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Padernello et Dello; dans le cas contraire, il sera obligé de remonter à Soncino pour passer et se rendre de là à la position ci-dessus ordonnée. Il est prévenu que l'avant-garde sera à Brescia et la division du général Masséna à Casaglio, à quatre milles en arrière de Brescia, sur la route de Soncino, position qui se trouvera être sur sa gauche.

Le général Serurier est également prévenu que l'ennemi a des postes à Castiglione; il doit avoir des renseignements de ceux qu'il occupe aujourd'hui en avant. Il doit marcher avec le plus grand ordre et la plus grande précaution, se bien éclairer, particulièrement en avant de sa droite, et éviter de se compromettre.

S'il a des nouvelles de l'ennemi, il en préviendra le général en chef à Crema, ainsi que le général Masséna à Casaglio, qui est sur sa gauche. Au surplus, il se fera montrer le chemin par les guides les plus sûrs du pays.

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Les sciences, qui honorent l'esprit humain, les arts, qui embellissent la vie et transmettent les grandes actions à la postérité, doivent être spécialement honorés dans les gouvernements libres. Tous les hommes de génie, tous ceux qui ont obtenu un rang distingué dans la république des lettres, sont Français, quel que soit le pays qui

les ait vus naître.

Les savants, dans Milan, n'y jouissaient pas de la considération qu'ils doivent avoir. Retirés dans le fond de leur laboratoire, ils s'estimaient heureux que les rois et les prêtres voulussent bien ne pas leur faire de mal.

Il n'en est pas ainsi aujourd'hui; la pensée est devenue libre dans I'Italie. Il n'y a plus ni inquisition, ni intolérance, ni despotes. J'invite les savants à se réunir et à me proposer leurs vues sur les moyens qu'il y aurait à prendre, ou les besoins qu'ils auraient, pour donner aux sciences et aux beaux-arts une nouvelle vie et une nouvelle existence. Tous ceux qui voudront aller en France seront accueillis avec distinction par le Gouvernement. Le peuple français ajoute plus de prix à l'acquisition d'un savant mathématicien, d'un peintre de réputation, d'un homme distingué, quel que soit l'état qu'il professe, qu'à celle de la ville la plus riche et la plus populeuse.

Soyez donc, Citoyen, l'organe de ces sentiments auprès des savants distingués qui se trouvent dans Milan.

Collection Napoléon.

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BONAPARTE.

492. AUX MUNICIPALITÉS DE MILAN ET DE PAVIE. Milan, 5 prairial an IV (24 mai 1796).

Je désire, Messieurs, que l'université de Pavie, célèbre à bien des titres, reprenne le cours de ses études. Faites donc connaître aux savants professeurs et aux nombreux écoliers de cette université que je les invite à se rendre de suite à Pavie et à me proposer les mesures qu'ils croiront utiles pour activer et redonner une existence plus brillante à la célèbre université de Pavie.

Collection Napoléon.

493.

BONAPARTE.

PROCLAMATION AUX HABITANTS DE LA LOMBARDIE.
Milan, 6 prairial an IV (25 mai 1796).

Une multitude égarée, sans moyens réels de résistance, se porte aux derniers excès dans plusieurs communes, méconnaît la République et brave l'armée triomphante de plusieurs rois. Ce délire inconcevable est digne de pitié; l'on égare ce pauvre peuple pour le conduire à sa perte. Le général en chef, fidèle aux principes qu'a adoptés la nation française, qui ne fait pas la guerre aux peuples, veut bien laisser une porte ouverte au repentir; mais ceux qui, sous vingtquatre heures, n'auront pas posé les armes et n'auront pas prêté de nouveau serment d'obéissance à la République, seront traités comme rebelles; leurs villages seront brûlés. Que l'exemple terrible de Binasco leur fasse ouvrir les yeux! Son sort sera celui de toutes les villes et villages qui s'obstineront à la révolte.

BONAPARTE.

Dépôt de la guerre.

494.

AU GENERAL DESPINOY.

Milan, 6 prairial au IV (25 mai 1796).

Hest ordonné au général de brigade Despinoy, commandant la place de Milan, de créer sur-le-champ une commission militaire composée de cinq officiers de la garnison, pour faire juger, dans la journée, les personnes arrêtées les armes à la main dans l'émeute qui a

eu licu, le 4, à Milan, et faire fusiller celles qui seront convaincues d'avoir pris part directement ou indirectement à l'insurrection. L'exécution aura lieu, dans le jour, au faubourg du Tessin.

Comm. par Mme Despinoy.

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BONAPARTE.

495. AU GÉNÉRAL BARON DE LA TOUR.
Milan, 6 prairial an IV (25 mai 1796).

Je suis bien désespéré, Monsieur, de ne pouvoir vous envoyer une copie des articles de paix qui ont été signés le 26 du mois de floréal à Paris. Le quartier général ayant été transféré avant-hier à Crema, tous mes papiers s'y trouvent; je ne suis à Milan que par accident. Du moment que je serai arrivé au quartier général, je m'empresserai de vous en envoyer copie par un courrier. Le traité de paix porte en substance qu'outre les places que nous avons en dépôt vous en ajouterez quelque autre, et vous resterez en possession des pays qui nous ont été cédés par la suspension d'armes. Il n'est pas question de la vallée d'Oneille et de Loano, ce qui pourrait faire penser qu'ils doivent vous être restitués.

à

Je suis très-aise, Monsieur, qu'une paix solide assure le repos votre brave nation. Il faut espérer que si le sort des armes nous est propice encore quelque temps, l'Europe entière aura une paix également nécessaire à toutes les nations.

Je suis, monsieur, avec les sentiments distingués, etc.

Comm. par le Gouvernement sarde.

BONAPARTE.

496.AU GÉNÉRAL DESPINOY, A MILAN.

Pavie, 7 prairial an IV (26 mai 1796).

A cette heure, je pense que vous avez fait fusiller ceux qui ont été pris les armes à la main. Il est indispensable, dans la journée, que vous fassiez passer sous bonne escorte à Pavie, pour être de là transférés à Tortone, tous les prisonniers d'État qui ont été arrêtés. Vous ferez également arrêter tous ceux que la municipalité aura désignés comme ayant fait passer une partie de leur famille dans le Tyrol, quoique n'ayant pas pris part à la dernière conspiration.

Le général Haquin commande Pavie et la province de ce nom. Votre commandement s'étend jusqu'à Binasco, où vous aurez soin de tenir toujours un gros poste de 150 hommes d'infanterie, qui se placeront dans le château.

Les circonstances pouvant changer d'un moment à l'autre, il est indispensable que toutes ces mesures soient prises dans la journée et qu'une partie des deux cents otages, que mon intention est de tirer de Milan, soient partis pour Pavie dans le jour.

Vous ferez arrêter tous les membres composant le congrès d'État, vous y garderez seulement les nouveaux nommés, et vous laisserez en liberté ceux de Lodi et de Crémone, contre lesquels il n'y a point de reproche.

Tous les otages seront transportés dans de grosses berlines, de manière à pouvoir être cinq à six dans chacune.

Un domestique par homme pourra les suivre, mais seulement dans quelques jours.

Tous ces objets, qui sont d'une majeure conséquence, doivent attirer votre sollicitude, et vous ne devez point vous donner de repos que cela ne soit fait.

Votre garnison sera composée de trois bataillons de la 84 demibrigade, de la 15° demi-brigade et du 7o bataillon de grenadiers. Les deux bataillons de la 84o demi-brigade, que vous avez envoyés à Pavie, vous seront rendus dès que le général Meynier aura envoyé la partie de la garnison de Tortone qu'il doit y faire passer. Vous aurez la 5o brigade de dragons.

BONAPARTE.

P. S. Vous ferez partir les deux bataillons de la 21° pour joindre la division du général Masséna, dès l'instant que la garnison que vous devez avoir existera.

Comm. par Mme Despinoy.

497.

AU CITOYEN FAULTRIER, DIRECTEUR DU PARC D'ARTILLERIE.
Quartier général, Soncino, 7 prairial an IV (26 mai 1796).

Il est ordonné au citoyen Faultrier, directeur du pare d'artillerie, de partir demain, à deux heures du matin, de Crema, avec tout ce qui tient au parc, ainsi que les grenadiers d'escorte, pour se rendre à Soncino et de là à Pompiano, où sera le quartier général. Par ordre du général en chef.

Dépôt de la guerre.

498. -AU GÉNÉRAL AUGEREAU.

Quartier général, Brescia, 8 prairial an IV (27 mai 1796).

Il est ordonné au général Augereau de faire partir demain, à trois heures du matin, le général de brigade Rusca, avec l'infanterie lé

gère de sa division, pour se rendre à Salo; il ramassera tous les bateaux qu'il pourrait trouver sur l'eau.

Le général Augereau, avec tout le reste de sa division, partira à trois heures du matin, demain 9, de la position qu'il occupe, pour se rendre à Ponte-San-Marco.

Par ordre du général en chef.

Dépôt de la guerre.

499.AU GÉNÉRAL MASSENA.

Quartier général, Brescia, 8 prairial an IV (27 mai 1796)

Il est ordonné au général Masséna de partir, avec toutes les troupes de sa division et son artillerie, demain 9, à trois heures du matin, pour se rendre à Montechiaro, où il recevra de nouveaux ordres. Par ordre du général en chef.

Dépôt de la guerre.

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Quartier général, Brescia, 8 prairial an IV (27 mai 1796).

Il est ordonné au général Serurier de partir de la position qu'il occupe, avec toutes les troupes de sa division et son artillerie, demain 9, à trois heures du matin, pour se rendre à Ghedi, passant par Bagnolo. Aussitôt son arrivée à Ghedi, il en fera prévenir le général en chef à Brescia, où est le quartier général. Il est prévenu que l'avant-garde sera à Lonato, et la division du général Masséna sur sa gauche, à Montechiaro.

Dépôt de la guerre.

501.

Par ordre du général en chef.

AU GÉNÉRAL BERTHIER.

Quartier général, Brescia, S prairial an IV (27 mai 1796). Ordre au parc d'artillerie de partir, demain 9, de Pompiano, une heure avant le jour, pour se rendre à Casaglio, route de Brescia. Les deux pièces d'artillerie qui sont à Pompiano partiront de suite pour Casaglio.

Le parc d'artillerie fera filer des cartouches pendant la nuit pour Casaglio.

Dépôt de la guerre.

BONAPARTE.

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