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B 83

RAISONNÉ

DES DIFFICULTÉS

GRAMMATICALES ET LITTÉRAIRES

DE LA LANGUE FRANÇAISE,

PAR J.-CH. LAVEAUX.

DEUXIÈME ÉDITION,

REVUE, CORRIGEE, ET CONSIDERABLEMENT AUGMENTÉE.

TOME PREMIER.

BIBLIOTHÈQUE S. J.
Les Fontaines

60 - CHANTILLY

A PARIS,

CHEZ LEDENTU, LIBRAIRE, QUAI DES AUGUSTINS,

No. 31.

1822.

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AVERTISSEMENT

SUR CETTE SECONDE EDITION.

QUELQUES personnes nous ont fait observer, 1o.

que nous avions pas exposé dans la première édition de ce Dictionuire toutes les difficultés de la langue française, et qu'il en est aucoup qu'on y cherche en vain; 2°. que notre titre n'y est s rempli exactement, parce que nous n'y avons traité que s-légèrement la plupart des articles qui ont rapport aux di's genres de littérature.

Pour répondre au premier de ces reproches, nous prions critiques d'observer qu'il est impossible de rassembler dans ouvrage toutes les difficultés de la langue française, car cun peut s'en faire à sa guise, selon qu'il est plus ou moins

ruit.

ous convenons cependant qu'on ne trouve pas toujours dans e édition des solutions de plusieurs difficultés que le plan 'ouvrage semblait promettre. Nous nous sommes efforcés s celle-ci d'en rassembler un nombre beaucoup plus grand, 'en exposer plusieurs qui n'ont encore été résolues dans

in ouvrage.

'ailleurs il nous a semblé que ce reproche, fondé à quel

égards, pouvait venir en partie de ce que plusieurs cultés у sont disséminées dans divers articles, où étant ent traitées par occasion, elles ne présentent pas, à la de ces articles, le mot sous lequel on devrait naturelleles chercher. Pour remédier à cet inconvénient, nous s mis à la fin de notre ouvrage une Table analytique des ères traitées dans les divers articles du Dictionnaire. Par oyen et par celui des renvois indiqués à chacun des ipaux articles, nous espérons faciliter complétement au

a*

lecteur la recherche des difficultés qu'il pourrait eroire avoir été omises.

Quant à la seconde observation, nous avions averti dans notre discours préliminaire que nous n'indiquerions que les difficultés littéraires relatives à la langue; mais puisque des personnes dans les lumières desquelles nous avons une entière confiance, pensent que notre ouvrage sera plus digne des regards du public si nous y traitons plus amplement la partie littéraire, nous nous empressons de suivre leurs conseils, et l'on trouvera dans cette seconde édition l'exposition des règles et des difficultés des divers genres de littérature.

i

DISCOURS PRÉLIMINAIRE

DE LA PREMIÈRE EDITION.

Il n'est peut-être aucune science sur laquelle on ait plus écrit que sur la langue française. Depuis deux siècles qu'on a commencé de cultiver cette langue, les ouvrages destinés à l'enseigner se sont toujours multipliés de plus en plus; et comme si les difficultés augmentaient à mesure qu'on travaille à les éclaircir, plus on a d'écrits sur cette matière, plus on croit nécessaire d'en publier de

nouveaux.

Cette opinion semble justifiée par l'embarras où se trouvent souvent, au milieu de tant de secours divers, les gens du monde et même les gens de lettres qui désirent parler et écrire purement, Geux même d'entre ces derniers qui ont fait une étude particulière de la grammaire, c'est-à-dire, qui ont comparé les divers systèmes, rectifié les règles par les faits, rejeté ou concilié les décisions qui paraissent contradictoires, sont encore fréquemment arrêtés par des doutes longs à éclaircir, par des incertitudes où ils ne voient point d'issue

La nature de cette science et l'histoire de sa marche nous révèlent les causes de ces difficultés, et du besoin toujours renaissant d'instructions nouvelles. Une langue vivante, composée des usages actuels de la nation qui la parle, doit changer en bien ou en mal, suivant les changemens favorables ou défavorables que le temps apporte nécessairement à ces usages. Ainsi, de demi-siècle en demisiècle, et quelquefois plus tôt, il y a de nouveaux usages à faire remarquer, de nouveaux abus à signaler; de sorte que les anciens réformateurs, si recommandables à l'époque où ils ont écrit, perdent successivement de leur mérite à mesure que la langue s'enrichit de nouvelles expressions et de nouveaux tours, ou qu'elle se corrompt par des écarts contre lesquels ils n'ont pas eu occasion de

s'élever.

Cependant ils conservent long-temps leur autorité toute entière dans l'esprit d'un grand nombre, et les nouveaux observateurs ne peuvent qu'avec peine porter la lumière dans leurs doctrines surannées. De la les opinions diverses soit en faveur des anciens, soit en faveur des modernes; de là des discussions et des disputes, et

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