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tocsin aux environs de Belleville, quartier général du chef vendéen.

25 juin (7) A Paris, la convention décrète l'organisation d'un bureau des longitudes : La grange et Laplace, géomètres, Lalande, Cassini, Delambre et Méchin, astronomes, Borda et Bougainville, navigateurs, Buache, géographe, et Larochez, artiste, en sont nommés membres. 27 (9) Aux grandes Alpes, douze mille Autrichiens attaquent inutilement le général Gouvion dans son camp de San Bernardo; ils y perdent neuf cents hommes.

Dans la Vendée, quinze cents émigrés débarquent sur la plage de Carnac, dans la baie de Quiberon (voy. 25 juin), se réunissent à quelques troupes de chouans accourues au-devant d'eux, marchent sur la ville de Carnac, enlèvent la place et massacrent la garnison républicaine avec son commandant Boncret. Le reste de la petite armée du comte d'Hervilly débarque peu d'instants après et vient prendre part à l'allégresse qu'occasionne ce premier succès.

Maître de la presqu'île de Quiberon par la prise de Carnac, d'Hervilly s'avance immédiatement dans le pays, marche sur Landerneau, et y attaque les Français. Après un combat terrible, dans lequel les atrocités de la guerre civile furent poussées à leur comble, les républicains sont enfoncés et mis en déroute; quinze cents d'entre eux sont massacrés sur le terrain.

Pendant cette action sanglante, Dubois-Bertholet, commandant d'une des légions émigrées, marche sur le bourg d'Auray, occupé par l'adjudant général Romans, l'attaque et en chasse les Français le lendemain matin. 28 (10) Cette marche victorieuse des royalistes dans l'intérieur de la Bretagne, ne fut pas de longue durée. Hoche, général en chef de l'armée de Brest, instruit du débarquement du comte d'Hervilly, accourt de Rennes à Vannes, marche à l'encontre de Dubois-Bertholet, attaque ses avant-postes à quelque distance d'Auray, les culbute et les rejette sur le gros des émigrés. Mais trop faible pour attaquer le chef royaliste, il est obligé de s'arrêter en attendant l'arrivée des renforts qu'il a demandés au général Chérin, son chef d'état-major, resté à Rennes.

Aux Pyrénées, combat au pont de Madariaga, dans lequel le général de brigade Raoul bat complétement une troupe espagnole et lui prend deux cents hommes, neuf canons et un drapeau.

30 (12) A Paris, la convention nationale, par décret de ce jour, autorise l'échange de la fille de Louis XVI, détenue au Temple, contre les représentants livrés à l'Autriche par Dumouriez (voy. 1er juin 1793), et les ambassadeurs

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Maret et Sémonville, arrêtés en Italie par ordre de l'empereur François II, au moment où ces diplomates revenaient en France (voy. 25 juillet 1793). Je profite de cette occasion pour rectifier une erreur qui se trouve dans le grand travail de M. Thiers. Cet historien a dit (t. VIII, p. 82, éd. 1839), en parlant de l'é change de la fille de Louis XVI, que Drouet avait été livré aux Autrichiens par Dumouriez; il est positif que Drouet se trouvait à cet époque à Paris, et qu'il ne fut envoyé près de l'armée de Sambre-et-Meuse que le 14 septembre 1793. Ce fut dans la nuit du 2 au 3 octobre suivant (voy. cette date) que, s'étant égaré au-dessus de Mons, il tomba au milieu des patrouilles ennemies.

Le même jour, la convention nationale, instruite du débarquement des émigrés, ordonne la suspension de toute radiation des listes de proscription.

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juillet (13) — La convention suspend la vente des biens des prêtres déportés ou condamnés à la déportation.

3 (15) Dans la Bretagne, le général Hoche, renforcé de quatre mille hommes de bonnes troupes, marche sur Auvray, y attaque les émigrés et les chouans, les chasse de leur position, et s'empare de cette petite ville.

4 (16) Cette première défaite change tout à coup les opérations de l'armée royaliste. Au lieu de marcher en force sur les troupes républicaines, de les écraser avant qu'elles fussent réunies, et de se mettre en communication avec Charette, les émigrés se retirent de position en position et se rapprochent enfin des côtes, afin de s'appuyer sur la flotte anglaise. Combat naval près des îles d'Hyères entre l'amiral Martin et lord Bridport. La flotte française est forte de dix-sept vaisseaux et de six frégates; mais, contrariée dans ses manœuvres par le vent, elle prend chasse et se réfugie dans le golfe de Fréjus, avec perte de l'Alcide, de 74, qui saute sur le lieu du combat. Les Anglais avaient en ligne vingt-trois vaisseaux dont cinq à trois ponts. Cette action fut la dernière qui eut lieu entre les flottes rangées, jusqu'au malheureux et célèbre com. bat d'Aboukir.

5 juillet (17) Les royalistes évacuent le poste de Carnac (voy. 27 juin), et concentrent leurs forces un fond de la presqu'ile de Quiberon. Aux Alpes, les Austro-Sardes attaquent la division Serrurier au col de Termes, mais ils sont repoussés après un combat sanglant et obligés de rentrer dans leurs lignes derrière la gorge de Linferno.

6 (18) En Espagne, combat d'Irunzun, dans lequel le général Willot, secondé des généraux Merle, Morand et Digonnet, met en déroute le général espagnol Filanghierie, lui tue cinq

21 JUILLET 1795 (7 MESSIDOR cents hommes et fait deux cents prisonniers. 9 (21) En Piémont, les Austro-Sardes sont de nouveau battus à Saint-Étienne par le général

Garnier.

11 juillet (23)-Pendant ce temps, la position des royalistes de l'île de Quiberon devient de plus en plus critique. Harcelés sur tous les points, ils se retirent sous le feu du fort de Penthièvre qui défend l'entrée de la langue de terre; toutes leurs communications sont coupées avec la Bretagne; leur perte est assurée........ 12 (24) Aux Pyrénées, combat d'Ermea, dans lequel le général espagnol Crespo est complétement battu avec quatorze mille hommes, par quatre mille cinq cents Français, aux ordres des généraux Dessein, Merle, Miolet et Schilt. Treize pièces d'artillerie et un grand nombre de prisonniers sont les trophées de cette belle action. Les Victoires et Conquêtes (t. IV, p. 177), et plusieurs écrivains venus après elles, portent ce combat au 13 juillet; j'ai cru pouvoir me conformer à la relation officielle qui fut insérée au Moniteur du 19 thermidor an III.

13 (25) Un nouveau combat est livré sur les bords de la Fluvia entre l'armée espagnole et le général Schérer, mais la victoire reste indécise : les deux partis rentrent dans leurs positions respectives. Dès cette époque, la guerre d'Espagne perd sa vivacité; on est las de part et d'autre, et tout le monde soupire après la cessation des hostilités. Des négociations sont ouvertes à Bâle, et bientôt un traité de paix mettra fin aux différends des deux peuples. (Voy. 22 juillet.)

14 (26) La convention décrète qu'il sera ouvert un emprunt d'un milliard, à l'intérêt de trois pour cent annuel et perpétuel. Le temps des emprunts forcés était passé : on entrait forcément dans la voie d'un système gouvernemental régulier basé sur la justice.

En Bretagne, une seconde division royaliste, forte de quatorze cents hommes réunis en Allemagne, et commandée par le jeune comte de Sombreuil, débarque dans la presqu'ile de Quiberon et vient se réunir aux troupes du comte d'Hervilly. Ce faible renfort était loin de compenser les pertes que les émigrés avaient faites jusque-là, et celles qu'ils faisaient encore journellement, car la désertion éclaircissait extraordinairement les rangs des soldats étrangers, enrôlés sous le drapeau fleurdelisé. 16 (28) En Espagne, combat d'Urbina ou d'Ayorrabe, dans lequel le général Crespo est battu par le général de division Dessein. 17 (29) Prise de Vittoria par le même.

- A Paris, la convention met en accusation le conventionnel Lebon (Joseph) et le renvoie devant le tribunal criminel de la Somme. - Dans la Bretagne, les royalistes, qui commen

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cent à apprécier leur fâcheuse position, attaquent, dès le point du jour, le camp français de Sainte-Barbe, qui fermait la presqu'ile. Mais cette entreprise, aussi mal combinée que mal exécutée, resta sans résultat. Repoussés vigoureusement par le général Lemoine, les ennemis sont écrasés en détail par les batteries du camp ou jetés à la mer par les troupes républicaines sorties de leurs retranchements.

Ce combat n'était toutefois que le prélude d'une attaque plus générale. Le comte d'Hervilly, convaincu, mais trop tard, qu'il fallait réparer les premiers revers de son expédition par une victoire éclatante, réunit toutes les troupes émigrées et chouanes, marche sur le corps de bataille du général Hoche et aborde ses retranchements avec intrépidité. Mais à peine a-t-il commencé ce mouvement, qu'un feu épouvantable, partant de la ligne française, assaille ses rangs, brise ses colonnes et les jette dans un désordre complet. Les royalistes reculent, reforment leur ordre de bataille, reviennent à la charge et s'élancent deux fois sur les retranchements de Hoche; la mitraille vomit la mort dans leurs rangs pressés, et rend tous leurs efforts inutiles. D'Hervilly tombe grièvement blessé, et sa perte ajoute encore à la confusion des royalistes tout en arrêtant leur attaque. Cette hésitation leur devint fatale: Hoche, instruit de la perte d'Hervilly, sort de sa position, s'élance à son tour sur la ligne ennemie, et l'enfonce après un combat terrible. En un instant la déroute fut complète; les émigrés se sauvent sous les batteries du fort de Penthièvre. Ce fort allait être enlevé de vive force, lorsque heureusement pour les troupes battues, plusieurs chaloupes anglaises s'avancent, prennent les républicains en écharpe, et les forcent à renoncer à leur entreprise.

(30) Le comte de Puisaye prend le commandement de l'armée royaliste en remplacement du comte d'Hervilly.

(1er thermidor) — En Espagne, prise de Bilbao par le général Dessein, secondé des généraux Willot, Merle, Miolet et Schilt.

20-21 (2-3) Désastre de Quiberon. Le fort de Penthièvre, le seul obstacle qui arrêtait la marche des troupes françaises dans l'île de Quiberon, est surpris par une colonne républicaine. Ce succès coûte la mort au général de brigade Botta, tué au moment de la prise.

Dès ce moment la perte des royalistes était assurée. Maître de cette importante position, les Français se précipitent sur la ligne ennemie, l'attaquent avec impétuosité, la refoulent vers la mer et la culbutent.N'ayant que la flotte pour retraite, abandonnés par la lâcheté des Anglais, dont l'escadre regagne précipitamment le large, au lieu de sauver les victimes de

leurs noires intrigues; ne voyant enfin d'autre salut que la mort, les généreux défenseurs de la cause des Bourbons expirent en braves. La rage au cœur, ils se battent comme des lions: chacun d'eux vend sa vie le plus chèrement possible. C'est en vain que le général Hoche leur fait crier de se rendre, de déposer les armes, ils préfèrent le trépas à la honte du vaincu, car ils savent que la hache du bourreau les attend pour avoir attaqué leur patrie : telle est la volonté inflexible de la convention, la loi des peuples. L'idée de ce décret implacable redouble leurs forces : des monceaux de cadavres couvrent le terrain, mais rien ne peut fléchir le courage des deux partis. On se fusille, on se massacre avec un acharnement incroyable..... Triste et malheureuse journée, car c'étaient les enfants de la France qui s'entr'égorgeaient!..... Ce combat devait cependant avoir un terme. Las de tuer de part et d'autre, cinq cents émigrés, derniers débris de l'expédition du comte d'Hervilly, se rendent à discrétion. Ce fut en vain que le brave général Hoche, dans sa noble loyauté de soldat, chercha à les prendre sous sa protection et qu'il invoqua en leur faveur l'honneur des armes et de la bravoure vaincue! Les proconsuls de la convention connaissaient-ils la générosité d'âme d'un soldat?.... Quelques jours après, les victimes de la politique de Pitt avaient vécu.... Le jeune Sombreuil et cinq cents royalistes furent froidement fusillés sur cette plage déjà arrosée de tant de sang..... 22 juill. (4),— Le lendemain du jour où l'armée de l'ouest écrase les forces émigrées à Quiberon, et prévient ainsi une nouvelle guerre civile, un traité de paix, signé à Bâle par François Barthélemy et don Domingo Yriate, met fin aux différends entre la France et l'Espagne. Ce traité fut ratifié par la convention nationale le 1er août, et par le roi d'Espagne, Charles IV, le 4 du même mois, à Saint-Ildefonse. Ainsi, de cette vaste coalition formée contre la France, ou plutôt contre le système constitutionnel et démocratique proclamé par ce pays, il ne reste plus en armes que l'Autriche comme puissance continentale, et l'Angleterre, comme puissance maritime. La guerre allait désormais se concentrer aux Alpes et sur le le Rhin; ce sera sur le territoire ennemi que les Français combattront à l'avenir. 25 (7) Aux Alpes, combat d'Inferno, dans lequel les Autrichiens sont battus par le général de division Serrurier.

28 (10) Ils sont défaits à Loano par le général Masséna.

29 (11) La convention décrète que l'armée des Pyrénées-Occidentales ne cesse de bien mériter de la patrie.

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au col d'Ollareguy par le général Digonnet. Ce fut la dernière action qui marqua la guerre entre la France et l'Espagne; la paix ayant été conclue le 22 précédent (voy. cette date), elle fut signifiée aux armées belligérantes dans la journée du 5 août.

Aux Alpes, deux mille cent Piémontais s'emparent du camp français d'Issando. juill. (13)—Mais cette victoire fut de courte durée. Le général Garnier accourt, attaque l'ennemi avec impétuosité, le chasse des retran chements et rentre en possession du camp. août (14)-A cette époque, la dépréciation des assignats est telle, que le louis d'or est coté, à la bourse de Paris, à neuf cent vingt francs de ce papier-monnaie.

La convention décrète que l'armée des Pyré nées-Orientales n'a cessé de bien mériter de la patrie dans les dernières actions qui ont précédé la cessation des hostilités entre la république et l'Espagne.

3 (16) Elle ordonne la formation à Paris d'un conservatoire de musique; les arts et les sciences commencent à se relever insensiblement de la position où les grandes commotions populaires les avaient jetés.

7 (20) En Piémont, combat du Mont-Cenis; les Austro-Sardes y sont battus par le général

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Moulins.

(23) La convention célèbre l'anniversaire de la journée du 10 août.

(26) C'est à cette époque que s'établissent les premières intelligences de Pichegru, commandant en chef l'armée du Rhin-et-Moselle, avec les émigrés. Voici de quelle manière commença la trahison du général républicain. Le 13 août, deux émissaires du prince de Condé, MM. Fauche-Borel et Courant, arrivent à Altkirch, quartier général de Pichegru, et cherchent inutilement à s'approcher du gé néral; mais celui-ci, ayant remarqué la présence de ces deux individus qui s'attachaient constamment à ses pas, et dont il devinait sans doute la mission secrète, profite d'un moment où il passe devant eux avec son étatmajor pour dire à haute voix : « Allons, je pars pour Huningue. » M. Fauche y arriva quelques instants après Pichegru, lui fit demander une entrevue sous un vain prétexte, et les négociations commencèrent dans la journée même au château de Blozheim, à trois lieues d'Huningue'.

17 (30) La convention adopte les premiers articles

d'une nouvelle constitution. On remarque, comme base de sa politique future à l'égard

Il y a des détails très-curieux, mais un peu partiaux, sur la trahison de Pichegru, dans le livre de M. Breton de la Martinière, intitulé: Proscription de Moreau. Paris 1814, in-8°. Je m'en

30 (12) Aux Pyrénées, les Espagnols sont battus suis servi dans plusieurs occasions.

des émigrés, l'article par lequel « la nation française déclare que jamais, en aucun cas, elle ne souffrira la rentrée des Français qui, ayant abandonné la patrie depuis le 15 juillet 1789, ne sont pas compris dans les exceptions portées aux lois contre les émigrés. Les biens des émigrés sont irrévocablement acquis au profit de la république.» Cette mesure n'était autre que le résultat de l'expédition de Quiberon; la convention répondait aux attaques des royalistes par un décret de proscription et de confiscation définitive de leurs biens.

- Pendant ce temps, aux Alpes, les Austro-Sardes sont complétement battus au col de Tende par le général Macquart, qui massacre toute leur arrière-garde.

22 août (5 fructidor) — La constitution de l'an III, après avoir été discutée sur tous les points, est adoptée par la convention nationale. Ce nouvel acte constitutionnel ordonne la formation de deux corps délibérants, désignés sous le nom de Conseil des anciens et de Conseil des cinq-cents; le pouvoir législatif leur appartient; le pouvoir exécutif est confié à un directoire composé de cinq membres, dont la nomination appartient au corps législatif.

- La convention convoque les assemblées primaires pour l'acceptation de la constitution et Félection des membres qui doivent former les deux conseils.

23 (6) Elle ordonne la dissolution de toutes les assemblées connues sous le nom de clubs ou de sociétés populaires.

26 (9) Elle fait mettre en liberté le prince de Conti et la duchesse de Bourbon.

- Dans l'océan Indien, les Anglais s'emparent de l'île de Ceylan appartenant à la république batave.

28 (11) Un traité de paix entre la France et le landgrave de Hesse-Cassel est signé à Bâle par François Barthélemy, ambassadeur de la république près les cantons Suisses, et Frédéric-Sigismond, baron de Waitz d'Esschen, conseiller privé du landgrave. Ce traité fut ratifié le 4 septembre suivant par la convention.

29 (12) Un décret de cette même assemblée règle la méthode à employer pour élire les membres des corps législatifs, institués par la constitution (voy. 22 août).

30 (13) Aux Alpes, quatre mille quatre cents Piémontais attaquent infructueusement le mont Genèvre, occupé par le général Moulins avec huit cents Français; les ennemis sont repoussés avec une perte considérable.

31 (14) Le général Kellermann est investi du commandement en chef de l'armée des Alpes, séparée de l'armée d'Italie.

- Aux Alpes, quinze cents Piémontais, commandés par un émigré français nommé Bon

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neaud, sont complétement battus au village de Saint-Martin-de-Lanstoscoa (Alpes), par le général Serrurier: trois cents ennemis restent au pouvoir des Français.

septembre (15)—Pendant ce temps, les armées françaises, restées en quelque sorte dans l'inaction sur les bords du Rhin depuis la conquête de la Hollande, reprennent l'offensive sous les ordres de Jourdan et de Pichegru. L'armée de Sambre-et-Meuse ( Jourdan) était forte de quatre-vingt-six mille trois cents hommes, et composée de huit divisions: Lefebvre, Morlot, Tilly, Championet, Grenier, Marceau, Bernadotte et Poncet; Desaix et Kléber commandaient les deux ailes. L'armée du Rhin-et-Moselle (Pichegru) était de la même force que celle de Jourdan.

C'est l'armée de Sambre-et-Meuse qui ouvre la campagne. Le général Jacopin s'empare, avec douze cents hommes, de l'île de Neuwied, sur le Rhin, et s'y retranche aussitôt.

4 (18) La convention autorise le citoyen Maurice Talleyrand-Périgord à rentrer en France.

6 (20) Elle décrète que les prêtres déportés et rentrés en France sont bannis à perpétuité. Tandis que la convention renouvelle quelquesunes de ses lois révolutionnaires, l'armée de Sambre-et-Meuse passe le Rhin à Neust et à Urdingen, sous le feu des batteries autrichiennes. Quatre cents Français périssent dans cette grande entreprise.

Au même instant les généraux Championet et Legrand enlèvent d'assaut la ville de Dusseldorf, défendue par le général major Dulvigk; deux mille Autrichiens et cent soixante-huit pièces d'artillerie sont les trophées de cette action.

A Paris, les assemblées primaires se réunissent pour accepter la constitution arrêtée le 22 août précédent.

7 (21) La convention déclare que les armées des Alpes et d'Italie ne cessent de bien mériter de la patrie.

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8 (22) Elle remet aux héritiers présomptifs des prêtres déportés les biens que le gouvernement avait confisqués sur ces derniers.

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L'armée française de Jourdan s'avance en Allemagne. L'adjudant général Ney, mis à la poursuite du général d'Erbach, commandant de l'armée autrichienne, qui se retire sur la Wipper, atteint, près du village d'Oppladen, une colonne d'émigrés français, l'attaque et la met en déroute après un combat vigoureuse

ment soutenu.

(24) Jourdan prend position à Deutz, devant Cologne, et lance le général Lefebvre à la poursuite de l'arrière-garde ennemie.

(27) Lefebvre, ayant avec lui les généraux d'Hautpoult et Debelle, atteint le prince de Wurtemberg près de Blankenberg, l'attaque

et le chasse de ses positions après un combat terrible. Deux pièces de canon tombent entre les mains des vainqueurs. Les ennemis se retirent en toute hâte sur Altenkirchen, tandis que Lefebvre prend position à Uckrath. 14 septembre (28) — Les Autrichiens font leur retraite sur la Lahne.

Pendant ce temps, une escadre française, aux ordres du contre-amiral Richery, et composée des vaisseaux la Victoire, le Barra, le Jupiter, le Berwick, la Révolution et le Duquesne, et des frégates la Friponne, l'Embuscade et la Félicité, met à la voile de Toulon et cingle vers la Méditerranée.

15 (29) Sur le Rhin, l'aile droite de l'armée de Sambre-et-Meuse, restée sur la rive gauche, passe le fleuve et vient se joindre à Jourdan. 19 (3 jour complémentaire) L'armée française arrive sur la Lahn; le général autrichien d'Erbach continue sa retraite.

En Piémont, combat de Campo di Pietro, gagné par le général Masséna, avec une poignée de soldats, sur neuf mille Austro-Sardes aux ordres du feld-maréchal Dewins. Les ennemis y perdent cinq cents tués et quatre cents prisonniers.

20 (4j. c.) Tandis que l'armée de Sambre-et-Meuse marche de succès en succès, Pichegru, qui continue ses intrigues avec le prince de Condé (voy. 13 août), reste dans la plus complète inaction. Ses soldats, qui brûlaient d'imiter leurs compagnons d'armes de Jourdan, demandent en vain l'ordre d'entrer en campagne. Ce ne fut que sur la demande réitérée du ministre de la guerre, et lorsqu'une plus longue obstination eût pu faire soupçonner sa trahison, que Pichegru se décida enfin à mettre l'armée de Rhinet-Moselle en mouvement. Maître de la tête du pont de Manheim, il fait sommer le gouverneur de cette place, le baron de Buldenbourg, et le menace de brûler la ville s'il ne la rend à l'instant. Instruit des intelligences qui existent entre le général républicain et le prince de Condé, le commandant autrichien, croyant sans doute que la possession de Manheim était nécessaire aux succès des projets criminels de Pichegru, obéit sans réplique et ouvre ses portes aux Français.

21 (5o j. c.) Sur la gauche, prise de Dietz, par le général Poncet, de l'armée de Jourdan. Combat et prise de Nassau sur les Autrichiens par le général Bernadotte.

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23 (1 vendémiaire an IV) En Piémont, le général Poujet bat les Piémontais au col de la Croix.

A Paris, la convention proclame la constitution de l'an III, acceptée la veille par les assemblées primaires; l'acceptation en avait été faite par 914,853 suffrages sur 958,226 votants. 24 (2) Les troubles recommencent dans la capi

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tale; les sections menacent d'envahir la convention.

En Allemagne, dix mille hommes de l'armée de Pichegru, aux ordres du général Dufour, attaquent le général autrichien Quasdanowich à Schriesheim, mais ils sont repoussés avec une perte de douze cents hommes tués ou pris. Dufour tombe lui-même au pouvoir des ennemis.

sept. (3) Sur la droite, l'armée de Sambreet-Meuse arrive sur les bords du Main, et marche sur Cassel pour tourner Mayence. Pendant que ceci se passe en Allemagne, une nouvelle expédition royaliste, destinée contre la Vendée, met à la voile de Portsmouth. Le désastre de Quiberon n'avait point, comme on aurait pu le penser, fait perdre au cabinet britannique l'espoir de rallumer la guerre civile en France. L'armée du comte d'Hervilly était à peine détruite, qu'il donna les ordres nécessaires pour la formation d'une nouvelle division d'émigrés; mais soit que les royalistes fussent revenus sur les véritables intentions d'un gouvernement qui avait si lâchement abandonné leurs frères d'armes dans la triste journée du 21 juillet, soit qu'ils désapprouvassent une seconde expédition en Bretagne comme inopportune, Pitt se vit dans la nécessité de leur adjoindre quatre mille hommes de troupes anglaises. Il fallait encore un chef dont l'influence pût faire soulever les chouans ce fut le comte d'Artois, depuis Charles X, que l'Angleterre choisit. L'embarquement se fit le 25 septembre.

(4) La convention décrète qu'elle se retirera à Châlons si les mouvements des sections continuent (voy. 24 sept.); elle donne en même temps l'ordre aux troupes qui environnent Paris de marcher sur la capitale pour soutenir l'autorité du gouvernement.

Aux Alpes, combat de Malchaussée, dans lequel les Piémontais sont complétement battus par l'adjudant général Chambeaud.

(6) L'expédition royaliste (voy. 25) arrive sur les côtes de la Bretagne.

(7) Elle jette l'ancre devant l'Ile-Dieu et y débarque huit cents émigrés et les quatre mille Anglais aux ordres du major général Doyle. Le comte d'Artois s'empresse d'envoyer M. le marquis de Rivière près de Charette avec le cordon bleu et un brevet de lieutenant général signé de la main de Louis XVIII; il devait en même temps inviter le chef royaliste à repren dre les armes, à soulever la Bretagne et tâcher de se mettre en communication avec les troupes émigrées.

Tandis que le comte d'Artois faisait réclamer ce service à Charette, le chef vendéen s'était déjà mis en mouvement. A peine était-il instruit de l'arrivée de l'expédition sur les côtes

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