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Régiment. Louvigny a été bleffé à la cuiffe à la Bataille de Stafarde. Le Marquis de Breuil, & le Chevalier Tare, tuez. Varenne Lieutenant Colonel du Régiment de Savoïe a été pris, il eft du Dauphiné; le pendra-t'on?

LXXXIX. LETTRE.

Du Comte de Buffy à la Comtesse de Toulonjon.

JE

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Evous envoie mes nouvelles,ma chere fœur. C'eft toujours la continuation des profperités du Roy. La fortune l'a choify pour s'établir la réputation de conftante qu'elle avoit négligée depuis le commencement du monde. Pour moi qui aime à donner des raifons de tout ce que je vois, je croi que la fortune n'avoit encore trouvé perfonne qui

par
fa conduite méritaft fon attache-
ment. Je voulois vous aller dire ce que
je vous mande, ma chere fœur, mais
ma fille s'eft trouvée mal,

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Si je ne puis en vous voyant,

Avoir un plaifir extrême;

Au moins en vous écrivant

Je vous diray plus hardiment

Que je vous aime.

Si mon frere n'étoit mon confident, vous feriez une Dame à me faire taire; mais lui & vous fçavez bien que je fais parler avec vous l'amitié comme l'amour,& que je ne vous demande qu'autant de tendreffe qu'en mérite votre beau-frere & votre bon amy. Notre alliance, votre vertu, votre jeuneffe & mon âge ne vous laiffent rien craindre, ny à moi rien hazarder.

XC. LETTRE.

Du Comte de Buffy à l'Abbé de Choify.

A Chafeu, ce 4. Septembre 1690.

D Savoye a refusé le party que le

Ans le temps que Monfieur de

Roy lui a offert, nous l'avons trouvé

mal confeillé, mais depuis que nous venons de le voir bien battu, nous le trouvons encore plus mal avifé. J'ay de la peine à croire que Monfieur de Baviere qui eft brave & audacieux ne hazarde une bataille contre Monseigneur; ce fera un rude combat, mais nous ferons victorieux, car il y a des Troupes invincibles dans notre Armée d'Allemagne ; joignez à cela l'émulation des autres Armées qui ont déja vaincu, & la présence de Monfeigneur.

On ne fera rien en Flandres le refte de la Campagne. Vous allez dire que je fais le Noftradamus, mais au moins je parle plus clairement que lui. Que veut-on faire faire à notre Flote fi-taid?

Ce Pape que l'on croïoit fi bon François, qui a donné tant de jaloufie aux Efpagnols par la promotion du Cardinal de Fourbin,eft bien lent à nous fatisfaire ; je croi que nos profperitez le refroidiffent. Mr. de Savoye fera bien de se faire tuer dans un combat pour ne pas furvivre à fa conduite & la perte de fes Etats. Pour le Roy, il eft fage, heureux, & bien fervi.

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I

A Paris, ce 6. Septembre 1690.

Larriva hier un Courier de Monfei

gneur, qui mande au Roy, que Mon. fieur de Baviere n'eft plus qu'à deux lieües de luy, & qu'il pourroit avoir envie de l'attaquer. Il a cinquante mille hommes, Monfeigneur n'en a que quarante; mais il eft bien pofté, & il a de gros canon on attend à toute heure quelque action de ce côté-là.

Monfleur de Catinat a pris Foffan & quelques autres petites Places en Piedmont. La question eft d'y établir des Quartiers d'hyver. On dit que pour cela il faut prendre Carmagnole; mais il n'eft pas aifé à la vûë de Monfieur deSavoye, qui a encore une Armée. Le Roy tirera un million par an de la Savoye,outre les Quartiers pour fes Troupes.

Monfieur de Bouflers aflemble une Armée fousTreves.Monfieur de Luxembourg acheve de manger la Flandre fans

que Monfieur de Valdeck ofe s'y op. pofer.

Il est constant que le Prince d'Orange eft dans un Château auprés de Dublin; qu'il y a été fort malade de sa bleffure & de la dyfenterie; que fe portant un peu mieux, il s'étoit mis à la tête de fes Troupes pour aller attaquer Monfieur de Laufun; qu'il eft retombé plus mal que jamais, & qu'on l'a reporté dans ce Château. Monfieur de Laufun eft à Galouay avec quatre mille cinq cens François & n'y craint rien; la Place eft fort bon

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& quand il voudra il s'embarquera. Monfieur de Tirconel eft à Limerich avec douze mille Irlandois réfolus de fe bien défendre.

Sept Galeres font arrivées à Roüen où elles défarment. On y attend les autres. Monfieur de Seignelay eft tantôt bien, tantôt mal; celui-ci plus fouvent que l'autre.

Meffieurs les Archevêques de Paris, de Rouen, & le Coadjuteur de Rouen font convenus du même projet, pour l'accommodement avec Rome, & l'Abbé de Polignac le portera inceffament. Le Comte d'Etrées arriva hier en poste de Breft, & deux heures aprés il repar

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