DU MÊME AUTEUR COMMENTAIRE DE LA LOI SUR LES ORDRES (1859) LE 19 JANVIER (1869). LAMARTINE (1874). LE MINISTÈRE DU 2 JANVIER, MES DISCOURS (1875). THIERS A L'ACADÉMIE (1879). LE PAPE EST-IL LIBRE A ROME? (1882). DISCOURS POUR LES PRIX DE VERTU (1892). LA FEMME DANS LES LUTTES RELIGIEUSES (1903). Conférence. L'EMPIRE LIBÉRAL, tome Ir, Du Principe des Nationalités (1895) L'EMPIRE LIBÉK AL, tome II, Louis-Napoléon et le coup d'État (1897). L'EMPIRE LIBÉRAL, tome III, Napoléon III (1898). L'EMPIRE LIBÉRAL, tome IV, Napoléon III et Cavour (1899). L'EMPIRE LIBÉRAL, tome V, l'Inauguration de l'Empire libéral. Le Roi Guillaume (1900). L'EMPIRE LIBÉRAL, tome VI, la Pologne. · Les Élections de 1863. La Loi des coalitions (1901). L'EMPIRE LIBÉRAL, tome VII. Le démembrement du Danemark (1903). L'EMPIRE LIBERAL, tome VIII. (1904). L'Année fatale. L'EMPIRE LIBÉRAL, tome IX. Le Désarroi (1905). Sadowa L'EMPIRE LIBÉRAL, tome X.-L'Agonie de l'empire autoritaire. (1906). L'EMPIRE LIBERAL, tome XI. La Veillée des Armes (1907). Le ministère du 2 janvier (1908). L'EMPIRE LIBÉRAL ÉTUDES, RÉCITS, SOUVENIRS LIVRE XXI LE GUET-APENS HOHENZOLLERN CHAPITRE PREMIER DE L'EFFET EN ALLEMAGNE ET SUR BISMARCK DE L'AVÈNEMENT D'UN MINISTÈRE LIBÉRAL EN FRANCE I L'avènement du régime libéral donna à Bismarck plus de soucis que ne nous en inspiraient les impatiences de son ambition. Convaincus par les affirmations réitérées de Stoffel et de Benedetti qu'il ne songeait pas à édifier la dernière arche du pont en construction sur le Mein, décidés à ne pas porter la hache sur celles déjà construites, nous ne redoutions pas qu'un conflit extérieur nous empêchât d'opérer en toute tranquillité la réforme libérale. Notre arrivée T. XIII. 1 dérangeait au contraire de fond en comble les calculs du chancelier prussien. Il était alors en pleine activité de concentration dans le Nord; il venait de supprimer la représentation des États confédérés, l'avait transportée à la chancellerie fédérale, et, comme conséquence de cette nouvelle attribution, avait divisé l'office de la chancellerie en deux sections: l'une, celle de l'extérieur à la tête de laquelle il mit Thile avec le titre de secrétaire d'État; l'autre, celle de l'intérieur, qu'il confia à Delbrück, sur lequel il comptait autant que sur Thile. Il opérait en même temps l'unification de l'impôt foncier et du code pénal. Ces mesures nécessaires froissaient les habitudes des populations, qui n'étaient pas sans en murmurer, même en Prusse. Dans les pays annexés le mécontentement qui régnait déjà s'accroissait : le ridicule tyranneau, qui avait autrefois désolé la Hesse Électorale, y devenait presque populaire, et les dames de Cassel lui offraient un trône magnifiquement sculpté. Dans le Hanovre, les cœurs allaient au vieux roi, fugitif, errant, aveugle comme le malheureux Lear1. La crainte, toujours tenue présente d'une incursion française, avait jusque-là étouffé les murmures et assuré l'obéissance. Mais notre avènement modifiait cette disposition. Si on ignorait les sentiments de Daru, étranger aux affaires depuis longtemps, on con 1. LEGRELLE, La Prusse et la France devant l'Histoire. p. 550. |