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sout, le mélange se colore en jaune, jaune rougeâtre, devient visqueux, puis apparaissent çà et là des points charbonneux, et la carbonisation s'opère avec incandescence plus ou moins vive, dégagement de vapeurs épaisses, et il reste un charbon léger, spongieux. Afin d'éviter la projection de la matière hors de la capsule, il faut que celle-ci soit assez grande, et remuer constamment avec une baguette de verre. Inclinez la capsule de côté pour carboniser les portions de matières adhérentes aux parois de la capsule; ramassez le charbon au centre, broyez-le avec un pilon de porcelaine dans la capsule méme, déposée sur un support, humectez-le avec de l'eau régale et desséchez-le ensuite. Broyez de nouveau le charbon, faites-le bouillir pendant 20 à 25 minutes dans de l'eau distillée simple ou acidulée par un acide; filtrez, chassez l'excès d'acide, reprenez par l'eau et recherchez le poison.

Ce procédé est employé par MM. Orfila pour la recherche du plomb, du cuivre, du fer, de l'étain, du zinc, du bismuth, combinés avec les matières organiques ou absorbés; mais au lieu de carboniser directement ces matières, ils les font bouillir préalablement dans de l'eau acidulée par l'acide acétique, azotique (plomb, cuivre), azotique (bismuth) chlorhydrique (fer, étain, zinc), évaporent le décocté jusqu'à siccité et carbonisent le résidu comme il est dit ci-dessus. Ils se débarrassent ainsi d'une grande quantité de matière organique, et ensuite, par cette modification, ils n'enlèvent aux matières que le plomb, le cuivre, le fer poisons, sans toucher au plomb, au cuivre, au fer normaux ou accidentels.

M. Filhol (thèse de la Faculté des sciences, 1848), afin d'éviter la déflagration, la projection, par conséquent la perte des matières, propose d'ajouter 15 à 20 gouttes d'acide sulfurique pour 100 grammes d'acide azotique; qu'ainsi la carbonisation` est simple, facile, a lieu sans déflagration, le charbon étant imprégné d'acide sulfurique, et la destruction de matière organique très-complète : il préfère ce procédé à tous les autres, même pour la recher

che de l'arsenic. M. Orfila, ayant essayé ce procédé sur des matières arsenicales grasses, pourries, etc., a obtenu les résultats les plus avantageux : le charbon était friable et les décoctés ou liqueurs presque incolores et non mousseuses à l'appareil de Marsh. Cette modification est en effet trèsheureuse.

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CHLORATE DE

PROCÉDÉ PAR L'ACIDE AZOTIQUE ET LE POTASSE. On opère comme avec l'acide azotique, dans les mêmes proportions, si ce n'est qu'on ajoute, après la dissolution des matières, 1/10 à 1/15 de chlorate de potasse de la quantité de matière organique. La déflagration se fait quelquefois avec une incandescence assez vive et projection de matière, surtout si on n'a pas le soin de bien remuer pour faciliter le dégagement des gaz, résultant de la réaction de l'oxygène de l'acide azotique et du chlorate de potasse sur ces matières; on opère ensuite sur le charbon comme il a été dit, En laissant la capsule à l'air jusqu'à refroidissement, le charbon en attire l'humidité, et il est bien plus facile alors de le détacher des parois et de le

ramener au centre.

Ce procédé pourrait servir à la recherche des mèmes poisons que le précédent, excepté pour les préparations mercurielles, arsenicales; cependant il est peu usité parce qu'il est difficile d'éviter la projection, la perte des matières, qu'ensuite, le résidu contient beaucoup de carbo

nate de potasse, de chlorure de potassium, ce qui exige beaucoup d'acide pour dissoudre le poison.

PROCÉDÉ PAR L'ACIDE SULFURIQUE (MM. Flandin et Danger). Les parties liquides étant évaporées jusqu'à consistance molle et non jusqu'à siccité, comme le disent quelques auteurs (la carbonisation en ce cas se faisant moins bien), les matières solides préalablement coupées par petits morceaux, on les introduit dans une capsule de porcelaine avec le 1/3 d'acide sulfurique de la quantité supposée de matière organique. Chauffez progressivement, en remuant constamment avec une baguette de verre. La matière se dissout, le mélange noircit, s'épaissit, se boursoufle, se carbonise ensuite avec dégagement de vapeurs aqueuses et sulfureuses. Détachez le charbon des parois de la capsule, ramenez-le au centre, achevez la carbonisation, broyez-le ensuite dans la capsule même avec un pilon de porcelaine; humectez-le avec de l'acide azotique ou de l'eau régale pour transformer l'acide sulfureux en acide sulfurique et détruire aussi complétement que possible la matière organique; desséchez de nouveau le charbon; broyez-le, et faites-le bouillir dans suffisante quantité d'eau distillée simple ou acidulée par l'acide chlorhydrique, azotique; filtrez, concentrez les liqueurs pour y démontrer le poison. L'acide sulfurique carbonise les matières organiques en transformant successivement en eau l'oxygène et l'hydrogène de ces matières.

Avec des métaux volatils, l'arsenic, le mercure, il est mieux d'opérer à vase clos, comme le recommande l'Institut. M. le professeur Bérard, de Montpellier, dissout préalablement les matières dans l'acide sulfurique, les introduit, à l'aide d'un long tube, dans une cornue en verre dont la moitié de la panse est couverte d'un lut, suivie d'un ballon constamment refroidi, et opère la carbonisation en ménageant l'action de la chaleur. Il porte ensuite la cornue au rouge obscur, afin d'opérer la carbonisation aussi complétement que possible, retranche après la portion de cornue recouverte de lut, et opère sur le charbon, dans la cornue même, comme à l'ordinaire. En procédant ainsi à la recherche de l'arsenic dans les cas légaux, M. Bérard a toujours obtenu des liqueurs parfaitement limpides, non mousseuses, des taches, un anneau parfaitement purs, et, chose bien singulière, il ne retirait pas ou à peine d'arsenic du

produit distillé, au point qu'on pourrait, à la rigueur, le négliger dans les cas d'expertise. (Communication verbale.)

Pour la recherche des mercuriaux, on agirait de même. On ferait bouillir le charbon dans l'eau régale, de l'eau acidulée par l'acide hydrochlorique; les décoctés filtrés, mélés au produit distillé, seraient ensuite concentrés pour y déceler le mercure par les lames de cuivre (voyez Mercuriaux). On évite le boursouflement des matières, leur ascension sur les parois de la cornue, ce qui en rend ensuite la carbonisation difficile, en ménageant convenablement la chaleur, ou plutôt en appliquant les charbons sur les côtés de la cornue. Si les produits distillés contenaient des matières empyreumatiques, on y ferait passer un courant de chlore.

La carbonisation par l'acide sulfurique est un très-bon procédé, qui, d'exécution prompte, facile, s'applique aux matières organiques les plus diverses, à la recherche des poisons les plus importants, l'arsenic, l'antimoine, le mercure, même à tous ceux de la quatrième section, soit en carbonisant directement les matières, soit le produit des décoctés obtenu par l'eau acidulée, pour ne pas entraîner les poisons dits normaux (fer, cuivre, plomb).

PROCÉDÉ PAR L'acide sulfurique ET LE CHLORURE DE SODIUM. M. Schneider (Journ. de pharmacie, 1853) se fondant sur la volatilisation du chlorure d'arsenic, introduit les matières suspectes, mélangées à partie égale de chlorure de sodium, dans une cornue bitubulée, suivie d'un récipient tubulé, et d'un flacon à moitié rempli d'eau; il verse dans la cornue, par un tube de sûreté, de l'acide sulfurique concentré, laisse réagir d'abord à froid, chauffe ensuite légèrement. L'acide hydrochlorique naissant transforme l'acide arsenieux en chlorure d'arsenic, qui se condense surtout dans le ballon, sous la forme d'un liquide dense; une autre portion est entraînée dans le flacon par le gaz chlorhydrique. Il traite les produits distillés réunis par l'acide sulfhydrique ou les soumet à l'appareil de Marsh. Dans les cas d'exper

tise légale M. Schroff recommande de détruire la matière de la cornue, déjà divisée par l'acide sulfurique, par quelques fragments de chlorate de potasse fondu, de filtrer les liqueurs, de les concentrer et de les soumettre à l'appareil· de Marsh. Par ce procédé on retire facilement l'arsenic d'un mélange de 6 onces de sang et de 0 gr. 05 d'acide arsenieux (Lintner).

Ce procédé ne nous paraît pas mériter la préférence sur le précédent, puisque tout l'arsenic n'est pas volatilisé à l'état de chlorure et qu'il est nécessaire d'agir sur le charbon, d'après M. Schroff. Fondé sur le même principe que le procédé de MM. Malaguti et Sarzeau, la volatilisation du chlorure d'arsenic, il lui serait probablemeut préférable si, en élevant assez la température, on pouvait séparer tout l'arsenic du charbon. Le produit, étant privé des acides azotique ou hypo-azotique, pourrait être soumis directement à l'appareil de Marsh.

PROCÉDÉ DE L'INCINERATION PAR L'AZOTATE DE POTASSE. L'Oxygène de l'acide sert à brûler les éléments de la matière organique et la base à fixer les poisons volatils. Rapp, qui en est l'inventeur, l'exécutait en projetant les matières, préalablement desséchées, sur du nitre en fusion ignée dans un matras. Comme en opérant ainsi, l'incinération en est lente, incomplète, le procédé a été modifié par plusieurs auteurs. M. Thénard dissout les matières dans l'acide azotique, évapore à siccité et procède ensuite comme Rapp. M. Orfila dissout l'azotate dans les matières liquides, évapore ensuite à siccité. Si elles sont molles ou solides telles que les organes, il les broie, encore humides, avec de la potasse pure, le double de nitrate de potasse, et 400 à 700 gram. d'eau distillée, chauffe jusqu'à dissolution et évapore ensuite à siccité. MM. Fordos et Gelis, d'après M. Chevallier, font bouillir les matières dans l'eau, en ajoutant peu à peu de la potasse à l'alcool (environ 10 à 15 pour 100 de matières molles), jusqu'à ce qu'elles soient dissoutes, saturent le décocté par l'acide azotique étendu d'eau, lequel précipite beaucoup de matière animale, filtrent et évaporent à siccité.

Les matières ayant subi les opérations préliminaires que nous

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