Images de page
PDF
ePub

mort, en 1797, par le tribunal criminel de Versailles : le mari seul fut exécuté; la femme se déclara enceinte, et son supplice fut ajourné; T'amnistie survenue quelque temps après, et qui fut si favorable à cette espèce de criminels, la sauva du supplice. Elle a continué ensuite à vendre des parapluies sous une échope, dans la cour même du dép., jusqu'à ce que Félix Lepelletier l'ait placée chez lui en qualité de portière.

PERROCHAUX, membre du comilé rév. de Nantes, sous Carrier. Ayant été accusé d'avoir trempé dans les cruautés commises par les membres de ce comité, il fut traduit, après le 9 therm. an 2 (27 juill. 1794), devant le trib. rév. de Paris, et acquillé sur la question intentionnelle. Reincarcéré de nouveau, il n'obtint sa liberté qu'après l'amnistie de ven

démiaire.

PERROCHEL, né aux environs de Caen, d'une famille noble, agent diplomatique fr., ancien grand-vicaire à Angers, et lié avec Lareveillère-Lépaux, qui le fit nominer, en 1795, chargé d'affaires à la cour de Suède; le directoire le rappela en 1796, à la suite de la mésintelligence qui éclata entre les deux gouv. ; et, en 1798, Perrochel remplaça Truguet à Madrid, en la même qualité. Nompeu après min. plén. près la rép, helvétique, il conclut un traité avec cette puissance, et fut rappelé en juin

[blocks in formation]

d'Orléans, furent construits sous sa direction, et il en publia la description, en 1783. On lui doit encore un savant Mémoire sur les moyens de construire de grandes arches de pierre d'une ouverture considérable, pour franchir de profondes vallées bordées de rochers escarpés, 1793. On en trouve plusieurs autres de lui dans le recueil de l'acad. des sciences. il a eu part à l'article de l'épinglier de MM. de Réaumur et Duhamel. Il est mort en 1796.

PERROT (ANGELIQUE-PIERRE), prés. de la chambre des comptes de Paris, âgé de 56 ans, fut condamné à mort le 19 mess. an 2 (7 juillet 1794), par le trib. révol. de Paris, comme complice d'une conspiration dans les prisons du Luxembourg, où il étoit détenu

Son frère, PERROT (Antoine-Nicolas), aussi prés. de la cour des aides de Paris, âgé de 57 ans, fut également cond. à mort le même jour par le même trib. rév., complice de la même conspiration. Le fils de ce dernier, âgé de 23 ans, subit le même sort.

aussi comme

PERSAN (DE), lieut. des invalides, défendit la Bastille au 14 juil!. 1789, et, après la prise de cette forteresse, il en fut arraché par le peuple, qui le traîna dans les rues de de Paris, et le massacra sur le Portau-bled. Sa croix de St.-Louis fut donnée à un Garde-Française, nomme Dubois, en récompense de ses services dans cette journée.

PERSONNE (J.-B.), député du dép. du Pas-de-Calais à la conv. nat., y vota la détention de Louis XVI, et son bannissement à la paix. Ayant embrassé le parti de la Gironde, son dép., influencé par la Montagne, le

[ocr errors]

déclara, vers le 31 mai, indigne de sa confiance. Après le 9 therm., il entra au comité de législ., et fit annuller plusieurs jugemeus rév. Devenu membre du cous. des anciens, il en sortit en 1798. Depuis le 18 brum., il est devenu juge à St.-Omer. PERVINQUIÈRES, avocat à Fontenay-le-Comte, dép. du tiers-état de la sénéchaussée du Poitou aux étatsgén., sollicita vivement le remplacement de la gabelle. En mai 1805, il fut élu candidat au corps législ. par le collège élect. de la Vendée.

PÉRY (G.-X.-C.), homme de loi, âgé de 38 ans, membre de la comm. populaire de Bordeaux, fut cond. à mort, le 16 frim. an 2 (6 déc. 1793), par la comm. militaire de cette ville, comme « rangé dans la classe des Mo» dérés, et parce que, sous l'assemb. » const., il déclamoit contre le ver»tueux Robespierre. >>

PETECSEN, habitant de Spire, fut maire de cette ville et l'un des chefs du club, en 1792 et 1793, pendant le séjour qu'y firent les Francais.

PÉTIET, conseiller-d'état, comm. gén, des camps et armées, com. de la lég. d'hon., etc. etc., fut d'abord comm. ordonnateur à l'armée des Côtes-de-Brest, et ensuite nommé dép. d'lle et Vilaine au cons. des anciens, en sept. 1795. Le direct. l'appela, le 7 février 1796, au ministère de la guerre, qu'il conserva jusqu'au 23 juill. 1797. Le dép. de la Seine le nomina, en mars 1799, au cons. des 500, et après la rév. du 18 brumaire an 8 (9 nov. 1799), il devint un des adjoints au ministre de la guerre Berthier. Au mois de juill. 1803, il accompagna le premier consul, lors de son voyage à Bruxelles; présida en

suite le collège élect. de l'Yonne, fut élu candid. au sénat conserv., en 1804. 1l remplit ensuite les fonct. de comin.gén. des camps et armées des Côtes de l'Océan, et fut décoré du titre de com. de la lég. d'honn.; lors de la reprise des hostilités avec l'Autriche, (sept. 1805), il suivit l'empereur au-delà du Rhin, pour y exercer le même emploi de comm.-gén. Péliet passe pour un homme sage, un administrat. probe et éclairé.

PÉTINIAUD, dép. de l'île de St.Domingue au cons. des 500, en 1795, y prononça, en 1797, sur la const. des colonies, un discours contenant des détails qui contrastoient avec la plupart des rapports faits depuis le 18 fruct.

des

PÉTION-DE-VILLENEUVE (J.), avocat à Chartres, fut dép. du tiersétat du bailliage de cette ville aux états généraux, où il se distingua par un dévoûment complet au parti révol. Avec une physionomie heureuse, talens médiocres, un caractère assez entreprenant, mais cependant foible dans les dangers, il devint un des premiers moteurs de la révolution. A l'issue de la séance royale du 23 juin 1789, il fut un de ceux qui s'élevèrent contre l'acte d'autorité que venoit de tenter le roi, et engagea l'assemblée à persister dans ses premiers arrêtés. Il blâma ensuite les protestatious de la minorité, et réclama, le 31 juillet, la mise en jugement des hommes suspects à la nation. Le 18 août, il combattit avec force une motion de Mirabeau, tendante à renvoyer la déclaration des droits de l'homme après la constitution, et l'accusa d'entraîner l'ass. dans des opinions contradictoires. Le 1er. sept., il se déclara pour le

[ocr errors]

c

veto suspensif à accorder au roi et » tranquillité n'est, dit-il, troublée qus contre la sanction absolue. Le 5, il » par la révolte constante de la miuoparla en faveur de la permanence et » rité contre la majorité. » Il vota pour de l'unité du corps législatif. Le 30, il une loi pénale contre l'émigr., et procontesta au roi le pouvoir d'inter- testa qu'on devoit ensuite y soumettre prêter les lois. Le 5 oct., il dénonça la famille royale en temps de troubles. les repas des Gardes-du-corps, et se- Le 27, il fit une sortie violente contre conda les desseins de la faction d'Or un article proposé par le comité de léans, à laquelle il étoit alors entière- constitution, portant « que toute inviment dévoué. Le 8, il proposa de don->>tation faite au peuple de désobéir à ner au roi le titre de roi des Français » la loi est un crime. » Il parla avec par le consentement de la nation, une espèce de fureur contre cette opiet de supprimer la formule : par la nion, et resta enfin presque seul dans gráce de Dieu. « C'est calomnier la salle, ce qui lui arrivoit assez soulDieu, s'écria-t-il; Charles IX étoit- vent, lorsqu'il s'emparoit de la tribune. » il aussi roi par la grâce de Dieu?» Le 11 mars, il plaida la cause des gens Le 31, il allaqua avec assez d'art et de de couleur qu'il défendit encore en force, le discours de l'archevêque d'autres occasions, et parla, le 22, en d'Aix en faveur des biens du clergé, faveur de la régence élective. Le 21 et s'attacha à prouver que les richesses mai, il appuya le plan de Buzot pour ne faisoient que corrompre cet ordre la division du corps législatif en deux en nuisant à sa véritable utilité.En oct., sections égales, et détruisit la défaveur il fut nommé membre du premier co- qu'avoit excitée cette ressemblance mité de sûreté générale. Dans le cou- avec le parl. d'Angleterre. En juin, il rant de 1790, on le vit soutenir avec fut nommé président du tribunal crile même zèle le parti révolutionnaire. minel de Paris, et lorsque l'assemblée Le 12 fév., il vota la suppression des apprit ensuite le départ de Louis XVI, ordres religieux, et le 25, l'égalité de il fut un des trois commissaires charpartage dans les successions des nobles. gés d'aller chercher ce prince à VaIl s'opposa à ce que la justice se rendit rennes, et n'eut pas pour lui les égards au nom du roi, et ne voulut pas qu'on d'humanité que Barnave témoigna à laissât à ce prince le droit de paix et ce malheureux monarque. Lorsque les de guerre; il fut ensuite un des dé- membres de l'assemblée nationale se fenseurs de Marat contre Malouet, retirèrent des Jacobins, Pétion y et provoqua la réunion d'Avignon, ta lui sixième; et il ne trahit pas enmalgré l'avis de Maury. Il vota pour suite la confiance de cette société, ni la mesure des assignals, et celle du duc d'Orléans. Lors de la disappuya les projets de Mirabeau sur les finan- cussion sur l'évasion de Louis XVI, il ces. Le 4 décembre, l'assemblée na- attaqua la prétendue inviolabilité de tionale l'élut pour son présid. Le 17 ce monarque, et demanda qu'il fût jujanvier 1791, il prononça un long dis- gé par une convention nommée ad cours sur l'organisation des jurés. Le 21 hoc, Le 28 août, il prononça un disfevrier, il répondit à Foucault, qui ré- cours en faveur de l'insurrection miiclamoit des mesures pour le rétablisse- taire, et assura que les officiers seuls eut de la tranquillité publique : « La étoient constamment coupables de tous

res

[ocr errors]
[ocr errors]

les troubles qui survenoient dans leurs corps, et à cette occasion il fut accusé par Alexandre Lameth, d'ètre la cause, ainsi que Robespierre, de la révolte des soldats. A la fin de la ses

sion, il combattit la faction dite des Réviseurs de la constitution qu'il ne trouvoit point assez populaire, et dont il attaqua particulièrement les dispositions sur la liberté de la presse. A la fin de sept., le duc d'Orléans l'envoya en Angleterre, où, selon Mercier, il alla, avec madame de Genlis, et Voidel, préparer des magasins pour les bleds qu'il vouloit exporter de France, afin d'y causer une nouvelle disette; cette spéculation ne réussit pas, mais, à son retour, il obtint la place de maire dans laquelle il fut installé le 18 nov. C'est de cette époque que date sa. véritable influence, ainsi que les outra ges dont il ne cessa d'abreuver Louis XVI, tantôt par des affiches, tantôt par les insurrections dont il fut un des principaux directeurs. Ce fut lui qui provoqua la fète en l'honneur des soldats de Château-Vieux, et qui proposa la formation, d'un corps composé des Gardes-Françaises et des hommes du 14 juillet. Le 20 juin surtout, il dirigea les révoltés avec le plus grand empire; et insulta, à l'impuissance du roi, tant dans le sein de l'assemblée qu'au château des Tuileries. Le lendemain, Louis XVI lui parla avec fermeté et le traita même assez mal; pour s'en venger, Pétion fit aussitôt imprimer sa conversation avec ce prince, espérant, par ce moyen, animer en core le peuple contre lui. Cependant le conseil général du département de Paris, eut le courage de le suspendre de ses fonctions le 6 juillet, et le roi confirma cette suspension; mais Pétion fit aussitôt agir les assemblées section

naires, qui le redemandèrent à grands cris (on vit alors la populace parcourir les rues en répétant : Pétion ou la mort !); et le 12, il parut lui-même à la barre, non pour se justifier, dit-il, mais pour provoquer une justice sévère. Dans un discours très-long, il s'occupa en effet moins à se défendre, qu'à lancer contre la cour et le départ. une foule d'injures qui lui méritèrent les applaudissemens des tribunes, et la levée de la suspension prononcée contre lui. Cependant cette tracasserie le rendit plus timide dans la journée du 10 août, où il montra de l'irrésolution et prit successivement des mesures contradictoires, qui parurent, aux yeux de quelques personnes, les effets de la crainte, et à ceux du plus grand nombre, le résultat des réflexions d'un homine, qui cherchoit à se mettre à l'abri de toute responsabilité, si le crime ne réussissoit pas. Mais les résultals mêmes, ses propres aveux et ceux de ses amis, ont résolu tous les doutes que l'on pouvoit avoir sur ses intentions pendant cette journée. Dès le 3 août, il avoit demandé formellement à l'assemblée, au nom de la commune, déchéance du roi; depuis plusieurs jours, il sondoit les esprits par les rapports qu'il faisoit à la législature sur l'état de la capitale; le ro, pour se décharger de toute responsabilité, eut soin de se faire consigner chez lui, par les insurgés à ses ordres, à l'instant même où ses affidés préparoient l'attaque du château, et où il envoyoit à Mandat ordre de le défendre. Ce qui prouve la réalité de cette prudente comedie, ce sont les applaudissemens que ne cessoient de lui donner ces mêmes hommes qui le tenoient en arrestation. Dès qu'il le voulut, il en sortit, pour aller à l'assemblée

la

il.

[ocr errors]

il

aduler le peuple, se charger de la police des séances, des fonctions du comité de surveillance, et conduire ensuite la famille royale au Temple.Dans une lettre qu'il publia par la voie des journaux, le 10 nov. 1790, il dit luimême qu'il n'avoit pas peu contribué à amener le 10 août. Prudhomme, après avoir rapporté sa pétition du 3, et nommé toutes les factions qui concoururent à la journée du to, ajoute: « Pétion n'étoit pas plus tranquille; » chacun de ces meneurs avoit sa sorte » d'ambition. » Et Mercier, son ami, dit expressément «qu'il visita les pos-» homme de bieu tel que lui, et qu'elle

démarche efficace pour les arrêter, tandis que sa place l'y obligeoit. (Voy. MANUEL). Il a avoué, dans le discours qu'il tint à l'ass., qu'ayant paru deux fois à la Force, il y avoit fait cesser deux fois les massacres, mais qu'on les avoit ensuite achevés : et le 6, vint à l'ass., inviter les représ. à jeter un voile sur ces événemens, leur assurer qu'il n'en avoit été instruit que lorsqu'il n'étoit plus temps d'y remédier. Hérault Séchelles, presid., lui répondit «que l'ass. étoit satisfaite d'opposer » à des événemens malheureux un

מן

» se reposoit sur sa sagesse.» Nommé alors dép. d'Eure et Loir à la conv:, il fut le premier présid. de celte ass., qui, à sa première séance, le 21 sept. 1792, décréta l'abolition de la royauté, et le 11 oct. il entra au comité de constit. Depuis cet instant jusqu'à la mort de Louis XVI, il monta presque chaque jour à la tribine, 'pour presser la mort de ce prince; et on le vit encore à cette époque, s'occuper des intérêts du duc d'Orléans, au parti duquel il parut assez constamment attaché. Cependant en nov., commença à éclater entre lui et Robespierre, qu'on avoient nominés jusques-là (surtout à l'ass. const.), les deux doigts de la main, une haine qui finit par lui devenir fatale; et il fit même paroître alors (le 10) un discours et une lettre qui seront des monumens précieux pour l'histoire, à raison des renseignemens qu'ils contiennent sur l'année 1792, et en particulier sur Robespierre, Marat, Brissot, et sur luimême. Il développoit, dans son discours, les rivalités du cous.-gén. de la commune de Paris avec l'ass., et les causes qui amenèrent les massacres commis à la suite du 10 août. Il y di

» tes du château, pour assurer le suc» cès de l'attaque; mais qu'on regar» doit alors ses jours comme si pré» cieux, qu'un décret le manda pour » l'arracher aux périls qu'il eût pu courir, et qu'on init sur une porte des » Tuileries cette inscription: Ici le » maire de Paris eût été assassiné, si » un décret n'eût sauvé ses jours. » Il ajoute qu'à l'ouverture de la conv., certains membres vouloient faire de Pétion un dictateur ou un souverain; et il rappelle, à l'appui de cette opinion, que c'étoit lui qui présidoit l'ass., lorsque Manuel proposa de loger le présid, aux Tuileries, de l'environner d'une garde imposante, etc. Lafayette étoit tellement persuadé que le plan des conjurés étoit de donner à Pétion le pouvoir suprême, que dans la proclamation par laquelle il essaya de dé terminer son armée à la résistance, il'disoit : «Choisissez entre la constit. » et Petion pour roi.» Mercier prétend que Pétion fut étranger aux massacres de sept.; et en cela il n'est pas d'accord avec Prudhomme, qui assure que le maire, les min., etc., étoient d'accord. Il est sûr, cependant, qu'il les improuva; mais il ne fit aucune

« PrécédentContinuer »