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Réponse du grand-chancelier, comte Bestuchef, au nom de l'impératrice.

S. M. I. conserve inviolablement les sentiments d'amitié et d'estime dont elle est remplie pour le roi de la Grande-Bretagne. Elle est très-satisfaite du zèle avec lequel M. l'ambassadeur a su, pendant le cours de sa négociation, allier les intérêts de la Russie avec ceux de la couronne britannique, pour affermir de plus en plus l'heureuse union qui subsiste entre les deux cours. Elle aurait souhaité de voir ici plus longtemps un ministre qui par sa conduite s'est rendu si digne de sa haute estime.

LETTRES POUR PRENDRE CONGÉ (1).

Lettre pour prendre congé, adressée par le ministre de France au roi de.....

Sire,

L'empereur, mon auguste maître, ayant jugé à propos de m'appeler auprès de lui, et mes nouvelles fonctions s'opposant à ce que je puisse aller prendre congé de vive voix de V. M. et lui témoigner toute l'étendue de ma reconnaissance respectueuse pour les grâces dont elle a daigné me combler, j'ai reçu l'ordre d'envoyer à V. M., ainsi que j'ai l'honneur de le faire par la présente, la lettre par laquelle il a plu à S. M. I. de me rappeler de sa cour. En transmettant à V. M. cette lettre de l'empereur, je suis chargé de lui renouveler les assurances de l'amitié inaltérable et de l'attachement sincère que S. M. I. lui porte ainsi qu'à sa royale famille.

Que V. M. me permette de mettre à ses pieds l'hommage de mon respect, et de lui exprimer toute la gratitude dont je suis pénétré pour les bontés qu'elle a daigné avoir pour moi pendant

(') Voy. aussi, au chap. IV, Lettres officielles adressées à des souverains.

le séjour que j'ai fait à sa cour. Je ne saurais trop vous exprimer, Sire, combien je m'estimerais heureux si V. M. avait daigné s'apercevoir du soin que j'ai constamment apporté à concilier mes devoirs avec le désir sincère de mériter sa haute approbation.

Puisse la Providence, Sire, conserver à vos peuples pendant de longues années le roi éminemment sage et paternel qu'elle leur a donné dans la personne de V. M.

Je suis avec le plus profond respect, Sire, de V. M. le trèshumble et très-obéissant serviteur,

N.

Lettre pour prendre congé, adressée par l'Envoyé de Russie au roi de...

Sire,

En remettant à mon successeur les lettres de récréance qui terminent la mission dont j'ai été honoré auprès de V. M., je remplis un des plus pénibles devoirs que ma soumission aux ordres du roi ait pu m'imposer. L'indulgente bonté que V. M. a daigné me témoigner, en me pénétrant de la plus profonde reconnaissance, me permet de croire que j'ai eu le bonheur de mériter son estime, ce qui a constamment fait l'objet de toute mon ambition. J'ai demandé qu'il me fût permis d'aller encore une fois offrir à V. M. l'hommage de mon respect et l'expression de mes vifs et sincères regrets. J'oserai la supplier de me conserver cette précieuse bienveillance qui a fait mon bonheur et ma consolation depuis tant d'années.

En m'éloignant d'un pays qui sera toujours pour moi une seconde patrie je ne cesserai de faire des vœux pour sa gloire et sa prospérité ; ils s'accompliront si, comme je le demande à la Providence, elle lui conserve longtemps le souverain dont j'ai appris à connaître et à révérer les hautes qualités royales et les vertus privées.

J'ai l'honneur d'être avec le plus profond respect, Sire, de V. M. le très-humble et très-soumis serviteur,

N.

Lettre pour prendre congé, adressée par le baron de Gagern, plénipotentiaire du roi des Pays-Bas, aux membres de la diète germanique. (1818.)

Messieurs les honorables membres de la diète,

Après avoir remis à M. le président les dépêches de la cour des Pays-Bas qui concernent mon rappel, il me reste à prendre congé de VV. Exc. Exc. et à vous remercier de l'indulgence et de l'amitié dont vous m'avez honoré. Veuillez agréer l'assurance qu'après l'accomplissement de mes devoirs envers S. M. je n'ai jamais eu d'autre but que celui du bien général, sans aucunes vues accessoires, et faire quelque mention de cette assurance dans vos rapports à vos cours et à vos commettants. Quoique ce changement soit conforme à la demande conditionnelle que j'ai faite moi-même, il est amené plutôt par le trop d'importance que j'ai attaché à ma mission, que par aucun dédain de ses fonctions. J'espère en conséquence conserver des droits à votre souvenir et à votre estime, auxquels je mets un si grand prix, et je vous assure tous et chacun en particulier de ma considération la plus distinguée.

Francfort, le 6 avril 1818.

Le baron de Gagern.

Réponse du ministre président de la diète.

La diète ne peut voir sans un vif regret s'éloigner de son sein un homme d'État distingué sous tant de rapports, qui lui a donné, ainsi qu'au public, des preuves si multipliées de son zèle invariable pour le bien général de la confédération, et qui, animé de la même ardeur dans ses rapports avec la diète que dans ses relations amicales avec ses collègues, a su donner constamment à ses paroles et à ses actions l'empreinte d'un patriotisme éclairé, loyal, n'ayant pour but de ses efforts zélés que le bien de la commune patrie, et acquérir par là les droits les plus flatteurs à la reconnaissance et au souvenir ineffaçable de tous ses compatriotes.

Le ministre président, après avoir eu l'honneur d'exprimer à M. le baron de Gagern, en réponse à sa lettre du 6, les justes sentiments de la diète, conformément au vou formel de cette assemblée, n'a plus qu'à prier S. Exc. d'être persuadée de leur parfait accord avec ceux dont il est personnellement pénétré, et de vouloir bien agréer avec bienveillance l'assurance de sa haute considération.

Francfort, le 9 avril 1818.

Comte Buol-Schauenstein.

Lettre pour prendre congé, adressée par le Chargé d'affaires de France au ministre des affaires étrangères

de...

Mon prince,

....

J'ai l'honneur de faire part à V. A. que l'arrivée de M. ayant mis fin à ma mission de Chargé d'affaires de..... à....., je me dispose à quitter cette ville. Mais je ne le ferai pas sans avoir prié V. A. de me permettre de lui exprimer ma reconnaissance pour l'accueil plein de bonté que j'en ai reçu et les dispositions bienveillantes qu'elle m'a montrées en toute occasion. Je dois et je paye également avec beaucoup de plaisir aux chefs de section de son ministère le tribut de mes sincères remercîments, pour l'obligeance avec laquelle ils ont bien voulu répondre constamment aux communications que j'ai été chargé de leur faire.

Si j'osais croire, mon prince, qu'il me fût permis de vous prier de mettre aux pieds du roi les expressions de ma respectueuse gratitude pour les marques de bonté dont S. M. a daigné m'honorer en plusieurs circonstances, j'en adresserais la demande à V. A. avec beaucoup d'instances, et je lui serais éternellement reconnaissant si elle consentait à y acquiescer. Je prie V. A. de vouloir bien agréer mes regrets, et l'assurance des sentiments de la plus haute considération avec laquelle j'ai l'honneur d'être, mon prince, de V. A., etc.

N.

Monsieur le comte,

Réponse.

Je partage vivement les sentiments que vous m'exprimez dans votre lettre du....., et je vous vois quitter à regret une place dans laquelle vous avez su vous concilier l'approbation de S. M. le roi mon auguste souverain, et l'estime de son ministère. S. M. me charge de vous faire connaître, M. le comte, qu'elle a bien apprécié la loyauté qui a toujours dirigé votre conduite, et le dévouement que vous n'avez cessé de montrer pour le service de votre auguste maître. Il appartient à S. M. ..... de récompenser de pareils services, et je vous prie de croire que je ne cesserai jamais de prendre une part sincère aux succès que vous ne manquerez pas d'obtenir. J'espère, M. le comte, que j'aurai encore l'avantage de vous voir avant votre départ et de vous réitérer de bouche les assurances de ma considération très-distinguée.

N.

Lettre pour prendre congé, adressée par l'Envoyé de France au ministre des affaires étrangères de...

Monsieur le comte,

Le roi vient de me nommer son ambassadeur à..... En recevant avec respect et reconnaissance cette honorable marque de la confiance de mon souverain, qu'il me soit permis d'exprimer à V. Exc. tous les regrets que j'éprouve en interrompant des relations que je m'étais flatté de pouvoir longtemps entretenir avec elle, et qui se trouvaient également d'accord avec mon devoir et avec mes sentiments personnels.

Depuis longtemps V. Exc. connaît tous les liens qui m'attachent ici; elle connaît le sentiment respectueux de reconnaissance que je dois aux bontés du roi et de son auguste famille, elle sait toute la confiance qu'elle-même m'inspirait par la constante amitié dont elle m'avait honoré; j'ose donc lui dire que

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