Images de page
PDF
ePub

la

rien pris depuis six heures avant les accidents; que douleur avait commencé par le ventre; que l'abdomen était rempli de sang coagulé, provenant de la rupture d'une des trompes de Fallope, par suite d'une grossesse tubaire.

Un journal espagnol rapportait un cas où, à la suite d'un accouchement, on trouva, à la fois, une rupture de l'utérus et de l'estomac, de manière à mettre en doute si la mort dépendait de l'une ou de l'autre cause, si la rupture de l'estomac était primitive ou consécutive, si cette femme n'avait pas pris une substance âcre, irritante: pendant la vie, il n'y eut aucun symptôme qui put le faire supposer.

Les faits précédents, ceux que possède la science, examinés superficiellement, pourraient faire croire, pendant la vie, à un empoisonnement. Les circonstances antérieures, les commémoratifs, le caractère des matières des vomissements, l'absence de saveur, de lésions spéciales de la muqueuse buccale, si fréquentes avec les poisons qui donnent lieu à des perforations gastro-intestinales, le point de départ de la douleur, la rareté de la péritonite dans les cas d'intoxication, le siége de la perforation, puisque ces cas sont toujours mortels, son étendue, sa forme, son diamètre, sans traces d'inflammation, de désorganisation dans les autres parties de l'organe, la présence d'un corps étranger pourront établir le diagnostic, qui, bien entendu, dans les cas douteux, doit être éclairci par l'analyse.

Les perforations spontanées gastro-intestinales, résultant d'un ramollissement pulpeux ou gélatineux ne peuvent guère être confondues avec un empoisonnement, parce qu'il n'y a pas de symptômes appréciables pendant la vie, du moins dans le premier cas (voyez, du reste, page 203).

HEMORRAGIES, CONGESTIONS, APOPLEXIE.-L'évacuation du sang par la bouche ou par l'anus, due à une lésion organique

gastro-intestinale (ulcération, cancer, rupture de vaisseaux, etc.) porte avec elle son diagnostic, qui, quelquefois ne peut être vérifié qu'à l'autopsie, et encore il reste à démontrer, quand il y a en même temps empoisonnement, la cause déterminante de la mort (voyez affaire Pouchon, empois. par le plomb). L'hématemése, le melana, etc., qui dépendent seulement de l'exsudation du sang, ne sont ni accompagnés, ni précédés, ni suivis de symptômes inflammatoires, comme ceux qui résultent des poisons caustiques, presque les seuls qui donnent lieu à une hémorrhagie immédiate; en outre, dans ce dernier cas, il y a une saveur spéciale, des lésions de la muqueuse buccale, le sang est mêlé avec le produit des sécrétions, qui sont trèsabondantes; la période hyposthénique est aussi bien plus prompte, plus intense. Dans l'hématemèse, le sang est rouge, rutilant et il y a constipation; dans le melana, il est noir, poisseux, goudronné, adhérant aux parois du vase, avec matité, gonflement de la région épigastrique, syncopes, défaillances, etc. L'erreur serait plus facile avec les hémorragies dépendant de la liquéfaction du sang, comme nous en citons des exemples aux mercuriaux, aux arsénicaux, etc. L'invasion de la maladie, sa marche, le caractère spécial des lésions serviront à établir le diagnostic, même des hémorrhagies intestinales qui surviennent dans les fièvres grave (fièvres typhoïde, etc.).

Au sieur G., indisposé depuis quinze jours, un homéopathe prescrit une potion avec la bryone, le veratrum; trois jours après, douleurs du ventre, coliques intolérables, vomissements, évacuations alvines, traits altérés, anxiété extrême, agitation continuelle, pouls faible, fréquent, sueurs froides, ventre météorisé, douloureux à la pression; bientôt selles et vomissements sanguinolents, grande gêne de la respiration, dyspnée, râle trachéal, facultés intellectuelles intactes, mort en huit jours. Il y a soupçon d'empoisonnement. A l'autopsie, la masse intestinale, d'un

rouge brun à l'extérieur, d'un rouge noir à l'intérieur, fortement congestionnée, est remplie d'une grande quantité de sang liquide, sans traces d'ulcérations, de perforations, de développement de follicules isolés ou agminés ; foie presque exsangue. M. Tardieu, etc., concluent que la mort est due à une hémorrhagie intestinale, produite par l'irritation extrêmement violente et suraiguë de la muqueuse, laquelle a été probablement déterminée par l'ingestion d'une substance toxique. L'analyse faite par M. Regnauld, agrégé de la Faculté, donna des résultats négatifs.

La mort par suite d'un état congestionnel apoplectique du cerveau, des poumons, etc., peut donner lieu à des soupçons d'empoisonnement. La veuve D..., à Montmartre, adonnée à l'ivrognerie, souffrait habituellement de la tête et de l'estomac. Le mal s'aggrave tout à coup; elle tombe dans un état de stupeur hémyplégique, et succombe le troisième jour sans reprendre connaissance. A l'autopsie, infiltration sérosanguinolente du tissu sous-arachnoïdien, injection de la pie-mère, ventricule droit distendu par un caillot énorme, avec ramollissement des parois, etc.; plusieurs plaques dans l'estomac d'un rouge vif; sa muqueuse est ramollie. Aux préparations cyaniques nous rapportons un cas de soupçon d'empoisonnement avec épanchement cérébral, qui a donné lieu à plusieurs contre-expertises.

Il est excessivement rare que les poisons déterminent l'apoplexie des organes cérébraux et pulmonaires: c'est plutôt un état congestionnel plus ou moins intense, et, avec les poisons dits âcres, caustiques, cet état est peu marqué, ou bien est consécutif à des symptômes d'irritation, d'inflammation gastro-intestinale; avec les narcotiques il est précédé de délire, d'hallucinations, etc., avec les strychnées d'accidents tétaniques; et il y a d'ailleurs lésion de la moelle épinière; avec les poisons gazeux les circonstances dans lesquelles se trouvait l'individu peuvent mettre sur la voie.

DELIRE, HALLUCINATIONS.· -Ces accidents ne s'observent guère que dans l'empoisonnement par les gaz de la combustion, de l'éclairage, les alcooliques, les plantes vireuses. Le lieu où ils se sont déclarés, l'odeur alcoolique, la nature du délire établiront le diagnostic. Avec les plantes vireuses, ces symptômes sont précédés et accompagnés de soif, de sécheresse à la bouche, de difficulté dans la déglutition, la parole, de la contraction ou dilatation pupillaire, et quelquefois avec éruption, démangeaison à la peau. En outre, avec les poisons narcotico-âcres, il y a des signes d'inflammation gastro-intestinale. Le délire, les hallucinations portent surtout sur les habitudes, les professions des personnes, offrent fort peu de durée, ainsi que le coma, qui paraît plutôt dépendre de la stupéfaction du cerveau que d'une congestion sanguine; aussi, assez souvent, se dissipe-t-elle momentanément sous l'influence d'une forte excitation, des stimulants, etc.

EPILEPSIE. Les poisons irritants donnent plutôt lieu, méme assez rarement, à des convulsions épileptiformes qu'à un accès complet d'épilepsie. Dans l'empoisonnement par les préparations cyaniques, les plantes vireuses, les anesthésiques, les strychnées, nous rapportons des cas où le médecin est resté quelques instants dans le doute sur la nature de l'affection. L'épilepsie revêt une forme chronique, les malades portent souvent des traces de leur chute; il y a perte de connaissance, insensibilité, écume à la bouche, déchirure de la langue, etc. Avec les strychnées, l'intelligence reste intacte, la sensibilité est exagérée à tel point que le moindre contact peut développer de nouveaux accès, lesquels sont séparés par des intervalles distincts. Avec les narcotiques, le délire, les hallucinations, etc., précèdent les convulsions. Enfin, les anesthésiques, les préparations cyaniques, le camphre, ont leur caractère organo leptique.

[ocr errors]

TETANOS.-Le traumatique offre lui-même son diagnostic. Nous en citons quelques exemples à la suite de la piqure d'un nerf par les abeilles, etc.; le camphre. La coque du Levant, les poisons narcotico-âcres, donnent plutôt lieu à des convulsions tétaniques.

Ce sont surtout les accidents produits par les strychnées qui offrent le plus de rapport avec le tétanos spontané. Celui-ci est rare dans nos contrées; ensuite, avec les strychnées, les accidents tétaniques se développent d'une manière successive, à la suite de l'ingestion d'une substance excessivement amère, très-persistante; les accès sont peutêtre moins longs, plus rapprochés, la sensibilité de la peau plus exaltée, et si le malade survit au troisième ou quatrième accès, le rétablissement est ordinairement assez prompt. Cependant ces caractères distinctifs ne sont pas toujours bien tranchés.

[ocr errors]

FIÈVRES INTERMITTENTES PERNICIEUSES.- -Mme S. est prise, tout à coup, pendant son repas, d'une faiblesse extrême, d'un frisson très-violent, de symptômes cardialgiques constitués par des crampes d'estomac, des vomissements de bile et d'aliments, symptômes qui persistent pendant 1 heure, et sont remplacés par le stade de chaleur, lequel dura 2 heures: 2 grammes de sulfate de quinine guérison (M. Pufegnat.)

Jeanne Lapierre est prise, inopinément, à 1 heure de l'après-midi, de déjections alvines excessivement fréquentes, involontaires, stercorales, puis séreuses, sans douleurs continues, avec menace de défaillance, vomissements simultanés d'un liquide analogue; à ces évacuations succèdent bientôt des crampes très-douloureuses, surtout aux jambes, un froid général; vers 3 heures la peau était froide, la voix voilée, le pouls nul; pas d'urine, etc. On crut que c'était le choléra. M. Dufour trouvant l'abdomen souple, insensible, la langue nette, molle, non glaciale, de

« PrécédentContinuer »