Le chroniqueur Jean Froissart. Son caractère et son talent. Quelques passages de ses mémoires. — Eustache Joachim du Bellay. Ses poésies. Ronsard. Epopée. CHAP. IV. Publicistes. La Boëtie. De la Servitude volontaire. - Amyot. Influence littéraire et morale de ses traductions.- Montaigne philosophe et écrivain.- Bodin et Charron. - Etienne CHAP. V. Les prédicateurs de la Ligue. — Les pamphlétaires. La Satyre Ménippée. Ses auteurs. - Son importance littéraire P. 387, 1: 8, importante, lis. imposante; 1. 22, plus, lis. moins. — P. 336, l. 16, usitées, lis. écrites.-P. 369, l. 15, plus - Système dramatique de Corneille. CHAP. IV. Descartes. Importance et légitimité de la philoso- phie.-Grandeur et simplicité du système de Descartes.-Beauté CHAP. V. La régence d'Anne d'Autriche.-Le ministère de Mazarin. - Invasion du mauvais goût. - Romans historiques. La Cal- CHAP. I. Influence de Louis XIV sur son siècle. Molière. Le génie dramatique. Moralité du théâtre de Molière. ciation de ses principales comédies. La Fontaine. Le livre des Maximes. — Esprit de cet ouvrage.- Madame de La Fayette. La princesse de Clèves. Madame de Sévigné. Son caractère. Mérite de ses let- tres. - Le cardinal de Retz. Mémoires sur la Fronde. vie et de ses œuvres. - Discours sur l'histoire universelle. — Quesnay. Publicistes. Montesquieu. Les lettres persanes. - Considérations sur les causes de la grandeur des Romains. L'Esprit des lois. — Boulainvilliers, Dubos et Mably. lettres et à la civilisation. La Nouvelle Héloïse. - Manon Les- caut. - Réforme de l'éducation.- L'Émile.— Réforme de l'État. FIN DE LA TABLE. HISTOIRE DE LA LITTÉRATURE FRANÇAISE. LIVRE PREMIER. MOYEN AGE. CHAPITRE I. Origine de la langue romane. Son caractère. - Éléments de son Vocabulaire, vestiges du latin dans sa syntaxe. Déclinaison romane. - Anomalies expliquées. Utilité de l'étude du vieux langage. Causes de la longue enfance de la langue romane. Ses progrès. Passage du roman au français. — Achèvement de la langue. La Gaule, soumise par les armes romaines, se laissa imposer les mœurs, les institutions et la langue de ses vainqueurs. La substitution du latin au langage des Gaulois s'opéra avec d'autant plus de facilité que les deux idiomes, ayant une origine commune dans le sanscrit, conservaient sous leur dissemblance extérieure un fonds commun et de notables affinités. Sur tous les points, l'Armorique exceptée, et quelques cantons des Pyrénées, le latin fut la langue dominante. Les lettrés le parlaient purement, et les ignorants le dénaturaient. Aussi longtemps que fleurirent les écoles et que la civilisation ne reçut aucune atteinte sérieuse, la langue n'éprouva pas d'autres altérations que celles qu'amènent nécessairement le cours des temps et les variations du goût. Le latin d'Ausone et de Pacatus était la langue de Histoire littéraire. 1 Virgile et de Cicéron, comme celle que nous écrivons est le français de Racine et de Bossuet. Mais lorsque les premières invasions des barbares et plus tard la conquête franque eurent réduit, sinon anéanti, la culture littéraire, l'ignorance corrompit tellement l'idiome des Romains qu'elle le décomposa. Les clercs eux-mêmes, tout en conservant le vocabulaire, vicièrent la syntaxe; mais leur langage, tout incorrect qu'il fût, était devenu inintelligible au peuple des villes et des campagnes. Le roman vulgaire avait tellement changé la figure et l'ordre des mots, avait reçu tant d'éléments étrangers, qu'il formait à la fin du huitième siècle un idiome complétement distinct du latin dont il était dérivé. Aussi voyons-nous, en 813, sortir du concile de Tours un décret qui commande aux évêques de faire traduire les homélies en roman rustique, afin que la foule pût les comprendre, injonction renouvelée dans le cours du même siècle aux conciles de Reims et de Mayence. L'extrême corruption du latin, livré à tous les caprices, à toutes les brutalités de l'ignorance, ne suffirait pas, quoi qu'aient prétendu des critiques célèbres, à expliquer la formation d'un idiome nouveau. Cette cause unique altère et corrompt sans féconder pour qu'une langue originale germât sur les ruines du latin et sortit de ses débris, il a fallu de toute nécessité l'intervention d'un peuple et le contact d'un langage étranger, et non-seulement le contact, mais le mélange des mots et des races. Les Romains, par l'ascendant de leur génie et de leur force, avaient pu s'assimiler les Gaulois doublement vaincus par la supériorité des armes et de la civilisation, mais la conquête franque devait transiger avec les Gallo-Romains après leur défaite. Le rapport n'était plus le même entre les conquérants et les peuples soumis; la force seule ne peut pas tout dominer; pendant qu'elle comprime, elle se laisse pénétrer, et ce qui reste de supériorité morale aux vaincus parvient à la modifier. Alors il y a échange et fusion partielle. C'est ainsi que ces Germains barbares, soumis d'abord par la religion, furent gagnés peu à peu aux mœurs et au langage des Gallo |