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Quelle que soit l'issue de la guerre, quels que | déjà le double mouvement que je signale s'acsoient les événements politiques, cette première semaine de la session restera dans l'histoire avec sa physionomie étrange et forte.

Il n'y avait plus de partis, plus d'opinions, plus d'intérêts autres que le salut de la patrie. Les responsabilités encourues n'ont pas même été discutées. Tout le monde avait compris qu'il fallait surseoir au jugement, surseoir à la punition des fautes. Et si le cabinet est tombé, si le pouvoir a été déplacé, si le commandement militaire a changé de mains, ce n'est point à titre de peine, à titre de condamnation, c'est que l'urgence était grande de pourvoir à tout, de créer une direction sérieuse, un commandement intelligent; il fallait une dictature à l'armée, une dictature au pays. La Chambre a improvisé le cabinet de la défense nationale; le ministère a confié le commandement suprême au maréchal Bazaine.

J'ai dit à quelles conditions le ministère était accepté la politique lui était interdite. La décision et le jugement du pays devaient demeurer ajournés, les responsabilités suspendues; mais le sursis n'est pas l'acquittement. Et si le jeu régulier des institutions politiques n'était pas changé, c'était sous la condition qu'il n'en serait point parlé et que tout demeurerait subordonné au salut du pays.

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La Chambre, à ce moment, offrait un étrange spectacle. La majorité numérique, silencieuse et accablée, subissait sans résistance l'impulsion de la minorité. La force et le pouvoir étaient déplaces; la droite, muette et morne, subissait le contre-coup des revers qui nous frappaient. Les plus « dévoués des journaux, ceux qui, huit jours auparavant, parlaient le plus haut, maintenant baissaient le ton, ne soufflaient mot et comprenaient la sagesse du silence. De la constitution ou de la dynastie, personne ne parlait plus. La résistance à l'invasion, la loi suprême du salut public, voilà ce qui passait avant tout, ce qui primait toute chose. A gauche, même situation; je veux dire que les intérêts de parti faisaient trève, et j'affirme que les plus ardents, si le peuple de Paris leur eût apporté, au nom de la République, les clés de l'Hôtel-de-Ville, les auraient refusées en tremblant.

Si cruel que soit le souvenir de ces quelques jours, il a sa grandeur et il portera en lui sa consolation. Ce moment douloureux aura eu, du moins, pour résultat de montrer ce que peut, ce que doit être une nation à l'heure du danger.

Mais cet accord puissant, cette grandeur du mouvement national ont été bien courts et bien fugitifs. Les premières alarmes une fois calmées, les premières mesures prises, l'intérêt politique, un instant oubblié, s'est montré de nouveau. J'ai regret de le dire des deux côtés se rencontrent les mêmes torts, les mêmes fautes.

Avant même d'être rassurée, la gauche a étendu la main vers le pouvoir; elle a voulu faire de la Chambre une Convention nationale, envahir le domaine exécutif. Se sentant forte des responsabilités d'autrui, elle n'a pas eu la patience de sa force.

De son côté, la droite, une fois la première frayeur dissipée, s'est reprise au souci de ses propres intérêts; liée au sort de la dynastie, elle a tendu à préserver la dynastie avant même d'avoir préservé le pays. Elle a retrouvé, presque tout de suite, son intolérance obstinée, ses ardeurs, ses préjugés, presque ses haines. Des séances absolument facheuses et regrettables ont eu lieu.

Toutefois, le danger de cette conduite n'a point echappé tout à fait à ceux-là même qui s'en sont rendus coupables. Les périls que courait la France ont fait oublier, chaque fois qu'ils ont apparu, ces déplorables querelles; selon que la politique intérieure ou la défense nationale étaient en jeu, le mouvement du Corps législatif variait; lutte ou concorde selon le cas, union parfaite dès qu'il s'agissait du salut public, discorde menaçante dès que les questions intérieures étaient soulevées; voilà le bilan de la seconde semaine.

La troisième ne fait encore que commencer, et

centue davantage. Le cabinet, cependant, demeure fidèle à son mandat; la Chambre ne se

divise pas quand le salut du pays est en question; mais les partis, suivant anxieusement le mouvement de nos chances de succès, s'agitent et reprennent leurs querelles.

A chaque succès de nos armes, à chaque nouvel espoir de victoire, la droite relève la tête; et au dehors, des hommes à qui leur passé devrait conseiller le silence, apparaissent et tentent de reprendre un peu de pouvoir. Les journaux qui leur appartiennent changent de ton et d'allure: accusés hier et muets, quelques-uns de ces accusés hier et muets, quelques-uns de ces hommes parlent et accusent maintenant.

D'autre part, des paroles ardentes indiquent le mouvement des esprits dans le camp de l'opposition. Le danger qui nous avait tous unis semble décroître; les querelles recommencent et suivent le mouvement croissant de notre sécurité.

Cela est absolument mauvais et anti-patriotique. Il n'appartient à personne de préjuger la volonté du pays, et la droite n'a pas plus le droit de glorifier et d'absoudre que la gauche n'a le droit de condamner et de punir. A cette heure, un seul but doit trouver place dans nos esprits et notre volonté. Quelques hommes de cœur et de sangfroid l'ont su comprendre et l'ont su dire. Les quelques paroles prononcées par M. Buffet ont résumé dignement la situation et le devoir du pays et de la Chambre. On l'a, certes, vivement applaudi; mais il reste à l'imiter et à le suivre.

Donc, et j'en veux donner l'exemple tout le premier, premier, oublions les divisions et les querelles; soyons indulgents à ceux que leurs passions peuvent rendre un instant oublieux des intérêts de la France; remettons à des temps meilleurs la décision et le jugement sur les points qui nous séparent, souvenons-nous que le sort de la France est entre les mains de nos soldats; que le pouvoir souverain et sans appel réside entre les mains de la Nation tout entière, et que la Chambre ait la modestie de se souvenir que M. le ministre de la guerre fait seul les discours que le pays écoute, quand il apporte à la tribune les nouvelles de nos armées. Le jour où il nous a dit : « Les cuirassiers blancs de Bismark sont anéantis; il n'en reste pas un, » quel est le discours, quelle est la parole qui put être écoutée après cette parole terrible? Et puisse bientôt venir le jour où il nous dira: « Les Prussiens sont morts ou sortis de France. Il n'y en reste pas un ! »

JEAN DU VISTRE.

THEATRE DE LA GUERRE

NOS GRAVURES

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au champ de bataille de Gravelotte, ce deuxième acte sanglant et réussi d'un drame en trois art qui aura été le prologue de la délivrance de la France, et qui l'aura préparée. L'un représen l'effet produit par nos mitrailleuses, qui ont he un mal énorme à l'ennemi. C'est à l'attaque d Steinmetz, à Doncourt, que la scène se pass Tout à coup, nous dit notre correspondant, régiments se jettent à plat ventre; six mitrail leuses se découvrent à l'ennemi. Les rangs pro siens sont littéralement fauchés. Un bataillon dis paraît, un autre bataillon lui succède, pour dis paraître à son tour. C'est effroyable. A de certai endroits, les cadavres formaient de véritables remparts qui empêchaient l'artillerie d'avancer.

Des morts, encore des morts, toujours des morts et dans quel état, bon Dieu! on ne voit biento plus que cela sur le champ de bataille, et c'est le sujet de notre dernier dessin. En de certains endroits, ceux surtout où avaient fonctionné les mitrailleuses, les corps étaient si serrés qu'ils n'a vaient pu arriver jusqu'à terre et se tenaient are boutés les uns contre les autres.

Spectacle hideux, qui vous poursuit et vous of sède longtemps encore après que vous avez cessé de le voir! Que ne se dresse-t-il sans cesse, cauchemar implacable et vengeur, devant ceux-là qui tenant entre leurs mains les destinées des peuples, ne craignent pas de les envoyer à la borcherie, sur un simple caprice, et le cœur léger

STRASBOURG

Strasbourg cerné, investi par les Prussiens! qui eût dit cela, il y a un mois ? Qui eût cru que ces énormes canons que la Prusse exposait avec tant de complaisance, au Champ-de-Mars, en 1867, tonneraient, moins de trois ans après, devant les remparts de la capitale de l'Alsace; qu'ils ne craindraient pas d'endommager brutalement cette magnifique cathédrale, fondée par Clovis, en 510, détruite en 1007 par la foudre, réédifiée en 1015 et terminée au quinzième siècle seulement par Jean Hultz de Cologne?

Cela est arrivé cependant.

Depuis le 10 août, il n'est que trop vrai que l'ennemi campe autour des ouvrages extérieurs de cette vaillante place qui, loin de se laisser timider, montre bravement les dents, et prouve par son énergique résistance et ce qu'elle est et ce qu'elle vaut.

Tout le monde a aujourd'hui les regards fixés sur Strasbourg, tout le monde en parle; regar dons done, nous aussi, de son côté, et parlons-en comme tout le monde.

est entourée d'une enceinte bastionnée, avec fossés, précédée d'un grand nombre d'ouvrages extérieurs qui ajoutent aux défenses, et est percée de 7 portes : les portes Blanche et de Saverne à l'ouest, de Haguenau au nord-est, des Juifs et des Pêcheurs au nord, enfin les portes Dauphine et de l'Hôpital au sud.

Place de guerre de 1re classe, on le sait, la ville de Strasbourg est d'une forme très-irrégulière. Elle a près de 4 kilomètres de long sur 2 de large et 10 de circonférence. Elle est située sur les rivières d'Ill et de Bruche, qui se jettent dans le Nous allons compléter, si vous le voulez bien, Rhin, à un kilomètre des murs de la place. Elle notre chronique de la guerre, en suivant l'ordre des dessins qui nous arrivent, comme ils peuvent, à la grace de messieurs les messieurs les Prussiens. On se rappelle que l'ambulance de la presse française avait été faite prisonnière, à peine rendue sur le théâtre de la guerre, emmenée en Allemagne, et bientôt après renvoyée en France. Un de nos dessinateurs en faisait partie, et c'est à cette circonstance que nous devons deux des dessins ci-joints: un convoi de pontonniers prussiens, et la revue passée par le roi de Prusse à Pont-à-Mousson, où il avait établi son quartier-général. La scène a lieu sur la grande place à arcades de la ville. Au premier plan, à droite, le roi en voiture; au troisième plan, à gauche, les ambulances; entre les ambulances et le roi, les troupes.

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La citadelle, composée de cinq bastions, est située à l'extrémité orientale de la ville. Ses ouvrages s'étendent jusqu'au Rhin. Elle a été, on le sait encore, construite par Vauban. Les portes Blanche et de Haguenau sont, en outre, défendues par des redoutes particulières.

L'Il, qui pénètre dans la ville par le sud-ouest, en traversant une grande écluse des fortifications, au moyen de laquelle on peut inonder tous les environs, s'y divise en plusieurs branches qui coulent dans toutes les directions. Elle en sort au nord-est, où toutes ses branches se réunissent. La branche principale de l'Ill, portant le nom de Bruche, arrose les parties méridionale et orientale de la cité, et reçoit à droite le canal du Rhin, qui donne à Strasbourg une communication directe avec ce fleuve.

de Roha

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L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL

Quarante-sept ponts traversent ces divers bras de l'Ill. Neuf sont de pierre et voûtés.

La ville de Strasbourg, qui renferme une population de plus de quatre-vingt mille habitants, est généralement bien bâtie. Ses rues sont larges, propres et bien percées, bordées de maisons aux façades curieuses; ses places publiques sont vastes et régulières. Les principales sont la place d'Armes, la place de la Cathédrale, du Château, Saint-Thomas, du Marché-Neuf, du Temple, de la Comédie. E le est remplie de monuments remarquables, dignes d'être vus et qui appellent l'admiration le château royal, bâti par le cardinal de Rohan, le temple de Saint-Thomas, qui contient le mausolée du maréchal de Saxe, le théâtre, le lycee, l'hôtel de la Préfecture, l'hôtel-de-ville, le Luxhof, qu'habitaient les empereurs d'Allemagne lorsqu'ils séjournaient à Strasbourg, et surtout la cathédrale, dont la tour, haute de 142 mètres, est un chef-d'œuvre d'architecture gothique. Cette tour, où l'on monte par 635 marches, est travaillée à jour et découpée comme de la dentelle. Il n'y a que la grande pyramide d'Égypte qui la surpasse en élévation, et encore n'est-ce que de trois pieds seulement.

LE VÉRITABLE AUTEUR

DE LA

GUERRE DE 1870

Sous ce titre, la Liberté publie le réquisitoire suivant :

Ce n'est pas le prince prenant les armes le premier qui est la cause de la guerre, mais celui qui, le premier, a donné l'occasion de les prendre.

MACHIAVEL.

⚫ Le véritable auteur de la guerre n'est pas celui
qui la déclare, mais celui qui l'a rendue né-
cessaire.

MONTESQUIEU.

Il importe que tous les peuples de l'Europe et que tous les confédérés de S. M. le roi Guillaume n'aient à cet égard aucun doute! Il importe qu'ils sachent tous que le véritable auteur de la guerre à outrance de 1870, ce n'est pas le gouvernement français, c'est le gouvernement prussien.

C'est là une vérité que l'on ne saurait rendre ni assez claire ni assez vulgaire.

C'est la vérité, il ne faut donc pas se lasser de répéter sous toutes les formes et de la faire luire à tous les yeux.

Et que dire de ses charmantes promenades, le Contades, au sortir de la porte des Juifs, le boulevard Broglie, ouvert en 1740, la Robertsau, verte prairie située entre l'Ill et le Rhin! Cette Robert-la sau, un vrai bijou. C'est par quelque jour de fête qu'il faut la voir sillonnée non pas seulement par les citoyens de la ville, mais encore et surtout par les populations villageoises des environs. Le costume du pays, vous le voyez là en son beau, étalage d'élégance naïve et surannée à côté de nos modes parisiennes qui envahissent tout, et rendu plus piquant encore par le contraste. Jeunes garçons et jeunes filles sont sous les armes, chacun cherchant cette chacune qui doit faire le bonheur

ou le malheur de toute sa vie. Habit carré ouvert sur un grand gilet rouge à boutons dorés, de grandes guêtres montant jusqu'aux genoux, sur la tête un grand chapeau; voilà ces messieurs. Une jupe de serge verte, assez courte pour laisser voir au-dessus d'un petit soulier à boucle une jambe plus ou moins fine, un corset étroit chargé d'ornements en or, deux tresses de cheveux terminées par des rubans et pendant sur les épaules, ou bien encore relevées en couronne et retenues sur la tête par de longues flèches de métal; voilà ces demoiselles Et de la gaieté et de la belle humeur, et des grâces, vous pensez!

Que tout cela est changé aujourd'hui, et quel aspect a maintenant la Robertsau abandonnée! C'est que ce n'est plus le moment de fouler l'herbe des prés, ni d'effeuiller des marguerites, de faire les beaux pour les garçons, pour les jeunes filles de faire les coquettes. Plus de joyeux ébats ni de doux propos. La grosse voix du canon a couvert toutes les voix. Les rendez-vous, c'est seulement sur les remparts qu'ils se donnent. Là courent les hommes, jeunes et vieux, tous ne songeant qu'à défendre leurs terres envahies, leur liberté compromise, leur patrie menacée, cette patrie qu'ils aiment et pour le salut de laquelle ils sont décidés à mourir jusqu'au dernier.

Ah! il faudra bien que le roi Guillaume en prenne son parti; bon gré mal gré, il faudra que M. de Bismark renonce à son doux rêve. Strasbourg est vraiment et définitivement une ville française. Chef-lieu d'un département français, oui, elle veut l'être, le prouve et s'en fait gloire; mais capitale de je ne sais quel royaume allemand, créé pour je ne sais quel grand-duc du double-zéro, qu'elle puisse s'y résigner, eh bien! non, franchement, je ne le croirai jamais.

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En avril 1866, l'Autriche et la Prusse, qui s'é-
taient mises à deux pour attaquer le Danemark,
le démembrer, l'écraser, le dépouiller, lui enle-
ver non-seulement le Holstein, mais encore le
Schlesvig et le Lauenbourg; en avril 1866, les
deux larrons se prennent de querelle sur l'inter-
prétation à donner à l'article 1er de la convention

conclue le 14 août 1865, à Gastein, à l'effet de ré-
gler entre eux, c'est leur argot, « le condominium,
c'est-à-dire « l'exercice et le partage des droits ac-
quis en commun sur les duchés de l'Elbe. »
L'Autriche, suspectée de remords par la Prusse,
sa complice, est accusée « de tendre à livrer de
fait au prince d'Augustenbourg, sans le con-
« sentement de la Prusse, le Holstein, qui appar-
<< tient à S. M. le roi de Prusse en commun avec
«S. M. l'empereur d'Autriche » (1).

De plus, l'Autriche est accusée par la Prusse, sa
complice, « d'avoir dirigé des troupes nombreu-
«ses, avec de l'artillerie et d'autre matériel de
« guerre, des provinces orientales et méridionales
« autrichiennes vers le nord et l'ouest de la fron-
«<tière prussienne » (2).

La réponse de l'Autriche à la circulaire de la
Prusse ne se fait pas attendre.

A la dépêche du comte de Bismark, datée du
26 mars, et qui lui est remise le 31 mars, le comte
Karolyi répond le 2 avril :

« Le soussigné a été chargé de déclarer catégoriquement au comte de Bismark que rien ne « saurait être plus éloigné des intentions de S. M. l'empereur qu'une action offensive dirigée con«tre la Prusse. »

Malgré cette déclaration si formelle de l'Autriche, que fait le gouvernement prussien, foulant aux pieds l'acte constitutif de la Confédération germanique? Il trame dans les ténèbres le traité du 8 avril 1866 avec l'Italie, et après ce traité occulte conclu et toutes ses dispositions soigneusement prises (3) il se jette sur l'Autriche et ses confédérés qu'il écrase à Konigsgraetz le 3 juillet. Quinze jours auparavant, il avait dépendu de la France d'empêcher que la guerre éclatat entre l'Autriche et la Prusse. Il eût suffi que le gouvernement français fît en juin 1866 ce que vient de faire,en août 1870 l'Angleterre, afin de protéger efficacement la neutralité de la Belgique; il eût suffi que le gouvernement français fit entendre « ces paroles viriles autant que pacifiques » : Quelle que soit la puissance qui attaque, je

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(1) Circulaire-dépêche du comte de Bismark, mars 1866.
2 Ibid.

(3) La Voir dans le désert. Voir la Note remise le 17 juin 1866
par M. Usedom, ministre de la Prusse à Florence au général de
La Marmora, président du conseil. (Pages 48 et suivantes.)

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« Nous aurions, en ce qui nous concerne, désiré « pour les États secondaires de la Confédération « une union plus intime, une organisation plus puissante, un rôle plus important; pour la Prusse, plus d'homogénéité et de force dans le « Nord; pour l'Autriche, le maintien de sa grande position en Allemagne.

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«Dans la lutte qui est sur le point d'éclater, « nous n'avons que deux intérêts: la conservation de l'équilibre européen et le maintien de l'œu«vre que nous avons contribué à édifier en « Italie.

« Aucune des questions qui nous touchent ne « sera résolue sans l'assentiment de la France. Restons donc dans une NEUTRALITÉ ATTENTIVE. « Demeurons confiants dans notre droit et cal« mes dans notre force. »

On peut dire que cette « neutralité attentive » fut une neutralité sympathique, en tout cas favorable à la Prusse.

La preuve que la sympathie de l'empereur Napoléon III pour l'Allemagne existait de très-ancienne date, résulte de cette déclaration du gouvernement français, officiellement insérée, le 10 mai 1859, au Moniteur universel:

Quand on ne veut que la justice, on ne craint pas la lumière. Le gouvernement français n'a « rien à cacher, parce qu'il est sur de n'avoir rien « à désavouer. L'attitude qu'il a prise dans la question italienne, loin d'autoriser les défiances « de l'esprit germanique, doit, au contraire, lui « inspirer la plus grande sécurité. La France ne « saurait attaquer en Allemagne ce qu'elle vou«drait sauvegarder en Italie. Sa politique, qui « désavoue toutes les ambitions de conquête, ne poursuit que les satisfactions et les garanties ré« clamées par le droit des gens, le bonheur des peuples et l'intérêt de l'Europe. En Allemagne

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« comme en Italie, elle veut que les nationalités « reconnues par les traités puissent se maintenir

« et même se fortifier, parce qu'elle les considère « comme une des bases essentielles de l'ordre europeen.

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Représenter la France comme hostile à la nationalité allemande n'est donc pas seulement « une erreur, c'est un contre-sens.

«La politique de la France ne saurait avoir deux

poids et deux mesures; elle pèse avec la même « équité les intérêts de tous les peuples. Ce qu'elle « veut faire respecter en Italie, elle saura le respecter elle-même en Allemagne. Ce n'est pas « nous qui serions menacés par l'exemple d'une Allemagne nationale qui concilierait son orga«nisation fédérative avec les tendances unitaires « dont le principe a été posé déjà dans la grande « union commerciale du Zollverein! Tout ce qui développe dans les pays voisins les relations

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