tin, à six heures, pour aller en prendre une nouvelle à Castiglione. Il est également prévenu que le général en chef a reçu les témoignages les plus avantageux de l'ordre et de la discipline qui ont régné dans sa division, ainsi que du respect qu'on a porté aux personnes et aux propriétés sur le territoire de la République de Venise; le général en chef aurait bien désiré pouvoir donner les mêmes éloges aux autres divisions de l'armée. Il préviendra sa division que le pain qui sera distribué aux troupes sera composé moitié de froment et moitié de maïs ; que cette nourriture, très- saine, ne peut être refusée par la troupe. Dépôt de la guerre. Par ordre du général en chef. 513. AU CHEF DE BRIGADE LORCET. Quartier général, Brescia, 9 prairial an IV (28 mai 1796). Le commandant militaire à Lodi enverra un détachement pour arrêter le curé de la paroisse de San-Perole, qui s'est mis à la tète de quelques insurgés qui ont attaqué nos troupes, ainsi qu'il le verra par la pièce que je joins à cette lettre; il n'ordonnera cette expédition qu'après l'arrivée à Lodi du bataillon de la 84° demi-brigade de ligne. Dépôt de la guerre. Par ordre du général en chef. 514. — A LA RÉPUBLIQUE DE VENISE. Quartier général, Brescia, 10 prairial an IV (29 mai 1796). C'est pour délivrer la plus belle contrée de l'Europe du joug de fer de l'orgueilleuse maison d'Autriche que l'armée française a bravé les obstacles les plus difficiles à surmonter. La victoire, d'accord avec la justice, a couronné ses efforts. Les débris de l'armée ennemie se sont retirés au delà du Mincio. L'armée française passe, pour les poursuivre, sur le territoire de la République de Venise; mais elle n'oubliera pas qu'une longue amitié unit les deux Républiques. La religion, le gouvernement, les usages, les propriétés seront respectés. Que les peuples soient sans inquiétude, la plus sévère discipline sera maintenue; tout ce qui sera fourni à l'armée sera exactement payé en argent. Le général en chef engage les officiers de la République de Venise, les magistrats et les prêtres à faire connaître ses sentiments au peuple, afin que la confiance cimente l'amitié qui depuis longtemps unit les deux nations. Fidèle dans le chemin de l'honneur comme dans celui de la victoire, le soldat français n'est terrible que pour les ennemis de sa liberté et de son Gouvernement. Dépôt de la guerre. BONAPARTE. 515. — AU GÉNÉRAL KILMAINE. Quartier général, Calčinato, 10 prairial an IV (29 mai 1796), 11 heures du soir. Il est ordonné au général Kilmaine de partir de la position qu'il occupe à Castiglione, avec toutes les troupes à ses ordres, demain 11, à deux heures précises du matin, pour marcher sur Borghetto, en passant par Solferino et Cavriana. Il attaquera et culbutera tous les postes ennemis, et tàchera de surprendre le pont ou passage de Borghetto, sur le Mincio. Le général Kilmaine fera ses dispositions pour que toutes les troupes à ses ordres marchent dans le plus grand ordre et militairement, puisque à chaque pas il peut rencontrer l'ennemi qu'il doit combattre et culbuter. Il disposera son artillerie de manière à en tirer le parti le plus avantageux. Il en sera de même des troupes à cheval à ses ordres. Il est prévenu que les équipages de pont, commandés par le citoyen Andréossy, doivent partir de Castiglione et suivre son mouvement. Il doivent attendre des ordres à Cavriana. Avis des ordres donnés aux généraux Serurier, Masséna et Augereau. Dépôt de la guerre. Par ordre du général en chef. 516.AU GÉNÉRAL SERURIER. Quartier général, Calcinato, 10 prairial an IV (29 mai 1796), 11 heures du soir. Il est ordonné au général Serurier de partir demain 11, à deux heures du matin, de la position qu'il occupe à Mezzane, pour se rendre avec toutes les troupes à ses ordres à Guidizzolo, en passant par Laca, où il rejoindra la grande route de Montechiaro à Goito. Il attendra de nouveaux ordres à Guidizzolo. Le général Serurier disposera son artillerie et ses troupes à cheval, de manière à en tirer toute l'utilité possible. Comme il est à présumer qu'il rencontrera l'ennemi, qu'il doit attaquer avec vigueur et culbuter, il recommandera le plus grand ordre dans la marche. Il est prévenu que l'armée fait un mouvement général, que l'avantgarde part à deux heures du matin de Castiglione, pour s'emparer du pont ou passage de Borghetto, sur le Mincio, en passant par Volta. Le général Serurier doit avoir reçu des cartouches. Il préviendra le général en chef, dont l'intention est de ne pas quitter les mouvements de l'avant-garde, de son arrivée à Guidizzolo, en lui envoyant un aide de camp à Volta, où il sera. Dépôt de la guerre. Par ordre du général en chef. 517.AU GENERAL MASSENA. Quartier général, Calcinato, 10 prairial an IV (29 mai 1796), 11 heures du soir. Il est ordonné au général Masséna de partir de la position qu'il occupe à Montechiaro demain 11, à deux heures du matin, pour se porter, avec toutes les troupes à ses ordres et son artillerie, à Cavriana, en passant par Castiglione et Solferino. Il attendra de nouveaux ordres à Cavriana. Le général Masséna pouvant, d'un moment à l'autre, être obligé de soutenir l'avant-garde, disposera son artillerie et toutes ses troupes de manière à pouvoir combattre avec ordre, la journée de demain devant être décisive pour la destruction des restes de l'armée de Beaulieu, si les circonstances permettent de rendre l'affaire générale. Avis des ordres donnés aux généraux Kilmaine, Augereau et Serurier. Quartier général, Calcinato, 10 prairial an IV (29 mai 1796), 11 heures du soir. Il est ordonné au général Augereau de partir de Desenzano demain 11, à trois heures du matin, pour se rendre à Castellaro, en tournant le lac appelé Laghetto. On croit qu'il peut passer par SanZeno. Il doit marcher avec le plus grand ordre, de manière à pouvoir attaquer et battre l'ennemi partout où il le rencontrera. Il disposera son artillerie et ses troupes à cheval de manière à en tirer tout le parti possible. Il est prévenu que l'avant-garde part de Castiglione demain, à deux heures du matin, pour se porter sur Borghetto, et tàcher de surprendre le passage sur le Mincio; que le général Masséna suit le même mouvement et se rend à Cavriana; que le général Serurier se rend à Guidizzolo, et que le général en chef envoie deux pièces sur affûts de montagne à Ponte-San-Marco avec quelques compagnies de grenadiers. Le général en chef compte donner l'ordre au général Rusca, qui est à Salo, de venir à Desenzano. Le général Augereau préviendra de son arrivée à Castellaro le général en chef, qui sera à Volta, et dont l'intention est de suivre les mouvements de l'avant-garde. Dépôt de la guerre. 519. Par ordre du général en chef. AU CHEF DE BATAILLON ANDRÉOSSY. Quartier général, Calcinato, 10 prairial an IV (29 mai 1796), 11 heures du soir. Il est ordonné au chef de bataillon Andréossy de partir de Desenzano, ou de Castiglione, s'il y est déjà rendu, avec tout son équipage de pont, pour se rendre à Cavriana, en passant par Solferino, où il attendra de nouveaux ordres pour suivre les mouvements de l'avant-garde. Dépôt de la guerre. Par ordre du général en chef. 520. AU GÉNÉRAL BEAUMONT. Quartier général, Calcinato, 10 prairial an IV (29 mai 1796), 11 heures du soir. Il est ordonné au général Beaumont de se tenir prêt à marcher, avec toute la cavalerie qui est à Calcinato, demain 11, à quatre heures et demie du matin. Il désignera quinze chasseurs ou dragons qui resteront au logement du général en chef pour la garde des papiers de l'état-major. Dépôt de la guerre. Par ordre du général en chef. 521. AU CITOVEX SONGIS, COMMANDANT L'artillerie de L'ARMÉE PAR INTÉRIM. Quartier général, Calcinato, 10 prairial an IV (29 mai 1796), 11 heures du soir. Il est ordonné au citoyen Songis, commandant l'artillerie, de faire partir le parc de Brescia demain, à onze heures du matin, pour Montechiaro. Il ordonnera que les deux pièces sur affût-traineau soient conduites à Ponte-San-Marco, où elles trouveront deux compagnies de grenadiers envoyées du quartier général pour leur servir d'escorte. Dépôt de la guerre. Par ordre du général en chef. 522. AU GÉNÉRAL MASSÉNA. Quartier général, sur la hauteur à droite et en avant de Castellaro, 11 prairial an IV (30 mai 1796), 8 heures du matin. D'après les nouvelles dispositions du général en chef, il est ordonné au général Masséna de continuer sa route sur Borghetto. Par ordre du général en chef. Dépôt de la guerre. 523. AUX GÉNÉRAUX KILMAINE, AUGEREAU ET RUSCA. Quartier général, Valeggio, 11 prairial an IV (30 mai 1796), 5 heures du soir. Il est ordonné au général Kilmaine de rassembler le plus qu'il pourra de troupes de son avant-garde, de poursuivre l'ennemi le plus loin qu'il lui sera possible sur la route de Castelnovo, dont il s'approchera de manière, ou à s'en emparer si l'ennemi n'y est pas trop en force, ou, dans le cas contraire, à le tenir en échec, et protéger les mouvements que doit faire le général Augereau sur Peschiera, qu'il doit investir, en suivant la rive gauche du Mincio. La division du général Masséna sera derrière lui sur sa droite. Il est ordonné au général Augereau de partir avec sa division et son artillerie, pour se porter le plus tôt possible sur Peschiera, et investir la forteresse; il prendra toutes les précautions qu'exige cette marche, les ennemis devant avoir des troupes à Castelnovo sur lequel notre avant-garde a ordre de marcher pour tenir l'ennemi en échec et protéger le général Augereau. Il est ordonné au général Rusca de partir de Salo à la réception du présent ordre, pour se rendre avec ses troupes à Desenzano; de là il s'approchera de Peschiera, où il prendra les ordres du général Augereau, qui investira cette place par la rive gauche du Mincio, rivière que nous avons passée à Valeggio après avoir battu l'ennemi. Par ordre du général en chef. Dépôt de la guerre. Quartier général, Valeggio, 11 prairial an IV (30 mai 1796), 9 heures du soir. Il est ordonné au général Kilmaine de se mettre en mouvement avec toute l'avant-garde à ses ordres, demain 12, à cinq heures du matin, pour se porter à Castelnovo, qu'il attaquera de concert avec le général Augereau, qui est maître de Peschiera et qui a reçu des ordres pour se mettre en mouvement demain, à cinq heures du matin, pour attaquer également Castelnovo. Le général Kilmaine ré |