DE L'ÉGLISE LATINE LEUR VIE, LEURS ÉCRITS, LEUR TEMPS PAR J. F. NOURRISSON Professeur de philosophie à la Faculté des lettres de Clermont TOME I PARIS LIBRAIRIE DE L. HACHETTE ET Cle RUE PIERRE-SARRAZIN, No 14 (Près de l'École de médecine) 1856 INTRODUCTION. Un bénédictin, Dom Bonaventure d'Argonne, auteur d'un ouvrage plein de sens, intitulé: De la lecture des Pères1, rapporte que les ecclésiastiques de Constantinople demandèrent aux empereurs chrétiens la permission, qu'ils obtinrent, de jeter au feu les poëtes lyriques grecs, pour substituer à leur place les poésies de saint Grégoire de Nazianze, quoique ce ne fussent pas des modèles d'élégance. Et le savant religieux ajoute « qu'ils montrèrent en cela plus de zèle pour la pureté des mœurs que de ménagement pour les belles-lettres *. » Nous avons vu, de nos jours, se renouveler les mêmes arts d'une piété indiscrète. On s'est imaginé qu'il y avait hez les Pères une littérature sacrée qu'on pourrait substituer avec avantage à la littérature profane. Saint Basile, par exemple, et saint Augustin ont semblé des précepteurs préférables à Démosthène et à Cicéron, et, pour 1. Paris, 1697. 2. Ouvr. cité, pag. 170. |