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Vendôme Lieutenant général, Monfieur le Grand Prieur Volontaire, avec une très-floriffante jeuneffe d'Aides de Camp. Tout eft hors de Paris & des Provinces Monfieur l'Intendant va aux coups & étoit à la redoute d'Heidelberg: enfin tout eft déchaîné.

Hier Pforzeim fe rendit à Monfieur de Choifeul & fut brûlé auffi- bien que le Château de Sta fort. Aujourd'hui la Ville de Bretten & Dourlac ont été prifes. Dans ces quatre Places on a fait douze cens prifonniers de guerre & pris huit piéces de canon. On envoie de main un détachement de l'armée à Ef linguen & à Baden. On dit qu'il y a dans ces deux Places mille hommes de pied, qu'on prendra encore comme les autres, auffi-bien que ce qui fera dans Stoloffen.

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XVI. LETTRE.

De l'Abbé de Broffes au Comte de Buffy.

A Paris, ce 20. Aouft 1689.

Monfieur de Duras eft toûjours

campé à Raftat près de Stolof

fen, où il restera jufqu'à ce que les vivres & les fourages qui font au-delà du Rhin, & en-deçà du Necre foient confommez & les Places entièrement détruites. La Princeffe de Bade fait abattre elle-même les murailles & les fortifications de Baden, & les habitans de la Ville d'Oberkirken font de même, croïant par là fe fauver de l'incendie; mais on ne croit pas qu'ils réüffiffent ni les uns ni les autres.

Maïence fe défend avec beaucoup de vigueur. Les Ennemis firent attaquer les dehors & le chemin couvert par quatre mille hommes le dix - fept du courant fur la minuit, & ils s'en rendirent maîtres; mais fur les huit heures du matin les affiegez fortirent avec deux mille hommes & chafferent

les Ennemis de tous les poftes qu'ils avoient pris ce ne fut pas fans perte de part & d'autre l'infanterie Allemande eft fort rebutée.

Le Roy a nommé Monfieur le Duc de Beauvilliers, Gouverneur de Monfieur le Duc de Bourgogne ; & l'Abbé de Fenelon Precepteur.

Le Cardinal de Bonzy part de la Cour pour une nouvelle exaltation. Il emmene avec lui la fleur du Clergé, les Abbez de Beuvron, de Caftres, de Polignac & autres. Il va paffer en Allemagne plus de vingt-cinq mille hommes de troupes de Catalogne, de Guien ne, de Languedoc & de Dauphiné. De forte que Monfieur de Duras fe trouvera dans trois femaines à la tête de quatre-vingt mille hommes.

XVII. LETTRE.

Du Comte de Buffy au Duc de Beauvilliers.

A Colligny, ce 27. Aouft 1689.

E tous les Courtifans & de mille autres gens qui vous feront compliment, Monfieur, fur la place où le Roy vient de vous mettre, pas un ne vous en fera un plus fincere que le mien ; & ce qui me réjouit davantage, c'eft que je fuis feur que vous en êtes perfuadé. Sa Majefté ne pouvoit rien faire en cette rencontre qui marquât mieux fon bon jugement; rien de plus avantageux pour Monfieur le Duc de Bourgone, rien de plus honorable pour vous. Ce choix ne m'a pas furpris, Monfieur; que je vis que vous étiez choisi pour être auprès de Monfeigneur à fa premiere campagne, je ne doutai pas que le confeil du pere ne devint le Gouverneur du fils. Encore une fois, Monfieur, j'en fuis ravi, car je vous honore, je vous eftime & je vous aime plus que perfonne.

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Valcour qui étoit fur la droite & proche le Camp des Ennemis. Il y a perdu bien du monde; l'entreprise étoit trop hardie d'attaquer une Ville foûtenue d'une armée.

Monfieur de Boufflers avec une armée de quinze mille hommes, les troupes de la Maison du Roy, une partie des garnifons de Luxembourg & de Mont-Royal, quatre bataillons tirez de Landau, tout cela doit joindre Monfieur de Duras pour tenter le fecours de Mayence.

L'armée du Maréchal de Duras eft campée en trois poftes, à Erlach, à Oberkirken, & à Offembourg, qu'on doit brûler en les quittant.

Un Commandant des troupes de Saxe aïant refusé d'obéïr au Prince de Lorraine, celui-ci le tua d'un coup de piftolet.

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