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Tanaro, qui est d'une largeur et d'une rapidité considérables. Nous sommes ici dans le plus beau pays de la terre.

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D'UNE SUSPENSION D'ARMES ENTRE LES ARMÉES FRANÇAISE ET PIÉMONTAISE '.

Quartier général, Cherasco, 8 floréal an IV (27 avril 1796).

1° Toutes les hostilités cesseront entre l'armée française en Italie et l'armée du roi de Sardaigne, à dater du jour où les conditions ci-dessous seront remplies, jusqu'à cinq jours après la fin des négociations qui s'entament pour parvenir à une paix définitive entre les deux puissances.

2o L'armée française restera en possession de ce qu'elle a conquis le long de la Stura, depuis Démont jusqu'à Alexandrie.

3° La ville et la citadelle de Coni seront remises entre les mains des troupes françaises, ainsi que la ville et citadelle de Tortone, avec l'artillerie, munitions de guerre et de bouche qui s'y trouvent.

Si la ville et la citadelle de Tortone ne pouvaient pas être remises de suite entre les mains des Français, l'on remettra provisoirement celles d'Alexandrie.

4° Les troupes françaises auront la faculté de passer le Pô à Valence. Les États du roi de Sardaigne, jusqu'à ce que les troupes autrichiennes aient évacué son territoire, seront regardés comme neutres, et le passage sera accordé à l'armée française pour aller, en Lombardie, attaquer l'armée de l'Empereur dans la position qu'elle se trouverait occuper.

5o Il sera accordé le passage par le chemin le plus court aux courriers extraordinaires et aides de camp que le général en chef de l'armée française voudrait envoyer à Paris, ainsi que pour le retour.

6° Toutes les troupes, officiers et équipages de guerre à la solde du roi de Sardaigne, qui font partie de l'armée autrichienne en Italie, seront compris dans ladite suspension. Le roi de Sardaigne gardera en otage les Autrichiens qu'il aurait dans son armée.

7° La citadelle de Ceva sera rendue, ou l'armée sera maîtresse de continuer le siége de cette forteresse.

Comm. par le Gouvernement sarde.

1 Proposition du général Bonaparte.

BONAPARTE.

253. AU DIRECTOIRE EXÉCUTIF.

Quartier général, Cherasco, 8 floréal an IV (27 avril 1796) Aujourd'hui, à deux heures après minuit, l'aide de camp du général Colli m'a apporté la lettre dont je vous envoie ci-joint copie. J'ai fait la réponse ci-jointe'. J'attends cette nuit sa dernière détermination. Je fais passer la Stura à l'armée pour aller à la rencontre de l'aide de camp qu'il m'enverra.

Le roi de Sardaigne sera donc obligé de faire une paix telle que vous voudrez la lui prescrire, puisque, indépendamment des pays compris entre Coni, Cherasco, Alba et Alexandrie, nous avons la ville et les forts de Coni et la ville et les forteresses de Tortone et d'Alexandrie.

Si cela est conclu demain, je partirai le jour d'après, aux trousses de Beaulieu. J'obligerai le duc de Parme et de Plaisance à la paix. Je chercherai à passer le Pò, pour m'emparer du Milanais. Si vous n'acceptez pas les propositions du roi de Sardaigne, je serai plus à même, dans quinze jours, de prendre Turin, qu'actuellement ; j'aurai alors mon artillerie de siége; j'obligerai Beaulieu à repasser le Pô; ma jonction avec l'armée des Alpes sera plus facile, et j'aurai deux places fortes qui me serviront de dépôts. Vous sentirez combien il est essentiel que vous ne fassiez connaitre votre détermination qu'à moi, afin que, si j'étais engagé au delà du Pô, j'aie le temps de choisir des mesures et de profiter de l'instant favorable pour déclarer votre intention au roi de Sardaigne.

Dès l'instant que la suspension d'armes avec le roi de Sardaigne sera concluc, je ferai passer un de mes aides de camp en Suisse. Je regarde cet événement comme un des plus heureux qu'il soit possible de se figurer; tous les généraux et le commissaire du gouvernement le voient comme moi.

Si je n'avais pas rempli votre but, et fait une chose contraire à vos projets, ce serait, je vous assure, le plus grand malheur que je puisse imaginer. J'avais, dans le temps, prévu le cas qui arrive, et demandé des instructions on me répondit qu'il faudrait prendre conseil des événements dans les circonstances imprévues.

Collection Napoléon.

1 Voir la pièce no 252.

BONAPARTE.

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Quartier général, Cherasco, 8 floréal an IV (27 avril 1796).

Il est ordonné au général Masséna de détacher sur-le-champ de sa division un corps de mille à quinze cents hommes, qui repasseront la Stura et se rendront sur-le-champ à Morra, pour y être momentanément aux ordres du général Augereau. Rien ne devant arrêter l'exécution de cet ordre, le général Masséna y apportera toute la diligence possible.

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Quartier général, Cherasco, 8 floréal an IV (27 avril 1796).

Il est ordonné au général Serurier ou à l'officier général auquel il a laissé, en son absence, le commandement de sa division, de se mettre en mouvement aussitôt après la réception du présent ordre, avec les troupes de sa division, pour passer la Stura et prendre une position en avant de Fossano. Il aura l'attention de choisir la plus militaire et d'occuper les hauteurs les plus avantageuses, sa gauche en avant de Fossano, prolongeant sa droite parallèlement à la Stura. Il est prévenu que le général Masséna passe dans ce moment la Stura, avec sa division, au pont que nous avons jeté devant Cherasco, et qu'il prend une position au delà de la rive gauche de la Stura et du Tanaro.

Par ordre du général en chef.

Dépôt de la guerre.

256.

CONDITIONS D'UNE SUSPENSION D'ARMES ARRÊTÉE ENTRE
LES ARMÉES FRANÇAISE ET PIÉMONTAISE.

Cherasco, 9 floréal an IV (28 avril 1796).

ARTICLE 1". Toutes les hostilités cesseront entre l'armée française en Italie et l'armée du roi de Sardaigne, à dater du jour où les conditions ci-dessus seront remplies, jusqu'à cinq jours après la fin des négociations qui s'entament pour parvenir à une paix définitive entre les deux puissances. La place de Coni sera occupée par les Français le 9 floréal, ou 28 avril, de la présente année; la place d'Alexandrie le sera également par les Français en attendant celle de Tortone, le plus tôt possible et au plus tard le 11 floréal, ou 1 Dans la nuit du 8 au 9.

30 avril; laquelle place d'Alexandrie ne pourra être occupée par l'armée française que jusqu'à ce qu'on ait pu lui remettre la place de Tortone.

:

ART. 2. L'armée française restera en possession de ce qu'elle a conquis, savoir tout le pays qui se trouve au delà de la rive droite de la Stura, jusqu'à son confluent dans le Tanaro, et de là, suivant la rive droite de ce fleuve, jusqu'à son embouchure dans le Pò, pour le temps que les troupes françaises occuperont Alexandrie; mais lorsque cette place sera rendue aux troupes du roi de Sardaigne, par l'occupation de celle de Tortone par les Français, la limite continuera, du confluent de la Stura dans le Tanaro jusqu'à la hauteur d'Asti, sur la rive droite dudit fleuve; ensuite le grand chemin qui conduit à Nizza-della-Paglia, et de ce dernier lieu à Cassine, servira de démarcation; de là, passant la Bormida sous Cassine, l'armée française sera en possession de la rive droite de la Bormida jusqu'à son embouchure dans le Tanaro, et enfin, de là, jusqu'au confluent de ce dernier fleuve dans le Pô.

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ART. 3. La ville et la citadelle de Coni seront remises entre les mains des troupes françaises, ainsi que la ville et la citadelle de Tortone, avec l'artillerie, munitions de guerre et de bouche qui s'y trouvent et dont il sera dressé inventaire; il en sera de même pour la ville et la citadelle d'Alexandrie, qui seront provisoirement occupées par les Français, jusqu'à ce qu'ils soient en possession de la place et citadelle de Tortone.

ART. 4.

Les troupes françaises auront la faculté de passer le

Pò sous Valence.

ART. 5.

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Il sera accordé le passage, par le chemin le plus court, aux courriers extraordinaires du camp ou autres officiers que le général en chef de l'armée française voudrait envoyer à Paris, ainsi que pour leur retour.

ART. 6. Toutes les troupes, officiers et équipages de guerre, à la solde du roi de Sardaigne, qui font partie de l'armée autrichienne en Italie, seront comprises dans ladite suspension.

ART. 7. - La citadelle de Ceva sera remise avec son artillerie, munitions et vivres; sa garnison se retirera en Piémont.

ART. 8. Il sera dressé, dans les places de Coni et de Tortone, ou celle d'Alexandrie, occupée provisoirement, dans le cas où la place de Tortone ne pourrait pas être remise dans le moment aux Français, un acte de l'état de l'artillerie, armes, outils et munitions de guerre et de bouche dont la République française tiendra compte

au roi de Sardaigne, c'est-à-dire de rendre l'artillerie et de payer, au prix d'estimation, les munitions soit de bouche, soit de guerre qui pourront être consommées; il en sera de même pour Ceva. Les troupes de ces places se retireront en Piémont avec leurs armes et bagages et tous les honneurs de la guerre.

BONAPARTE, général en chef de l'armée française; DE LA TOUR, lieutenant général; COSTA, colonel, chef d'état-major.

Dépôt de la guerre.

257. AU DIRECTOIRE EXÉCUTIF.

Quartier général, Cherasco, 9 floréal an IV (28 avril 1796).

Vous trouverez ci-joint, Citoyens Directeurs :

1° Copie de la lettre que m'a écrite le général Colli; 2o Copie de ma réponse';

3° Copie de sa seconde lettre;

4° Les conditions de la suspension d'armes arrêtée cette nuit entre le général La Tour, commandant l'armée piémontaise, et moi. Ceva, Coni et Alexandrie sont au pouvoir de notre armée, ainsi que tous les postes du Piémont au delà de la Stura et du Tanaro. Cela fait une population de . . . et une étendue de . . .

2

Si vous ne vous accordez pas avec le roi de Sardaigne, je garderai ces places et je marcherai sur Turin. Mon équipage de siége va filer sur Coni, et se rendre à Cherasco.

En attendant, je marche demain contre Beaulieu, je l'oblige à repasser le Pò, je le passe immédiatement après, je m'empare de toute la Lombardie, et, avant un mois, j'espère être sur les montagnes du Tyrol, trouver l'armée du Rhin et porter de concert la guerre dans la Bavière. Ce projet est digne de vous, de l'armée et des destinées de la France.

Si vous n'accordez pas la paix au roi de Sardaigne, alors vous m'en préviendrez d'avance, afin que, si je suis dans la Lombardie, je puisse me replier et prendre mes mesures.

Quant aux conditions de la paix avec la Sardaigne, vous pouvez dicter ce qui vous convient, puisque j'ai en mon pouvoir les principales places.

Ordonnez que 15,000 hommes de l'armée des Alpes soient à mes ordres et viennent me joindre; cela me fera alors une armée

1 Voir la lettre du 4 floréal (23 avril), pièce no 219.

2 Les chiffres sont restés en blanc.

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