que

la

bien-tôt le Duc de Noailles Maréchal.Il le mérite bien; il fera beau au Roy d'avoir pour Capitaines de fes Gardes du Corps quatre Maréchaux de France. De la façon dont le Roy a répondu à l'Envoyé de Florence, il croit la Princeffe de Tofcane malheureuse & je croy auffi qu'elle le fera. On a mandé Ducheffe de Savoye venoit d'accoucher d'un garçon'; fon pere ne lui laiffera que le Royaume de Chypre, à moins que le Roy n'ait de la générofité pour fon petit-neveu. Je fçai le meilleur gré du monde au Roy du Rabaiffement des coëffures, je ne pouvois plus fouffrir les femmes, & quoique je n'aye plus affaire de leur beauté, je ne m'accommode point de leur defagrément.

Tome VII.

CLXXIX. LETTRE.

De la Ducheffe de Holstein, Comteffe de Rabutin, au Comte de Buffy.

JE

A Vienne, ce 10. May 1691.

de vous

E fuis obligée, Monfieur importuner par celle-cy, & de vous demander une grace ponr l'honneur de votre Maison, car des trois garçons que j'ay de votre Coufin Monfieur le Comte de Rabutin, je voudrois faire entrer l'aî né dans les Chanoines de Cologne, & faire le cadet Chevalier de Malte. Je vous prie de m'envoyer les preuves néceffaires. Je me fais un plaifir particulier d'établir en ce païs-cy une fi illuftre Maifon. J'efpere, Monfieur, que vous y contribuerez en m'envoyant ce que je vous demande & de le mettre entre les mains de l'Ambaffadeur de Venise qui eft en France; il me le fera tenir fûrement J'ay trouvé & au-delà toutes les preuves néceffaires dans le livre de votre généalogie que vous m'avez envoyé. Il ne me faut que les copies colla

tionnées des Contrats. Je vous demande pardon, mon cher Coufin, d'avoir été fi long-tems fans vous écrire; mais vous fçavez qu'en l'état où font les chofes on ne fçauoit faire autrement. Monfieur de Rabutin & moi ne manquerions pas, fi nous pouvions, de vous rendre nos devoirs, en entretenant une correfpondance auffi agréable que la vôtre.

CLXXX. LETTRE.

Du Comte de Buffy à la Ducheffe de Holstein, Comteffe de Rabutin.

A Chafeu, ce 28. Juin 1691.

E viens de recevoir la lettre que vous

m'avez fait l'honneur de m'écrire, touchant le deffein que vous avez de faire l'aîné de Meffieurs vos enfans Chanoine de Cologne, & le dernier Chevalier de Malte. Je commence par vous rendre mille graces, Madame, du foin que vous voulez prendre d'illuftrer en Allemagne une bonne & ancienne Maifon de France, que vous avez encore fort honorée par votre alliance: Aprés

cela je vous diray, Madame,que je viens de demander à mes Coufines de Rabutin

les preuves & les titres qui vous font néceffaires car comme ces choses-là font dans leur branche, je ne les ai pas, & je feray même bien - aife que cette occafion me les faffe avoir pour les inférer dans ma généalogie. Auffitôt que j'auray mis ces titres en ordre je vous les envoyeray, Madame, par la voye de Monfieur l'Ambaffadeur de Venife. Et en attendant que Dieu ait fait nos Maîtres bons amis, & que par là nous ayons occafion de recommencer notre commerce, je vous affûrerai, Madame,que de tous ceux qui ont l'honneur de vous appartenir,il n'y en a point qui ait plus de refpect, plus d'eftime, & fi je l'ofe dire, plus de tendreffe que

moi

pour vous,

CLXXXI.

LETTRE.

De l'Abbé de Choify au Comte de Buffy.

A Paris, ce 29. Juin 1691.

Audot Lieutenant Colonel des Dragons de Grammont avec trois cens Dragons a défait deux mille cinq cens hommes de pied qui fe vouloient jetter dans Coni. Le Régiment de Saluces en étoit, & le refte milices. Cinq cens ont été tuez, la nuit a fauvé le refte. Le -Gouverneur de Coni fe vouloit rendre. Un Colonel des Barbets s'eft chargé de défendre la Place qui a des Bastions. Il marche quatre mille hommes en Catalogne, & les Galeres de France doivent aller fur les Côtes. Le Chevalier de Biffy achete le Régiment du Terrail qui quitte le fervice. Le Duc de la Force a été du dernier voyage de Marly. Le Roy eft fort content de lui, & lui a fait rendre tout fon bien. Monfieur de Catinat observe Monfieur de Savoye, pendant que Bulonde & Feuquieres font le Siege de Coni; on a déja pris les Faux