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mine humectée est étourdissante.-La vératrine, la digitaline provoquent de violents éternuements-L'aniline, pétinine, picoline, benzine, éthylamine, amylamine ont une odeur forte, caractéristique ou ammoniacale.

V.EAU. Insolubles ou peu solubles, exceptés la conéine, la nicotine, l'hyoscyamine, etc.

VI.-ALCOOL.-Solubles dans l'alcool plus ou moins con

centré.

VII.-ETHER.-A.- Solubles, la codéine, narcotine, atropine, daturine, hyoscyamine, nicotine, conéine, quinine, vératrine, aconitine, colchicine.

B.-Insolubles ou peu solubles, la morphine, solanine, strychnine, brucine, cinchonine, digitaline, émétine, conéine.

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VIII.-CALORIQUE. - Fusibles: 1° au-dessous de 100°, la solanine, atropine, hyoscyamine, daturine, vératrine, aconitine, brucine, quinine, émétine; 2o au-dessus de 100°, la narcotine, digitaline, codéine, morphine, cinchonine, delphine.

La brucine, vératrine, solanine, narcotine, se prennent en masse après refroidissement.

La nicotine, conéine et autres alcaloïdes liquides, la digitaline, cinchonine, se volatilisent en totalité ; la daturine, atropine, hyoscyamine, en partie : les autres sont fixes et infusibles.

IX. ACIDE AZOTIQUE.-A.- Colore: 1° en rouge, à froid, la morphine, vératrine, brucine; à chaud, la nicotine, conéine; 2° en jaune, la digitaline, solanine, émétine; 3° en jaune verdâtre, la strychnine ; 4o en jaune orangé, l'atropine; 5o en violet bleuatre, la colchicine.

B.-Il ne colore pas la codéine, aconitine, cinchonine, quinine, daturine.

X. ACIDE SULFURIQUE. Colore: 1° en jaune, puis en rouge, par l'addition de l'acide azotique, la narcotine 2o en rouge vineux, la nicotine; 3° en brun verdâtre, puis en rouge, à chaud, la conéine; 4° en rouge foncé, la digitaline, vératrine, gratioline; 5o en rouge brun, la colchicine; 6° en rouge violet, l'aconitine; 7° en rouge orangé, la solanine.

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XI. ACIDE CHLORHYDRIQUE. Colore: 1° en violet, la nicotine; 2o en rouge pourpre, la conéine; 3° en vert, la digitaline.

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XII. CHLORure d'or. Précipite de leur dissolution: 1° en jaune bleu et violet, la morphine; 2° en jaune rougeâtre, la conéine, nicotine; 3° en jaune, la strychnine, atropine, hyoscyamine, aconitine ; 4° en blanc, la daturine.

De ces alcaloïdes les plus importants à connaître sont : la morphine, la codeine, la strychnine, la brucine, la vératrine, la digitaline, la conéine, la nicotine et autres alcalis des solanées, parce qu'ils sont employés en médecine ou ont été le sujet de recherches toxicologiques. (Voyez rapports).

La cantharidine, principe actif des cantharides, est en lamelles blanches, nacrées, fusible à 210, volatile, âcre, vésicante, insoluble dans l'eau, peu dans l'aclool à froid; très-soluble dans l'alcool bouillant, l'éther, l'essence de térébenthine, les solutés alcalins,

L'acide cyanhydrique est liquide, incolore, volatil, répand l'odeur caractéristique d'amandes amères. Saturé par la potasse, il précipite : 1° en bleu, par un mélange de proto et de sesquisels de fer; 2° en vert, par le sulfate de cuivre, et si l'on ajoute quelques gouttes d'acide chlorhydrique, le liquide prend un aspect laiteux ; 3° avec l'azotate d'argent, il donne un précipité blanc, insoluble dans l'eau, l'acide azotique, à froid, soluble dans cet acide bouillant, dans l'ammoniaque, et décomposable par la chaleur en argent et cyanogène.

II.-Recherche des poisons organiques

Dans les matières alimentaires, le tube intestinal, son contenu, faisant partie des préparations pharmaceutiques, ou absorbés, etc.

Les empoisonnements ayant lieu souvent soit avec les fruits, les graines, les feuilles, les racines, etc., des plantes toxiques, parties prises pour les mêmes organes des plantes alimentaires; soit avec les médicaments distribués dans l'officine du pharmacien, de l'herboriste, il faut s'informer du lieu où ces substances ont été cueillies, distribuées, les comparer et les caractériser botaniquement, zoologiquement, pharmacologiquement. Dans les empoisonnements par les solanées, les ombellifères, les champignons, etc., nous citons des cas où l'expert, en se transportant sur les lieux, a pu ainsi reconnaître la plante toxique.

Les poisons organiques formant des composés insolubles avec les substances astringentes, étant insolubles. ou solubles dans l'eau acidulée, les alcooliques, ete., peuvent, de même que les poisons inorganiques, se trouver à l'état solide, liquide, ou de combinaison dans les matières suspectes. Quoique composés des mêmes éléments que les matières alimentaires, ils ne paraissent pas cependant trèsaltérables. MM. Laroque et Thibierge ont décelé la morphine, la strychnine, la brucine ou leurs sels, à la dose de 5 à 10 centigram., dans des aliments, des liquides fermentescibles, le sang, le lait, la bière, etc., après 6 mois et plus de contact. M. Stass a retiré la morphine d'un cadavre, inhumé depuis 13 mois, et M. Orfila, la conéine, 25 jours après l'avoir mêlée à des matières organiques. Il en serait probablement de même avec les autres alcaloïdes, les poisons résineux, oléo-résineux, huileux, etc.

La première recherche à faire c'est de s'assurer si les matières alimentaires ne contiennent pas des traces, des débris de la substance toxique, n'offrent pas les caractères physiques, organoleptiques propres à certains poisons,

l'odeur, la saveur, la couleur, l'aspect, etc. Les alcaloïdes communiquent à ces matières une saveur fortement amère ou âcre; l'opium, une couleur jaune brunâtre, une odeur vireuse; l'acide cyanhydrique, l'odeur d'amandes amères; les huiles essentielles, leur odeur spéciale, etc. Dans l'empoisonnement par les feuilles de ciguë fraîche, Christison en a constaté les débris dans les matières des vomissements: c'est ce qui a lieu aussi avec les autres plantes vireuses, les fruits de belladone, de datura, les champignons, la noix vomique, les cantharides, etc. Un enfant, atteint de diarrhée, évacuait de très-petits corps: soupçonnant que ce pouvait être des graines, nous les mêmes dans un peu de terre humide et sur un poêle ; en quelques jours la germination se manifesta. Si ces investigations étaient insuffisantes pour déceler le toxique, il faudrait disposer les matières par petites couches sur des plaques de verre, les examiner soit à la lumière diffuse, solaire ou réfractée par le globe dont se servent les cordonniers; soit au microscope, aidé de quelques réactifs. Barruel parvint à reconnaître les débris des cantharides, à leur reflet verdâtre, brillant, dans du chocolat, en l'examinant au soleil, caractère qu'il n'avait pu constater à la lumière diffuse. Le même genre de recherches s'applique aussi non-seulement aux matières des vomissements, à celles renfermées dans le tube intestinal, mais encore à cet organe. Après l'avoir vidé, on l'insuffle, on le fait dessécher dans cet état, puis on le coupe par petits carrés, qu'on examine à une bonne lumière, pour s'assurer si, dans les replis de la muqueuse, il n'y a pas des traces de poison (voyez Cantharides).

Après ces opérations préliminaires, comme les produits dans lesquels réside l'effet toxique des substances organiques sont fixes ou volatils, peu ou pas solubles dans l'eau, surtout solubles dans les acides faibles, l'alcool, l'éther, il faut les délayer dans suffisante quantité d'eau distillée pour faire une bouillie claire, les introduire, à

l'aide d'un entonnoir, dans une cornue bitubulée, suivie d'un ballon constamment refroidi, communiquant avec une éprouvette pleine d'eau ou de mercure. On distille d'abord au bain-marie, à la température de 60o à 80°, puis au bain d'huile ou saturé de chlorure de sodium jusqu'à presque siccité, en ayant soin, à chaque élévation de température, de changer de récipient, afin de recueillir séparément les produits inégalement volatils, l'acide cyanhydrique, les alcooliques, les éthers et autres agents anesthésiques, les huiles essentielles, le principe vireux des plantes narcotiques, etc. Les produits immédiats fixes, les résines, les extracto-résines, les matières grasses, les alcaloïdes restent dans la cornue. Pour les isoler les uns des autres il y a divers procédés, qui cependant s'appliquent plutôt à la recherche des alcaloïdes.

A.-Mettez à digérer le résidu de la cornue, à la température de 35o à 40°, pendant 1/2 à 1 heure, soit dans de l'alcool concentré, seul ou acidulé par les acides acétique, chlorhydrique; soit dans de l'eau acidulée par ces mêmes acides; décantez après refroidissement; traitez le résidu par de nouvelles quantités de véhicule ; filtrez; évaporez les liqueurs réunies à siccité; soumettez le résidu à l'action de l'eau acidulée, qui dissout les alcaloïdes, non les matières grasses, résineuses, oléo-résineuses, qu'aurait pu entraîner l'alcool; filtrez; évaporez en consistance sirupeuse et précipitez l'acaloïde par la potasse, la soude, la chaux, la magnésie ou leurs carbonates, l'ammoniaque. Cette dernière base est ordinairement employée par gouttes, jusqu'à ce qu'il ne se forme plus de précipité. Celui-ci est dissous dans l'acool, qui, après filtration, par une évaporation lente, laisse l'alcaloïde. Ces manipulations ne le donnant pas assez pur pour bien le caractériser, les auteurs conseillent de le redissoudre dans l'alcool ou l'eau acidulée, et de séparer les matières organiques ou colorantes, en les précipitant par le sous-acétate plombique (Christison), par

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