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Le Couronnement du Roy des Romains a été fait à Ausbourg à la fin de Janvier; mais cette fête a été troublée par la nouvelle qu'on y reçut, que trois ou quatre Régimens Impériaux commandez par le Duc de Holstein, ont été défaits en Bulgarie par les Tartares. Cuproly, frere du Grand-Vifir qui prit Candie, vient d'être fait Grand-Vifir; on en efpere des merveilles. La Paix entre les deux Empires n'eft pas trop en chemin de fe faire cette année, & les Turcs fe difpofent à mettre cent mille hommes fur pied On ne comprend rien à la conduite du Pape.

LVIII. LETTRE.

Du Comte de Buffy à l'Abbé
de Thefut.

A Autun, ce 5. Fevrier 1690.

LA nouvelle du dégoût que les Hol

landois ont de la conduite du Prince d'Orange fe mande ici de plufieuis endroits. Ce feroit une fortune pour nous, fi cette liaison commençoit à fe rompre.

Je compte le mariage de Monfieur de Schomberg pour une mort un peu plus éloignée de quelques jours. Le mécontentement des Anglois fur les Troupes étrangeres & fur les fubfides produira tôt ou tard quelque chofe de bon pour nous. Je pense comme vous que le détachement des Gardes Françoifes & des Gardes Suiffes n'eft que pour une revûë, & que le Roy n'eft pas fâché que l'on croïe cela miftérieux pour embarraffer les Ennemis. Penelope n'a jamais eu plus de foupirans que Mademoiselle d'Humieres. Je ne penfois pas que la réforme de la Trappe pût avoir des imitateurs. Si les Turcs prennent courage, ce fera une grande diverfion pour le Roy. Un Grand-Vifir de mérite peut rétablir les affaires de cet Empire.

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Du Président de Rezay au
Comte de Buffy.

A Paris, ce dernier Janvier 1690.

Vi

pas

Ous voulez bien, Monfieur, que je vous fafle tout à la fois mon compliment fur la mort de Monfieur le Comte de Dalet, fur la fucceffion de Monfieur le Marquis de Colligny votre petit-fils, & fur le fuccés de la These de Monfieur l'Abbé de Buffy. Il ne s'eft encore vû une Théfe ni remplie de plus de matiére, ni foutenue avec plus d'ef prit & de capacité. L'approbation générale qu'il a euë, m'a donné la plus grande joye que j'aye eu de ma vie. Je ne penfe pas que j'en puiffe avoir davantage, à moins qu'il ne fe prefentât occafion de vous rendre un service important, & de vous faire connoître, Monfieur, combien je fuis, Votre, &c.

JE

LX. LETTRE.

Du Pere Bonhours au Comte de Buffy.

A Paris, de 31. Janvier 1690.

E ne fçai, Monfieur, comment j'ay attendu fi-tard à vous donner le bon jour, & vous fouhaiter une heureuse année pleine des bénédictions du ciel & de celles de la terre qui ne gâtent quelquefois rien. J'ai été fort intrigué au sujet d'une perfonne de mes amies, à qui il eft arrivé une affaire defagréable; & le mouvement que je me fuis donné de ce côté-là, m'a rendu un peu pareffeux fur d'autres devoirs; mais je n'ai pas laiffé de vous faire en fecret ma cour, & d'entendre avec plaifir tout ce qui fe dit de vous & de votre efprit dans le monde.

Mademoiselle de ** m'a fait dire par Madame la Marquife de Monchevreuil, qu'elle m'étoit bien obligée de mon préfent, & que mon livre avoit de grands agrémens pour elle. Cela ne peut guére tomber que fur les endroits qui regardent le Roy, & cela vous regarde fans

doute

doute plus qu'un autre.Mais ce n'eft pas affez, Monfieur, & quoy que vous en difiez, je ne ferai pas content que vos paroles ne produifent quelque chofe de folide, c'est à dire, qué les fruits ne viennent aprés les fleurs.

J'ai à vous faire compliment, fur la These de Monfieur l'Abbé de Buffy; il foûtient parfaitement bien, & fait & fait paroître beaucoup d'efprit & de fçavoir. Comme il s'attache à l'étude, & qu'il a de l'honneur, je ne doute pas qu'il ne réüffiffe, & qu'il ne fe diftingue dans fa profeffion, pourvû qu'il continue à vivre toujours régulierement, & à avoir non feulement une bonne conduite, mais encore une bonne réputation.

On m'a dit que Madame de Colligny. étoit allée en Auvergne récueillir une fucceffion; je m'en réjouis avec elle & avec vous, & je vous prie de me faire fçavoir quand elle fera revenue. J'ai à lui demander pardon fur le droit d'aî neffe que je lui ai donné sur Madame fa fœur Religieufe à Dijon, & je me flatte qu'elle fera affez bonne pour me pardonner une faute de cette nature, quand elle fçaura que je fuis bien aife de m'être mépris.

Tome VII.

E

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