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Les brigades de mulets existantes à Pieve et Garessio seront comprises et embrigadées dans la division dont il est fait mention cidessus.

Dépôt de la guerre

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BONAPARTE.

125. AU CITOYEN LAMBERT, COMMISSAIRE ORDONNATEUR EN CHEF. Quartier général, Albenga, 18 germinal an IV (7 avril 1796).

Je vous fais passer, Citoyen Commissaire, une plainte portée sur le poids des rations et sur la petite romaine dont on se sert au magasin des fourrages. Il est prouvé que l'on vole les parties prenantes.

Le général en chef vous ordonne de faire dresser procès-verbal du poids des bottes de foin qui restent et qui ont été consignées à la sentinelle.

Vous ferez arrêter le citoyen Michel jusqu'à ce que vous puissiez indiquer celui qui a bottelé le foin, et le garde-magasin qui s'est servi de la petite romaine. Vous voudrez bien m'informer, dans la matinée, de l'exécution de cet ordre, et me renvoyer la plainte portée par le citoyen Bertrand. Il est important, Citoyen Commissaire, qu'aucun fripon ne puisse échapper. Depuis assez longtemps les soldats et les intérêts de la patrie sont la proie de la cupidité. Un exemple est nécessaire en tout temps, et particulièrement à l'entrée de la campagne.

Dépôt de la guerre.

Par ordre du général en chef.

126. AU DIRECTOIRE EXÉCUTIF.

Quartier général, Albenga, 19 germinal an IV (8 avril 1796).
Citoyens Directeurs,

Vous trouverez ci-joint la lettre que m'a écrite le général Colli, qui commande l'armée du roi de Sardaigne, et la réponse que je lui ai faite; j'espère qu'elle sera conforme à vos intentions.

La trésorerie nous a envoyé souvent des lettres de change qui sont protestées; une de cent soixante-deux mille huit cents livres, qui était sur Cadix, vient de l'être, ce qui augmente notre embarras.

J'ai trouvé cette armée non-seulement dénuée de tout, mais sans discipline et dans une insubordination perpétuelle; le mécontentement était tel que des malveillants s'en étaient emparés; l'on avait formé une compagnie du Dauphin, et l'on chantait des chansons chouanes et contre-révolutionnaires. J'ai fait traduire à un conseil militaire deux officiers prévenus d'avoir crié : Vive le roi!

Je suppose que la mission de M. Moulin comme parlementaire était relative à des trames de cette nature, dont je cherche le fil avec opiniâtreté. Soyez sûrs que la discipline et l'ordre se rétabliront, et que je ferai justice du petit nombre de contre-révolutionnaires qui

s'étaient montrés.

Tout se prépare; je viens de faire occuper la position importante de la Solta; lorsque vous lirez cette lettre, nous nous serons déjà battus.

La trésorerie n'a pas tenu parole; au lieu de cinq cent mille livres, elle n'en a envoyé que trois cent mille, et nous n'avons pas entendu parler d'une somme de six cent mille livres qui nous était annoncée; mais, malgré tout cela, nous irons.

Dépôt de la guerre.

BONAPARTE.

127.AU GÉNÉRAL COLLI',

COMMANDANT EN CHEF L'ARMÉE DU ROI DE SARDAIGNE.

Quartier général, Albenga, 19 germinal an IV (8 avril 1796). Monsieur, un émigré est un fils parricide qu'aucun caractère ne peut rendre sacré; ceux qui sont dans votre armée la déshonorent par leur présence.

Je vous prie, au reste, d'être persuadé, Général, que je saisirai toutes les occasions qui pourront vous donner des marques de l'estime que je porte aux braves militaires de votre armée. J'ai une trop bonne opinion de vous pour penser que vous vous portiez à aucune extrémité qui serait désavouée par l'homme d'honneur et ferait couler des flots de sang. Vous en seriez responsable aux yeux de l'Europe entière et de votre armée en particulier.

Dépôt de la guerre.

BONAPARTE.

128.AU GÉNÉRAL DE DIVISION SERURIER.

Quartier général, Albenga, 20 germinal an IV (9 avril 1796).

Je vous préviens, Général, que des mouvements imprévus forcent le général en chef d'aller à Savone, au lieu de se rendre à Garessio

1 Réponse au général Colli qui, dans une lettre du 7 avril au général Bonaparte, se plaignait de l'arrestation de M. Moulin, prétendant que sa qualité d'émigré français ne pouvait lui faire perdre son caractère de parlementaire, et qui terminait en menaçant de traiter l'officier français Barthélemy, son prisonnier, comme serait traité M, Moulin.

aujourd'hui, comme il l'avait d'abord décidé. Vous recevrez des ordres ultérieurs quand il pourra se rendre dans ce dernier lieu. Par ordre du général en chef.

Dépôt de la guerre.

129. AU CITOYEN FAYPOULT.

Savone, 21 germinal an IV (10 avril 1796). J'apprends, Citoyen Ministre, que le Gouvernement de Gènes moleste les patriotes et inquiète les amis de la France, dans le temps qu'il donne refuge aux émigrés et aux ennemis de la République. Vous ne devez pas souffrir une conduite aussi contraire aux égards que Gènes doit à la République. Dites bien au Gouvernement génois que la République française protégera Gènes et la mettra à l'abri des entreprises de ses ennemis; mais que, malheur aux hommes perfides, puissants dans ce Gouvernement, qui cherchent depuis longtemps à altérer l'union des deux nations, et à se coaliser. S'ils manquent à ce qu'ils doivent au premier peuple du monde, bientôt ses ennemis ne seront plus, et je dirigerai mon armée selon la conduite que l'on aura tenue. Je serai ami s'ils ont été fidèles observateurs de la neutralité, ennemi de ceux qui auraient trahi à la fois la France et les intérêts de leur république.

Hàtez le départ de tout ce que nous attendons.

Je vous salue.

Archives des affaires étrangères

BONAPARTE.

130.AU GÉNÉRAL DE DIVISION AUGEREAU.

Quartier général, Albenga, 22 germinal an IV (11 avril 1796). Le général en chef, Général, me charge de vous donner l'ordre de tenir les troupes que vous commandez prêtes à marcher au premier signal. Vous ferez donner les vivres et l'eau-de-vie pour deux jours, et vous distribuerez les souliers qui pourraient être arrivés à Loano ou à Albenga.

Vous ferez distribuer quatre-vingts coups par homme, et vous rassemblerez le plus de mulets possible.

Le général en chef va vous faire passer, par un courrier, des ordres et une instruction détaillée sur ce que vous aurez à faire ce soir; ces dispositions tiennent aux mouvements de l'ennemi et à l'attaque qui va être faite.

Vous désignerez quatre escadrons de choix dans les différents corps

de troupes à cheval qui sont à vos ordres, pour être prêts à suivre votre mouvement.

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Quartier général, Albenga, 22 germinal an IV (11 avril 1796).

Le général Augereau partira aujourd'hui avec ses deux demi-brigades et quatre escadrons de cavalerie choisis, pour se rendre, par le chemin le plus court, à Mallare, où il sera arrivé avant minuit. Il prendra du pain ou du biscuit pour le 23 et le 24, et 80 cartouches par homme, dont 40 dans le havre-sac et 40 dans la giberne.

Les compagnies auxiliaires et la cavalerie feront le service de la place et des escortes de convois. Le général Augereau prendra, à la Chapelle-Saint-Jacques, une réserve d'artillerie composée de quatre pièces de 8, quatre pièces de 4, deux pièces de 3 et un obusier, qui suivront la division.

Il partira de Mallare demain, à cinq heures du matin, et se rendra à Cairo. Il fera éclairer sa marche sur sa gauche et fera occuper la chapelle de Sainte-Julie entre Carcare et Cairo. Si l'ennemi s'y trouve, il l'attaquera et le débusquera.

Arrivé au delà de Cairo, il fera occuper les montagnes de gauche et enverra des reconnaissances à Rochetta, à mi-chemin de Dego, où il recevra de nouveaux ordres. Il fera sa communication avec les troupes du général Dommartin, qui iront coucher sur les hauteurs de Montefreddo. Il veillera à ce que l'on ne fasse rien de ce qui pourrait donner l'éveil à l'ennemi, et surtout à ce que l'on n'allume aucun feu sur les hauteurs.

Sur la route, il attaquera et culbutera l'ennemi s'il le rencontre, et enverra des nouvelles de son arrivée à Altare, où sera le quartier général.

Dépôt de la guerre.

132.

BONAPARTE.

AU COMMANDANT DE L'ARTILLERIE A FINALE.

Quartier général, Albenga, 22 germinal an IV (11 avril 1796). Il est ordonné à l'officier commandant l'artillerie à Finale de partir avec la pièce de 8, deux pièces de 4, un obusier, deux pièces de 3 et toutes ses munitions et cartouches qui ont été chargées sur des chariots, et aussi cent mulets chargés de cartouches, si l'on peut se

les procurer; il se rendra à la chapelle de Saint-Jacques, où il attendra les ordres du général de division Augereau.

BONAPARTE.

Dépôt de la guerre.

133.AU GÉNÉRAL DE DIVISION MASSENA.

Quartier général, Albenga, 22 germinal an IV (11 avril 1796). Le général Masséna donnera ses ordres pour que le général de brigade Menard se porte, aussitôt qu'il en sera prévenu, avec les troupes qui sont au Barracone, à Cadibona, à Quiliano et à Altare. Elles emporteront toutes les cartouches qu'elles ont. Il se mettra à la tète de ces troupes et cherchera à couper l'ennemi entre Carcare, Altare et Montenotte.

Le général de brigade Joubert et le général Dommartin viendront le joindre dans la nuit. Lorsque, par cette diversion, les troupes qui ont attaqué Monte-Legino ne seront plus sur l'offensive, le quartier général se transportera à Altare.

Le général Masséna m'instruira de son arrivée à Altare et du mouvement des ennemis. Il donnera, au surplus, tous les ordres ultérieurs qu'il jugera convenables pour l'exécution des dispositions de cet ordre.

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Quartier général, Albenga, 22 germinal an IV (11 avril 1796).

Vous ferez partir le général Dommartin avec deux bataillons de sa demi-brigade, pour être rendu avant minuit sur les hauteurs de Montefreddo, et les bataillons qui sont à Finale prendront du pain pour le 23 et le 24. Ceux qui sont à Melogno prendront du pain à la Chapelle-Saint-Jacques, où il y en aura avant cinq heures du soir. Tous les hommes de ces bataillons auront chacun 80 cartouches, dont 40 dans la giberne et 40 dans le havre-sac.

De Montefreddo il partira, au petit jour, pour se rendre à Carcare, où il sera arrivé avant huit heures du matin. Il attendra de nouveaux ordres sur les hauteurs de la droite de Carcare. Il enverra de Montefreddo, par un aide de camp ou un officier de l'état-major, des nouvelles de son arrivée à Altare, où sera le quartier général. Le général Joubert se rendra par le plus court. chemin, avec les troupes qui sont sous ses ordres, à Altare, où il sera arrivé avant

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