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s'est tellement retourné qu'il a fallu accepter un million pour cet objet. Cette manière de négocier à trois est absolument préjudiciable aux intérêts de la République, parce qu'un homme habile se retourne, va chercher chez l'un ce qu'il n'a pu obtenir de l'autre. Cette négociation, où la République a perdu dix millions, a été pour moi extrêmement désagréable en ce que j'ai perdu, en partie, mon mouvement sur Bologne. Cependant, ce qui me console, c'est que les résultats passent encore les termes de vos instructions. Indépendamment des plus riches pays que nous continuons à conserver, nous nous trouvons avoir, des Etats du Pape :

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Quant à toutes les autres conditions, il n'y a eu aucune difficulté; ils ont obtempéré à tout d'assez bonne gràce, hormis pour les manuscrits, qu'ils ne voulaient pas donner; il a encore fallu là, sur deux à trois mille, nous réduire à cinq cents.

La Légation de Bologne est une des parties les plus riches des États du Pape. On ne se fait pas une idée de la haine que cette ville a pour la domination papale; ce pape-ci leur a ôté une grande partie de leurs priviléges, auxquels ils paraissent fort attachés. Comme ils ont vu que leur sort dépendait du traité de paix, ils ont le projet de vous envoyer des députés.

La citadelle d'Ancône ne nous demandera pas 400 hommes de garnison. Maîtres du port d'Ancône, nous nous trouvons avoir la supériorité sur le golfe Adriatique; indépendamment du commerce

de Trieste que nous ruinons, nous en imposerons à la République de Venise, puisque huit ou dix corsaires ruineraient son commerce, si elle se brouillait avec nous. Si jamais vous pensez qu'il est de votre intérêt de garder à perpétuité Ancòne, je vous engage à y envoyer un ingénieur, afin d'accroître ses moyens de défense.

Nous avons pris au Pape, dans les forts Urbain, Ferrare et Bologne, à peu près 200 pièces de canon en bronze, 7 à 8,000 fusils, et une certaine quantité de munitions de guerre et de bouche.

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AMBASSADEUR DE S. M. LE ROI DES DEUX-SICILES A LA COUR DE MADRID.

Quartier général, Pistoja, 8 messidor an IV (26 juin 1796).

En conséquence de l'article 1er de l'armistice que nous avons conclu', l'intention du Directoire exécutif, Monsieur, est que les négociations soient faites à Paris. Je vous prie d'en prévenir votre cour.

J'imagine qu'à l'heure qu'il est vous devez avoir reçu la réponse de votre cour à l'armée, avec l'ordre à la cavalerie na¡ olitaine d'exécuter les articles de l'armistice.

Je vous prie, Monsieur, de croire qu'il ne dépendra pas de moi que l'armistice que nous avons conclu ne se change en une paix stable et solide.

Collection Napoléon,

BONAPARTE.

687.- CONVENTION POUR L'EXÉCUTION DE L'Armistice signé a BRESCIA, LE 5 JUIN 1796 (17 PRAIRIAL AN IV),

PAR LE GÉNÉRAL EN CHEF DE L'ARMÉE D'ITALIE, BONAPARTE,
ET LE PRINCE DE BELMONTE-PIGNATELLI.

Quartier général, Pistoja, 8 messidor an IV (26 juin 1796). Les ordres de S. M. Sicilienne, pour la séparation de ses quatre régiments de cavalerie d'avec les troupes autrichiennes, ayant été déjà expédiés au commandant de ladite cavalerie, celui-ci avertira, par une lettre officielle, le général Masséna du moment où les régiments seront en marche, et dès lors l'armistice sera tout de suite proclamé aux avant-postes de l'armée française, dans les formes usitées, et il sera en pleine vigueur.

Aussitôt que cette démarche aura été exécutée, l'on enverra res1 Le 17 prairial. Pièce no 570.

pectivement, de la part des deux puissances, les ordres aux escadres respectives, pour la suspension de toute hostilité dans les termes convenus par l'article 4 de l'armistice.

En même temps, l'on donnera aussi des deux côtés les ordres nécessaires pour le passage libre des courriers, convenu par l'article 5 dudit armistice.

A Pistoja, le 8 messidor, l'an IV de la République une et indivisible.

Dépôt de la guerre.

BONAPARTE. BELMONTE-PIGNATELLI.

688. AU DIRECTOIRE EXÉCUTIF.

-

Quartier général, Pistoja, 8 messidor an IV (26 juin 1796). Le prince Pignatelli vient d'arriver ici; il a reçu l'ordre de sa cour, qui accepte l'armisfice.

Aujourd'hui part l'ordre au commandant de la cavalerie napolitaine de se séparer de l'armée autrichienne.

Le prince Pignatelli part demain pour Paris, en passant par Bâle. Je lui ai signifié l'ordre d'être rendu dans cette première ville avant quinze jours; il paraît disposé à s'y conformer.

Il m'a fait des ouvertures du désir qu'avait la cour de Vienne de prendre pour médiatrice celle de Naples, et que c'était la raison qui le faisait passer par Bale, où il doit trouver le ministre du roi des Deux-Siciles à Vienne. Je vous répète cette explication de son passage par Bâle, parce qu'il me l'a donnée officiellement.

Collection Napoléon.

BONAPARTE.

689. - AU CITOYEN MIOT.

Quartier général, Pistoja, 8 messidor an IV (26 juin 1796). J'apprends à l'instant qu'en conséquence d'un ordre général qui a été donné de ne rien laisser passer de ce qui se rendrait de Bologne à Florence, il pourrait se faire que M. Manfredini n'eût pas pu passer, et qu'il fût encore à Bologne. Si cela était, je serais désespéré de ce contre-temps. Je vous prie de faire mes excuses au GrandDuc, et de faire partir de suite un courrier pour Bologne avec l'ordre ci-joint'.

Collection Napoléon

1 Cet ordre n'a pas été retrouvé.

BONAPARTE.

690.AU GÉNÉRAL MASSENA.

Quartier général, Pistoja, 8 messidor an IV (26 juin 1796). Vous trouverez ci-joint, mon cher Masséna, une copie de l'armistice que j'ai conclu avec le Roi des Deux-Siciles, et les ordres du Roi de Naples au tommandant de sa cavalerie à Brescia, Bergame et Crema. Il vous demandera, en conséquence, le passage, que vous lui accorderez en prenant toutes les précautions que vous jugerez nécessaires. Dès le moment que les troupes napolitaines seront passées, vous profiterez de cette occasion pour connaître des officiers napolitains la véritable situation des Autrichiens. Je désirerais que vous leur donnassiez un grand diner, afin de pouvoir faire connaissance avec quelques-uns d'eux, et de vous mettre à mème de connaître la position et la force des ennemis.

Nous avons également fait un armistice avee Sa Sainteté ; Berthier a dù vous en envoyer les conditions.

Dépôt de la guerre.

BONAPARTE.

691. -AU GENERAL MASSENA.

Quartier général, Pistoja, 8 messidor an IV (26 juin 1798).

Vous êtes non-seulement chargé, Citoyen Général, de la défense du passage de l'Adige jusqu'à Vérone, mais encore de couvrir le siége de Mantoue et de défendre l'Adige partout où l'ennemi pourrait être tenté de la passer.

J'ai donné l'ordre au général Robert de se rendre à Porto-Legnago sur l'Adige avec la 99 demi-brigade, aujourd'hui la 51°, et deux pièces d'artillerie légère. Rendez-vous à Porto-Legnago, faites placer les pièces d'artillerie qui sont dans cette ville le mieux possible pour la défense de cette place; placez la 99 en donnant au général Robert les instructions que vous croirez nécessaires.

Dès l'instant que l'ennemi fera quelque mouvement qui puisse Lous faire penser qu'il veuille passer l'Adige entre Vérone et Badia, vous devez faire brûler impitoyablement tous les moulins, barques, trailles, etc., qui se trouveraient sur cette rivière. Sous peu de jours, vous serez renforcé d'une autre demi-brigade; je pense qu'à l'heure qu'il est vous ne devez manquer ni de canons ni de fusils.

Si les mouvements de l'ennemi devenaient pressants, vous demanderiez au général Serurier le bataillon de la 20o demi-brigade d'infanterie légère, qui se trouve dans ce moment sous ses ordres. BONAPARTE.

Dépôt de la guerre.

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Quartier général, Pistoja, 8 messidor an IV (26 juin 1796) Je reçois votre lettre par laquelle vous m'annoncez que vous avez dù commencer hier l'attaque du château. J'en attends avec la plus grande impatience l'issue; la réussite sera pour nous de la plus grande importance, et le temps est peut-être venu où quelques jours de retard deviendraient dangereux.

Si l'attaque réussit, et que vous obligiez la garnison à capituler, il faudra faire partir de suite les deux mortiers à la Gomer pour Brescia.

J'ai reçu la carte du Tyrol que vous m'avez envoyée.

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Quartier général, Pistoja, 8 messidor an IV (26 juin 1796).

Il est ordonné au général Vaubois de faire passer la rivière de l'Arno à toute sa division, après qu'elle aura pris le repos qu'il jugera nécessaire à Fucecchio. Il profitera, soit des bateaux, soit du pont qu'on doit avoir fait faire, soit du gué s'il y en a, pour les troupes à cheval; après toutefois s'être bien assuré qu'il n'y a pas trop d'eau.

S'il juge qu'il y ait plus de facilité à passer à Calcinaja, il y fera marcher sa division pour opérer le passage de l'Arno. Il fera prévenir le général en chef des moyens de passage qu'il aura, du lieu et du moment où il passera, et à quelle heure le passage sera terminé. Par ordre du général en chef.

Dépôt de la guerre.

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Quartier général, Pistoja, 8 messidor an IV (26 juin 1796). Le Sénat de Bologne demande, Citoyen Général, que les deux millions qu'il doit payer en forme de contribution militaire, dans l'espace de huit jours, à raison de 250,000 livres par jour, ne commencent, pour le premier payement, que le 27 juin. Lui ayant accordé cette demande, je vous prie de tenir la main à ce qu'à dater du 27 les payements soient faits exactement. Dès l'instant que vous aurez un million provenant de cette contribution, vous le ferez passer, sous sûre et bonne escorte, au château de Tortone; vous en ferez autant pour le second million.

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