Images de page
PDF
ePub
[graphic]

PARIS.

- L'affluence des voyageurs à la gare du chemin de fer d'Orléans.

[graphic]

$

LA SITUATION

La situation nous présente simultanément deux courants opposés. A côté des mesures énergiquement prises pour la continuation de la lutte, nous avons les négociations qui se poursuivent pour arriver à une médiation et à la paix.

La circulaire de M. Jules Favre a provoqué de la part des gouvernements étrangers une série de déclarations toutes favorables au Gouvernement provisoire de la République.

Ces premières ouvertures se sont continuées, depuis huit jours, avec une activité qui ne s'est pas démentie un seul jour. Les ambassadeurs d'Angleterre, de Russie, d'Autriche, d'Italie, d'Es-pagne, des États-Unis et de la Suisse y ont pris part, et c'est sans doute pour leur donner suite et pour trouver une première base de négociations que M. Thiers et M. Senard viennent d'accepter

une mission diplomatique.

vons dire que, modifiant ses prétentions pre-
mières, la Prusse aurait réduit spontanément à
trois milliards le chiffre, précédemment fixé à
cinq milliards, de sa demande d'indemnité de
guerre.

On a été plus loin on prétend que, reconnais-
sant elle-même que l'absorption à son profit de
l'Alsace et de la Lorraine ne pourrait avoir une

[blocks in formation]

étonnant des bouleversements que nous traves
sons, n'est-il pas celui-ci : - L'Europe qui dis

Et aujourd'hui, le phénomène peut-être le plus ravailler pour les

nt d'autre cauch

Moutrons contre

ostensiblement à l'Empire: Méfiance! dit ouver Tennemi montre c base solide que si elle était garantie par les puis-tement à la République renaissante: Confian unique moyen

sances neutres, elle s'en remettrait, sur ce point,
à la décision d'un congrès.

Sur ces deux premiers points, il faut reconnaître
que la France pourrait accepter la convocation
d'un congrès et se montrer disposée à discuter un
traité de paix. Il est bien encore une troisième
question à laquelle la Prusse attacherait, dit-on,
une importance extrême, mais qui ne pourrait
faire de notre côté l'objet d'une difficulté sérieuse.
Nous voulons parler du désarmement. Après la
douloureuse expérience que nous venons de faire
de la puissance militaire, il est certain que la

Quel est le résultat de ces négociations multi-ment ples? Il suffit, pour le faire pressentir, de passer rapidement en revue les divers incidents de cette semaine.

Les États-Unis ont assurément montré leur sympathie pour la République française, en la reconnaissant dès le premier jour. Mais de là à une intervention effective, il y a loin.

Un télégramme de Washington nous a depuis quelques jours déclaré que le refus de la Prusse ne permettait pas aux États-Unis d'intervenir en ce moment en faveur de la paix.

Pour l'Angleterre, il faut reconnaître que notre alliance de quarante ans est loin d'avoir donné pour nous le résultat qu'elle aurait dû produire. Nos voisins ont pratiqué notre alliance tant qu'ils l'ont reconnue profitable à leurs intérêts. Mais à l'heure de notre propre danger, ils nous abandonnent à nos périls, et la reine affiche même à l'égard de la Prusse des sympathies qu'il serait de bon goût de ne pas montrer au grand jour. L'Espagne et l'Italie surtout se montreraient, dit-on, mieux disposées en notre faveur. Mais de çe côté aussi, il faut reconnaître qu'il serait souverainement imprudent de prendre pour une inervention militante et un secours effectif les témoignages de bon vouloir que les souvenirs de Solferino pour l'Italie et le bon voisinage pour l'Espagne, peuvent inspirer aux gouvernements de Madrid et de Florence.

Quant à la Russie et à l'Autriche, les dispositions favorables se bornent, croyons-nous, à vouloir soumettre au gouvernement de Berlin des propositions de paix.

Donc, en examinant l'ensemble de la situation et en tenant compte surtout de l'urgence d'une action efficace, il nous semble que la volonté de l'Europe est trop lente à se traduire en actes décisifs. Après Sadowa, la France n'attendit pas que les Prussiens fussent sous les murs de Vienne pour interposer ses bons offices. Tous ces retards équivalent aujourd'hui à des refus, et nous devons constater que la France ne doit compter que sur elle-même. Aide-toi, et le ciel t'aidera.

Ainsi sur ce premier point, l'intervention des puissances de l'Europe, tout ce qui se passe nous prouve que nous ne devons pas nous bercer d'espérances chimériques.

Sur le second point, la médiation, nous ne savons, bien entendu, quelles ont été les questions traitées dans toutes les négociations qui se poursuivent entre les cabinets européens. Mais nous devons néanmoins constater, d'après toutes les nouvelles publiées par d'autres journaux, que les représentants des puissances se sont préoccupés de la conclusion de la paix au moyen d'une indemnité de guerre. On remarquera, en effet, à ce sujet, que la circulaire de M. Jules Favre, en déclarant que la République ne cèdera ni une pierre de nos forteresses ni un pouce de notre territoire, passe complétement sous silence la question de l'indemnité.

Continuons donc à voir, jour par jour, heur par heure, l'effort herculéen que Paris et la Fran font en ce moment pour triompher des folies de l'Empire et de l'écrasant fardeau de l'invasion.

Samedi 10 septembre

[blocks in formation]

Tjours les Prussi ert? Le bruit d hui l'accomp orchestre que n spici à Reims, à Tes armées de fro

Els trembleurs

taires et des gardes nationaux; dans les rues, réelle: - Sav giments et bataillons qui défilent; aux mairies, les colosale? fusils qu'on distribue; aux fortifications, senti- cohésion q nelles qui montent la garde; aux forts, grandisse vanten

gardes sur le qui-vive; aux portes, bataillons de les à la rond

mobiles qui accourent à la défense de la capitale

Les mobiles sont en ce moment les héros de
Paris. Il y a les bataillons bleus, ce sont les Nor-

République ne peut avoir en vue que le rayonne-
pacifique de ses institutions. De là viendra
sa véritable grandeur.
Nous croyons être ici l'interprète du sentiment
périal entraîne forcément avec elle la chute du ré-
gime militaire que nous subissons depuis le pre-
mier empire. L'épreuve a éte accablante pour la
France, mais elle a été plus accablante encore
pour le système de la paix armée. « Quelle puis-
sance n'aurious-nous pas en Europe, si nous avions
consacré à l'instruction et à toutes les institutions
pacifiques les milliards que nous avons jetés dans
le gouffre du ministère de la guerre! »

Tel est le cri universel, et ce réquisitoire de l'opinion indignée s'applique aussi bien à la Prusse qu'à la France. Le règne de la guerre est fini. Nous allons voir commencer le règne bienfaisant de la paix, et c'est par lui que la République peut arriver à conquérir l'Europe.

Indemnité, désarmement, arbitrage de l'Europe. pour l'intégrité du territoire, tels seraient donc, à l'heure où nous sommes, les points qui serviraient de base aux négociations de la paix. Mais ce ne sont encore là que des pourparlers sans aucun résultat pratique, et plus que jamais nous devons dire: Si vis pacem, para bellum.

AUG. MARC.

COURRIER DE PARIS

La guerre et la chute de l'Empire, le siége de Paris et la République, ce sont là, aujourd'hui et pour longtemps, les points cardinaux de toute conversation. Et remarquez que la troisième résurrection de la République est encore, dans cette crise formidable, le moindre de nos étonnements.

a million d pat il faut re

arissaient bo

pe faisaient
mands; les bataillons bruns, ce sont les Orléanais; approprier 1
les bataillons gris, ce sont les Bretons. Et je vous
laisse à penser s'ils ont été accueillis, fêtés, accla
més. Logés chez les habitants, ils ont été partout patriotes, un

reçus comme les enfants de la maison.
Silhouette du mobile: bonne figure, pas fier,
bon enfant, disposé, suivant son mot, à taper dur.

Le Prussiens so

de leurs arm

4 prouve la

[ocr errors]

ste à se mo

s ont su c Et moi aussi.... j'ai mon mobile! Et voyez made guerre q chance, j'ai un compatriote, un Breton. Un bout de dialogue va vous le faire connaître. Comment vous appelez-vous? Jean-Pas-de-Chance. Jean-Denis; mais on aurait dû m'appeler

[blocks in formation]

timbre or satira en no Dosthènes

Disons, no

Vous allez voir. Les torgnolles sont toujours! Tout es pour moi. Quand j'ai tiré au sort, je me suis dit: Je ne peux pas manquer de tirer le no 1, et je l'ai eu!

[blocks in formation]

Pourquoi ? C'est qu'à vrai dire notre beau jar- On s'entretient vivement d'un article de la Mar-
din de France, depuis 89, possède une vertu sin-seillaise, intitulé La réaction, et signé par le géné
gulière. Tous les arbres que nous y plantons,
Empire, Légitimité, Juste-milieu, second Empire,

ne donnent pour cueillette, le jour de leur maturité, qu'un seul et même fruit, la République ! Et nos gouvernements eux-mêmes ne se sont jamais fait illusion sur ce point. Ecoutez ce que disait dans une minute d'épanchement intime le plus absolu des souverains. Un jour, le comte. Molé, conseiller d'État sous le premier Empire, le même qui fut ministre sous Louis-Philippe, présentait à Napoléon Ier un projet de loi.

Dans la discussion, le souvenir de la Révolution vint se mêler à cet entretien sérieux, et, tout naturellement, le conseiller d'État pour faire sa cour, ne manqua pas de dire :

Sire, vous avez tué pour toujours l'esprit révolutionnaire.

ral Cluseret.

Et bien entendu les peureux voient soudain ap paraître le spectre rouge de feu Romieu. A droite, on me dit : « Vous allez voir que Belleville va se précipiter ce soir sur l'Hôtel-deVille. » A gauche, on ajoute : les postes.

[ocr errors]
[ocr errors]

« On vient de doubler C'était si pyramidalement bête, que j'offre, au boulevard des Italiens, de parier un louis contre cent sous, que Paris dormira, comme la veille, du sommeil des justes.

J'avais raison. Belleville est, en effet, descendu, mais savez-vous pourquoi? Pour brûler la Marseillaise, à sa porte, rue d'Aboukir.

Bien mieux Rochefort a écrit à tous les journaux du soir une lettre pour désavouer l'article Napoléon Ier leva la tête, resta un instant l'œil malencontreux, et, en annonçant qu'il ne particifixe et songeur, puis il dit d'un ton grave:

Or, pour mentionner, comme information his- Vous vous trompez, monsieur Molé, je suis
torique, ce qui a été publié sur ce point, nous de- le signe qui marque la page où la Révolution

pait plus en rien à la rédaction du journal, il déclare que chacun ne doit plus avoir d'autre souc que le salut de la patrie.

Dim

[merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small]
[blocks in formation]

I

A quoi il faut répondre : « C'est à nous de ire ce que faisaient les Romains, qui n'hésitaient s à s'approprier les procédés des barbares qui ur paraissaient bons.

Les Prussiens sont patriotes, unis, disciplinés. yons patriotes, unis, disciplinés, et nous aurons ison de leurs armées.

» Que prouve la victoire de cette première camagne? Une seule chose : c'est que les généraux 'ussiens ont su constamment appliquer l'aphosme de guerre qui dit : Tout l'art de la guerre onsiste à se montrer le plus fort sur un point

onné.

» Au nombre opposons le nombre : et la balance rétablira en notre faveur.

» Démosthènes disait: L'action, l'action, l'acon! Disons, nous : Le nombre, le nombre, le ombre! Tout est là!

Dimanche 11 septembre

Ambulances et blessés.

Un souvenir à ceux qui tombent. L'ambulance est aujourd'hui l'un des grands evoirs imposés à notre patriotisme : et plus la lutte evient effroyable, plus ce devoir devient impé

eux.

Paris n'y faillira pas. L'ambulance montre son drapeau dans tous les uartiers, et nous le voyons flotter triomphaleent au dôme des Tuileries.

Eh! mon Dieu, oui. Une pensée pieuse a consaré au traitement de nos blessés le palais doré de elui qui a mis la France à deux doigts de sa erte. En 1848, les envahisseurs des Tuileries voutient en faire un Hótel pour les Invalides civils. En 870, nous en faisons une ambulance.

En ce moment, on ne pouvait mieux faire. Le jour où l'on a hissé le drapeau de la société générale de secours, un garde national s'est écrié : Voilà tout ce que le locataire de ce palais ious a laissé, une infirmerie! Nous ne voulons pas étaler ici le douloureux taleau des membres coupés et des plaies béantes. 'il faut aux blessés des chirurgiens, il faut au pays des Tyrtées qui le poussent à la bataille. Mais ous ne pouvons nous dispenser, à propos de nos lorieux mutilés, de faire un suprême appel à ette pitié française, qui a toujours tendu la main = toutes les infortunes.

Sachons mesurer notre fraternité à nos soufrances, et n'imitons pas ce général du bon vieux emps qui, apprenant qu'un brave de son armée enait d'avoir les deux bras emportés, lui fit tout implement remettre une pièce de monnaie. Ce qui fit dire au brave soldat manchot :

Le général croit sans doute que je n'ai perdu Fue ma paire de gants! Donnons des deux mains, donnons tous les ours, donnons sans compter; nous donnerons noins encore que ceux qui ont donné leur sang!

Les on dit.

Nous n'avons pas la prétention d'énumérer tous les on dit qui passent. Autant compter les feuilles qui tombent. Ne mentionnons que les bruits sérieux.

On dit que les puissances, décidées à s'opposer à l'omnipotence de la Prusse, négocient très-activement les moyens de conclure la paix.

On dit que le Czar aurait écrit au roi Guillaume : « Mon cher oncle, je désire la paix. Trois cent mille hommes de mon armee attendent votre réponse, derrière la Vistule. »

On dit que l'Autriche, qui n'attendait pour se prononcer qu'à connaître les résolutions de la Russie, mettrait trois cent mille hommes à notre disposition, à la condition d'émettre un emprunt en France.

-

On dit que le prince de Saxe se serait écrié, au bruit de nos derniers coups de canon: - ( Ce sont les derniers soupirs de la grande nation! » Et un journaliste a répondu avec raison : « Le prince confond l'Empire avec la France. » On dit. enfin, que les États-Unis nous expédient trois cent mille fusils, et que dix mille volontaires américains viennent sceller de leur sang l'étroite union des deux républiques sœurs.

En effet, ces deux mots, États-Unis d'Amérique, États-Unis d'Europe, ne montrent-ils pas l'idéal politique du siècle?

[merged small][merged small][ocr errors]

la force, soit à la force de l'armée française, soit à la force de l'intervention européenne.

Les départements.

Les départements vont bien. Partout les enrôlés s'inscrivent en masses. Bordeaux, Toulouse, Lyon, Marseille, ont voté un crédit spécial pour les frais de cette levée patriotique.

A Marseille, en deux jours, on a compté 17,000 volontaires.

A Lyon, les engagés s'enrôlent, comme en 93, sur la place publique, au bruit du canon qui tonne de minute en minute.

Des femmes et des jeunes filles se sont enrôlées. La France se lève!

Vite des armes, à l'exercice et au feu !

Lundi 18 septembre.

Laon.

Paris s'éveille, en apprenant que le trait d'hé

roïsme, déjà raconté la veille par les journaux, est pleinement confirmé.

Le général Théremin du Hame, cédant au vœu des habitants qui ne voulaient pas défendre la ville, a rendu la citadelle aux Prussiens, et au moment où le major prussien, accompagné de ses officiers et d'un bataillon, prenait possession du fort, une détonation épouvantable a fait sauter une partie de la forteresse, l'état-major prussien, les soldats et le général français.

C'est un sergent du génie, seul confident du commandant de la forteresse, qui a mis le feu à la poudrière.

Le général Théremin du Hame, par un prodige inouï, n'a pas péri dans l'explosion. On saura par lui le nom du brave sergent qui s'est immolé pour venger son pays. Le général, grièvement blessé, est gardé à vue à l'hôtel de ville de Laon. Voilà l'exemple à suivre!

Et cet exemple est suivi. Voyez les villes de Écoutez ce que dit Victor Hugo aux Alle- Toul, de Schlestadt, de Metz, de Strasbourg, de

mands:

<< Jules Favre vous l'a dit éloquemment, et tous nous vous le répétons: Attendez-vous à une resistance indignée.

« Vous prendrez la forteresse, vous trouverez l'enceinte ; vous prendrez l'enceinte, vous trouverez la barricade; vous prendrez la barricade, et peut-être alors qui sait ce que peut conseiller le patriotisme en détresse? vous trouverez l'égoût miné faisant sauter des rues entières. Vous aurez à accepter cette condamnation terrible: prendre Paris pierre par pierre, y égorger l'Europe sur place, tuer la France en détail, dans chaque rue, dans chaque maison; et cette grande lumière, il faudra l'éteindre âme par âme. Arrêtez-vous.

[ocr errors]

Allemands, Paris est redoutable. Soyez pensifs devant Paris. Toutes les transformations lui sont possibles. Ses mollesses vous donnent la mesure de ses énergies; on semblait dormir, on se réveille; on tire l'idée du fourreau comme l'épée, et cette ville, qui était hier Sybaris, peut être demain Saragosse.

« Parvînt-on, ce qui est malaisé, à le démolir matériellement, on le grandirait moralement. En ruinant Paris, vous le sanctifieriez. La dispersion des pierres fera la dispersion des idées. Jetez Paris aux quatre vents, vous n'arriverez qu'à faire de chaque grain de cette cendre la semence de l'avenir.

« Ce sépulcre criera : Liberté, Égalité, Fraternité! Paris est ville, mais Paris est âme. Brûlez nos édifices, ce ne sont que nos ossements; leur fumée prendra forme, deviendra énorme et vivante, et montera jusqu'au ciel ; et l'on verra à jamais sur l'horizon des peuples, au-dessus de nous, au-dessus de vous, au-dessus de tout et de tous, attestant notre gloire, attestant votre honte, ce grand spectre fait d'ombre et de lumière: Paris. »

Les Teutons, soldats de la force, entendront-ils

la voix des Français, soldats de l'idée? Hélas! il faut ou le reconnaître. La Prusse ne cèdera qu'à

Verdun, de Phalsbourg, de Thionville, de Soissons. Le brave commandant Taillant, de Phalsbourg, n'a-t-il pas dit, il y a vingt-cinq jours, que si les Prussiens montaient jamais sur les remparts il se ferait sauter avec eux?

Confiance, et raidissons-nous.

La capitulation de Sedan, c'était la chute de l'Empire.

L'explosion vengeresse de Laon, c'est la République qui se lève pour sauver le pays!

Encore Sedan.

Le cœur saigne au souvenir de cette terrible catastrophe. Pauvres soldats! Pauvres nations!

Écoutez ce poignant épisode de ces trois journées, rapporté par un membre du parlement anglais qui raconte au Times la bataille à laquelle il a assisté.

« C'était affreux de voir tant de douleurs que je pouvais si peu soulager. J'en fis asseoir un, en lui donnant son sac pour oreiller; j'en tournai un autre sur le côté je couvris la tête d'un troisième avec un morceau d'étoffe, pour l'abriter contre les ardeurs du soleil; je mis un morceau de chemise de toile sur la blessure d'un homme; je déboutonnai la tunique d'un autre qui étouffait; je retirai la bottine du pied blessé d'un autre; je donnai à tous un peu de cognac, puis je m'assis au milieu de mes amis et je causai avec eux. ·

« Qu'ils étaient reconnaissants! qu'ils étaient polis, au milieu de leurs souffrances, surtout un pauvre soldat français ! Et ce qui me touchait encore davantage, avec quelle tendre bienveillance ils s'aidaient mutuellement, Français et Allemands, tous ensemble!

Mais, monsieur, me demanda un pauvre soldat français, les Prussiens sont-ils des chrétiens?

- Certainement, lui dis-je.

- Eh bien! alors, me dit mon pauvre ami en soupirant profondément (il était grièvement blessé

[graphic]
[ocr errors]

a poitrine).

s les uns

-Oh! lui r

les rois. N

sommes

SMEETON.

[merged small][ocr errors][merged small]

al specta

« PrécédentContinuer »