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eu des affaires très-chaudes et qu'il ait fallu que l'armée de la République payàt d'audace, aucune cependant n'approche du terrible passage du pont de Lodi.

Si nous n'avons perdu que peu de monde, nous le devons à la promptitude de l'exécution et à l'effet subit qu'ont produit sur l'armée ennemie la masse et les feux redoutables de cette intrépide colonne.

Je vous prie de confirmer le citoyen Monnier, adjudant général, qui sert en cette qualité, quoique non compris dans le dernier travail. Je vous demande la place de capitaine pour le citoyen Reille, aide de camp du brave Masséna, et pour le citoyen Thoiret, digne adjudant-major du 3o bataillon des grenadiers. Dès l'instant que nous resterons deux jours dans le même endroit, je vous ferai passer le rapport des hommes qui se sont le plus distingués dans cette célèbre journée.

Le commissaire du Gouvernement a toujours été à mes côtés; F'armée lui a des obligations réelles.

Dépôt de la guerre.

BONAPARTE.

383.

AU CITOYEN CARNOT.

Quartier général, Lodi, 22 floréal an IV (11 mai 1796). La bataille de Lodi, mon cher Directeur, donne à la République toute la Lombardie. Les ennemis ont laissé 2,000 hommes dans le château de Milan, que je vais nécessairement investir. Vous pouvez compter dans vos calculs comme si j'étais à Milan. Je n'y vais pas demain, parce que je veux poursuivre Beaulieu et chercher à profiter de son délire pour le battre encore une fois.

Bientôt il est possible que j'attaque Mantoue. Si j'enlève cette place, rien ne m'arrête plus pour pénétrer dans la Bavière; dans deux décades je puis être dans le cœur de l'Allemagne. Ne pourriezvous pas combiner mes mouvements avec l'opération de ces deux armées? Je m'imagine qu'à l'heure qu'il est on se bat sur le Rhin'; si l'armistice continuait, l'armée d'Italie serait écrasée. Si les deux armées du Rhin entrent en campagne, je vous prie de me faire part de leur position et de ce que vous espérez qu'elles peuvent faire,

afin

que cela puisse me servir de règle pour entrer dans le Tyrol, ou me borner à l'Adige.

1 « Le général d'Italie imaginait mal: on était en cantonnement sur le Rhin, et les armées françaises n'entrèrent en Allemagne qu'au mois de juillet, et en Bavière qu'en août.» (Note de l'Empereur à Sainte-Hélène.)

Il serait digne de la République d'aller signer le traité de paix, les trois armées réunies, dans le cœur de la Bavière ou de l'Autriche étonnée. Quant à moi, s'il entre dans vos projets que les deux armées du Rhin fassent des mouvements en avant, je franchirai le Tyrol avant que l'Empereur ne s'en soit sérieusement douté.

S'il était possible d'avoir un bon commissaire ordonnateur, celui qui est ici serait bon en second; mais il n'a pas assez de feu et de tète pour être en chef.

Collection Napoléon.

384.

BONAPARTE.

AU CITOYEN FAYPOULT.

Quartier général, Lodi, 22 floréal an IV (11 mai 1796). Nous avons passé le Pò, battu deux fois l'ennemi, pris ou tué 3,000 hommes aux différentes affaires, des bagages, des magasins et vingt pièces de canon.

Beaulieu en personne fuit avec son armée épouvantée; je l'ai poursuivi au delà de Crema. Cette bataille est la plus brillante de la guerre. Laharpe a été tué dans une escarmouche.

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Quartier général, Lodi, 22 floréal an IV (11 mai 1796),

Le chef de brigade Lorcet est nommé commandant temporaire de la place de Lodi. Il est prévenu que la 51° demi-brigade est destinée à former la garnison de la place; en conséquence, il commandera le nombre d'hommes de service qu'il jugera nécessaires, suivant les dispositions ci-après :

Cinquante et un grenadiers et huit ordonnances seront placés chez le général en chef;

Cent hommes seront sur la place; il y aura huit hommes et un caporal à chaque poste de la ville; ces cent hommes fourniront la garde du château. Le commandant donnera pour consigne qu'aucun soldat ou cavalier ne peut entrer dans la ville, qu'ils devront la tourner pour gagner le pont. Il fera faire des patrouilles continuelles dans la place pour y maintenir le bon ordre, et en faire sortir tout. soldat ou cavalier qui n'est pas de la garnison. Il aura vingt-cinq hommes de cavalerie de piquet qui fourniront deux postes continuels de cinq hommes chacun.

Les postes auront la consigne que tous les prisonniers ou déserteurs doivent être conduits, pour ce soir, au fort, et, à commencer de demain, à l'état-major général de l'armée.

Il placera des sentinelles aux magasins et à l'ambulance. Il ordonnera telles dispositions qu'il jugera convenables pour le maintien de l'ordre et le respect des personnes et des propriétés.

Par ordre du général en chef.

Dépôt de la guerre.

386. A LA MUNICIPALITÉ DE Lodi.

Quartier général, Lodi, 22 floréal an IV (11 mai 1796).

Il est ordonné à la municipalité de la ville de Lodi de faire sur-lechamp, au chef de l'état-major, la déclaration par écrit des magasins en tout genre que les Autrichiens ont laissés dans la ville. Elle sommera, sous peine d'exécution militaire, les habitants de déposer à la commune, jusqu'à nouvel ordre, tous les effets qu'ils pourraient avoir recélés, appartenant aux Autrichiens.

Le général en chef est prévenu que plusieurs habitants ont retiré chez eux des prisonniers autrichiens; la municipalité les livrera surle-champ, sous les peines énoncées ci-dessus.

Si, contre l'ordre du général en chef, quelques individus employés à l'armée française se permettaient d'attenter aux propriétés des habitants, soit de la ville, soit de la campagne, la municipalité les dénoncera sur-le-champ au commandant de la place, qui les fera punir exemplairement.

Par ordre du général en chef.

Dépôt de la guerre.

387.

AU CHEF DE BRIGADE LORCET.
Quartier général, Lodi, 22 floréal an IV (11 mai 1796).

Il est ordonné au commandant de la place de Lodi de s'informer où se trouvent les entrepôts des tabacs et des plombs, et d'y faire placer une garde suffisante pour empêcher qu'ils ne soient dilapidés, étant destinés à être vendus au profit de la République. En s'adressant à la municipalité, il obtiendra sur cet objet tous les renseignements qui lui seront nécessaires. On lui recommande à cet égard la plus grande surveillance, cet objet étant très-important.

Dépôt de la guerre.

Par ordre du général en chef.

388. AU GÉNÉRAL MEYNIER.

Quartier général, Lodi, 22 floréal an IV (11 mai 1796).

Je vous préviens, Général, qu'il part aujourd'hui de Lodi, pour Plaisance, 500 prisonniers autrichiens tombés en notre pouvoir dans la journée d'hier; ils seront ensuite dirigés sur Tortone. Vous voudrez bien les faire partir pour Nice sous bonne escorte, et les adresser au général Gaultier, qui les enverra dans l'intérieur.

Dépôt de la guerre.

Par ordre du général en chef.

389. AU GÉNÉRAL MASSÉNA.

Quartier général, Lodi, 22 floréal an IV (11 mai 1796).

Il est ordonné au général Masséna de faire partir, aussitôt la réception du présent ordre, toute son avant-garde pour se rendre à Mulazzano, où il joindra deux pièces d'artillerie légère, que le citoyen Sugny lui fera remettre conformément à l'ordre ci-inclus. Il préviendra le général Joubert que le général Kilmaine est au delà de Mulazzano avec 500 hommes à cheval. Il est également prévenu que le général de brigade Rampon doit commander la 84° demi-brigade à la place du général Dommartin, qui prend le commandement de l'artillerie à cheval, et que le général de brigade Lanusse prend celui de la 21o.

Dépôt de la guerre.

Par ordre du général en chef.

390.

AU GÉNÉRAL BEAUMONT.

Quartier général, Lodi, 22 floréal an IV (11 mai 1796). Il est ordonné au général de brigade Beaumont de faire ses dispositions pour partir demain 23, une heure avant le jour, avec 800 chevaux et deux pièces d'artillerie légère, pour battre la grande route, en avant de l'armée, sur Crema et Crémone, vers Pizzighettone, à la rive gauche de l'Adda. L'objet de cette reconnaissance, qu'il cammandera lui-même, est d'enlever tout ce que l'ennemi pourrait avoir sur la route, et de prendre connaissance de sa position, dont il rendra compte le plus tôt possible au général en chef.

Dépôt de la guerre.

Par ordre du général en chef.

391.

AU GÉNÉRAL AUGEREAU.

Quartier général, Lodi, 22 floréal an IV (11 mai 1796)

Il est ordonné au général Augereau de partir demain, à la pointe du jour, pour se rendre le plus tôt possible à Pavie, laissant à Lodi une des demi-brigades d'infanterie de bataille de sa division. Il sera suivi du reste de ses troupes et de son artillerie, mais il n'aura pas d'artillerie légère. Il aura un régiment de troupes à cheval, qu'il trouvera bivouaqué hors de la ville de Lodi.

Dépôt de la guerre.

392.

Par ordre du général en chef.

AU GÉNÉRAL KILMAINE.

Quartier général, Lodi, 22 floréal an IV (11 mai 1796).

Il est ordonné au général Kilmaine de se rendre, avec la cavalerie à ses ordres, à Cassano, où il fera ses dispositions pour arrêter les troupes ennemies qui pourraient se retirer à Milan, et s'emparer de tous les bagages et autres effets que l'ennemi pourrait évacuer par le chemin de Milan à Bergame. Il est prévenu que l'avant-garde du général Masséna va ce soir à Mulazzano, où elle sera à même de le soutenir.

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Quartier général, Lodi, 22 floréal an IV (11 mai 1796). Il est ordonné au général Dujard de faire mettre en position à la tête du pont de Lodi, sur la rive droite de l'Adda, les pièces prises sur l'ennemi. Il est prévenu que j'ai donné l'ordre au citoyen Sugny de faire passer deux pièces d'artillerie légère à la division du général Masséna, qui est sur la route de Lodi à Crema.

Dépôt de la guerre.

Par ordre du général en chef.

394.AU GÉNÉRAL BEAUMONT.

Quartier général, Lodi, 22 floréal an IV (11 mai 1796). Il est ordonné au général de brigade Beaumont de rester à Crema avec toutes les troupes à cheval composant l'avant-garde de l'armée. S'il était en route pour se rendre à Lodi, il retournera sur-le-champ à Crema; il conservera également les deux pièces d'artillerie légère

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