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mésaraïques et spléniques des chevaux, et M. Dausset du sang veineux, ainsi que des urines des mêmes animaux empoisonnés. Plusieurs auteurs, MM. Devergie, Guibourt, Chevallier, Lassaigne, Chatin, etc., par des procédés divers ont retiré aussi le plomb du cerveau, de la moelle épinière, des muscles et autres organes des personnes qui avaient succombé à l'affection saturnine. M. Boucher, sur un chien empoisonné en 3 jours par 3 gram. d'acétate de plomb, la retiré du cerveau dans les proportions de 8 à 10 millièmes.

RECHERCHE DU BISMUTH. Sur les chiens empoisonnés par le nitrate de bismuth, M. Orfila a décelé le poison dans le foie, la rate, les reins, les urines par le même procédé que pour le plomb, c'est-à-dire, en faisant bouillir ces organes dans l'acide azotique, évaporant à siccité et carbonisant le résidu par l'acide azotique. Comme en ce cas on n'a pas à redouter la même erreur, nos organes ne contenant pas de bismuth, on peut carboniser directement les matières par l'acite azotique, l'acide azotique et le chlorate de potasse, l'acide sulfurique.

M. Devergie employe le procédé par le chlore, précipite le bismuth par l'acide sulfhydrique, transforme le sulfure en nitrate par l'acide azotique.

RECHERCHE DU FER. Depuis quelques années il s'est produit plusieurs homicides par le sulfate, le chlorure de fer. Christison, dans un cas, a employé l'incinération simple. Les divers procédés de carbonisation et en particulier ceux

par l'acide sulfurique, azotique peuvent être mis en usage. M. Orfila, afin de ne pas confondre le fer poison avec le fer normal, fait bouillir les matières alimentaires, le tube intestinal et autres organes, soit dans de l'eau distillée, soit dans l'eau acidulée par l'acide chlorhydrique, filtre, essaye les liqueurs par le cyanure jaune, la noix de galle. Si les résultats sont négatifs, il les évapore à siccité, carbonise le résidu par l'acide azotique. Le charbon, traité par de l'eau

aiguisée d'acide chlorhydrique, donne un liquide qui offre les réactions des sesqui-sels de fer. Les urines évaporées à siccité et le résidu carbonisé comme il vient d'être dit, donnent les mêmes résultats. Il a ainsi découvert le fer dans l'estomac, le foie, la rate, les poumons, le cœur, les urines des chiens empoisonnés par le sulfate de fer. Les mêmes organes des chiens non empoisonnés, soumis aux mêmes réactions, n'en ont pas donné.

Recherche du zinG. M. Orfila employe le même procédé que pour le fer. Il fait ensuite bouillir le charbon, pendant 20 minutes, dans l'acide chlorhydrique, filtre, sature les liqueurs par la potasse, fait passer à travers un courant de gaz sulfhydrique. Le dépôt jaunâtre, formé de sulfure de zinc et de fer, est chauffé avec de l'acide azotique concentré et pur, le résidu, traité par l'eau aiguisée de quelques gouttes d'acide azotique, filtré, et ensuite par l'ammoniaque en excès, qui précipite le sesquioxyde de fer. Le liquide ammoniacal, évaporé, laisse un résidu qui, dissous dans l'acide hydrochlorique étendu d'eau, offre les réactions des sels de zinc. M. Devergie employe son procédé par le chlore, et M. Gaultier de Claubry l'eau régale. La carbonisation par l'acide sulfurique peut aussi être appliquée à la recherche du zinc.

Recherche de l'ÉTAIN. Mêmes procédés que pour le fer, le zinc. Après avoir fait bouillir le charbon, pendant 20 minutes, dans un mélange de 20 parties d'acide chlorhydrique et 1 partie d'acide azotique, filtrez, évaporez à siccité; reprenez le résidu par l'acide chlorhydrique étendu de 2 fois son volume d'eau, précipitez par l'acide sulfhydrique, transformez le sulfure en chlorure par l'acide chlorhydrique, et constatez les caractères des sels d'étain. Une lame de zinc, immergée dans la liqueur, le précipite.

RECHERCHE DE L'ARGENT. Séparez les liquides des matières solides par filtration; précipitez les premiers par le chlo

rure de sodium; incinérez les derniers dans une capsule de porcelaine. Les cendres sont lavées à l'eau aiguisée d'acide chlorhydrique, qui dissout les matières salines et laisse de l'argent et du chlorure de ce métal. Ce chlorure, ainsi que celui obtenu des liquides, est dissous dans l'ammoniaque, précipité de nouveau par l'acide azotique, lavé, desséché et réduit soit en les chauffant avec du flux noir, soit par l'hydrogène naissant. On le suspend, à cet effet, dans l'eau acidulée par l'acide sulfurique, en présence d'une lame de zinc, ou mieux encore on le dépose dans un tube de 3, 4 lignes de diamet., chauffé au rouge, et l'on fait passer à travers un courant d'hydrogène; le chlorure passe au jaune serin, fond ensuite, devient rougeâtre et laisse une couche d'argent. M. Devergie méle du chlorure de sodium aux matières, les dissout dans l'acide chlorbydrique fumant, délaye le tout dans l'eau et le chlorure se dépose. Il le réduit par l'hydrogène.

M. Orfila a démontré l'argent dans le foie, la rate, les reins, les urines. M. Landerel, qui prenait du nitrate d'argent contre l'épilepsie, a retiré du chlorure d'argent de son dépôt urinaire par l'ammoniaque. M.Orfila neveu et Kramer n'en ont pas trouvé quand ils donnaient aux chiens du nitrate: c'est tout le contraire avec le chlorure.

RECHERCHES DE L'OR. Desséchez les matières liquides et solides, et incinérez-les dans une capsule de porcelaine. Les cendres, lavées avec de l'eau aiguisée d'acide azotique, laissent de petites paillettes d'or, qu'on dissout dans l'eau régale pour caractériser ce métal. M. Orfila a retiré l'or du foie, de la rate, des urines des chiens empoisonnés par le chlorure.

RECHERCHE DES CHROMATES. Faites bouillir les matières dans l'eau, filtrez, essayez-les par les sels de plomb, etc. Evaporez-les à siccité, détruisez le résidu ainsi que les matières solides par l'azotate de potasse, dissolvez le produit dans l'eau, filtrez et essayez les réactifs caractéristiques,

2o Section. -Foisons organiques.

Les poisons organiques étant formés d'éléments peu stables dans leurs combinaisons, de produits qui ne s'obtiennent à l'état pur que par des procédés assez complexes, faisant d'ailleurs partie de plusieurs préparations pharmaceutiques, sont bien moins faciles à caractériser que les poisons inorganiques. Il n'y a guère que les alcaloïdes, les acides ou leurs sels qui soient cristallisés; les autres produits immédiats sont amorphes, et les organes ont une structure celluleuse, fibreuse. Les poisons organiques sont inodores ou doués ordinairement d'une odeur vireuse; leur saveur est amère, âcre, nauséeuse, caustique, mais non métallique; leur densité est relativement moindre que celle des poisons inorganiques. Tous, et c'est ce qui les distingue de ces derniers, sont décomposés à une température plus ou moins élevée en produits empyreumatiques et charbonneux. Un composé à la fois organique et inorganique, l'émétique, etc., laisse, en outre, pour résidu, la base ou le métal.

Les végétaux, les animaux, leurs organes entiers ou grossièrement divisés, se distinguent par leurs caractères botaniques, zoologiques, pharmacologiques. Lorsqu'ils sont en poudre on peut, à priori, les reconnaître par l'odeur, la saveur, la couleur, l'aspect, surtout à l'aide du microscope et des réactifs, l'eau, l'alcool, l'éther, la potasse, les acides, l'iode, comme nous l'avons fait pour chacun d'eux. La poudre des feuilles, en raison de la chromule, ne peut être confondue avec celle des autres parties. Certains organes ont une structure fibreuse (racines, tiges, etc.), celluleuse (graines, fruits, tubercules); d'autres contiennent des matières féculentes, huileuses, résineuses, oléo-résineuses, des produits qui, soumis à cet examen, donnent lieu à des réactions spéciales, prennent une

odeur, un aspect particuliers. Pour les préparations pharmaceutiques (extraits, teintures, vins, sirops, potions, pilules, etc.), ce mode analytique étant le plus souvent insuffisant, il sera nécessaire de recourir aux procédés indiqués ci-après, pour obtenir les produits dans lesquels résident les propriétés toxiques. Ces produits sont solides ou liquides, alcalins, acides, huileux, résineux, oléo-résineux. Nous donnerons seulement les caractères généraux des alcaloïdes, en raison de leur importance toxicologique.

I.—Caractères comparatifs des alcaloïdes.

Naturels ou artificiels, à réaction alcaline, ils forment, avec les acides, des sels d'où ils sont précipités par les alcalis minéraux, leurs carbonates, le tannin, le bi-iodure de potassium, et donnent lieu à des sels doubles avec les chlorures aurique, platinique, mercurique. Leur découverte date de 1816.

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I. ÉTAT. — A. — Solides: 1° en prismes, la morphine, narcotine, codeine, solanine, brucine, strychnine, cinchonine; 2o en aiguilles soyeuses, l'atropine, daturine, hyoscyamine, colchicine; 3° en écailles nacrées, la digitaline; 4o amorphes, l'aconitine, vératrine, delphine, émétine, qui

nine.

B.-Liquides: la nicotine, conéine, aniline, pétinine, picoline, benzine, éthylamine, amylamine.

II.-COULEUR.—Ordinairement incolores.

III.-SAVEUR: 1o amère, la morphine, codeine, brucine, strychnine, quinine, cinchonine; 2o amère et plus ou moins acre tous les autres.

IV.—ODEUR.—Inodores, si ce n'est la nicotine, la conéine qui ont l'odeur du tabac, de la ciguë; celle de l'hyoscya

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