Molière, sa vie et ses ouvrages avec une notice sur le théatre et la troupe de Molière

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Garnier frères, 1887 - 392 pages

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Page 118 - ... J'en suis ravi, car c'est mon homme. Te souvient-il bien qu'autrefois, Nous avons conclu d'une voix Qu'il allait ramener en France Le bon goût et l'air de Térence? Plaute n'est plus qu'un plat bouffon, Et jamais il ne fit si bon Se trouver à la comédie ; Car ne pense pas qu'on y rie De maint trait jadis admiré, Et bon IN ILLO TEMPORE : Nous avons changé de méthode ; Jodelet n'est plus à la mode, Et maintenant il ne faut pas . Quitter la nature d'un pas.
Page 154 - En vain mille jaloux esprits , Molière, osent avec mépris Censurer ton plus bel ouvrage : Sa charmante naïveté S'en va pour jamais , d'âge en âge , Divertir la postérité. Que tu ris agréablement! Que tu badines savamment ! Celui qui sut vaincre Numance » , Qui mit Carthage sous sa loi , Jadis , sous le nom de Térence , Sut-il mieux badiner que toi ? Ta muse avec utilité Dit plaisamment la vérité ; Chacun profite à ton école : Tout en est beau , tout en est bon ; Et ta plus burlesque...
Page 279 - Rare et fameux esprit, dont la fertile veine Ignore en écrivant le travail et la peine, Pour qui tient Apollon tous ses trésors ouverts, Et qui sais à quel coin se marquent les bons vers, Dans les combats d'esprit savant maître d'escrime, Enseigne-moi, Molière, où tu trouves la rime. On dirait, quand tu veux, qu'elle te vient chercher...
Page 72 - Il eut même bien des difficultés pour y réussir et ne se corrigea de cette volubilité, si contraire à la belle articulation, que par des efforts continuels...
Page 202 - UX larmes, Le Vayer, laisse tes yeux ouverts, •** Ton deuil est raisonnable encor qu'il soit extrême, Et lorsque pour toujours on perd ce que tu perds, La sagesse, crois-moi, peut pleurer elle-même. On se propose à tort cent préceptes divers Pour vouloir d'un œil sec voir mourir ce qu'on aime ; L'effort en est barbare aux yeux de l'univers, Et c'est brutalité plus que vertu suprême.
Page 263 - L'un, défenseur zélé des bigots mis en jeu, Pour prix de ses bons mots le condamnait au feu; 30 L'autre, fougueux marquis, lui déclarant la guerre, Voulait venger la cour immolée au parterre. Mais, sitôt que d'un trait de ses fatales mains La Parque l'eut rayé du nombre des humains, On reconnut le prix de sa muse éclipsée.
Page 165 - II est fait tout de mfme; il vient le nez au vent, Les pieds en parenthèse et l'épaule en avant; Sa perruque, qui suit le côté qu'il avance, Plus pleine de lauriers qu'un jambon de Mayence; Les mains sur les côtés, d'un air peu négligé; La tête sur le dos, comme un mulet chargé ; Les yeux fort égarés; puis, débitant ses rôles, D'un hoquet éternel sépare ses paroles; Et lorsque l'on lui dit : « Et commandez ici, » II répond : « Connoissez-vous César, de lui parler ainsi?
Page 76 - ... l'honneur de divertir le plus grand roi du monde leur avoit fait oublier que Sa Majesté avoit à son service d'excellents originaux, dont ils n'étoient que de très faibles copies; mais que, puisqu'elle avoit bien voulu souffrir leurs manières de campagne, il la supplioit très humblement d'avoir pour agréable qu'il lui donnât un de ces petits divertissements qui lui avoient acquis quelque réputation, et dont il régaloit les provinces.
Page 200 - Comme la chose s'était faite de complot avec M. Racine, la troupe ne crut pas devoir les parts d'auteur audit M. Racine, qui en usait si mal que d'avoir donné et fait apprendre la pièce aux autres comédiens.
Page 218 - D'une fortune, en mille biens féconde; Et chez nous il doit naître un fils d'un très grand cœur, Tout cela va le mieux du monde. Mais enfin coupons aux discours; Et que chacun chez soi, doucement se retire. Sur telles affaires, toujours, Le meilleur est de ne rien dire.

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