MAXIMES, ET PRINCIPES DE GENÉVE. A NEUCHATEL, CHEZ LES LIBRAIRES ASSOCIÉS. M. DCC. LXIV. PI b INTRODUCTION PRÉLIMINAIRE, CONTENANT quelques particularités de la vie de M. J. J. RouJeau de Genève. 1 } Lest des hommes célèbres, que leurs disgraces rendent plus célèbres encore; il en eft d'autres, qu'elles obfcurcissent & qu'elles font oublier. Ceux-ci n'avoient apparemment que des talens factices, des vertus empruntées & le mérite des enluminures. L'illusion seule leur avoit prêté cet éclat Théâtral, qui varie d'abord selon les décora tions de la Scene, & qui s'éteint enfin avec les luftres du Spectacle. Ils n'étoient qu'Acteurs; ils ont difparu avec leur role. IL n'en est pas ainsi des premiers: leurs vertus, leurs ta lens font à eux; la réputation dont ils jouiffent leur appartient; c'est l'appanage naturel de leur fagesse, de leur génie; en vain les mœurs de la frivolité du siecle voudroient-elles jetter quelque équivoque sur leur gloire; la vertu solide, le mérite réel triomphe toujours tôt ou tard des dédains de l'amour-propre. Au milieu même des revers, tandis que le Sage paroît enfeveli fous les ruines de fa réputation, ses disgraces lui assurent l'eftime publique & un nom immortel. Sa philosophie, ses vertus, fes talens paroiffent alors fur leur propre base; & il est d'autant plus grand, que, pour l'être, il n'a befoin que de lui-même. TEL est le fruit confolant que |