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»ment qui plus d'une fois avait sauvé la capitale." | M. Boisgelin fit partie de la majorité de la chambre de 1815; réélu en 1820, par le département d'Illeet-Vilaine, il a siégé dans la 2e section du côté droit. Il est aujourd'hui maréchal-de-camp de la

maison militaire du Roi,

BOISGELIN DE KERDU (Louis de ), d'abord officier dans le régiment du roi, puis chevalier de Malte, alla se fixer en Angleterre, après la prise de Malte, en 1798. Il adopta la langue de ses nouveaux hôtes, et s'en servit assez habilement pour ajouter l'agrément du style aux événements intéressants qu'il se proposait d'écrire dans cette langue. Voici la nomenclature de ses ouvrages: 1° Malte ancienne et moderne, avec une description complète des iles de Malte et de Gozzo, etc., etc., en anglais, 3 volumes in-40, Londres, 1806; M. A Fortia de Piles en a donné une édition française en 3 vol. in-80, 1815; le premier volume contient des détails intéressants sur l'île de Malte et la statistique du pays; le second renferme l'histoire des chevaliers de Malte depuis la fondation de l'ordre jusqu'en 1800; l'expédition du général Bonaparte y est comprise; 20 Voyages en Danemarck et en Suède, 2 vol. in-80, en anglais; 30 Voyages de deux Français dans le nord de l'Europe, composé en commun avec M. Fortia de Piles, 5 vol. in-89; 4o une plaisanterie intitulée: Correspondance de Caillot Duval, in-8°.

pionnet, au moment où le traité de paix venait d'être signé.

BOISGERARD (N.), père du précédent, était, en 1812, maire de la ville de Tonnerre. Il a laissé plusieurs manuscrits dont les deux premiers surtout renferment des faits extrêmement curieux: 10 Journal d'un voyage à Genève; 20 Précis d'un entretien entre les généraux Desaix et Boisgérard; Mémoires sur le génie militaire, sur les travaux du génie, sur les ingénieurs géographes; 4o Exposé sommaire sur la nature des différents pays situés sur la rive droite du Rhin, de Bâle à Coblentz, etc.; 5° Journaux d'attaque devant la citadelle de Valenciennes, du siége de Maestricht, du fort Saint-Pierre; 6° Mémoires sur la nécessité d'établir des places de súreté, sur les travaux des lignes de la Queich, sur le fort de Kehl, sur les ponts-radeaux, etc.

BOISGUY (le baron PICQUET du), fameux chef de chouans, insurgea, dès 1791, quelques paysans de la Bretagne; mais il ne devint célèbre qu'en 1794, en se mettant à la tête des chouans de Fougère. Les exploits de ces bandes sont connus: le pillage des caisses de l'état, des voitures publiques, le massacre des républicains désarmés, les ont signalés à toute la France. Au mois d'août de cette même année, M. du Boisguy se soumit aux ordres de M. de Puysaye, et ne reprit le rang de chef indépendant, qu'à l'époque où celui-ci se rendit à Londres; M. du Boisguy joignit alors à son commandement, le grade de maBOISGELOU (PAUL-LOUIS-ROUALLE), né à Paris réchal-de-camp. Fier de ce nouveau titre, il se reen 1732, étudia au collège de Louis-le-Grand, où fusa à tout projet de pacification, donna à sa bande il commença son éducation musicale. Encore enfant, le nom de chasseurs du roi, et se disposait à prendre il était cité pour son talent sur le violon. C'est de lui Fougère, lorsque M. de Puysaye revint d'Angleterre. que parle Jean-Jacques Rousseau, dans l'Emile, en M. du Boisguy se rangea de nouveau sous ses ordres; ces termes: « J'ai vu chez un magistrat, son fils, et tous deux voyant leurs forces accrues de tous les "petit bonhomme de huit ans, qu'on mettait sur la émigrés qui avaient quitté l'Angleterre; ils attatable au dessert, comme une statue au milieu des quèrent, le 9 avril, les républicains et furent re"plateaux, jouer là d'un violon presque aussi grand poussés. Le 5 mai suivant, M. du Boisguy courut le » que lui, et surprendre, par son exécution, les ar-plus grand danger dans une attaque imprudente, et ne »tistes mêmes. Emile, liv. 11. » Il se chargea, par zèle pour l'art et d'une manière purement bénévole, de mettre en ordre toute la partie musicale de la bibliothèque impériale. Il fit à ce sujet un travail très important dont les auteurs du Dictionnaire historique des musiciens ont tiré un grand parti. Boisgelou est mort à Paris le 16 mars 1806.

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dut la vie qu'à la méprise d'un républicain qui tua d'un coup de sabre son aide-de-champ, croyant frapper le général des chouans. Un autre trait que nous empruntons à une biographie qui n'a pas l'habitude de se montrer impartiale pour les héros du genre de M. du Boisguy, prouva que ce guerrier savait mieux courir que combattre, on y lit que dans une ren

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BOISGERARD (MARIE-ANNE-FRANÇOIS BAR- contre le général du Boisguy fut poursuivi par un BUAT de), fils d'un ancien officier au régiment de sergent-major républicain; son cheval refusant de Champagne, naquit, le 18 juillet 1767, à Tonnerre, » sauter un fossé, il l'abandonna et courut à pied; le département de l'Yonne. Destiné à la carrière » sergent se mit sur ses traces, et pendant trois quarts des armes qu'avait suivie son père, il entra à d'heure, il fut à chaque instant près de l'atteindre. l'école militaire, y fit de tels progrès qu'à l'âge de >> En vain, pour ralentir sa poursuite, M. du Boisguy vingt-quatre ans, en 1791, il fut nommé capitaine lui jeta successivement son habit, son écharpe, et du génie. En 1792, il se trouvait au siége de Spire, même sa croix de Saint-Louis; sans l'apparition de et se signala à la prise de cette ville il assista la quelques paysans armés, il n'aurait pu lui échapper." même année à la prise de Mayence, contribua en- Après la pacification du général Hoche, M. du Boissuite à sa défense lorsque les Français s'y furent ren- guy vint habiter alternativement Paris et Senlis. A fermés, et suivit dans la Vendée la garnison qui la fin des événements de 1813, il se rendit de nouveau avait été obligée de rendre la place. Quelque temps dans les provinces de l'Ouest, afin d'y soulever les après, il passa à l'armée du Nord, et se fit remar-habitants; mais la restauration vint arrêter ses noquer à Charleroi, à Landrecies, devant Quesnoy, ou il fut blessé, et au siége de Valenciennes, où il fut chargé de l'attaque de la citadelle; lors du blocus de Maestricht, il commanda les troupes qui avaient ordre de se porter sur le fort Saint-Pierre, et était sur le point de voir les mesures qu'il avait prises pour le faire sauter, couronnées d'un entier succès, quand les assiégés s'empressèrent de se rendre. Il reconstruisit ensuite le fort de Kehl et la tête de pont. de Huningue; à cette occasion il imagina les ponts-radeaux, afin de faciliter les communications; et passa bientôt, en qualité de général de brigade et de commandant en chef du génie, à l'armée dite d'Angleterre. En 1799, ce brave officier se rendit à l'armée d'Italie, et fut blessé mortellement à la bataille de Capoue, gagnée par le général Cham

bles projets. Il se rendit à Rennes où il distribua des grades, de l'argent et des décorations; malgré ces marques de générosité, il y fut vu de mauvais œil, et y éprouva un petit désagrément que la biogra phie déja citée, raconte en ces termes : « M. Bonnaire, préfet du département, ainsi que les généraux Frère et Bigarré, ne cessèrent de représenter au général du Boisguy, qu'un plus long séjour à Rennes serait dangereux pour la tranquillité publique; qu'il fallait beaucoup de ménagement pour calmer les esprits." M. du Boisguy, se rendit alors à Paris, et adressa ses plaintes au ministre de la guerre, mais Napoléon survint dans ces entrefaites, M. du Boisguy fut arrêté, et resta prisonnier jusqu'à la seconde restauration. Sous le ministère du duc de Feltre, en 1816, il fut envoyé à Mézières,

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Quelle puissance, s'écria-t-il, pourra relever de " ce vou? Rome! Mais dans cette sainte cour on »ne termine rien. Les affaires s'y font si lentement, » si lentement..... et notre mariage est si pressé! et moi, comme aumônier de l'armée parisienne, je suis si pressé, si pressé de lui donner un bon soldat! Sorbonne, prends tes fourrures, assemble-toi et prononce! Censure, si tu veux, excommunie, anathématise; je ne crains pas tes foudres! Vel duo, vel nemo; voilà la seule thèse que je te présente; elle est sacrée, elle est sublime. » BOISMORTIER (Mme Suz-BODIN de), morte à Paris en 1799, a publié : Histoire de Jacques Féru et de la demoiselle Agathe Mignard, écrite par un ami d'iceux, 1766, in-12; Mémoires historiques sur la comtesse de Muriemberg, 1751, 2 vol. in-12.

BOISSARD (G.-D.-F.), pasteur de l'église consistoriale de la confession d'Augsbourg, à Paris, a publié: Abrégé de l'histoire de l'église chrétienne depuis sa naissance jusqu'à l'époque de la réformation, 1817, in-12; Discours funèbre prononcé dans l'église des chrétiens de la confession d' Augsbourg en commémoration de M. le comte Rapp, in-80, 1822; Précis de la doctrine chrétienne, exposée par le texte de l'Ecriture sainte, par MM. les pasteurs de la confession d'Augsbourg, 1820, in-12; Histoires de la Bible, ou Récits tirés des écritures saintes, 3e édition, augmentée d'un précis de l'histoire ecclésiastique, 1820, in-12; Manuel des catéchumènes à l'usage des communions évangéliques, 1832, in-12; Prières à l'usage du culte domestique, suivies des exercices de préparation à la sainte Cene, 1815, in-12; 2o édit., 1820.

ou il est encore, en qualité de maréchal-de camp. BOISJOLIN (JACQUES-FRANÇOIS-MARIE-VIELH de), est né à Alençon en 1961; de bonne heure, il invoqua les muses, et les muses dociles répondirent à ses vœux. Des poésies fugitives échappées à sa verve décélèrent bientôt le talent naissant du poëte. Un fragment sur la pêche, imité de Tompson, un poëme intitulé les Fleurs, et une traduction de la Forêt de Windsor, de Pope, lui avaient déja assuré une réputation honorable quand la révolution éclata. Il y prit peu de part, et néanmoins elle influa d'une manière sensible sur ses facultés; il garda pendant douze ans le plus morne silence, et ce ne fut qu'en 1799 que sa muse sembla se réveiller pour produire un Hymne à la souveraineté du peuple et un Chant funèbre en l'honneur des ministres français assassinés à Rastadt. Douze années de repos suivirent encore ces productions, et, comme un autre Epimenide, après ce long sommeil, il reparut dans le Mercure on il célébra l'affermissement de la quatrième dynastie par la Naissance du roi de Rome. Le style pénible et ampoulé de ces divers ouvrages fut loin de répondre à ses premiers essais. Dépourvu d'invention, cet auteur ne marche bien qu'appuyé sur les pensées d'autrui. Si dans la chaire du lycée il remplaça quelquefois La Harpe, ce ne fut point toutefois comme professeur, mais comme lecteur des cahiers de ce célèbre rhéteur, qui, malgré cette marque d'obligeance, ne l'a pas traité avec beaucoup d'égards dans son Cours de littérature. En 1778, M. de Boisjolin publia une comédie en trois actes intitulée l'Amour et l'Amitié ermites qui ne fut point admise au théâtre Il a fourni plusieurs articles à divers recneils périodiques, et particulièrement au Mercure et à la Décade philosophique. Fontanes, avec lequel il était lié dans sa jeunesse, lui adressa une épître sur l'Emploi du temps, dont il ne paraît pas avoir profité, M. de Boisjolin a rempli pendant quelque temps au ministère des relations extérieures une place de chef de division. Plusieurs biographies disent qu'il a été consul à l'étranger, mais sans spécifier ni l'é-partement, mais une maladie dont il fut atteint poque ni le lieu; ce qui est plus certain, c'est qu'il a été pendant quelque temps professeur d'histoire à BOISSEL DE MONTVILLE (N. baron), meml'école centrale du Panthéon. Il a aussi siégé au bre de la chambre des pairs, est auteur de divers tribunat pendant deux ans après le 18 brumaire. ouvrages sur les sciences et sur l'économie poliDepuis il a été nommé sous-préfet à Louviers ou iltique. En voici la liste: Description des atomes; Memoire de la législation du cours d'eau ; Voyage pittoBOISLANDRY (Louis), était négociant à Ver- resque de navigation, exécuté sur une partie du Rhône sailles lorsqu'en 1789 il fut nommé par le tiers-état depuis Genève jusqu'à Seyssel, afin de tirer pour la made la prévôté de Paris, député aux états-généraux.rine des matures que peuvent fournir les mélèzes. Ces Au nom des comités ecclésiastiques et de la consti- divers ouvrages ont, suivant une biographie, porté tution dont il était membre, il fit, le 6 juillet 1790, M. Boissel à la pairie. un rapport sur la nécessité de forcer les évêques a la résidence dans leurs diocèses. Il combattit quelque temps après la proposition de Mirabeau sur une ouvelle émission d'assignats, et soutint que le seul moyen d'éteindre la deite publique était de créer des délégations nationales qui porteraient cinq pour cent d'intérêt. Au mois de février suivant, il s'éleva contre le projet d'établir des taxes à l'entrée de chaque ville, et provoqua le prompt examen du projet sur les droits de patente. Après la session, en 1792, il a publié: 10 Quelques considérations sur le discrédit des assignats, présentées à l'assemblée nationale, in-8°, 1790; 20 Examen des principes les plus favorables aux progrès de l'agriculture, des manufactures et du commerce de France, par L. D. B., 2 vol. in-89, 1815; 30 Des impôts et des charges des peuples en France, in-8°, 1824; 40 Pues impartiales sur l'établissement des assemblées provinciales sur leur formation, sur l'impot territorial et sur les traités, in-80, 1787.

est encore.

BOISLAURETTE (N.), abbé et aumônier de la garde nationale parisienne, en 1790, prononça à cette époque un discours sur le vœu de chasteté qu'il qualifia d'insensé, de sacrilége, d'anti-social

BOIS-SAVARY (CHAUVIN-JACQUES - AUGUSTEARMAND-MARIE DE SAINT-MARTIN-DE-SAUZAYE de), est né dans le département des Deux-Sèvres: Membre du corps législatif en 1814, il vota la déchéance de Napoléon et accepta l'acte qui rappelait la dynastie des Bourbons. Réélu, en 1815, il fit partie de la minorité de la chambre des députés; il avait été choisi, en 1816, pour présider le college de son dé

l'empêcha d'exercer cette honorable fonction.

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BOISSET (JUSEPU), né à Montelimart, département de la Drôme, adopta avec enthousiasme les idées nouvelles que propagea la révolution. Député, par ce département, à la convention nationale, il vota la mort du roi, et, à cette époque de nos malheurs publics, la versatilité de son caractère le fit souvent passer d'un parti à un autre, et le porta à des actes odieux ou ridicules dont il ne tardait pas à se repentir. A Marseille, on le vit céder malgré lui aux mesures de violence qu'on lui imposait, puis s'échapper de la ville et les rejeter sur ceux à qui sa faiblesse n'avait osé résister. A la société des jacobins de Paris, il fit la proposition de chasser des sections et à coups de bálon les muscadins et les riches. Il fit exécuter, en 1793, la levée de la première réquisition avec une rigueur que les circonstances rendaient excusable, et pressa de la manière la plus vive la mise en jugement des girondins et de la reine Marie-Antoinette. D'après de tels principes, il est surprenant qu'en 1794, envoyé en mission à Nismes, il ait destitué Courbis, maire de cette ville, qu'on surnommait le Marat du Midi; aussi la société populaire ne manqua-t-elle pas

de

le dénoncer comme oppresseur des patriotes; mais Boisset, au lieu de s'honorer d'un acte de justice, eut la faiblesse de l'attribuer à deux agents du ponvoir exécutif, et fit ainsi sa paix avec les comites. De retour à Paris, il proposa, le 6 thermidor an 2, à la société des jacobins, un projet de loi pour la répression des abus de la presse. Après la révolution du 9 thermidor, il fut envoyé en mission dans le département de l'Ain, où il rendit la liberté à quelques nobles; mais par un affreux système de bascule déja en usage à cette époque, il donnait la chasse (ce sont ses termes) aux prêtres réfractaires, croyant se faire pardonner un acte d'humanité envers les uns par une sévérité atroce envers les autres. Dans le mois de pluviose an 3, Boisset fut envoyé à Lyon, où il encouragea, au lieu de les réprimer, les vengeances auxquelles la réaction donna lieu. Rappelé par la convention, il s'éleva contre les royalistes et les sections de Paris. Après la session, il passa au conseil des anciens, où il fut nommé secrétaire en l'an 6, et se prononça contre le parti clichien. La révolution du 18 brumaire l'ayant rendu à la vie privée, il se retira à Montelimart ou il est mort oublié.

BOISSET (N. SEGUR de), frère du précédent, émigra en 1791. Entré au service de l'Espagne, il défendit le fort Lamalgue, à Toulon, contre Bonaparte qui commandait l'artillerie. Après le 18 brumaire, il profita de la loi d'amnistie en faveur des émigrés et rentra en France. Le chef de l'état, le soupçonnant de tramer des intrigues politiques, le vit toujours avec déplaisir, et le mit en surveillance dans le département du Gard. Il est mort à Lyon en 1814.

HYACINTHE, marquis de la), émigra pendant la révolution, et fut un des agents les plus actifs de la cause royale à cette époque. En 1815, il revint à la tête d'une partie des troupes insurgées du Morbihan, alla ensuite à Gand, où il obtint le grade de maréchal-de-camp, et fut nommé plus tard commandant du département d'Ille-et-Vilaine. Depuis cette époque, M de la Boissière a peu ou point occupé l'attention publique. Il ne figure plus aujourdh'ui sur les tableaux des maréchaux de camp.

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BOISSIEU (PIERKE-JOSEPH-DIDIER), exerçait les fonctions d'homme de loi à Saint-Marcellin el d'administrateur du département de l'Isère lorsqu'il fut nommé député suppléant à l'assemblée législative. Elu membre de la convention nationale, il ne crut pas qu'il lui fût permis d'être juge dans le procès du roi. «Législateurs, dit-il, je vote pour l'appel au peuple si la peine est la mort. » Il se prononça ensuite pour la détention et le bannissement à la paix. Dénué de talents oratoires et du courage nécessaire dans les grandes crises politiques, Boissieu garda le silence jusqu'à l'époque où Robespierre, par sa chute, cessa d'imprimer la terreur à la France. Alors il contribua à renverser les autels élevés à Maral, demanda la suppression du calendrier républicain, et fit rejeter la proposition d'astreindre les émigrés, qui sollicitaient leur radiation, à se constituer prisonniers. Enfin, dans le courant de brumaire de l'an 4, il s'opposa à ce qu'on fît le recensement des citoyens qui s'étaient réunis pour défendre la convention au 13 vendémiaire. Dès que la constitution de l'an 3 fut mise en activité, Boissieu donna sa démission de membre du conseil des cinq-cents, et rentra dans la vie privée.

BOISSIERE (J.-B.), lieutenant au 16e régiment BOISSIEU (JEAN-JACQUES de), naquit à Lyon, d'infanterie légère, membre de la légion d'honneur, en 1736, d'une famille noble, qui le destinait à la né à Nérac (Lot-et-Garonne), était soldat à magistrature; mais, forcé par les persévérantes quinze ans, et servit successivement, dans toutes les instances de leur fils, dont le goût pour les arts armées qui parcoururent les différentes contrées de s'était manifesté dès son enfance, de renoncer à leur l'Europe, jusqu'en 1813, où sa valeur et sa bonne projet, ses parents le placèrent sous la direction de conduite lui avaient mérité le grade de lieutenant. Frontier, peintre distingué. Bientôt ses heureuses Ce fut surtout lors de l'évacuation de l'Espagne dispositions le mirent en état d'imiter le style des qu'il montra le plus de sang-froid et d'audace. I plus célèbres paysagistes flamands, tels que Van de s'agissait de couvrir la retraite de nos troupes qui Velde, Ruisdael, Carle Dujardin, et même le genre se repliaient de devant Pampelune qu'elles n'avaient de Rembrandt et d'Ostade. Désirant perfectionner pu débloquer. Boissière, avec sa compagnie, forte ses talents, il se rendit à Paris, et s'y lia avec les de quatre-vingt-trois hommes, fut envoyé sur un artistes célebres de cette époque, tels que Vernet, mamelon, à la tête du pont des Forges, où il avait Greuse, Souflot et autres. L'usage des huiles et des ordre de se maintenir jusqu'à ce qu'une partie de couleurs etant nuisible à sa santé, Boissieu fut l'arrière-garde vint le relever. Au moment d'arriver obligé d'abandonner la peinture et de se fixer à la au poste qui lui est assigné, il rencontre cinq cents gravure à l'eau forte et à la composition de dessins, Anglais; quoiqu'il se fut battu toute la matinée, il les genres qui lui méritèrent une grande reputation. De aborde, les culbute, les débusque, fait des prisonniers, retour à Lyon, où il se Gxa, il se livra au travail et se maintient dans sa position malgré les attaques avec une nouvelle ardeur: mais M. le duc de la réitérées de forces supérieures. Chargé, le 31 août, Rochefoucauld, qui l'avait connu et apprécié à Paris, d'attaquer, avec sa compagnie, les tirailleurs d'une vint le trouver dans cette ville pour l'emmener avec colonne anglaise, formée en bataille sur les bordsui en Italie. Là il fit une nouvelle moisson parmi de la Bidassoa, il la repoussa après une demiles chefs-d'œuvre répandus sur cette terre classique heure de combat, malgré un renfort considérable des arts, et ses ouvrages acquirent depuis un nouqu'elle avait reçu, la poursuivit sur une éminence veau degré de perfection. L'œuvre gravé de cet aroù elle s'était retirée, et l'emporta d'assaut après tiste, dans lequel on remarque particulièrement le la plus vive résistance. Dans cette action, Boissière Charlatan, d'après Carle Dujardin, et plusieurs fut atteint d'une balle qui lui traversa les intestins; sujets d'après Rembrandt, monte à cent sept pièces il ne put recevoir que quatre jours après les secours toutes fort recherchées des amateurs. Boissieu est qu'exigeait son état. Admis à la retraite en 1814, il mort à Lyon, le 1er mai 1810, chéri et estimé de alla se replacer, en 1815, dans les rangs de ceux qui tous ceux qui l'ont connu. se réunissaient pour l'indépendance de la patrie, et BOISSONADE (JEAN-FRANÇOIS), helléniste courut quelques dangers après le désastre de Mont-distingué, membre de l'institut et de la légion Saint-Jean; mais sa fermeté en imposa aux enned'honneur, professeur de littérature grecque à l'acamis de la gloire nationale, et sa bonne conduite, démie de Paris, est né dans cette ville, le 12 août allestée par les autorités du lieu, le mit à l'abri des 1774. Avant de se consacrer exclusivement aux réactions qui agitèrent si long-temps le midi de la lettres; il exerça sous le gouvernement consulaire, France. 1 vit retiré à Cabaret, département des en 1801, les fonctions de secrétaire-général de la Landes. préfecture du département de la Haute Marne. Il vint dans la capitale, et fut nommé professeur de

BOISSIÈRE-LENNUIC (MARC-ANTOINE-MARIE

(vigation et de canonnage maritime, enfin fixer la solde des marins. Après la session de l'assemblée conventionnelle, il passa au conseil des cinq-cents, où il combattit le message du directoire, relatif à l'organisation de la marine. Sur sa proposition, l'assemblée décréta que l'armée de Rhin-et-Moselle avait bien mérité de la patrie, et que la direction bydraulique des ports serait confiée à une administration particulière. Dans d'autres circonstances Boissier éleva la voix pour des objets d'utilité publique; il sortit du corps législatif en 1798, et fut nommé commissaire de la marine. En 1815, pendant le règne des cent jours, il présida le collége électoral de Nismes.

littérature grecque à la faculté de Paris; d'abord comme adjoint, en 1809; et ensuite comme titulaire en 1812. Membre de la troisième classe de l'institut, et l'un des rédacteurs du journal des Débats sous l'empire et au commencement de la restauration, M. Boissonade s'est fait remarquer dans ses articles, qu'il signait d'un oméga, par la science, le goût et la modération. Il a reçu du gouvernement royal des faveurs méritées. Le Roi le nomma, vers la fin de 1814, membre de la légion d'honneur, et au commencement de 1816, 'membre de l'académie royale des inscriptions et belles-lettres, dont plus tard, il refusa la présidence par une rare modestie. Outre un assez grand nombre d'articles insérés dans le journal des Débats, il en a encore donné BOISSY (LOUIS-LAUS de), ci-devant écuyer et au Mercure de France et au Magasin encyclopédique lieutenant du siége général de la connétablie et made feu Millin. Il est un des collaborateurs de la réchaussée de France à la table de marbre du paBiographie universelle. Les ouvrages publiés parlais, rapporteur du point d'honneur au départeM. Boissonade sont: 1° Lettres inédites de Voltairement de Choisy-le-Roi, membre des académies de à Frédéric-le-Grand, in-89 et in-12, Paris, 1802; Madrid, de Rome et de plusieurs autres en Italie et 20 Philostrati heroica, in-80, Paris, 1806; 30 Notice sur la vie et les écrits de M. Larcher, (publiée à vain, il a composé les ouvrages suivants : le Quiproen France, naquit à Paris, en 1747. Fécond écrila tête du catalogue de la bibliothèque de ce savant, quo, comédie en un acte et en vers, 1768, l'Impromptu, qu'il remplaça dans sa chaire et à l'institut); 4° Ma- ou le Bailli déguisé, comédie, 1768; Oronoko, rini vita procli, grec et latin, in-80, Leipsick, 1814; ou le Prince nègre, dramé en 5 actes et en prose, 50 Tiberius rhetor de figuris, altera parte auctior, una imité de l'anglais, 1769; le Carnaval des fées, cocum Rufi arte rhetorica, in-80, Londres, 1815; médie, 1769; le secrétaire du Parnasse, ou Recueil de Luce Holstenii epistola ad diversos, quas ex editis et ine- nouvelles pièces fugitives, en vers et en prose, avec ditis codicibus collegit atque illustravit J.-F. Bois- des notes, 1770, 3 vol.; Lettre critique sur notre sonade, in-89, Paris, 1817; 70 Niceto Eugeniani danse théâtrale, 1771; Lettre critique à M. l'abbé Sanarrationem amatoriam et Constantini Manassis frag-batier de Castres, addition aux trois siècles de la litté menta, edidit, vertit atque notis illustravit, J.-F. Bois-rature, 1771; le Double déguisement, ou les vendanges sonade, grec-latin, 2 vol. in-12, Paris, 1819; de Puteaux, opéra-comique, en deux actes, mêlé de 80 Aristaneti Epistole, ad fidem Cod. Vindob. recen- petits airs et vaudevilles, 1771; l'Art d'aimer; la suit; Merceri, Pauwii, Abreschii, Huetii, Lumbecii, Fille de quinze ans, conte, la chanson de Tircis à Les Basti, aliorum notis suisque instruxit, J.-F. Bois-bie, etc., morceaux traduits de l'italien, suivis de sonade, in-80, grec-latin, Paris, 1822; 90 Publii quelques poésies françaises, imitées de l'allemand, Ovidii Nasonis metamorphoseon, libri XV, græcèversi a du grec, du latin, 1772; Mes délassements, ou ReMaximo Planude et nunc primum editi à J.-F. Bois-cueil choisi de contes moraux et historiques, traduits de sonade, in-80, Paris, 1822. Cette version grecque différentes fangues, 3 vol. 1772; Avis aux mères au des Métamorphoses d'Ovide, fait partie de la col- sujet de l'inoculation, ou Lettre à une dame de province, lection des classiques latins de N.-E. Lemaire, et qui hésitait de faire inoculer ses enfants, in-80, 1775; forme le cinquième volume des œuvres d'Ovide. Opuscules, 1775; le Portrait, divertissement, 1775; 100 Novum Testamentum, 2 vol. in-32, 1824, édition Roberti, drame en 5 actes et en prose, 1776; la très recommandable. Comme membre de la troi- Course, ou les Jockeis, comédie en un acte et en sième classe de l'institut impérial et comme membre prose, 1777; les Epoux réunis, proverbes dramati de l'académie royale des inscriptions et belles-ques, 1777; le Prisonnier de l'amour, drame en 5 lettres, il a lu, dans les séances particulières, un mémoire sur l'inscription grecque d'Elis, que M. Payne Knight avait publiée; deux mémoires sur des lettres inédites de Cratès et de Diogène, etc. Il a contribué à l'édition donnée à Leipsick, en 1811, sous le titre de: Gregorii Corinthii et aliorum grammaticorum libri de dialectis, etc., recensuit et cum notis G. Koenig, F.-J. Bastii, J.-F. Boissonadi, suisque edidit G.-H. Schafer, et à l'édition d'Athénée, par M. Schweighauser; les éditions classiques confiées aux soins de ce savant sont très recherchées des hommes instruits. La jolie Collection des poëtes grecs, qu'il publie format in-32, est digne de tous les suffrages, par la correction du texte et la beauté de l'exécution typographique; commencée en 1823, elle paraît devoir être terminée en 1827. M. Boissonade a réuni des matériaux considérables pour un Dictionnaire universel de la langue françuise; M. RaoulRochette, qui s'était chargé de les mettre en ordre et de les publier en y joignant son propre travail, a fait paraître en 1819, un prospectus et un spécimen de ce dictionnaire, qui devait former 2 vol. in-4°. Rien n'a paru encore, et tout fait craindre que cette entreprise ne soit abandonnée.

sur les éloges de Voltaire qui ont concouru pour le prix acles, 1778; Théâtre, 1779; Réflexions impartiales de l'académie française, 1779; les Vierges de 20 ans, ou le Miroir magique, comédie en un acte et en vers, et mêlé de vaudevilles, 1793; le Maire, ou le Pouvoir de la loi, comédie patriotique, en un acte et en prose, 1793; Contes moraux et pièces fugitives dans les journaux et autres recueils. On doit encore à M. Laus de Boissy: le Congrès de Cythère, et autres morceaux traduits de l'italien en français, et du français en italien, 1789; l'Etourderie corrigée, comédie en un acte et en vers, 1793; la Téte sans cer velle, opéra-vaudeville, 1794; la Vraie républicaine; comédie-vaudeville, 1794; la Perruque blonde, comédie en un acte et en prose, 1794; Bonaparte au Caire, ou Mémoires sur l'expédition de ce général en Egypte, 1799; Mémoires de Mlle de Montpensier, cor. rigés et mis en ordre, 4 vol. in-12, publiés en 1806; Histoire des amours de Louis XIV, 5 vol. in-12, 1814; Agnès Sorel, roman historique, 4 vol. in-12, 1809; le Prévót de Paris, 4 vol. in-12, 1820; la Dame mas quée, 1820; Allamor, ou les Cing fières, 3 vol. in1820 et avec de nouveaux titres et une préface, BOISSIER (PIERRE-BRUNO), nommé député 1822, Histoire des invasions et des expéditions militaires et sous le titre d'Altamor, ou Histoire de Napoleon, suppléant à la convention nationale par le départe- en Espagne, depuis les Pheniciens jusqu'à nos jours, ment du Finistère, n'y entra qu'après le procès du in-18, 1823; Précis de l'histoire d'Espagne, depuis roi, et fit décréter l'établissement des écoles de na-l'origine de cette puissance jusqu'en 1774, in-18, 1824

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