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cemment préparés, on expose les taches aux vapeurs de chlore, elles disparaissent (chlorure d'arsenic), puis au gaz sulfhydrique, elles réapparaissent jaunes, brillantes (sulfure d'arsenic), et disparaissent de nouveau dans l'ammoniaque ce liquide, évaporé, laisse du sulfure d'arsenic qu'on peut réduire au flux noir, ou constater la réaction par l'azotate d'argent, après l'avoir fait passer à l'état d'acide arsénique par l'acide azotique. Ces réactions peuvent s'opérer seulement sur une tache (M. Devergie). 3° L'acide iodhydrique ioduré les dissout et laisse, après évaporation spontanée, des taches jaunes (Lassaigne). 4o Exposées aux vapeurs de phosphore, elles disparaissent au bout de quelques heures et réapparaissent jaunes par l'acide sulfhydrique (M. Cottereau). 5° Le sulfhydrate d'ammoniaque ne les change pas sensiblement de couleur, et le pourtour prend tout au plus une teinte jaune serin (M. Leroy), 6° M. Boutigny circonscrit une tache avec une baguette, imprégnée d'eau acidulée de 1 millième d'acide azotique, dépose au centre une goutte du même liquide; la tache disparaît, passe à l'état d'acide arsénieux et arsénique; il laisse refroidir, fait arriver dessus du gaz sulfhydrique, obtenu du sulfure de fer par l'acide sulfurique; il se forme du sulfure d'arsenic qu'il dissout dans 1 gramme d'ammoniaque; le soluté versé goutte à goutte dans une capsule de platine, chauffée au rouge, prend l'état d'une sphéroïde incolore qui, touchée avec un tube imprégné d'acide sulfhydrique, devient jaune et se décolore de nouveau par l'ammoniaque. Ces réactions peuvent se produire indéfiniment. Si l'on dépose dans la sphéroïde un cristal de carbonate de soude, elle s'aplatit et le produit donne l'odeur alliacée sur les charbons ardents.

2o Anneau arsenical. 1o D'un gris d'acier bleuâtre, miroitant ou de couleur fauve, s'il contient du sulfure. 2o Il se déplace facilement par la chaleur sans s'oxyder,

lorsque le tube est fermé à l'une des extrémités. Si, au contraire il est ouvert et tenu obliquement, l'arsenic, en se vaporisant, s'oxyde et se condense au delà en petits cristaux brillants, anguleux, d'acide arsénieux, surtout vus à la loupe et au soleil. 3° On peut n'oxyder ainsi qu'une portion de l'anneau, couper le tube entre, constater, d'une part, les mêmes réactions sur l'anneau que sur les taches arsénicales; d'autre part faire bouillir la portion du tube où est déposé l'acide arsénieux dans un peu d'eau acidulée par l'acide chlorhydrique, et constater les réactions par l'acide sulfhydrique, le nitrate d'argent, le sulfate de cuivre ammoniacal, etc. Les divers précipités obtenus, mélangés à du flux noir ou de cyanure de potassium, et chauffés dans un tube effilé, donnent de l'arsenic; ou mieux encore, dissous dans l'acide azotique, le soluté, évaporé à siccité, repris par l'eau et soumis à l'appareil de Marsh, fournira des taches, un anneau, qui serviront de preuve à conviction.

L'arsenic, dans les cas d'expertise légale, les expériences sur les animaux, a été décelé dans le foie, le tube intestinal, la rate, les reins, les poumons, les muscles, le cerveau (M. Boucher), les os (M. Barse), les urines, le sang (Orfila), la sérosité d'un vésicatoire (M. Chatin): on n'en trouve pas dans la bile, ou à peine des traces (Orfila neveu). Son élimination n'est complète, chez les moutons, qu'après 33 jours, et chez les chiens, qu'après 10 (MM. Flandin et Danger), 15 (M. Orfila). Dans l'affaire Lacoste, tous les experts ont admis que, chez l'homme, elle devait l'être après 14 jours. On a trouvé l'acide arsénieux, surtout le sulfurejaune, à l'état solide, dans le tube intestinal, après 3, 6 et 14 mois d'inhumation, et retiré l'arsenic des autres organes, surtout du foie, du détritus du. tube intestinal, après plusieurs années; Barruel, par le procédé ordinaire, après 5 ans, d'un tube intestinal disposé par feuillets noirâtres; le cadavre était comme momifié. M. Herapath, chez

deux très-jeunes enfants, inhumés depuis 8 ans, a retiré l'arsenic des os, d'une matière noire de l'intérieur du crâne et des côtés de la colonne vertébrale.

Recherche de L'ANTIMOINE. Faites bouillir les matières alimentaires solides et liquides, le tube intestinal, dans suffisante quantité d'eau, additionnée de 8 à 12 grammes d'acide tartrique (Turner), de 1/15° d'acide chlorhydrique (Reinch); filtrez, précipitez l'antimoine par des lames de cuivre (Reinch), ou par un courant de gaz sulfhydrique ; transformez le sulfure en chlorure, en le chauffant avec de l'eau régale, évaporez l'excès d'acide, et soumettez à l'appareil de Marsh.

Pour déceler l'antimoine dans les liqueurs précédentes, évaporées à siccité, ou combiné avec les matières, ainsi que dans le foie, les reins, les urines, le tube intestinal, etc., la carbonisation par l'acide sulfurique est un très-bon pro. cédé; on fait bouillir le charbon dans de l'eau acidulée par l'acide tartrique ou chlorhydrique, et le produit filtré est soumis à l'appareil de Marsh (voyez Arsenic). Le procédé par l'acide hydrochlorique et le chlorate de potasse est adopté par MM. Millon, Regnault. M. Orfila évapore les urines à siccité et carbonise le résidu par l'acide azotique.

1° Taches antimoniales. 1° D'un gris d'acier bleuâtre. brillantes ou noirâtres et fuligineuses quand elles sont épaisses. 2o Chauffées, elles ne disparaissent que lentement, laissent une couche d'un blanc jaunâtre sur la capsule. 3o Elles se dissolvent dans quelques gouttes d'acide azotique le soluté, évaporé à siccité, laisse un résidu blanc jaunâtre qui ne se colore pas en rouge brique par l'azotate d'argent. 4° Elles sont insolubles dans l'hypochlorite de soude. 5° Exposées aux vapeurs d'iode, elles donnent, en moins de 8, 10 minutes, un iodure d'antimoine de belle couleur orangée, non volatil (Lassaigne). 6o Elles ne se dissolvent qu'au bout d'un certain temps

dans l'acide iodhydrique ioduré et prennent une couleur rouge vermillon. 7° Elles se dissolvent assez promptement dans le sulfhydrate d'ammoniaque liquide, et, tout autour, il se forme une auréole d'un jaune orangé (M. Leroy). 8° Soumises aux vapeurs du phosphore, elles persistent pendant plus de 15 jours (Cottereau.) 9o Exposées à l'action successive des vapeurs de chlore et du gaz sulfhydrique, elles subissent les mèmes modifications que les taches arsénicales, si ce n'est que le sulfure est jaune orangé rougeâtre et peu soluble dans l'ammoniaque.

2o Anneau antimonial. De même couleur que les taches. Si on le chauffe, il est peu volatil, s'oxyde en place en une poudre blanche qui, dissoute dans l'acide chlorhydrique, précipite en jaune orangé rougeàtre par l'acide sulfhydrique; du reste, l'anneau antimonial offre les memes réactions que les taches.

3o Anneaux et taches arsénicaux et antimoniaux. Dans un empoisonnement arsénical où l'on aurait donné le tartre stibié comme vomitif, on pourrait obtenir des taches, un anneau formés d'arsenic et d'antimoine. Les caractères physiques n'ont rien de bien caractéristique. Si on chauffe la portion de tube correspondante à l'anneau, le tube étant fermé d'un côté, pour éviter l'accès de l'air, l'arsenic se vaporise, va former un anneau distinct au delà. Si le tube est ouvert aux deux extrémités et tenu obliquement, l'antimoine s'oxyde en place, tandis que l'arsenic se condense au delà en cristaux d'acide arsenieux, brillants, transparents, anguleux. On coupe le tube entre, on dissout les deux oxydes dans de l'eau acidulée par l'acide hydrochlorique; le soluté, soumis à l'appareil de Marsh, donne des taches, un anneau arsénicaux ou antimoniaux purs. Quant aux taches, ou pourrait séparer les deux métaux, les deux oxydes, en les chauffant et dirigeant la vapeur arsénicale dans un tube de verre effilé. M. Orfila les dissout dans l'acide azotique, évapore à siccité; le résidu est

traité par l'eau bouillante, qui enlève seulement l'acide arsénique; il reste de l'acide antimonique, qu'on dissout dans l'acide chlorhydrique, etc.

M. Millon (page 15) a retiré l'antimoine des divers organes des chiens soumis à un régime antimonial. M. Orfila l'a obtenu des urines des chiens, 6 jours après avoir déposé de l'émétique sur le tissu cellulaire, ainsi que du foie, de la rate, des poumons, du cœur d'un chien empoisonné par 60 cent. d'émétique. Le sang de ce chien, tué 1 heure après, n'en a donné aucune trace: cependant M. Millon a trouvé l'antimoine dans le sang. MM. Flandin et Danger ont constaté ce métal dans les organes précités, non dans ce liquide. M. Orfila ne l'a pas retiré des urines d'un malade qui, trois jours avant, avait pris l'émétique à haute dose; tandis que, chez un autre, il l'a obtenu 24 heures après, et, en 15 heures, chez une femme qui avait pris seulement 5 centig. d'émétique, quoiqu'il y ait eu des vomissements, des selles. M. Marchal (de Calvi), par le procédé de M. Millon, chez un homme qui prenait l'émétique à haute dose, et qui a succombé en 15 jours, a trouvé de l'antimoine, 8 jours après la cessation du médicament, beaucoup dans le foie, moins dans les reins, moins dans le sang et moins encore dans le cerveau. Pour la recherche de l'antimoine dans les urines, il faut se rappeler que l'élimination en est intermittente (M.'Millon).

Recherche du mekCURE. Les parties liquides, si elles ne contiennent pas beaucoup de matière organique, sont concentrées, filtrées, acidulées et essayées par le cuivre, comme il est dit ci-après. Si le résultat est négatif, ou bien si elles sont chargées de beaucoup de matière organique (lait, sang, etc.), on les soumet à l'un des procédés suivants. Pour déceler le mercure en combinaison dans les matières alimentaires, le tube intestinal, dans le foie, la rate, les reins, etc., deux procédés sont surtout usités : 1o la car

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