Occident

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Éditions de la Revue Blanche, 1901 - 269 pages
 

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Page 57 - Où s'échevèlent les couchers sanglants... Ma solitude orageuse s'y mêle Au désert du sable vierge de pas • • • «• - Et où, sans craindre d'oreille, je hèle Je ne sais quel être qui ne vient pas. Oh ! la mer ! la mer ! Toi qui...
Page 65 - ... désir ! O chevelure ! ô hanche enflée avec la mienne, Seins arrondis avec mes seins au va-et-vient De la mer, ô fards clairs, ô toi, chair neustrienne ! Quand pourrai-je sentir ton cœur contre le mien Battre sous ta poitrine humide de marée Et fermer mon manteau lourd sur ton corps païen. Pour t'avoir nue ainsi qu'une anguille effarée A moi, dans le frisson mouillé des goémons, Et posséder enfin ta bouche désirée? Ou quel soir, descendue en silence des monts Et des forêts vers...
Page 261 - Je suis cslle qui, pour n'avoir jamais aimé, Ne peut encore pas se connaître soi-même, Et qui veut dans tes bras savoir comment elle aime, Celle dont les vingt ans font flamboyer les yeux, Mais dont l'âme, ainsi qu'un violon douloureux, A senti s'en aller et revenir en elle...
Page 253 - Rien ne peut m'en guérir, rien ne peut m'en distraire, Tout mon être est en proie au morne compagnon ; Qu'on m'offre d'exister ma plus belle chimère, Sans force pour parler, mon geste dira : « Non ! » Ah! puisque je ne peux inventer la musique Lugubre en qui chanter ce mal quotidien, Je voudrais le hurler longuement comme un chien Sous la lune, perdu, maigre, transi...
Page 14 - L'herbe est froide à mes pieds comme de l'eau qui coule, La mer au bout des prés vient chanter son bruit clair Et la falaise aussi déferle dans la mer De tout le terrain jaune et mou qui s'en éboule. Les troupeaux comme au long d'un poème latin Paissent avec des ronds de soleil sur leurs croupes, Et les oiseaux de mer ont abattu des groupes Que chaque vague berce à son rythme incertain. Et la prée et les eaux également étales Sourient si bien à mes matineux errements Que je voudrais pouvoir...
Page 64 - Jumelle de mon âme austère et sans plaisir, Sirène de ma mer natale et quotidienne, 0 sirène de mon perpétuel désir ! O chevelure ! ô hanche enflée avec la mienne, Seins arrondis avec mes seins au va-et-vient De la mer, ô fards clairs, ô toi, chair neustrienne ! Quand pourrai-je sentir ton cœur contre le mien Battre sous ta poitrine humide de marée Et fermer mon manteau lourd sur ton corps païen. Pour t'avoir nue ainsi qu'une anguille effarée A moi, dans le frisson mouillé des goémons,...
Page 63 - L'ÉTREINTE MARINE Une voix sous-marine enfle l'inflexion De ta bouche et la mer est glauque tout entière De rouler ta chair pâle en son remous profond. Et la queue enroulée à ta stature altière Fait rouer sa splendeur au ciel plein de couchant, Et, parmi les varechs où tu fais ta litière, Moi qui passe le long des eaux, j'ouïs ton chant Toujours, et, sans te voir jamais, je te suppose Dans ton hybride grâce et ton geste alléchant. Je sais l'eau qui ruisselle à ta nudité...
Page 64 - Tes dix doigts dont chacun pèse du chaton clair Que vint y incruster l'aiguë ou le coquillage Et ta tête coiffée au hasard de la mer ; La blanche bave dont bouillonne ton sillage, L'astérie à ton front et tes flancs gras d'oursins Et la perle que prit ton oreille au passage ; Et comment est plaquée en rond entre tes seins La méduse ou le poulpe aux grêles tentacules, Et tes colliers d'écume humides et succincts. Je te sais, ô sirène occulte qui circules Dans...
Page 115 - J'attise le foyer dans l'ombre et le mystère. Il est le dieu jaloux, le gardien soucieux Qui me dit dans mes maux qu'il ne faut pas mourir, Dans mes tentations qu'il ne faut pas faillir Et dans mes vanités qu'il faut le servir mieux.
Page 79 - Vieillesse vacillante et triste ou fin hâtive, L'une d'elles doit donc m'atteindre sûrement, Et je me sens le cœur pris d'épouvantement A songer qu'il faudra que je meure ou je vive.

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