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l'eau et filtré, donna un liquide dans lequel on conpar stata l'arsenic par l'hydrogène sulfuré et l'appareil de Marsh.

La poudre qui avait servi à saupoudrer l'emplâtre était orangé rougeâtre, répandait l'odeur d'ail sur les charbons ardents; chauffée dans un tube, elle se volatilisait presque en totalité en acide arsénieux et sulfure jaune d'arsenic, ou en arsenic, si, préalablement, elle était mélangée du flux noir; ne cédait rien à l'alcool, preuve qu'elle ne contenait pas de sang-dragon; elle était composée de sulfure d'arsenic, d'un peu d'oxyde ferrique, et de 75 parties sur 100 d'acide arsénieux.

ASSISES DE LA MARNE.-Cuivre.

La fille A..., idiote, recueillie chez ses parents, y dépérit peu à peu, tombe malade le 2 février 1848 et succombe le 15. Ses parents sont accusés de l'avoir empoisonnée pour hériter d'une somme de 242 francs. MM. Chevallier et Lassaigne, experts.

1° 236 grammes de tube intestinal sont carbonisés par l'acide sulfurique; le charbon est traité par l'acide azotique, desséché, repris par l'eau bouillante; la liqueur filtrée, d'un bleu de ciel, fait supposer la présence du cuivre, ce qui fut démontré par l'ammoniaque, le cyanure jaune, la lame de fer. Une autre portion de liqueur, soumise à l'appareil de Marsh, ne donna ni arsenic ni antimoine.

Pour apprécier la quantité de cuivre contenue dans cette portion d'intestin, ils précipitent la liqueur par l'ammoniaque en excès, évaporent le soluté ammoniacal à siccité, dissolvent le résidu dans l'acide azotique, précipitent le soluté par le carbonate sodique, traitent le carbonate de cuivre par une faible dissolution d'acide oxalique, décomposent l'oxalate cuivrique dans un tube de verre

pesé d'avance, et obtiennent 0 grammes 144 de cuivre, qu'ils représentent sous le n° 1.

La liqueur surnageant, le carbonate est précipité par l'acide sulfhydrique; le sulfure, desséché et calciné, laisse 0 gramme 180 de protosulfure, représentant 0 gramme 130 de cuivre, ce qui donne 0 gramme 274 de cuivre pour 250grammes de tube intestinal.

2° 27 grammes de matières excrémentielles sont carbonisées, puis incinérées dans un creuset de porcelaine neuf, les cendres traitées par l'acide azotique, et, après évaporation, reprises par l'eau; le soluté a donné, par l'acide sulfhydrique, 0 gramme 115 de protosulfure, représentant 0 gramme 091 de cuivre, ou 0 gramme 113 de deutoxide.

3° 100 grammes de foie, traité de même, donnent 0 gramme 080 de protosulfure, représentant 0 gramme 078 de deutoxyde, ce qui ferait 1 gramme 170 pour la totalité du foie, en admettant qu'il pèse 2 kilogrammes 1/2.

traité

MM. Chevallier et Lassaigne font remarquer: 1° que le foie n'a pas cédé de cuivre à l'eau bouillante; 2° 2o que, ensuite par l'eau aiguisée d'acide acétique ou chlorhydrique, le cuivre n'était pas décelé dans le décocté par l'acide sulfhydrique, l'ammoniaque, qu'il fallait préalablement détruire la matière organique par la calcination; 3° que le foie, soumis à ces opérations, donnait, par l'incinération, des cendres bleues et une plus grande quantité de cuivre que par l'eau acidulée. Dans ce dernier procédé, adopté par Orfila, on perd donc une quantité trèsnotable de cuivre.

4° Le cœur, les poumons, l'estomac, les reins, les muscles, soumis aux mêmes opérations, ont fourni une plus ou moins grande quantité de cuivre.

5° Voulant s'assurer en quel état le cuivre se trouvait dans les organes, ils traitent les matières renfermées dans le tube intestinal, d'abord par l'eau froide, puis par l'eau

chaude, et enfin par l'eau acidulée d'acide acétique; les liqueurs ne précipitent pas par les réactifs de cuivre, ni par le chlorure de baryum.

6o La terre prise à la tête et aux pieds du cercueil était humide, brunâtre, d'une odeur cadavéreuse et de moisissure. Chaque échantillon, de 100 grammes, est soumis, séparément, à l'action de l'eau distillée froide, pendant un quart d'heure ; la liqueur filtrée n'éprouve aucun changement par l'acide sulfhydrique, le cyanure jaune. La même quantité de terre est calcinée dans un creuset reuf de porcelaine, bouillie ensuite dans l'eau aiguisée d'acide azotique; la liqueur, filtrée, donne par l'ammoniaque un précipité abondant, ocré (oxyde de fer et d'alumine); évaporée à siccité, le résidu, traité par l'acide azotique, puis par le cyanure jaune, se colore en bleu, ce qui indique la présence du fer.

Les experts concluent: 1° à la présence du cuivre dans les organes de la fille A...; 2o qu'il a été ingéré avant la mort; 3° que la terre n'en contient pas. La défense a fait valoir le cuivre physiologique. Acquittement. (Ann. d'hyg. et de méd. leg., 1848.)

D'après M. George (thèse de pharmacie, 1853), comme dans l'incinération simple il se volatilise du cuivre à l'état de chlorure de cuivre ammoniacal, il serait mieux de carboniser 100 parties de matières par 40 grammes d'acide sulfurique et 20 grammes d'acide azotique. Le charbon sec et friable, qui ne cède pas de cuivre à l'eau, en cède à ce liquide acidulé par l'acide azotique et surtout chlorhydrique, serait ensuite incinéré dans un creuset de platine, et les cendres traitées par l'acide azotique. En défalquant la quantité de cuivre normal on aurait celle qui a été ingérée. Puisque le charbon sulfurique ne cède pas de cuivre à l'eau, on pourrait s'assurer avant s'il ne contient pas d'arsenic, en soumettant ce liquide à l'appareil de Marsh.

M. Risler, pour constater le cuivre dans les matières

organiques, les acidule d'abord et y plonge une pile composée d'une aiguille en acier, dans le trou de laquelle il passe un fil de platine qu'il enroule plusieurs fois autour de l'aiguille.

Assises de la Seine.- (Laudanum).

MM. Chevallier et Devergie, vu la procédure qui s'instruit contre la femme Z., inculpée d'empoisonnement sur son nourrisson, sont chargés de déterminer : 1o Si les organes de l'enfant Martin, âgé de 44 jours, contiennent des traces d'un toxique quelconque, notamment du laudanum? 2° Si la dose du poison qui lui a été administrée a pu occasionner la mort? 3° Si les linges réputés tachés de laudanum, le sont en effet par ce médicament? Voici les objets exa

minés.

1° Petite bouteille à goulot renversé. Elle contient encore 50 centigrammes de laudanum; pleine jusqu'au goulot, elle en aurait contenu 2 grammes 5 centigrammes. La couleur, l'odeur, la saveur, la réaction par le sulfate de fer, l'acide azotique, employés comme il est dit au paragraphe suivant, démontrent que le liquide saisi est bien du laudanum de Sydenham, dont 20 gouttes, qui pèsent 79 centigrammes, renferment 5 centigrammes 3 milligrammes (1 grain) d'extrait d'opium.

2o Mouchoir de batiste. Sur l'un des coins il porte la lettre M., en blanc, offre un grand nombre de taches jaunes, qui sont enlevées et mises à macérer, pendant 24 heures, dans l'eau distillée aiguisée d'acide acétique; les liqueurs réunies sont jaunes; filtrées, évaporées à l'aide de la vapeur d'eau, elles dégagent, vers la fin, l'odeur manifeste du safran. Le résidu a une saveur amère très-marquée; dissous dans l'eau, mis dans un vase conique, et neutralisé par l'ammoniaque, il donne un léger précipité, qui a été lavé, chauffé avec un peu d'acide acétique dans une cap

sule, puis évaporé a siccité. Le résidu 1o a une saveur amère; 2° est rougi par l'acide azotique; 3° bleui par un un soluté d'acide iodique amidonné. Le liquide ammoniacal, surnageant le précipité, saturé par l'acide acétique, puis traité par le sous-cétate de plomb, donne un léger dépôt (méconate de plomb), qui est séparé par filtration, suspendu dans l'eau et décomposé par le gaz sulfhydrique. La liqueur, filtrée, évaporée à siccité, a laissé très-peu de résidu (acide méconique), qui, par le sulfate de fer, prend une couleur tirant sur le rouge.

Comme contre-épreuve, MM. les experts tachent le mouchoir avec du laudanum; au bout de quelques jours, l'odeur du safran avait disparu. Les taches soumises aux mêïnes réactions que celles indiquées ci-dessus, donnent les mêmes résultats.

3o Estomac de l'enfant Martin. Il est coupé par petits morceaux, mis à digérer, pendant 48 heures, dans l'alcool à 25, aiguisé d'acide acétique. Le liquide, filtré, évaporé à l'aide de la vapeur d'eau, laisse un résidu à odeur d'osmazome, sans amertume. Dissous dans l'eau aiguisée d'acide acétique, évaporé de nouveau, il forme un extrait qui n'offre aucune des réactions de la morphine.

4° Canal intestinal. Soumis aux mêmes réactions que l'estomac, il donne les mêmes résultats négatifs. Il en est de même de la langue, du foie, de la rate, des reins, du cœur, des poumons, du thymus de l'enfant, après les avoir coupés par petits morceaux, et desséchés avec le sang qui les humectait, à la vapeur d'eau.

5° Recherche des métaux. Les organes, provenant du traitement précédent, sont carbonisés par l'acide sulfurique ; le charbon, épuisé par l'eau, ne donne à l'appareil de Marsh aucune trace d'arsenic, d'antimoine. Il est incinéré, et les cendres sont traitées par l'acide azotique à chaud, l'excès d'acide évaporé. Le produit repris par l'eau, essayé par l'acide sulfhydrique, la potasse, l'ammoniaque, le cyanure

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