires de l'Esprit divin, renonçons au péché qui souillerait en nous une demeure toute sainte, et vivons dans l'inno

cence.

IIe PARTIE. 1o Renoncement au Démon pour s'attacher à Dieu. Autrefois, en prononçant ces paroles : Abrenuntio tibi, Satana, on soufflait étendait la main contre le Démon et on la poussait avec effort.................

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O Dieu! combien nous devons nous féliciter d'être sortis du servage d'un semblable ennemi! combien nous devons craindre de lui donner entrée ! combien il faut achever de le détruire et en nous et dans nos semblables! Ce que nous ôtons au Démon, c'est pour le donner à Dieu. Quel Maître nous avons en lui, et quel Pére! Que n'a-t-il pas fait nous, et que ne fera-t-il pas encore ! Quel trône il nous destine! Resserrons les liens qui nous unissent au Seigneur..... Adhereo

pour

tibi.............. Le servir, c'est être véritablement libre; c'est régner. (S. Bern. )

2o Renoncement au monde et à ses pompes, pour étre disciple de J.-C.

Le monde, c'est la corruption du siècle. Lisez le saint Évangile : il y a inimitié parfaite entre J.-C. et le monde. Ce que l'un approuve, l'autre le condamne; ce que l'un condamne, l'autre l'approuve : le monde a donné la mort à J.-C.; et J.-C. par sa grâce donne la mort au monde et à son esprit. Les pompes du monde, ce sont les vains prestiges des richesses, des sens, des honneurs et des louanges nous y renonçons par le baptême. Les premiers baptisés portaient après cette cérémonie un habit simple et modeste: Habitum renuntiatorium, dit Tertullien. Plus nous abjurerons le monde et ses bagatelles fallacieuses, fascinatio nugacitatis (Sap. IV, 12), plus nous entrerons avant dans la doctrine de charité, d'humilité et d'abnégation qui est la doctrine de J.-C.; plus nous apprécierons et nous porterons sa croix.

3o Renoncement au péché et à ses convoitises.

Le Chrétien, dit l'Apôtre, est un homme purifié, sanctifié.............. (1 Cor. vi. ) La mort n'étend plus son empire sur J.-C. ressuscité.... (1 Cor. xv.) De même nous avons repris sur les fonts sacrés une vie nouvelle qu'il ne faut

point perdre. Ce n'est pas assez de s'interdire le péché; il est nécessaire encore de s'abstenir des apparences même, d'en fuir les occasions, d'en extirper les désirs et de respecter profondément nos corps et nous-mêmes. Tout Chrétien est saint, ou doit aspirer à l'être.

Voilà, mes frères, ce que j'ai à vous dire du sacrement qui nous a fait entrer dans le Christianisme et l'Église. N'oubliez pas cette admonition du prêtre, qu'il faut garder son baptême par une vie irréprochable ; qu'il faut porter sans tache au tribunal du souverain Juge le vêtement blanc, symbole de notre

innocence.

Que les vérités que vous venez d'entendre, vos titres, vos devoirs, vos promesses et vos vœux, se représentent souvent à votre esprit, particulièrement au jour anniversaire de votre baptême et à l'époque de nos solennités les plus augustes! Ainsi soit-il.

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