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sur votre zèle ordinaire, et je vous prie de recevoir mes remerciments pour les peines que vous n'avez cessé de vous donner.

Estime et considération.

BONAPARTE.

Communiqué par M. du Plessis.

918.

AU GÉNÉRAL VAUBOIS.

Quartier général, Brescia, 4 fructidor an IV (21 août 1796).

Je vous préviens, Général, que, d'après les dispositions du général en chef, vous devez vous rendre sans délai à Storo, quartier général de la division du général Sauret, que vous relèverez dans son commandement. Vous aurez sous vos ordres les généraux de brigade Guieu, Menard et Dallemagne. Je vais expédier des ordres à ce dernier pour qu'il se rende à Storo, dès qu'il aura terminé une expédition dont il se trouve chargé dans ce moment.

Dépôt de la guerre.

Par ordre du général en chef.

919.

AU GÉNÉRAL SAURET.

Quartier général, Brescia, 4 fructidor an IV (21 août 1796). Vous voudrez bien, Général, partir de Storo, dès l'instant que vous aurez été remplacé par le général Vaubois, et vous rendre à Brescia pour y prendre le commandement de la réserve. Vous serez chargé de la défense de Brescia, de toutes les places comprises entre l'Adda et le Mincio, et spécialement des routes et de la surveillance des hôpitaux dans cette partie, outre les troupes de la réserve qui doivent être réunies à Brescia.

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Quartier général, Brescia, 4 fructidor an IV (21 août 1796).

Le général en chef ordonne expressément au général Dommartin de rendre aux compagnies de grenadiers les hommes qu'on aurait pris par ses ordres pour compléter l'artillerie à cheval, l'artillerie ne devant se compléter que dans les demi-brigades d'infanterie et non dans les compagnies de grenadiers.

On rappelle au général Dommartin qu'en lui donnant l'autorisation de prendre cent hommes dans l'infanterie pour compléter l'artillerie à cheval, on lui a recommandé de les prendre, autant qu'il

serait possible, dans les différents corps de l'armée, pour ne pas épuiser les mêmes corps.

Dépôt de la guerre.

Par ordre du général en chef.

921. -AU GÉNÉRAL BERTHIER.

Milan, 8 fructidor an IV (25 août 1796).

Vous voudrez bien envoyer des ordres, par un courrier extraordinaire, pour qu'il soit réuni au village de Tende une colonne mobile composée de :

50 gendarmes du département des Alpes-Maritimes;

50 gendarmes du département du Var;

3,200 hommes pris dans la division du général Casabianca; 200 hommes pris aux Antibes et aux îles Sainte-Marguerite; 160 hommes de la garde nationale des Alpes-Maritimes; 200 hommes de la garde nationale du district de Grasse; 3,860 hommes;

deux pièces de canon.

1

Cette colonne mobile sera commandée par le général Casabianca. La commission militaire que j'ai ordonnée pour juger les Barbets tiendra ses séances au village de Tende. Le département des AlpesMaritimes enverra une commission qui restera à Tende. Elle sera chargée de recueillir tous les renseignements que pourront lui donner les municipalités et les habitants pour détruire ces rassemblements et purger le département des brigands qui l'infestent.

Les généraux, officiers supérieurs, soldats, commissaires, réunis à Tende, seront payés, moitié en argent, moitié en mandats, comme l'armée active.

Le payeur de l'armée fera payer cette colonne mobile par le payeur de Coni; elle sera nourrie des vivres de la ville de Coni, et aura une ration de viande comme le reste de l'armée.

Les villages seront responsables des secours qu'ils donneraient à ces scélérats.

Le général Macquart et le général piémontais seront prévenus de la formation de cette colonne mobile.

Le général Macquart aura ordre de se concerter avec le général Casabianca pour envoyer de son côté de gros piquets, afin de détruire rapidement ces scélérats.

Dépôt de la guerre.

1 Pièce no 907.

BONAPARTE.

922. AU GÉNÉRAL SAURET.

Milan, 8 fructidor an IV (25 août 1796).

La considération de votre santé m'a seule engagé à vous donner le commandement de la réserve et à vous remplacer dans celui de la division actuellement sous vos ordres : cette division est encore destinée à des mouvements dont la vivacité est incompatible avec votre état actuel; mais vous saurez encore vous rendre utile dans le poste où je vous place, et qui n'est pas moins essentiel : le service qu'il doit faire est moins rude et plus adapté, à votre situation.

La réserve doit voir l'ennemi; mais elle est destinée à le joindre par des chemins moins difficiles. Les services que vous avez rendus doivent vous assurer que ce changement n'a rien qui doive vous affecter; il est absolument étranger à aucune diminution dans la confiance que je dois à votre bravoure et à votre patriotisme.

Collection Napoléon.

BONAPARTE.

923.AU GÉNÉRAL BERTHIER.

Milan, 8 fructidor an IV (25 août 1796).

Donnez l'ordre à 200 hommes du bataillon de la 12° demi-brigade, qui est à Milan, de partir demain matin pour se rendre, par le chemin le plus court, à Casal-Maggiore, pour être aux ordres du général Murat, et remplacer la 51° demi-brigade.

Donnez ordre à la 51° demi-brigade de partir, aussitôt que les 200 hommes seront arrivés, pour se rendre à Livourne par le chemin le plus court.

Donnez l'ordre d'établir, sous trois fois vingt-quatre heures, dans le château de Pavie, un hôpital de vénériens. On tiendra, dans le magasin du château, cinq cents fusils avec pierres, cartouches, etc., afin de pouvoir armer, en cas d'événement, les vénériens.

Donnez l'ordre au bataillon de la 6o demi-brigade, le premier arrivé, de laisser 200 hommes dans le château de Pavie. Aussitôt que ces 200 hommes seront arrivés à Pavie, donnez ordre à la 14 demibrigade de partir pour Livourne par le chemin le plus court. Faites passer une revue de la 51° demi-brigade et de la 14°, au moment de leur départ.

Ordonnez l'établissement d'un hôpital de 500 malades dans le château de Milan. Mon intention est que l'on choisisse les hommes légèrement malades. Ordonnez qu'il y ait toujours dans le château

de Milan cinq cents fusils, avec ce qui est nécessaire, pour, en cas d'événement, armer lesdits malades.,

BONAPARTE.

Dépôt de la guerre.

924.

AU GÉNÉRAL BERTHIER.

Milan, 8 fructidor an IV (25 août 1796).

Vous voudrez bien, Citoyen Général, ordonner au général Gentili d'organiser en compagnies tous les Corses réfugiés qui se trouvent à Livourne, officiers, sous-officiers ou soldats. Les généraux corses, les chefs de brigade ou de bataillon réfugiés, commanderont chacun une de ces compagnies. Il leur sera distribué des fusils de ceux existant dans la place.

Ces compagnies ne feront aucun service autre que celui relatif à l'embarquement pour la Corse. En cas de générale ou d'alerte, le général Gentili prendra les ordres du général de division commandant la place, pour le poste que devront occuper lesdites compagnies. Les capitaines, lieutenants ou sous-lieutenants faisant partie desdites compagnies, devront être armés d'un fusil. Je vous laisse le maître de faire un règlement pour déterminer tout ce que je n'aurais pas prévu, afin que tous les Corses réfugiés faisant partie desdites compagnies puissent toucher les rations dues à leur grade, sans confusion, et qu'ils puissent, en cas d'événement, remplacer à Livourne le bataillon de la 75 demi-brigade que j'en ai tiré.

Vous préviendrez le général Gentili que je lui enverrai incessamment des instructions sur l'expédition de la Corse.

La gendarmerie de la 28 division, étant organisée, devra concourir au service de la place. Vous autoriserez leurs chefs à se recruter parmi les réfugiés corses existant à Livourne.

BONAPARTE.

Dépôt de la guerre.

925. AU DIRECTOIRE EXÉCUTIF.

Milan, 9 fructidor an IV (26 août 1796).

1° La division du général Sahuguet bloque Mantoue.'

Le 7, à trois heures du matin, nous avons à la fois attaqué le pont de Governolo et Borgoforte, pour faire rentrer la garnison dans ses murs. Après une vive canonnade, le général Sahuguet en personne s'est emparé du pont de Governolo dans le temps que le général Dallemagne s'emparait de Borgoforte. L'ennemi a perdu

500 hommes tués, blessés ou prisonniers. La 12 demi-brigade et le citoyen Lahoz se sont distingués.

2o La division du général Augereau est à Vérone.

3o Celle du général Masséna est à Rivoli. Celle du général Sauret ̧ dont je viens de donner le commandement au général Vaubois, est à Storo, le général Sauret étant malade.

Il a été indispensable de donner quelques jours de repos aux troupes, de rallier les corps disséminés après un choc si violent, et de réorganiser le service des administrations, absolument en déroute; il y a de ces messieurs qui ont fait leur retraite tout d'une traite sur le golfe de la Spezzia.

Le commissaire des guerres Salva abandonne l'armée; l'esprit frappé, il voit partout des ennemis; il passe le Pô et communique à tout ce qu'il rencontre la frayeur qui l'égare; il croit les houlans à ses trousses : c'est en vain qu'il court en poste deux jours et deux nuits, rien ne le rassure. Écrivant de tous côtés, Sauve qui peut, il arrive à deux lieues de Gênes; il meurt après vingt-quatre heures d'une fièvre violente, dans les transports de laquelle il se croit blessé de cent coups de sabre, et toujours par les terribles houlans. Rien n'égale cette lâcheté que la bravoure des soldats. Beaucoup de commissaires des guerres n'ont pas été plus braves.

Tel est, Citoyens Directeurs, l'inconvénient de la loi qui veut que les commissaires des guerres ne soient que des agents civils, tandis qu'il leur faut plus de courage et d'habitudes militaires qu'aux officiers mêmes. Le courage qui leur est nécessaire doit être tout moral; il n'est jamais le fruit que de l'habitude des dangers. J'ai donc senti dans cette circonstance combien il est essentiel de n'admettre à remplir les fonctions de commissaire des guerres que des hommes qui auraient servi dans la ligne plusieurs campagnes, et qui auraient donné des preuves de courage. Tout homme qui estime la vie plus que la gloire nationale et l'estime de ses camarades ne doit pas faire partie de l'armée française. L'on est révolté lorsqu'on entend journellement les individus des différentes administrations avouer et se faire presque une gloire d'avoir eu peur.

Nous avons à l'armée 15,000 malades; il n'en meurt par jour que quinze ou vingt; mais on dit que le mois de septembre est le moment où les maladies sont le plus dangereuses jusqu'à cette heure ce ne sont que des fièvres légères. Je viens de visiter les hôpitaux de Milan; j'ai été très-satisfait; ce qui est dû en partie au zèle et à l'activité du citoyen Burisse, agent principal de cette partie.

Je n'ai encore reçu aucune troupe venant de l'Océan; l'on nous a

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