Images de page
PDF
ePub

215. -AU CITOYEN ANDRÉOSSY, CHEF DE BATAILLON D'ARTILLERIE. Sur la rive droite du Pesio. 4 floréal an IV (23 avril 1796).

Il est ordonné au chef de bataillon Andréossy de partir sur-lechamp avec tous les moyens nécessaires en hommes et outils, pour diriger la continuation du pont sur le Pesio, au-dessous de Carrù. Il communiquera cet ordre au chef de bataillon du génie Maubert, et se concertera avec lui pour son exécution.

Par ordre du général en chef.

Dépôt de la guerre.

216.

AU CITOYEN LAMBERT.

Sur la rive droite du Pesio, 4 floréal an IV (23 avril 1796).

Il est instant, Citoyen Commissaire, que vous fassiez diriger de suite sur Carrù quatre mille rations de biscuit pour les troupes à cheval aux ordres du général Masséna. Le pain sera dû pour le 6 à la division de ce général. Pressez donc toutes les mesures nécessaires pour qu'il soit distribué dans la journée du 5, pour les 6, 7 et 8 inclus. Les opérations de l'armée exigent impérieusement que cette mesure n'éprouve aucun retard; il en sera de même pour les autres divisions de l'armée, d'après les états que je vous ai donnés. Vous savez que pour les divisions de Laharpe les subsistances doivent être dirigées sur Mombarcaro, et de là suivre son mouvement, et, pour Augereau, sur Dogliani.

Dépôt de la guerre.

Par ordre du général en chef.

217. — AU GÉNÉRAL SERURIER.

Quartier général, Lesegno, 4 floréal an IV (23 avril 1796).

Dès l'instant que vous serez rendu dans votre position, vous m'en rendrez compte à Carrù. Vous enverrez des patrouilles de cavalerie battre tous les chemins jusqu'à Morozzo; vous m'instruirez de leur découverte; si votre artillerie est en règle, et rendue dans ses positions. Vous devez avoir pris à Mondovi du biscuit et du pain pour les 4 et 5. Faites chercher s'il y a un pont sur votre gauche, indépendamment du pont de Breolongo.

Dépôt de a guerre.

BONAPARTE.

[merged small][ocr errors]

Quartier général, Lesegno, 4 floréal an IV (23 avril 1796). Il est ordonné au général Laharpe de partir demain de Montbarcaro, avec les troupes qu'il commande, pour se rendre à Niella, où il recevra de nouveaux ordres.

Il est ordonné au général Victor de partir de Cairo, avec les bataillons qu'il a à ses ordres, pour se rendre demain à Scaletta, où il restera jusqu'à nouvel ordre.

Dépôt de la guerre.

Par ordre du général en chef.

219.AU GÉNÉRAL COLLI '.

Quartier général, Carrù, 4 floréal an IV (23 avril 1796).

Le Directoire exécutif, Monsieur, s'est réservé le droit de traiter de la paix il faut donc que les plénipotentiaires du roi votre maitre se rendent à Paris, ou attendent à Gênes les plénipotentiaires que le Gouvernement français pourrait y envoyer.

La position militaire et morale des deux armées rend impossible toute suspension d'armes pure et simple. Quoique je sois, en particulier, convaincu que le Gouvernement accordera des conditions de paix raisonnables à votre roi, je ne puis, sur des présomptions vagues, arrêter ma marche. Il est cependant un moyen de parvenir à votre but, conforme aux vrais intérêts de votre cour, et qui épargnera une effusion de sang inutile et, dès lors, contraire à la raison et aux lois de la guerre : c'est de mettre en mon pouvoir deux des trois forteresses de Coni, d'Alexandrie et de Tortone, à votre choix. Nous pourrons alors attendre, sans hostilités, les négociations qui pourraient s'entamer. Cette proposition est très-modérée. Les intérêts mutuels qui doivent exister entre le Piémont et la République française me portent à désirer de voir éloigner de votre pays les malheurs de toute espèce qui le menacent.

Dépôt de la guerre.

220.

BONAPARTE.

AU DIRECTOIRE EXÉCUTIF.

Quartier général, Carrù, 5 floréal an IV (24 avril 1796). Je vous fais passer la relation de la bataille de Mondovi; vous verrez qu'elle fait le plus grand honneur à l'armée.

1 Cette lettre est une réponse au général Colli, qui avait demandé, le 23 avril, un armistice, soit illimité, soit à terme fixe, au choix du général Bonaparte. 2 Le dépôt de la guerre ne possède d'autre relation de la bataille de Mondovi que le rapport au Directoire, en date du 3 floréal (pièce no 203).

Vous trouverez ci-joint l'ordre d'aujourd'hui', où je prends différentes mesures contre le pillage.

Vous ne vous faites pas une idée de la situation militaire et administrative de l'armée. Quand j'y suis arrivé, elle était travaillée par tous les esprits des malveillants, sans pain, sans discipline, sans subordination. J'ai fait des exemples; j'ai mis tous nos moyens à remonter le service, et la victoire a fait le reste. Cependant notre peu de charrois, de mauvais chevaux, des administrations avides nous mettent dans un dénûment absolu de tout. Ma vie est ici inconcevable; j'arrive fatigué, il faut veiller toute la nuit pour administrer, et me porter partout pour rétablir l'ordre.

Le soldat sans pain se porte à des excès de fureur qui font rougir d'être homme. La prise de Ceva et de Mondovi peut donner des moyens, et je vais faire des exemples terribles. Je ramènerai l'ordre, ou je cesserai de commander à ces brigands.

J'ai 100,000 hommes contre moi, qui n'en ai que 34,000 d'infanterie et 3,500 de cavalerie. L'ennemi a des places fortes et une artillerie nombreuse parfaitement outillée; la campagne n'est donc pas décidée. L'ennemi est désespéré, il est nombreux et se bat bien. Il sait que tout me manque, et il espère tout du temps; moi, j'espère tout du génie de la République, de la bravoure des soldats, de l'harmonie des chefs et même de la confiance que l'on me témoigne.

Avant peu de jours, le sort du Piémont sera décidé. Mais je vous prie de m'envoyer les officiers d'artillerie que j'ai demandés; ceux du génie que l'on m'avait accordés, et dont pas un n'est arrivé; un commissaire ordonnateur en chef, n'ayant que Lambert ici, ce qui ne suffit pas; 1,000 hommes de cavalerie et 6,000 hommes d'infanterie. Spécifiez d'une manière claire mes rapports avec l'armée des Alpes; dans peu de jours, j'irai lui tendre la main et la conduirai en plaine. Ordonnez, comme je le lui demande, qu'il y ait à ChâteauDauphin 10,000 hommes prêts à entrer par le chemin que je leur ouvrirai.

Il n'y a pas un instant à perdre à donner vos ordres à l'armée des Alpes, si vous ne l'avez déjà fait; car si je me présentais à Saluces, si je tournais la vallée de Melle et que l'armée des Alpes tardàt à entrer, tout serait manqué. Je ne puis faire qu'un corps jusqu'à Saluces, et trois corps pour ceux à ma droite.

Collection Napoléon.

BONAPARTE.

1 Voir la pièce suivante. L'ordre contre le pillage est du 3 floréal (pièce m 21%).

[merged small][ocr errors]

Quartier général, Carrù, 5 floréal an IV (24 avril 1796).

Le général en chef, instruit que, malgré ses règlements pour réprimer le pillage, quelques mauvais sujets de l'armée continuent à s'y livrer, renouvelle aux généraux l'ordre le plus précis de mettre à exécution les dispositions prescrites par sa proclamation à l'armée, et il charge le chef de l'état-major d'y tenir strictement la main.

Son intention est d'imposer de fortes contributions sur le pays conquis, de manière à pouvoir payer la moitié de la solde de toute l'armée en argent. Les officiers et les soldats gagneront également à cette disposition; l'armée pourra voler à de nouvelles victoires et remplir l'attente de la patrie; si l'on continue à piller, tout est perdu, même la gloire et l'honneur.

Le prêt doit être payé depuis le 20 germinal, à raison de quatre sous par jour et de seize livres par officier pour le mois de germinal, et autant pour celui de floréal.

Le général en chef ordonne au commissaire ordonnateur en chef, aux chefs des corps auprès de l'armée, de veiller pour qu'avant le 10 de ce mois les différentes divisions de l'armée soient au courant depuis le 20 au 10.

Il ordonne au payeur général de l'armée d'avoir un payeur particulier à chaque division, qui suivra le mouvement de la division et aura toujours de quoi lui faire le prêt pendant dix jours.

Le général en chef ordonne que toutes les demandes de munitions. soient adressées, par les généraux divisionnaires, au chef de l'étatmajor, qui en ordonnera la délivrance. Cette disposition, qui tient à établir l'ordre dans cette partie, est conforme aux règlements militaires et aux lois rendues jusqu'à présent à ce sujet.

Chaque général divisionnaire enverra au parc d'artillerie deux ordonnances pour guider les convois de munitions ou d'artillerie destinés pour sa division. Lorsque la division changera de place, on renouvellera les ordonnances.

Les chevaux de troupes à cheval pris sur l'ennemi appartiendront à ceux qui les auront pris; ils sont invités à les vendre de préférence aux officiers de l'armée ou aux agents des transports.

Tous chevaux ou mulets tenant aux pièces ou aux équipages de l'artillerie ennemie, et qui seront pris, appartiendront à la demi-brigade dont fera partie la troupe qui aura participé à l'action et qui aura enlevé l'artillerie et les susdits chevaux ou mulets. A cet effet, les chefs des corps et le quartier-maître les feront conduire chez le

citoyen Thévenin, chargé des transports de l'artillerie, qui les payera 200 livres, l'un portant l'autre. Les fonds provenant de ces ventes seront répartis aussitôt à la demi-brigade.

Ceux de ces chevaux ou mulets qui seront vendus différemment seront saisis partout où ils seraient reconnus, et l'acheteur perdra ce qu'il aura payé.

Le général Beaumont, commandant toutes les troupes à cheval, commande aussi le service de cette arme; les régiments ou escadrons détachés momentanément dans les divisions ne sont pas moins à ses ordres, pour le détail de service de l'arme.

Le général Beaumont commandera chaque jour un piquet de trente chevaux, commandé par un lieutenant et un sous-lieutenant, pour être au quartier général.

Il sera défendu au commandant de ce piquet de donner aucune escorte sans l'ordre de l'état-major, et il en sera tenu note.

Toutes les fois que le général en chef montera à cheval, la moitié du piquet, commandé par un des officiers, le suivra.

Les généraux de division qui ont des troupes à cheval momentanément à leurs ordres ne les emploieront que pour l'objet du service pour lequel elles sont à leur division.

Par ordre du général en chef.

Dépôt de la guerre.

222. AU DIRECTOIRE EXÉCUTIF.

Quartier général, Carrù, 5 floréal an IV (24 avril 1796).

Je vous envoie une demande que me fait le général piémontais d'une suspension d'armes, et j'y joins la réponse que j'ai faite. J'espère qu'elle sera conforme à vos intentions.

Cette proposition d'une suspension d'armes pendant un mois, en continuant à rester maîtres de tout ce que l'armée a conquis, et ayant pour garant deux forteresses, serait très-avantageuse à la République. Pendant ce temps-là, j'aurais le temps de m'emparer de toute la Lombardie autrichienne jusqu'à Mantoue et de chasser Beaulieu de l'Italie.

J'envoie mon frère Joseph porteur de ces dépèches essentielles, afin que vous puissiez lui faire connaître vos intentions sur leur contenu. BONAPARTE.

[blocks in formation]
« PrécédentContinuer »