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COURRIER DE PARIS

Combien la plume est lourde, par ce temps preuves et d'angoisses, à la main qui trouverait léger le sabre ou le chassepot, voire même ce sous-chassepot qui tient de la tabatière, et dont on arme sagement, c'est-à-dire lentement, nos milices sédentaires! Comme on sent bien, en écrivant, que la pensée n'est pas au bout de la plume, que la folle du logis vagabonde à cent lieues de l'écritoire, du côté de l'Alsace ou de la Lorraine, et comme on embrasserait de bon cœur celui ou celle qui vous viendrait dire tout à coup :

-

Victoire! Les Prussiens ont repassé le Rhin!... Nous allons le passer à notre tour!...

Le fait est que jusqu'à sa première victoire décisive, la France a sur le cœur un effroyable poids; qui de nous dort du même sommeil, mange du même appétit, va du même pas aujourd'hui qu'il y a six semaines, quand le fléau de la guerre ne se montrait pas encore à l'horizon? Le sommeil est cahoté, assombri de rêves douloureux; on ne mange que du bout des dents; on marche comme un affolé à la conquête des journaux, des affiches officielles, des nouvelles plus ou moins authentiques; on ne tient pas en place cinq minutes de suite. La vie n'est plus au foyer de la famille, dans les calmes douceurs de l'affection partagée ou de l'étude; la vie est au dehors, dans la rue, c'est-à-dire dans la foule vulgaire et bruyante

Cela est si vrai que, bien que la population de Paris, depuis la déclaration de guerre, ait diminué d'environ un cinquième par la fugue des étrangers et des couards, non moins que par le départ des gardes mobiles, des volontaires et des soldats rappelés sous les drapeaux; cela est si vrai, dis-je, que la foule est partout dans Paris, sur les boulevards, aux fortifications, sur les places publiques, dans les cafés, dans les églises.

Au lieu d'avoir perdu trois cent mille de ses habitants, la capitale a plutôt l'air d'en avoir accru le nombre.

C'est à la Banque de France surtout, dans l'étroite rue de la Vrillière, qu'il fallait observer la foule, anxieuse, houleuse, tour à tour sombre et bruyante, un ou deux jours avant que le Corps législatif votât le cours forcé du billet de banque. L'ancien hotel du duc de la Vrillière, — l'un des ministres favoris du roi Louis XV, dont il faisait les commissions, toutes les commissions, avait littéralement l'air d'être assiégé par ces hommes de physionomie rébarbative et cupide.

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Un statisticien, patient comme tous les statiticiens, en a compté jusqu'à dix-neuf mille cinq cent quatre-vingt treize en un seul jour.

Pâles, les yeux caves, le front plissé, les lèvres pincées, les poings fermés, ils formaient, autour des épaisses murailles de la Banque, comme une muraille humaine, serpentant, au pied de l'édifice, en interminables replis, dans la rue de la Vrillière, dans la rue Radziwill, dans toutes les rues avoisinantes.

Ce qui prouve bien que notre temps n'est pas, quoi qu'on die, l'âge de papier et l'or une chimère, puisque tant de personnes ardent de troquer du papier contre de l'or.

De temps à autre, dans ces méandres vivants, éclate, à grands tours de bras, une querelle de préséance; mais l'approche d'un seul tricorne pacificateur suffit pour faire aussitôt le silence dans

les rangs.

Une fois voté le cours forcé de la banknote, il semble que les assiégeants devaient rentrer sous terre, depuis le premier jusqu'au dernier. Ah bien qui! Le lendemain du vote, ils étaient encore plus nombreux dans la rue de la Vrillière et autres, pour avoir, cette fois, non des pièces d'or en échange de leur papier-monnaie, mais de peites coupures de cinquante ou cent francs en échange de billets de cinq cents ou de mille.

Où l'affluence des citoyens est non moins consi

dérable et d'un plus noble aspect, c'est aux bu-, adjudant général entra pour demander à chauffat, en remu

reaux d'engagements volontaires, dans les mai- le lieu de sa position.

ries de Paris.

De huit heures du matin à minuit, les bureaux ne désemplissent pas. Les citoyens de Paris font

dans notre histoire. Le nombre est incalculable

frissors dans cette

- Pourquoi ce changement? répondit Kleimer les cadavr

en tisonnant.

Parce que le village où je désire aller est:

On eût dit alors

allaient se relever

preuve d'un patriotisme qui leur sera compté peu plus rapproché de celui qu'habite ma fem pour recomm de ceux qui ont tenu à honneur de s'inscrire par- quand on est tant soit peu séparé de sa femmangais lui faisait

mi les défenseurs de la capitale, après avoir, la plupart, il faut le dire, énergiquement lutté de longues années durant, pour ne point passer sous les fourches caudines de la garde nationale. Nous sommes véritablement dans l'âge d'or du civisme, et ce n'est pas seulement dans les quartiers riches que le patriotisme se montre à la hauteur des circonstances.

Dans le quartier Mouffetard, par exemple, l'un des plus pauvres de Paris, les engagements volontaires, soit dans l'armée, soit dans la garde civique, ne cessent point; c'est à qui, ouvrier ou patron, s'inscrira pour faire un rempart de son corps à cette noble cité, deux fois meurtrie, hélas! dans le cours du siècle, par la défaite et l'invasion. La blessure, à plus de cinquante ans d'intervalle, est restée saignante au cœur de Paris, et pas un de ses enfants ne marchanderait sa vie pour lui épargner un nouvel outrage.

Rivarol disait que le pouvoir, c'est la force organisée.

Je me permets de recommander ce mot simple et profond à M. le général comte de Palikao. Quand je dis que nous passerons le Rhin à notre tour, j'ai bien la prétention d'être prophète en mon pays. L'histoire est la leçon des penseurs: | les soldats de Guillaume II feront, en 1870, ce que firent en 1792 les soldats de Guillaume Ier.

Voilà ce que nous prophétise notre glorieuse histoire.

Quoi! nous ne ferions pas, à quatre ou cinq cent mille hommes, ce que put faire, il y a moins d'un siècle, une poignée de Français!

Kléber, avec ses divisions, se présenta pour passer le Rhin où ce fleuve a le plus de largeur et de rapidité. Il n'avait ni bateaux, ni argent; il sut tout créer comme par enchantement, et nos troupes, à la faveur de la nuit, abordèrent la rive droite.

Kléber arrivé à Eichelkamp, fond sur l'ennemi, le rejette au delà de la Sieg, se répand sur le territoire de l'Allemagne, attire à lui les impériaux par de savantes manœuvres sur leur flanc droit, et les oblige à laisser les bords du Rhin sans défense.

Cependant, malgré cent actions brillantes, il était à présumer que les Autrichiens, recevant de toutes parts de nouveaux renforts, accourraientpour ressaisir leur territoire.

Kléber, voulant en même temps assurer sa retraite et se mettre à l'abri de leur poursuite, dit

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Ah! mon camarade, s'écria Kléber en ra

c'est comme si on en était à cent lieues.

Jeanne d'Are di

Combien de flots d

seulement dans l

Le pauvre adjudant général ne sut que dire
Kléber d'accéder à sa demande.
N'oublions pas le brave Lecourbe et sa harang
épique à Kehl, au mois de janvier 1797 :

ce très-logique raisonnement, qui n'empêchaelas! dans

Soldats, voilà le Rhin et voilà l'ennemi: vo serez noyés ou vainqueurs!

istes de toutes! Iya quelques gurenes n'ont pa dans ure 1 like comme une

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ques exemples, et qu'ils présagent aux petits-fire des espio
Les soldats préférèrent la victoire. Que d'héreurs de parti, c

de Kléber et de Lecourbe de glorieuses revanches
sur la route de Berlin!

Et dans leur s

e sem de

Ah! il faut le reconnaître, le temps n'est plus qui s'e

où l'on pouvait demander à un chef de corps:

The de "enfance

- Colonel, comment pense-t-on dans votre régis du bor Diet

ment?

Et où le chef de corps pouvait répondre:

Sire, on ne pense pas.

Les soldats se battent en héros; le debut de

La loi martial

Ps, PD attend Passions de B Administere

enfants, le

ether soldat

cette grande guerre abonde déjà en traits d'une chaque jo valeur surhumaine; en se dévouant jusqu'a la mort à Reichshoffen, dans une lutte épouvantable- er trise d'a ment inégale, les soldats de Mac-Mahon ont peutêtre sauvé Paris et la France. L'ennemi s'est arrêté stupéfait, devant ce prodigieux héroïsme, et, en comptant ses morts, il a dù frissonner de terreur à l'idée que ce sol, témérairement foulé par lui, porte cinq millions d'hommes comme ceux-là!

Les soldats se battent en héros, je le répète, en dignes descendants de Condé et de Kléber; mais s'ils se battent ainsi, c'est qu'une pensée poignante et sublime décuple leurs forces et leur valeur: La patrie est en danger! Délivrons la patrie!

C'est affreux, la guerre! diront les petites-maitresses et les idéologues larmoyants. Non, la guerre est belle et sainte, quand elle a pour objet l'affranchissement du sol natal; et ce qui serait horrible, désastreux, atroce, ce serait le spectacle de fils dénaturés assistant sans la défendre à l'avilissement, sans la délivrer à l'asservissement de leur mère.

Celui qui trace ces lignes a cependant vu de près les lugubres scènes de la guerre, et l'impres sion que lui a laissée le champ de bataille, après la bataille, est encore, à dix années d'intervalle, aussi poignante, aussi vive qu'au premier instant.

Mais ne devrais-je pas dissimuler à vos yeux ces funèbres tableaux?

Le silence de la nuit n'était troublé que par les cris des malheureux blessés qui se tordaient dans les dernières convulsions de l'agonie.

Des hommes, avec des litières, parcouraient le

A l'instant où tu jugeras que j'ai traversé le pont de Neuwied, fais mettre le feu à tous les ba-champ de bataille, cherchant et emportant les teaux qui sont sur le Rhin.

Marceau calcule mal les moments; les bateaux, emportés par le courant, embråsent le pont; l'armée se trouve prise entre un torrent de flamme et le feu foudroyant de l'ennemi.

Prenant ses pistolets, Marceau, pour se punir d'une si funeste erreur, veut se faire sauter la cervelle; mais Kléber, calme comme un héros antique au milieu de la consternation générale, les lui arrache en disant :

Jeune homme, allez vous faire casser la tête en défendant ce passage avec votre cavalerie; ce n'est qu'ainsi qu'il vous est permis de mourir.

Puis le général républicain, après avoir harangué son armée, revient sur ses pas, fond sur l'ennemi et le met en déroute.

Et, par dessus le marché, Kléber était beau comme Hercule et spirituel comme Chamfort. « Les femmes se jetaient à sa tête, » dit un de ses biographes. C'est que c'était un homme de tête, de cœur et d'esprit, un homme légendaire, un demi-dieu.

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survivants.

D'autres, avec des lanternes, s'efforçaient de reconnaître les officiers qui avaient manqué à l'appel.

Il y avait quelques femmes échevelées qui, en se lamentant, retournaient les corps, afin d'exposer les visages des morts à la pâle clarté de la lune, pour tâcher de reconnaître leurs maris, leurs frères, leurs fils.

Quelques-unes de ces figures semblaient doucement sourire; on eût dit que ces braves étaient

endormis.

D'autres avaient l'air farouche, et, même après la mort, paraissaient encore menaçants. Quelques-uns avaient des poses funèbres; on eût dit que des mains de parents ou d'amis les avaient disposés déjà pour la tombe.

D'autres étaient demeurés le genou à terre, serrant convulsivement leur arme, ou mordant la cartouche.

Beaucoup avaient le bras levé, comme si, en rendant le dernier soupir, ils eussent formulė une prière suprême.

Toutes ces figures étaient pâles, et le vent qui

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oufflait, en remuant les uniformes, jetait des rissons dans cette mêlée de morts et semblait animer les cadavres.

On eût dit alors que ces longues files humaines llaient se relever en sursaut de leur anéantissenent pour recommencer l'épouvantable combat. Jeanne d'Arc disait que la seule vue du sang rançais lui faisait dresser les cheveux sur la tête. Combien de flots de ce noble sang ont coulé nonseulement dans les guerres légitimes, mais enore, hélas! dans les guerres civiles, les plus

ristes de toutes !

Il y a quelques jours à peine que d'odieux énergumènes n'ont pas craint de verser le sang francais, dans une lutte insensée, anti-patriotique, lâche comme une trahison, égarés par des fureurs de parti, complices inconscients, faut-il le croire? des espions soudoyés par la Prusse!

Et, dans leur sinistre échauffourée, ils ont tué, sur le sein de sa mère, une pauvre petite fleur humaine qui s'épanouissait à la vie dans ce sourire de l'enfance qui rattache la créature aux anges du bon Dieu.

La loi martiale a fait justice des Prussiens de Paris, en attendant que la France fasse justice des Prussiens de Berlin.

Au ministère de la guerre, c'est par milliers que, chaque jour, les amis, les femmes, les sœurs, les enfants, les mères, vont demander, avec le cœur brisé d'angoisses, si l'on a des nouvelles de tel cher soldat de l'armée du Rhin.

Hélas! le ministère est trop souvent muet, et trop souvent aussi il doit donner de fatales nouvelles !

Combien de scènes déchirantes, qui sont le plus désolant post-scriptum de la guerre !

On écrit tous les jours à ces héroïques absents; on leur écrit gratis, la France étant assez riche pour payer les timbres-poste de ses défenseurs; ils répondent de temps en temps, d'abord; un jour vient où ils ne répondent plus, et dès lors, quelle poignante inquiétude, quelle incertitude mortelle !

Prisonnier, blessé, tué, le soldat qui n'écrit plus peut être tout cela, et que de larmes coulent sans trève à sa pensée !

La poste française, puisque nous parlons de lettres, est, je dois le dire, plus généreuse à présent qu'autrefois. Toute missive, fût-elle pour un soldat en campagne, payait au trésor; aussi n'était-il stratagème que les militaires n'employassent pour le payer en monnaie de singe.

Je me souviens d'avoir lu qu'un jour le baron d'Oigny, surintendant des postes, se présenta chez le duc de Choiseul, ministre de la guerre.

Monseigneur, lui dit-il, je viens me plaindre de ce que les employés du ministère, abusant du contre-seing de Votre Excellence, envoient à l'armée des paquets contenant des objets étrangers à votre correspondance. Cet abus est tel, qu'un commis de mes bureaux, soupçonnant quelque fraude, a ouvert un paquet venant de votre ministère, et, au lieu de papiers ministériels, a trouvé une culotte de peau qu'un employé envoyait à un officier. Cet abus compromet les intérêts du Trésor royal et le respect qu'on doit au contre-seing de Votre Excellence.

Au fond, le duc de Choiseul reconnut la justice de la plainte; mais, trouvant mauvais qu'on se fût permis d'ouvrir un paquet venant de son ministère et revêtu de sa signature, il répondit au surintendant des postes d'un ton sévère :

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Monsieur, on a eu tort en osant décacheter un pli portant mon contre-seing. Qui vous dit que cette culotte de peau, envoyée à un officier qui est à l'armée, n'était pas un signal secret auquel se rattachaient des opérations importantes qui vont manquer leur effet à cause de l'impertinence de votre commis! Vous m'obligerez en renvoyant celui qui s'est permis d'ouvrir le paquet, et vous inviterez les autres à profiter de l'exemple.

LE BARON DE FELSHEIM.

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Nous avons à enregistrer les produits que la Corbeille fleurie, 30, boulevard des Italiens, met à la disposition des personnes qui ont des blessés à soigner chez elles.

C'est une eau de Cologne extra-forte, dont la composition est le secret de MM. Pinaud et Meyer; cette eau de Cologne enlève les miasmes dangereux qu'il y a dans l'air, et cicatrise très-promptement les blessures. Pour les voyageuses s'en allant dans les plages maritimes, elles feront bien d'emporter la créme-neige, la pâte Callidermique qui enlève le håle de la mer, l'eau

de toilette aux violettes de Parme, l'eau de toilette aux fleurs d'Italie pour les ablutions journalières et l'excellente eau royale ambrée, si recommandable pour les soins de la toilette.

Le savon au suc de laitue, le suc de nymphéa, le savon à l'Ilangylang ont tous contribué à la réputation de la maison Ed. Pinaud. A côté de toute cette parfumerie de premier choix, nous trouvons encore l'Eau des Fées de Mme Sarah Félix, et la brosse électrique ainsi que l'élixir du docteur Laurentius.

Malgré la guerre, les plages maritimes sont encombrées d'étrangers; bien des jolies femmes ont la maladie des voyages, et ne peuvent pas s'en dispenser; les unes par habitude, les autres pour des raisons de santé; elles ne s'en vont point sans faire visite à Ch. Fay, 9 rue de la Paix; ou plutôt à la veloutine, car aujour d'hui on n'emploie plus aucune autre poudre de riz; la veloutine a surtout l'immense avantage d'être adhérente à la peau, invisible et impalpable; c'est le nuage qui passe, c'est le flacon de neige qui s'imprègne dans la rose; la veloutine est également très-salutaire au point de vue de la conservation du tissu dermique, en raison de sa parfaite préparation au bismuth; elle réunit donc toutes les vertus: beauté et hygiene.

Dans ces moments d'émotions continuelles, nous ne saurions trop recommander à nos lecteurs et lectrices de toujours avoir sous la main un flacon de l'eau de Mélisse des Carmes, de Boyer, 14, rue Taranne; souveraine contre les syncopes, évanouissements, maux de tête. C'est un excellent remède dont le mérite est incontestable aujourd'hui. Elle est très-recommandée par la Faculté, et toutes nos ambulances devront en être approvisionnées.

Les jolies robes en vraie toile d'Irlande pur fil, toutes nuances et grand teint, viennent de la Compagnie Irlandaise, 36, rue Tronchet. Envoi d'Échantillons et Marchandises franco.

BARONNE DE SPARE.

CHEMINS DE FER DU SUD DE L'AUTRICHE

AVIS

La Société des Chemins de fer du Sud de l'Autriche a l'honneur de prévenir le commerce que la voie de l'Ouest de l'Allemagne par Strasbourg et par Forbach étant interrompue et que celle de Suisse par Lindau, Bâle et Genève n'offrant plus de garanties suffisantes, le trafic franco et austro-allemand devra choisir ou la route de Trieste-Marseille, ou la route d'Italie par Gènes et Marseille et par Suze et le Mont-Cenis.

Toutes les dispositions sont prises pour assurer à ce trafic tous les avantages de prix et de régularité désirables.

Pour plus amples informations, le public est priè de s'adresser au Directeur commercial de la Société des Chemins de fer du Sud de l'Autriche, à Vienne.

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Tous les CHOCOLATS DE LA COMPAGNIE COLONIALE sont composés, sans exception, de matières premières de choix; ils sont exempts de tout mélange, de toute addition de substances étrangères, et préparés avec des soins inusités jusqu'à ce jour.

Fondée spécialement dans le but de donner au Chocolat, considéré au point de vue de l'hygiène et de la santé, toutes les propriétés bienfaisantes dont ce précieux aliment est susceptible, la COMPAGNIE COLONIALE ne fait du bon marché qu'une question secondaire; elle veut, avant tout, livrer aux Consommateurs des produits d'une supériorité incontestable. CHOCOLAT DE SANTÉ Bon ordinaire (le 1/2 kilog.). Fin...... Extra..

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2 fr. 50 c

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L'Album cartonné -6 fr. sur tranches

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POUR LES ABONNÉS DE L'ILLUSTRATION

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Excellents vins.

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LE DE Chez M. CHARBONNIER, Rue Saint-Honoré, 376, près de l'église de l'Assomption. Fabricant d'articles en Caoutchouc, tels que Paletots, Chaussures, Sacs, Tubes pour hydrothérapie, Coussins à air et à eau. Emploi général du caoutchouc et de la gutta-percha. Atelier de réparations.

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Contenant 20 magnifiques Planches, format grand-raisin in-plano Pour répondre aux demandes de nos abonnés qui ont sollicité la faveur de recevoir cet ouvrage en prime, nous consentons à leur livrer, à ce titre, ce précieux album, dont il ne reste plus qu'un petit nombre d'exemplaires, au prix de 50 fr., au lieu de 100. 5 ir. en plus pour l'envoi franco dans une caisse, pour la France continentale seulement.

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LES FORTIFICATIONS DE PARIS C'est avec une rapidité qui fait plaisir à voir que marchent les travaux et l'armement des fortifica'tions de Paris. Presque tous les remparts des forts sont déjà garnis de leurs canons. Ces forts sont, sur la rive gauche: les forts d'Ivry, de Bicêtre, de Montrouge, de Vanves, d'Issy et du Mont-Valérien, que l'on regarde comme imprenable; sur la rive droite les forts de la Briche, de la Double-Couronne, au nord de Saint-Denis, les forts de l'est, à Saint-Denis, d'Aubervilliers, de Romainville, de Rosny, de Nogent, les redoutes de la Faisanderie

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Paris. Imp. de l'Illustration, A. MARC, r. de Verneuil, 22. Encres lypographiques de Ch. Lorilleux.

Tout lecteur du rébus ci-dessus qui en enverra une explication exacte avant samedi prochain, pourra réclamer, au tiers de sa valeur, un des huit derniers volumes parus de l'Illustration; soit moyennant 6 fr. au lieu de 18.

Toutes les co

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M. A
Les

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28 ANNÉE. VOL. LVI. No 1435 Samedi Août 1870 L'administration ne répond pas des manuscrits et ne s'engage jamais à les insérer. Vu les traités, la traduction et la reproduction à l'étranger sont interdites. BUREAUX RUE RICHELIEU, 60.

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française aux Genivaux, la veille de la bataille; Metz: Arrivée à la porte des Allemands du corps d'armée traversant la ville pour aller prendre position au Ban Saint-Martin, après la bataille de Borny, 14 août; Bataille de Gravelotte, entre Mars-la-Tour et la route de Conflans, vue prise de Vionville. La défense de Paris: Les francs-tireurs; Arrivée des pompiers des départements; - Fortin élevé dans la plaine de Nanterre, en avant du Mont-Valérien ; Travaux de défense élevés à la barrière du Trône Travaux de l'avenue de la

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Abonnements pour Paris et les Départements:

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un an,

36 fr.;

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le numéro, 75 c.

3 mois, 9 fr.;-6 mois, 18 fr.; la collection mensuelle, 3 fr.; le volume semestriel, 18 fr. ABONNEMENTS POUR L'ÉTRANGER: Mėmes prix; plus les droits de poste, suivant les tarifs. Les abonn. partent du 1er no de chaque mois.

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AVIS IMPORTANT

Par suite de l'augmentation de nos, abonnés et de notre vente sur la voie publique, nos numéros du mois de juillet s'étaient épuisés. Nous ne pouvions plus, en conséquence, servir d'abonnement à partir de ce mois, avec lequel commence notre 56 volume. Pour donner satisfaction aux réclamations qui nous arrivent à ce sujet, nous prenons le parti de faire recomposer tous les numéros de juillet. Nous serons donc en mesure sous peu de répondre à toutes les demandes qui nous seront adressées.

༼ Z༡

REVUE POLITIQUE DE LA SEMAINE

La politique, nous l'avons dit, a deux faces : l'armée et le gouvernement. Du côté de l'armée, nous n'avons, grâce à Dieu! qu'à rendre hommage à la valeur héroïque de nos soldats. La retraite des 15,000 compagnons de Mac-Mahon, sous le coup d'une armée victorieuse de 140,000 hommes, a tout le prestige d'une victoire. De son côté,

le maréchal Bazaine vient de traverser une se

maine formidable. Les journées de Borny, de Doncourt, de Gravelotte, de Jaumont ont arrêté l'avalanche des deux armées du prince Frédéric-Charles et du maréchal Steinmetz, prêtes à s'unir à l'armée du prince royal pour fondre sur Paris. Arrêter l'ennemi, c'est pour l'instant le vaincre, et l'armée du Rhin, toujours en marche et toujours en bataille, a bien mérité de la patrie.

Mais c'est toujours du côté du gouvernement que la critique trouve encore des observations à faire. Le comte de Palikao a beaucoup fait, et chacun rend justice à son activité comme à son bon vouloir. Mais il faut dire et répéter aujourd'hui ce que disait Jeanne d'Arc aux conseillers de Charles VII : « Rien n'est fait tant qu'il reste

à faire. »

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Après l'adoption des mesures de guerre et de finance que nous avons enregistrées la semaine dernière, on s'est demandé si le Corps législatif continuerait à se réunir. Nous avouons que nous ne comprenons guère comment on a pu poser une telle question, tant est manifeste pour nous la nécessité de maintenir debout la représentation du pays!

Pourquoi proroger les Chambres? Est-ce que leur concours n'est pas nécessaire pour toutes les grandes mesures de salut public que la guerre peut imposer au pays? Est-ce que leur vote a fait défaut aux projets de loi que le ministère de la défense nationale a présentés à leur sanction? Est-ce que le Corps législatif ne s'est pas montré unanime pour voter les armements que commandait la situation? Cela est si vrai, qu'un député, après ce vote patriotique, s'est écrié fièrement:

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M. LE BOEUF.-Je vous donne ma parole d'hon-
neur que nous sommes complément prêts. (Mou-vingt-cinq ans accomplis au moment de la pro-
mulgation de ladite loi.

vement de satisfaction.)

M. DE CASSAGNAC.

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Encore un mot. Qu'enten-
dez-vous bien par ces deux mots: Etre prêts?
M. LE BOEUF (avec autorité). J'entends par la
que, si la guerre durait un an, nous n'aurions même
pas un bouton de guêtre à acheter.

Que peut-on ajouter à de si tristes aveux? Nous
ne connaissons pas de réquisitoire plus accablant.
Mais c'est précisément parce que le gouvernement
s'est complétement trompé une première fois, et
parce que le pays a besoin d'utiliser toutes ses
forces que le Corps législatif doit se trouver prêt
à délibérer instantanément sur les résolutions que
le pays peut avoir à prendre. Au gouvernement
l'action, mais au Corps législatif de lui crier sans
cesse: Sentinelle, prenez garde à vous!

L'un des actes importants du ministère, cette semaine, est celui qui a nommé, le 17 courant, le général Trochu gouverneur de Paris. Le général Trochu jouit, depuis longtemps, d'une popularité que lui ont justement acquise son franc langage et ses talents militaires. A lui de justifier aujourd'hui la confiance que le gouvernement et le pays ont en lui.

La séance du 17 a été consacrée à l'odieux attentat de La Villette, que l'honorable M. Gambetta a flétri, dans les termes suivants, aux applaudissements de toute l'assemblée :

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« Dans les circonstances où nous sommes, qui-
conque en France porte l'uniforme doit être sa-
cré. Nous considérons aujourd'hui tout fonction-
naire, tout militaire, non comme un surveillant,
mais comme un protecteur de l'ordre et du terri
toire. Le gouvernement n'a pas hésité à dénoncer
immédiatement une machination de l'espionnage
dans l'acte de La Villette. La population y
avait, elle aussi, reconnu tout de suite là main de
l'étranger. S'il y a un corps qu'entourent ses sym-
pathies et sa confiance, c'est ce corps de pompiers,
si intrépide contre le feu. Et je salue, à cette oc-
casion, l'arrivée à Paris de tous ces pompiers qui
ont été appelés de la province pour concourir à
la défense nationale. Ils sentiront qu'ils sont au

milieu d'une population qui ne demande qu'à
faire cause commune avec eux. »

La Chambre entière a chaleureusement applau-
di à ce langage patriotique. Plus de divisions!
Haut les cœurs, et nous ne tarderons pas à
prendre l'offensive!

Le général a commencé par publier deux pr.)-
clamations, l'une adressée aux habitants de Paris,
et l'autre à l'armée. La proclamation que le gé-a
néral adresse aux habitants de Paris se termine
ainsi :

« Je fais apppel à tous les hommes de tous les
partis, n'appartenant moi-même, on le sait dans
l'armée, à aucun autre parti qu'à celui du pays; je
fais appel à leur dévouement, je leur demande de
contenir par l'autorité morale les ardents qui ne
sauraient pas se contenir eux-mêmes, et de faire
justice par leurs propres mains de ces hommes
qui ne sont d'aucun parti, et qui n'aperçoivent
dans les malheurs publics que l'occasion de sa-
tisfaire des appétits détestables.

Et pour accomplir mon œuvre, après laquelle, je l'affirme, je rentrerai dans l'obscurité d'où je sors, j'adopte l'une des vieilles devises de la province de Bretagne où je suis né :

« Avec l'aide de Dieu, pour la patrie ! »

C'est à propos de cette proclamation que le journal le Temps a demandé au général de vouloir bien préciser le sens que l'on devait attacher

C'est mardi, 23 courant, que le gouvernement ouvert la souscription publique de l'emprunt national. L'emprunt est de 750 millions. Les rentes nécessaires pour réaliser ce capital sont émises à 60 fr. 60, avec jouissance à partir du 1er juillet 1870.

Le succès de cet emprunt ne pouvait être douteux. La France donnerait jusqu'à son dernier homme et son dernier écu pour sortir victorieuse du précipice où le pouvoir personnel l'a fait tomber. Mais en voyant avec quel dévouement les millions accourent à la délivrance du pays, qu'il nous soit encore permis de montrer avec quelle imprévoyance nos gouvernants ont présidé à la conduite de nos affaires.

Dès le premier jour de la déclaration de guerre, il n'est pas un esprit sérieux qui ne se soit dit : L'argent va devenir un des premiers éléments du succès. La France peut, à des conditions splendides, obtenir en un jour un milliard. Qu'elle le réalise donc, pour ne plus avoir derrière elle, pendant la première campagne, le moindre souci d'argent !

Le gouvernement, comme toujours, a louvoyé, et nous voici négociant à 60 fr. un emprunt que nous pouvions réaliser immédiatement à 66 fr.!

Une consolation nous reste, c'est que nous n'avons qu'à ouvrir la main pour y trouver les millions que la Prusse ne peut obtenir ni chez elle, ni en Angleterre !

certaines phrases de son manifeste, et le géné-
ral Trochu a répondu au Temps par une lettre qui
est plusexplicite encore quela proclamation qu'elle
commente. Le langage qu'elle tient est nouveau
parmi nous, et Paris a été agréablement surpris.
Un dépositaire de l'autorité, venant déclarer que
« l'erreur de tous les gouvernements jusqu'ici a
été de considérer la force comme l'ultima ratio du Sous le coup des émotions publiques, l'opposi
tion, par l organe de M. de Kératry, a proposé a
pouvoir; que, quant à lui, il répudie cette erreur
avec énergie; que l'idée de maintenir l'ordre par la Chambre de nommer une commission de neuf
la force de la baïonnette et du sabre le remplit membres qui seraient adjoints au comité de dé-
d'horreur et de dégoût: c'est là, nous le répé- fense de Paris. La Chambre, consultée, a déclaré
tons, un spectacle absolument inusité, et il n'est l'urgence, et les représentants se sont réunis dans
pas étonnant qu'un immense sentiment d'adhé-les bureaux pour discuter la proposition.
sion ait répondu à d'aussi nobles paroles.

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« Et maintenant que la Prusse nous regarde! » Ce n'est donc pas le concours des pouvoirs publics qui fera défaut au gouvernement, et le gouvernement doit éprouver pour lui-même la nécessité d'avoir à ses côtés l'appui, le contrôle et le stimulant de la représentation nationale. Pourquoi interrompre une session qu'on serait obligé de reprendre demain? Pourquoi repousser un Le général Trochu ne voit que la nation et ne examen qui ne saurait être trop rigoureux N'est-ce pas l'absence de contrôle qui nous a pré-veut relever que d'elle. Il fait appel à la discussion et au contrôle; il évoque l'âme héroïque de la cipités dans la crise horrible que nous travercité; il provoque contre l'étranger le libre accord sons? de tous les patriotismes: cette union intelligente des esprits et des cœurs en vue d'une tâche laborieuse, c'est là du patriotisme et de la démocratie dans le sens le plus large.

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Écoutez les révélations qui commencent à se faire jour de toutes parts. Voici le fait que nous trouvons reproduit dans plusieurs journaux. La scène se passe dans la commission nommée pour examiner le projet de déclaration de guerre avant de le porter à la Chambre :

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En ce moment, le comte de Palikao s'est levé, et au nom du ministère tout entier il a repoussé avec vivacité le projet, sous le prétexte qu'un trop grand nombre de membres entraverait les délibérations du comite.

Pour écarter en ce moment toute crise ministérielle, la Chambre ne s'est pas montrée disposée à voter pour le projet de M. de Kératry. Mais la discussion même de cette mesure en a fait surgir une autre, qui consisterait à nommer trois ou quatre membres de la Chambre pour faire partie du comité de défense. Cette nouvelle proposition est agréée par le gouvernement, qui, devançant la discussion et le vote de la Chambre, a nommé par un décret de l'impératrice-régente: MM. Thiers, Dans la séance du mardi 16 août, le Corps légis- de Talhouet et Dupuy de Lôme, députés, et MM. le

Nous n'ajoutons ici qu'un mot, c'est que le temps des phrases et des proclamations est passé. Des actes! Des actes! Moins de paroles et plus de soldats ! Et la délivrance du pays n'en ira que

plus vite!

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daire et dans u

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