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d'urgence des mesures tendant à faciliter la remise des teskérés de douanes aux marchandises exportées de Turquie en Roumélie orientale. J'ai reçu de nouveau du Gouvernement de la République l'ordre d'insister sur cette demande et je prie instamment Votre Excellence de vouloir bien, dans le plus bref délai possible, prévenir l'Ambassade des dispositions qui ont été prises à cet égard.

Veuillez agréer, etc.

HANOTAUX.

L'Agent et Consul général de France à Sofia, au Président
du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.

(Télégramme.)

Sofia, le 6 avril 1886. C'est par son Agent à Constantinople que le Gouvernement bulgare a été informé de la décision prise par la Conférence; la communication officielle du Grand Vizir ne lui est pas encore parvenue.

Si, comme on l'espère, le Grand Vizir ne qualifie pas l'arrangement ainsi ratifié du nom d'accord turco-bulgare, le Prince Alexandre, dont la responsabilité se trouverait de cette manière dégagée par une détermination adoptée en dehors de lui, sera probablement amené à céder. Mais Son Altesse, ne voulant pas renoncer complètement à ses idées de résistance, se préparerait à formuler une protestation. M. Tzanow, qui n'a cessé de donner au Prince de Bulgarie les conseils les plus sages, tâchera de le détourner de protester.

Nos représentations ont été plus pressantes que celles de certaines Puissances; d'après M. Tzanow, la dernière démarche du Gouvernement français aurait fort ébranlé le Prince. FLESCH.

Le Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères, aux Représentants de la République à Londres, à Rome et à Vienne, et aux Chargés d'Affaires de France à Berlin et à SaintPétersbourg.

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Hier, 5 avril, la Conférence de Constantinople a signé le Protocole d'adhésion à l'Arrangement relatif aux affaires de la Roumélie orientale. Les plénipotentiaires en ont télégraphiquement avisé les Représentants des Puissances à Sofia et à Athènes en exprimant l'espoir que les Cabinets grec et bulgare se rallieraient au vœu unanime de l'Europe.

C. DE FREYCINET.

L'Agent et Consul général de France à Sofia, au Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.

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Les Agents de France, de Russie et d'Allemagne sont seuls autorisés pour le moment à communiquer au gouvernement bulgare la dépêche rédigée par les Plénipotentiaires à Constantinople; les Agents anglais, autrichien et italien, n'ont pas encore reçu d'instructions. Aucune démarche collective n'a donc pu être faite jusqu'à présent.

Du reste le Gouvernement bulgare ne serait disposé à répondre à aucune

communication avant d'avoir reçu la lettre que le Grand-Vizir a écrite au Prince Alexandre pour lui notifier la décision de la Conférence et qui est attendue ici demain ou après-demain.

FLESCH.

L'Agent et Consul général de France à Sofia, au Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.

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Gabdan a remis ce matin au Prince Alexandre la lettre du Grand Vizir ; elle se borne à communiquer les textes du Protocole et de l'Arrangement signé à Constantinople par les Plénipotentiaires. Son Altesse voudrait réfléchir avant de répondre, mais Elle parait être de plus en plus disposée

a céder.

Mes Collègues d'Angleterre, d'Autriche et d'Italie n'ont pas encore reçu d'instructions au sujet de la communication collective à faire au Gouvernement bulgare. FLESCH.

L'Agent et Consul général de France à Sofia, au Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.

(Télégramme).

Sofia, le 10 avril 1886. Nous avons communiqué aujourd'hui au Gouvernement bulgare, sous forme de note collective, le télégramme rédigé par les Plénipotentiaires à Constantinople.

M. Tzanow m'a dit que l'adhésion du Prince de Bulgarie est maintenant à peu près certaine. Mais Son Altesse aurait résolu de formuler, dans sa réponse à la communication du Grand Vizir, une réserve par laquelle Elle déclarerait que, comme Souverain constitutionnel, son acceptation doit être approuvée par l'Assemblée nationale. FLESCH.

L'Agent et Consul général de France à Sofia, au Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.

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La communication suivante a été adressée aujourd'hui par le Ministre des Affaires étrangères de Bulgarie aux Représentants des Puissances

à Sofia:

«En réponse à la Note collective que vous m'avez adressée le 10 de ce mois, j'ai l'honneur de porter à votre connaissance que le Gouvernement princier prend acte de cette communication, et je m'empresse en même temps de vous transmettre copie du télégramme d'hier de Son Altesse le Prince à Son Altesse le Grand Vizir:

« J'ai reçu le télégramme par lequel Votre Altesse a bien voulu me transmettre l'acte concernant les affaires de Roumélie, qui a été signé à Constantinople le 5 de ce mois par les Plénipotentiaires des Puissances. « Tout en maintenant, sur les dispositions de l'article 1 de cet Arrangement, mes réserves connues de Votre Altesse, je m'empresse de lui déclarer que, en présence de la décision unanime des Puissances, je suis

prèt, en m'inclinant devant cet acte international, à nommer sans délai les Délégués pour les différentes Commissions prévues par cet Arrangement. » FLESCH.

Le Ministre Plénipotentiaire chargé de la gestion intérimaire de l'Ambassade de France à Constantinople, au Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.

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Le Grand Vizir a remercié le Prince de Bulgarie de sa réponse et lui a transmis immédiatement les compliments du Sultan, ainsi que les noms des deux Délégués qui doivent faire partie de la Commission de délimitation. Ces personnages sont: Chakir-Pacha, Général de brigade, et MehemetBey, Major d'état-major.

La Porte fait également savoir au Prince qu'elle charge Gabdan-Effendi de s'entendre avec le Gouvernement de Son Altesse, au sujet du choix des Délégués qui feraient partie de la Commission mixte de revision du Statut organique. MONTHOLON.

Le Ministre de France à Athènes, au Président du Conseil,
Ministre des Affaires étrangères.

(Télégramme)

Athènes, le 14 avril 1886. L'Arrangement turco-bulgare m'a fourni l'occasion d'insister de nouveauce matin auprès du Président du Conseil en faveur de la paix. J'ai dit que l'Europe considérant le Traité de Berlin comme sauvegardé par cet acte, la Grèce n'avait aucun prétexte de guerre et qu'il était temps d'en finir.

Mour.

S. Exc. M. Delyannis, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères, au comte de Mouy, Ministre de France.

Athènes, le 4/16 avril 1886.

Le Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères de Sa Majesté le Roi des Hellenes, a l'honneur d'accuser réception de la Note collective que les Envoyés extraordinaires et Ministres plénipotentiaires d'Italie, de France, d'Allemagne, d'Autriche-Hongrie, de Russie et de la Grande-Bretagne ont bien voulu lui adresser le 13 avril 1886.

Le Gouvernement royal, animé du désir de se conformer aux vœux des grandes Puissances, pénétré du sentiment que le pays a tout intérêt au maintien de la paix, n'a rien fait jusqu'ici de nature à troubler la paix générale ou à entraver les efforts de l'Europe en vue de pacifier la Péninsule balkanique.

Si le Gouvernement royal ne peut renoncer au désir d'obtenir pour le Royaume les frontières indiquées par la Conférence de Berlin, frontières que les grandes Puissances lui ont elles-mêmes attribuées, c'est que nonseulement il est obligé de se conformer à la volonté nationale, mais qu'il est, en outre, convaincu que l'obtention des susdites frontières pourrait ètre considérée comme rétablissant l'équilibre déjà compromis entre

les diverses races de la presqu'ile des Balkans et consoliderait en même temps la paix dans ces contrées.

Le Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères de Sa Majesté le Roi des Hellènes, a eu l'honneur d'expédier un exemplaire identique de la présente Note à chacun des Représentants des grandes Puissances qui ont signé la Note collective du 13 avril.

M. Delyannis saisit cette occasion pour renouveler à MM. les Envoyés extraordinaires et Ministres plénipotentiaires d'Italie, de France, d'Allemagne, d'Autriche-Hongrie, de Russie et de la Grande-Bretagne les assurances de sa haute considération.

S. Exc. Saïd-Pacha, à l'Ambassadeur de Turquie à Paris.
(Note communiquée par Essad-Pacha.)

Constantinople, le 12 avril 1886.

Ma précédente dépêche vous a fait connaître la sanction par la Conférence de l'Acte concernant les affaires de la Roumélie orientale. Grâce au concours bienveillant des Puissances, cette question se trouve être à l'heure qu'il est résolue pacifiquement, et la seule question qui reste jusqu'ici en suspens et exige, à son tour, une prompte solution, est celle que constitue l'état auormal de la Grèce.

En effet, depuis ma dernière circulaire du 25 janvier qui vous signalait cet état de choses et la nécessité d'y remédier au plus tôi, la situation en Grèce n'a point changé; tout au contraire, les préparatifs militaires y ont continué et l'attitude du Gouvernement hellénique est devenue de plus en plus belliqueuse en dépit des démarches collectives des Puissances.

Nous sommes certes prêts à parer à toute éventualité qui viendrait à se produire du côté de la Grèce; mais nous n'en éprouvons pas moins le vif désir de voir le calme et la sagesse y succéder à la situation actuelle si grosse de périls pour la paix et si préjudiciable aux intérêts généraux.

D'ailleurs, l'attitude de la Grèce que rien ne justifie est d'autant plus inadmissible que déjà, sur le vœu des Puissances, le Gouvernement impérial avait eu à supporter en sa faveur un sacrifice territorial considérable.

Les Puissances ayant réuni leurs flottes non loin des eaux helléniques afin d'assurer le maintien de la paix, nous sommes dans l'attente des mesures efficaces qu'elles croiront devoir prendre pour atteindre ce but. Aussi faisons-nous un nouvel appel à leur intervention pour amener la Grèce à désarmer sans plus de retard. SAID-PACHA.

Le Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères,
au Ministre de France à Athènes.

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Je suis informé que les Grecs se prépareraient à provoquer une insurrection en Crète et qu'une grande agitation règnerait à la Canée.

J'ai peine à croire que ces informations soient exactes. Mais si, malheureusement, elles l'étaient, vous n'hésiteriez pas à faire connaitre au Gouvernement grec notre blâme énergique et vous vous associeriez à toute démarche de vos Collègues qui aurait pour but de couper court à des exci

tations coupables. Nous serions ainsi amenés à nous départir de l'attitude bienveillante que nous avons gardée jusqu'ici.

Toutefois, jusqu'à nouvel avis de moi, vous vous abstiendrez, dans vos démarches, soit isolées, soit collectives, de l'emploi de toute expression pouvant impliquer un recours ultérieur à la force.

Tenez-moi au courant.

C. DE FREYCINET.

L'Ambassadeur de France près Sa Majesté le Roi d'Italie, au Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.

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Le général de Robilant a déclaré, en réponse à la Note turque du 12 avril, que des pourparlers étaient engagés entre les Puissances afin d'amener le désarmement de la Grèce et qu'il serait tenu compte, dans cet échange de vues, du désir exprimé par le Gouvernement ottoman.

DECRAIS.

Le chargé d'Affaires de France à Vienne, au Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.

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La circulaire du Gouvernement ottoman, en date du 12 avril, a été remise, il y a trois jours, au Comte Kalnoky. Ce dernier s'est borné à répondre à l'Ambassadeur du Sultan qu'il s'associerait volontiers aux démarches que les Puissances pourraient concerter entre elles en vue de donner satisfaction au Gouvernement ottoman. MONTMARIN.

L'Ambassadeur de France à Londres, au Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères

(Télégramme.)

Londres, le 19 avril 1886.

Lord Rosebery, que j'ai vu aujourd'hui, m'a dit qu'il avait reçu la circulaire de la Porte en date du 12, et que la Note que Lord Lyons a dû vous remettre aujourd'hui au plus tard contient à la fois sa réponse à la communication turque, et l'indication de la conduite qu'il compte tenir visà-vis de la Grèce. Il propose de sommer les Grecs de donner l'ordre de désarmer dans un délai de huit jours, faute de quoi, les Puissances rappelleraient leurs Représentants et procéderaient au blocus des côtes orientales de la Grèce.

Quant aux nouvelles venues de la Canée, il les a reçues aussi, mais il ne croit pas qu'il y ait lieu d'en faire l'objet d'une démarche spéciale avant la remise de la nouvelle Note. Il estime aussi qu'il n'y a pas à craindre une insurrection en Crète taut que la flotte alliée restera à la Sude.

WADDINGTON.

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