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DE

PERSE,

Avec les deux Traductions, et les Notes
réunies de MM. LE MONNIER et SELIS.

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DE L'IMPRIMERIE D'AUGUSTE DELALAIN
LIBRAIRE, rue des Mathurins St.-Jacques, n°. 5.

1817.

1

N

Harvard College Library
Gift of

Morris H. Morgan

Toutes mes Editions sont revêtues

de ma signature.

Aagusti Delalain

BOUND MAY 14 1914

DE SÉLIS.

CETTE préface est divisée en quatre parties. La pre

mière contient des détails sur la vie de Perse: nous tâchons, dans la seconde, de caractériser la manière de ce poète; ce qui nous conduit naturellement à discuter les reproches que la critique lui a faits. La troisième partie est consacrée à des observations sur les intérprêtes qui nous ont précédés: quelques éclaircissements sur notre propre travail occupent la quatrième et dernière partie.

PREMIÈRE PARTIE. Aulus Persius Flaccus (1) naquit à Volterre (2), ville de Toscane, l'an 34 de J.C. (3), sous l'empire de Tibère. Il étoit Chevalier

(1) Le seul monument que nous ayons sur Perse, est une vie de ce poète, très ancienne, dont on ignore le véritable Auteur.

(2) On a fait à Perse le même honneur qu'à Homère. Deux villes d'Italie, le port de Luna, aujourd'hui Luna distrutta, et Volterra ou Volterre, se sont disputé la gloire de lui avoir donné naissance. Le plus grand nombre des critiques est pour Volterre.

(3) Nous sommes fâchés que le commentateur Eilhard Lubin, très sensé d'ailleurs, ait dit que Perse naquit l'anné où l'on vit paroître le Phénix nouveau en Egypte.

a

romain, et allié à des personnes du premier rang. Il perdit de bonne heure son père; sa mère se remaria, puis redevint veuve quelques années après. A l'âge de douze ans il quitta Volterre, où il avoit appris les premiers éléments des lettres, pour aller continuer ses études à Rome, sous des maîtres habiles. Il avoit pris la robe virile, c'est-à-dire qu'il avoit atteint sa seizième année, lorsqu'il s'attacha à Cornutus, célèbre stoïcien de ce temps-là, qui enseignoit les principes de sa secte à la jeune noblesse. Le maître et le disciple conçurent la plus tendre affection l'un pour l'autre. Rien de plus touchant que le tableau de leur bonheur mutuel, tel que Perse l'a tracé (4): ils vivoient sous le même toît; ils méditoient aux mêmes heures, ils lisoient ensemble; le soir ils se retrouvoient encore à une table frugale, d'où la gaîté n'étoit point bannie. Plus d'une fois la nuit avancée les surprit au milieu d'une conversation savante, qu'il falloit bien interrompre pour prendre quelques heures de repos. Instruit par un ami, Perse fit des progrès rapides. Il a immortalisé son précepteur, pour prix de ses soins: et non content de ce tribut d'éloges, que sa reconnoissance et sa modestie concouroient à lui faire regarder comme insuffisant, il légua à Cornutus, qui lui survécut, cent mille sesterces (soixante-quinze mille francs de notre monnoie), avec sa bibliothèque. Le philosophe accepta

les livres.

(4) Voyez la cinquième Satire, depuis le vers 21 jusqu'au vers 50.

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