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toloche, rue, tanguin, cyanure d'iode, etc. 2me SECTION: strychnées, ticunas, worara, curare, etc. 3m SECTION: upasantiar, camphre, coque du Levant. 4me SECTION: Champignons, liqueurs alcooliques et éthérées. 5m SECTION : seigle ergotė, ivraie, plantes odorantes. 6me SECTION: Gaz de la combustion, de l'éclairage, etc.

me

Cette classe, telle que la donne Orfila, se compose de poisons qui sont loin d'en justifier le titre; plusieurs different de tout au tout quant à leurs effets, non-seulement considérés en général, mais encore ceux de chaque section en particulier. Quelle analogie y a-t-il entre les effets des champignons et ceux de l'alcool, de l'éther? entre ceux du cyanure d'iode et du colchique? entre ceux du seigle ergoté et des plantes odorantes, etc., etc.

La classe des poisons septiques ou putréfiants comprend les gaz sulfhydrique, des fosses d'aisance, des égouts, les matières alimentaires putréfiées, le venin des animaux venimeux. Christison fait remarquer, peut-être avec raison, qu'il n'y a pas de poison qui détermine la putréfaction des solides, des liquides vivants. Il suffit donc de s'entendre sur l'acception donnée à la dénomination de septique. Si l'on veut dire que les animaux intoxiqués par ces poisons se putréfient promptement, le fait est vrai; mais alors le nom de la classe n'exprimerait pas l'effet de ces poisons, qui, d'ailleurs, sous ce rapport, diffèrent beaucoup entre

eux.

Les médecins rasoriens, négligeant en quelque sorte lès effets physico-chimiques locaux, n'ayant égard qu'aux effets dynamiques, qui, d'après eux, constituent à eux seuls l'empoisonnement, divisent les poisons comme les médicaments en deux grandes classes: 10 en stimulants (alcooli ques, opiacés, etc.); 2° et contre-stimulants (tous les poisons inorganiques, la plupart des poisons végétaux et animaux). Les premiers ont pour caractère de donner plus d'activité à la circulation, à l'innervation, d'exalter enfin la force dy

namique ou vitale, les principales fonctions, d'où le nom d'hypersthéniques, donné à ces poisons; les second agissent dans un sens contraire, d'où le nom d'hyposthéniques ou hyposthénisants. Chacune de ces divisions a été sous-divisée en plusieurs classes ou sections, selon le système d'organes ou les fonctions qui sont spécialement influencés ; c'est ainsi qu'ils établissent des contre-stimulants céphaliques, rachidiens, cardiaques, etc. En traitant des effets des poisons (page 113), nous avons signalé en quoi consiste la principale dissidence entre les médecins rasoriens et français.

Guérin de Mammers divise les poisons en stimulants et stupéfiants.

Cet aperçu démontre combien une classification des poisons fondée sur les effets évidents ou symptomatiques est difficile pour ne pas dire impossible. Si cependant on voulait l'établir sur cette base, il nous semble qu'il faudrait faire subir à la classification 'd'Orfila les modifications que nous avons indiquées en parlant des effets (page 115 et suivantes), et d'ajouter deux classes de plus, celle des anesthésiques (éther, chloroforme), des tétaniques ou convulsivants (strychnées et autres poisons à effet analogue). Si, au contraire, on voulait prendre pour base l'action intime des poisons, on pourrait les diviser en deux classes: poisons altérants ou chimiques et dynamiques. Ces derniers seraient sous-divisés selon le système d'organes ou de fonctions spécialement affectés (voyez Effets et mode d'action des poisons).

Les auteurs qui ont pris l'analogie chimique ou naturelle des poisons comme base de classification, sont moins nombreux que les précédents, et encore plusieurs ont établi les divisions secondaires d'après les effets, surtout pour les poisons organiques.

Plenk les divise: 1° d'après leur nature, leur état ou origine, en poisons minéraux, végétaux, animaux,

atmosphériques ou gazeux; 2° d'après leur degré d'acuité, en aigus et lents; 3° d'après la nature des symptômes, en irritants, drastiques, convulsifs, paralysants, narcotiques, narcotico-âcres, suffocants, dessicants, septiques.

Anglada, s'il s'agissait seulement des indications thérapeutiques à remplir, n'hésiterait pas, dit-il, à adopter la classification fondée sur la nature des effets; mais il préfère celle qui est basée sur la nature comparée des poisons, comme cadrant mieux avec l'objet de la médecine judiciaire, s'adaptant d'une manière plus positive avec le second problème toxicologique, la connaissance de la cause matérielle; il ne néglige pas celle qui est déduite de la considération des symptômes, surtout pour les poisons organiques, les caractères chimiques, en ce cas, ne pouvant plus être invoqués pour les subdivisions en espèces, toutefois il la subordonne à l'autre ainsi, il divise les poisons en solides et liquides; en gazeux ou expansifs. Les premiers sont divisés: 1° en minéraux ou non carbonisables; 2° en organiques végétaux et animaux ou carbonisables.

LES POISONS MINÉRAUX sont divisés en deux ordres : 1o en poisons non métalliques, comprenant cinq genres, d'après leur nature chimique; 2o en poisons métalliques, sous-divisés en 11 sections, et chacune en plusieurs genres, selon que le métal est fixe ou volatil, soluble ou insoluble dans les acides azotique, chlorhydrique, chloro-azotique, selon que l'oxyde est ou non soluble dans l'ammoniaque, facilement réductible, etc.

LES POISONS ORGANIQUES sont divisés en deux ordres, selon qu'ils sont carbonisables en totalité ou en partie; le premier comprend deux sections les poisons acides et alcalins, qu'il sous-divise, d'après leurs effets, en poisons acres, irritants, narcotiques, narcotico-acres, septiques.

LES POISONS GAZEUX, parmi lesquels Anglada comprend les émanations, les effluves, les miasmes dégagés pendant la vie et la putréfaction des matières organiques végétales et ani

males, sont divisés en trois ordres, d'après leur nature minérale, végétale ou animale.

M. Flandin distribue les poisons en trois ordres : 1° minéraux; 2° végétaux; 3o animaux. Les poisons minéraux sont divisés en six sections: 1° métalliques; 2° métalloïdes; 3° acides; 4° alcalis; 5° gaz toxiques; 6° liquides spiritueux éthérés et anesthésiques. Les poisons végétaux sont divisés par familles en plusieurs articles, et les poisons animaux en trois sections: 1o à venin; 2o qui recèlent naturellement ou accidentellement le principe toxique; 3° matières animales putréfiées ou d'animaux malades.

Nous n'avons pas la prétention de vaincre les difficultés que nous venons de signaler, de donner une classification toxicologique; mais afin de faciliter l'étude de cette science, nous diviserons les poisons en plusieurs sections, d'après leur origine, leur nature, les circonstances dans lesquelles peuvent se produire les empoisonnements, les recherches auxquelles ils peuvent donner lieu, etc., en poisons: 1° inorganiques; 2° organiques; 3° gazeux.

LES POISONS INORGANIQUES sont divisés en quatre sections: 1° métalloides; 2° acides; 3° alcalins; 4° salins-métalliques, ou dont on peut extraire facilement le métal.

LES POISONS ORGANIQUES sont divisés en trois sections: 1° poi sons végétaux, distribués par familles; 2° poisons animaux, di visés en vénéneux et venimeux; 3° empoisonnements par les matières alimentaires avec un appendice sur leur falsification.

LES POISONS GAZEUX sont divisés, d'après leur nature plus ou moins complexe, en: 1° gaz simples (acide carbonique, etc.); 2o gaz complexes (gaz de la combustion, etc.); d'après leurs effets, en gaz 1o asphyxiants; 2° narcotiques ; 3° anesthésiques; 4° irritants; 5° septiques.

Enfin, l'ordre d'exposition que nous suivons dans nos cours depuis vingt ans est celui-ci : empoisonnement 1° par les poisons minéraux; 2° par les poisons organiques; 3° par les matières alimentaires ; 4° par les matières gazeuzes.

CHAPITRE VI.

Diagnostic toxicologique.

par

Les circonstances variées dans lesquellės peuvent se où les produire les empoisonnements, les voies diverses par poisons peuvent pénétrer dans l'économie, leur nombre, leur variété, l'analogie de leurs effets avec ceux d'autres états morbides, les précautions prises par les coupables pour dissimuler le crime, l'opiniâtreté des suicidés à cacher leur action, l'émotion qu'éprouve le, médecin en présence de phénomènes aussi graves, aussi insolites, les ménagements, l'attention scrupuleuse qu'il doit apporter dans ces sortes de cas pour ne pas éveiller des soupçons, l'éloignement qu'il éprouve à admettre un pareil crime des personnes dont la moralité n'avait point été jusqu'alors soupçonnée, etc., sont autant de causes qui rendent le diagnostic d'un empoisonnement difficile. Si à ces difficultés on ajoute les erreurs qui peuvent résulter de la présence normale ou accidentelle du poison dans les aliments, dans nos organes, dans la terre des cimetières, de leur emploi comme médicaments, des effets, des lésions, des réactifs, du procédé analytique, il est certain que, surtout dans un cas légal, l'expert ne saurait trop s'entourer de précautions pour ne pas porter un diagnostic erroné. Passons successivement en revue chacune de ces causes d'erreur, ainsi que les divers moyens d'investigation qui peuvent éclairer le diagnostic toxicologique.

I. Causes morales accidentelles.

ils

LES SUICIDES par empoisonnement sont assez communs; ont lieu ordinairement par la voie gastrique et pulmonaire.

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